Nouvelles locales.
COMICE AGRICOLE
Variétés.
quelques semaines. La traduction en plusieurs
langues marchera de pair avec la publication de
l'édition originale.
L'ensemble des nouvelles arrivées de l'Etat—
souverain est des plus satisfaisants. Les travaux
du chemin de fer qui doit arracher le Congo
son isolement, avancent avec une remarquable
célérité. Contrairement ce qui a été dit, ils ne
rencontrent nulle hostilité de la part des tribus
noires, fort désireuses de voir fonctionner le
railway et d'en profiter. Tout incivilisées
qu elles sont, ces tribus ont ouï parler de nos
chemins de fer autour desquels rayonne une lé
gende, ornée des récits les plus fantastiques.
Or, le nègre est curieux, et la vue d'un chemin
de fer européen est, l'heure quïl est, un des
vifs désirs des populations du Congo.
Noua voici au seuil du printemps et jamais le
froid n'a été plus vif,plus piquant. Les amateurs
de plaisirs forains ont du mai se régaler et nos
virtuoses de la foire étalent leurs talents de tout
genre en luttant plutôt contre les rigueurs at
mosphériques que contre l'encombrement de la
foule.Décidément notre foire tient justifier son
vieux renom de Eoude Katte feest. Mais tout cela
n'est rien si on veut se faire une idée bien nette
de ce que peut le froid sur la peau délicate de
l'homme et encore plus sur celle de la femme,
on n'a qu'à prendre un ticket sur le Tram Ypres-
Furnes et pousser jusque cette dernière ville.
Si, après cela, il vous reste encore un doigt de
pied qui ne soit teinté de bleu-noirâtre, si votre
index ou votre annulaire ou tout autre appen
dice digital tient encore par un fil quelconque
la raquette, dites que vous êtes de fer de la plus
solide trempe. Je ne dis rien de votre lobule
nasal, en revenant de Furnes, ne cherchez pas,
il n'en est plus question. C'est que la Société du
Tram a une manière particulière de vous arran
ger cela. Elle commence par vous mettre dans
un rossignol de voiture où la bise a beau jeu et,
pour compléter l'expérience, elle laisse les bouil
lottes en magasin. De sorte que tout concourt,
dans ce voyage d'agrément, vous laisser lace
face avec la nature telle qu'elle se présente sans
fard ni artifice quelconque qui puisse la défigu
rer le moins du monde.
Comme il doit faire bon là-dedans en Juillet,
par une température de 25 degrés centigrades.
.alOPÎCT^r
M. Dechièvre, candidat huissier, commis au
f'efîe du tribunal de première instanceséant
près, est nommé huissier près ce tribunal en
remplacement de M. Santy, décédé.
Au premier rang des spectacles qui méritent
l'empressement des visiteurs de la foire, il faut
citer Y Excelsior-Théâlrequi réunit dans sa vaste
envergure toutes les curiosités les plus originales
et les plus attrayantes.
A côté d'équilibristes de première force, tels
que les Carangest, les Dellabona, les Eduardo,
le public admire 'et applaudit chaque soir les
merveilles d'habileté de M. Ed. Gautier dans
l'ombromanie, et de sa très proche parente
Miss "Wilson dans ses tableaux instantanés.
Les poses de marbre sont parfaitement ren
dues, Carlos, l'homme reptile est extraordi
naire. Jamais nous n'avons vu plus fort.
Mais le clou, le véritable clou du spectacle
est le théâtre des Lilliputiens. N'attendez pas de
moi une description détaillée du truc employé
par M. et Mme Gautier pour s'incarner dans ces
petits bonshommes petits, mais nerveux (sic)
vu que je l'ignore et il est probable que M.
Gautier ne voudra pas contenter ma curiosité
quoi qu'il en soit c'est un spectacle assurément
curieux que le groupe directorial interprête
soit les chanteurs Napolitains, Anatole et Flora
ou même le fameux duo des chats qui, sans être
un chef-d'œuvre de précision, ne laisse pas moins
tout un monde de sous-entendus.
La soirée se termine par une amusante panto
mime Robert Macaire et Bertranddont les
légendaires exploits ont déjà tenté bien de dra
maturges et des mimes, mais j'avouerai fran
chement que les exploits de Bertrand-Gautier
m'ont moins intéressé que ceux de Gautier-de
Lilliput. Au fait, quel est le truc du proprié
taire-directeur de YExcelsior-Théâlre, pour s'in
carner ainsi dans ses petits, mais nerveux (sic)
bonshommes. Ma foi, la première occasion je
me risquerai interviewer M. Gautier et lever
un coin du rideau qui cache le secret des Lilli
putiens tous les yeux.
La soirée se termine donc par Robert Macaire et
Bertrand, pièce jouée par toute la troupe et qui a
obtenu un grand succès. La direction fait savoir
que Jeudi et Dimanche, 3 heures, une grande
représentation enfantine est offerte aux familles,
le prix des places est réduit. Les pensions de la
ville assisteront cette belle matinée. La clôture
irrévocable de ce beî établissement est fixée au
Lundi 10 courant. Avis aux retardataires.
La loge est très confortable et parfaitement
chauffée.
D'YPRES.
Ypres, le 3 Mars 1890.
Nous~avons l'honneur de vous convoquer
RASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU COMICÈ, qui
aura lieu en la salle ordinaire Hôtel-de-
Ville d'Ypres,le SAMEDI, 8 MARS PRO
CHAIN, 10 1/4 heures précises du matin.
Agréez, Messieurs, l'assurance de notre consi
dération distinguée.
Chev. G. de STUERS,
E. DUSILLION,
F. MERGHELYNCK.
DE DE Y NE.
1° Réception de nouveaux membres.
3° Compte 1889 de Y Association agricole de
Varrondissement d'Ypres.
4° Budget 1890 du Comice agricole d'Ypres.
5° Compte 1890 de la Caisse de Dotation aux
vieux ouvriers agricoles.
6° Remise de la Médaille agricole de vieux
serviteurs agricoles.
7° Distribution de graines et de semences four
ragères et potagères.
LIGNE DE FURNES A YPRES.
A partir du Jeudi 6 Mars l'arrêt au dépôt
d'Ypres sera supprimé au service des voyageurs.
Tous les trains feront arrêt la rue d'Elver-
dinghe.
Ypres, lr Mars 1890.
Section du génie. Maglinse, Gustin, Cam-
bier, Jamotte, Messens, Thomas.
Section de l'artillerie. Denis, Lefèvre,
Cumont, Danco, Yanden Berghe, Vancutsem
Pontus, Tack, Van Loock, t'Serstevens, Mahy,
Lecointe, Piette, Lecocq, Meuleman,Van Bever.
Tous ceux qui souffrent sont rapidement sou
lagés ou guéris par l'usage des véritables Capsules
Guyot, deux chaque repas. Prix 2 fr. 50 le
flacon. Maison Frère, 19, rue Jacob, Paris,
et la plupart des pharmacies.
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LA CORRESPONDANCE.
Justice de paix. La démission de M. Rey-
naert, de ses fonctions de juge suppléant la
justice de paix du premier canton d'Ypres, est
acceptée.
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Exce/sior- Théâtre.
A Messieurs le Membres du Comice,
Messieurs,
les délégués:
le secrétaire,
ORDRE DU JOUR
2° Réorganisation du Comice Agricole.
Constitution du Comité.
Société Nationale des Chemins de Fer Vicinaux.
La Direction.
École militaire. Par disposition ministé
rielle du lr Mars 1890,les élèves sous-lieutenants
de l'école d'application dont les noms suivent,
ont été autorisés passer la 4e année d'études.
Pour vos factures, entêtes de lettres, etc., n'employez
que du Papier Royal Lyon en vente au bureau du Journal
et chez les imprimeurs-papetiers.
ooGgOoo
M. MEIER, dentiste de Courtrai. a l'honneur d'infor
mer l'honorable public et sa nombreuse clientèle que son
cabinet dentaire est transféré chez M"" veuve Van Kemmel,
Grand'Place, S, Ypres, où il sera consulter tous les Same
dis, comme d'habitude, de 9 heures du matin, 2 heures
de relevée.
Merveilleux. Une seule boîte de PASTILLES
WALTHERY, suffit toujours pour guérir les Rhumes,
Bronchites, Maux de gorge, Oppression, etc. Un franc
partout.
(suite).
III.
La domestique avait peine refermé la porte derrière
elle, que Philippe, qui avait entretenu sa colère en tam
bourinant rageusement sur la table, éclata aussitôt
Tu ne veux pas me l'avouer, c'est tout simple. Toutes
ces allées et venues dans les magasins, au Louvre, au Bon-
Marché, Pygmalion, purs prétextes C'est comme le
bain tous les trois jours. Imbécile que je suis de ne m'être
aperçu de rien Est-ce que je n'aurais pas dû trouver ces
bains des plus étranges Mais c'est toujours comme ça,
quand on a confiance...
Ah ça qu'est-ce que tu veux dire reprit Madame,
que ce soupçon stupide blessait, bien légitimement, il faut
en convenir. Je crois que si l'un de nous deux a quelque
chose reprocher l'autre, c'est bien moi. Ces retards
continuels attribués tantôt la rencontre imprévue d'un
ami, tantôt un travail supplémentaire au bureau sont au
tant de mensonges cousus de fil blanc Il y a longtemps
que je me doute de quelque chose, et M""' Adelberg, la
femme de ton sous-chef...
Ah je l'attendais, ce nom-là Voilà huit jours que
tu ne m'avais parlé de Mme Adelberg Ecoute bien, dit
Philippe, blême de rage, si jamais tu prononces...
Des menaces C'est parfait Je vais chez ma mère.
La pauvre femme ne sera pas surprise...
J'allais te le demander vas-y, chez ta bonne mère,
et restes-y le plus longtemps possible.... jusqu'à ce que
j'aille t'y chercher
Et, de paroles en paroles, la discussion s'envenimant,
on allait peut-être terminer ce dialogue aigre-doux par
une pantomime expressive, lorsqu'un bruit confus de voix
se fit entendre sur le palier, en même temps qu'on ouvrait
la porte d'entrée.
Enfin, nous y voici
J'suis une honnête fille, moi
Nous allons bien voir.
C'est bon C'est bon
Passez devant.
Et Toinette, rouge comme une tomate trop mûre, les
yeux injectés de sang et les cheveux en désordre, entra
dans la salle manger, suivie de deux sergents de ville et
d'un vieux Monsieur respectable, très décoré.
Ah mon Dieu qu'est-ce qui se passe demanda
Mme Marvejol épouvantée.
Et les deux sergents de ville et Toinette de parler en
même temps.
Mais, dans cette cacophonie tiutamarresque, seuls les
mots
Tramway... prison... conducteur... soufflet... répétés
souvent se firent entendre.
Si tout le monde parle la fois, dit Marvejol, il n'y
aura pas possibilité de s'entendre.
Et s'adressant au vieux Monsieur respectable
Parlez, Monsieur.
Non, c'est moi qui dois raconter, dit Toinette, puis
que c'est moi que l'affaire est arrivée.
Et bien parlez, mais soyez calme.
Voici. Comme vous le savez, Monsieur, ma sœur ha
bite rue Poulet, au boulevard Ornano; pour aller chez elle,
puisque Madame m'en avait donné la permission, je
prends tout l'heure le tramway qui passe en bas et je
demande une correspondance. Je descends la gare de
l'Est et cours au tramway de Saint-Ouen qui arrivait juste
ce moment-là. En montant, je donne ma correspondance
au conducteur qui me dit Cette correspondance ne vaut
rien, il faudra payer votre place. Comment elle ne
vaut rien Il n'y a pas trois minutes qu'on me l'a donnée.
Voici encore le tramway où j'étais. Oui, oui, nous
la connaissons, dit le conducteur, on nous l'a fait tout le
temps, mais ça ne prend pas Faudra payer, la petite
mère. C'est trop fort Mais puisque je vous dis...
C'est pas vrai Pas vrai Et v'ian une
gifle, aie donc Le conducteur veut me frapper, Monsieur
que vôilà s'interpose. Tout le tramway est en révolution.
On appelle un sergent de ville et on me fait descendre. Je
prie Monsieur de vouloir bien m'accompagner, lui qui
avait vu la scène, et je demande aux sergents de ville de
venir ici, avec nous, chez mes maîtres, qui diront que je