Pas de griefs Emprunt de 20 millions. Grève. Nouvelles locales. Chronique judiciaire. Vont-ils bien MM. les cléricaux, eux qui criaient comme des forcenés quand les libéraux ne faisaient pas le tiers de ce quïls osent ^lOPIn E On lit maintenant dans les journaux cléri caux des choses tout fait extraordinaires. Par exemple celle-ci Les libéraux sont aux abois. Ils n'ont pas l'ombre d'un grief sérieux articuler contre le gouvernement, et ceux qu'ils inventent, per sonne n'y croit. Aussi, nous autres catholiques, sommes-nous bien tranquilles aux élections prochaines, pas un de ces braillards ne trouvera grâce devant le pays. Les libéraux n'ont pas un grief N'est-ce pas croire que l'on rêve L'enseignement primaire ruiné, Les couvents subsidiés sous prétexte d'écoles libres, La trahison des instituteurs de l'Etat louée et récompensée, Les instituteurs fidèles leur serment jetés sur le pavé, Les impôts, dont on avait juré l'abolition imperturbablement maintenus Les charges militaires aggravées, La durée du service portée de huit treize ans, Le remplacement maintenu, La sécurité extérieure du pays laisséeen péril, La parole royale protestée, L'armée livrée l'espionnage sous la haute surveillance de l'épiscopat, Les hontes inoubliables de l'affaire Pourbaix, Soixante mille électeurs, choisis parmi les plus capables, menacés de destitution, Cent cinquante mille paysans, âmes damnées du clergé, enrôlés pour livrer le dernier assaut ce qu'il nous reste encore de libertés commu nales et provinciales, Après l'impôt sur la viande, l impôt sur le pain, Les libéraux systématiquement écartés de tous les emplois, Toutes ces hontes, tous ces scandales, toutes ces iniquités, griefs imaginaires auxquels le pays ne croit pas et dont il fera justice au mois de Juin Eh bien C'est ce que nous verrons Nos bons cléricaux ne sont pas, d'ailleurs, aussi rassurés qu'ils voudraient le faire croire. S'ils comptent sur l'aide du Ciel, ils comptent beaucoup plus encore sur eux-mêmes. Déjà, dans la plupart des arrondissements appelés l'élection, leurs candidats sont dési gnés et l'on y travaille ferme. Ne lisions-nous pas hier, dans une correspondance de la Ga zette, qu'à Huy, ils avaient dès présent fait choix des hôtels et des cabarets où leurs élec teurs seraient gavés gratis C'est s'y prendre un peu tôt, si l'on veut, mais cet empressement témoigne en même temps de l'activité que déploient nos adversaires et de l'effort énorme qu'ils préparent pour nous écraser. Se donneraient-ils tant de peine s'ils ne se sentaient pas sérieusement en danger? Ces Messieurs font les braves dans leurs jour naux et se moquent de nos espérances. Ils ont le pays, tout le pays avec eux. Ils le crient sur tous les toits. La vérité est qu'ils ne croient rien du tout et que leur belle assurance n'est que fanfaronnade pure. Et ils ont raison d'avoir peur. Car ce serait désespérer du pays si, après six ans de gouver nement clérical, il n'en avait pas tout son soûl de cette politique de turpitude et d hypocrisie qui commence Malou pour finir Beernaert. Le Moniteur publie un arrêté royal autori sant le gouvernement emprunter 20 millions qui produiront 3 1/2 p. c. d'intérêt. C'est pour couvrir, en totalité ou en partie, les crédits ouverts par les lois... Pourquoi diable ne couvre-t-on pas ces cré dits au moyen des bonis faits par le gouverne ment tous les ans, depuis qu'il est au pouvoir? M. Beernaert a en caisse, s'il faut l'en croire, une cinquantaine de millions déconomies. Qu'est-ce qu'il en fait? Pourquoi ces nouveaux 20 millions ajoutés la dette publique? Les économies ne sont-elles que le résultat d'une fiction mathématique Le journal le Peuple annonce qu'une grève formidable se prépare en Angleterre. Le 15 de ce mois, trois cent mille mineurs refuseront le travail si on ne décide pas partout que la jour née ne sera plus que de huit heures. Ils exigeront en outre 10 p. c. d'augmenta tion des salaires. Si pareille grève peut résister la faim seu lement pendant huit jours, il est certain que l'on devra bien souscrire aux exigences des ouvriers... Nous voyons dans ce mouvement un fait des plus sérieux, qui aura certainement une grande influence sur la question ouvrière. Si les houilleurs anglais obtiennent gain de cause, il sera fort difficile de répondre toujours par non possumus aux revendications qui ne tarderont pas de se formuler en Belgique, en Allemagne et en France, avec une intensité qui pourra devenir dangereuse. Ce ne sont pas les avertissements qui auront manqué aux classes dirigeantes. D'autre part, où tout cela conduira-t-il 11 est certain que les conditions nouvelles exigées par les ouvriers mineurs feront terri blement hausser le prix du charbon. Et comme le charbon, en notre siècle de vapeur, de gaz et d'électricité, est l'aliment principal, indis pensable, de presque toutes les industries, a plupart des produits nécessaires l'existence îausseront de prix leur tour, dans des pro portions notables. De telle sorte que les mineurs n'en seront pas beaucoup plus avancés, et que la vie de tous les autres ouvriers s'en trouvera beaucoup plus difficile. Alors, quadviendra-t-il Le Journal d'Fpres promet de donner son avis dans la question de l'eau. Allons Yoilà qui est bien. Il y a longtemps que nous attendions cela, mais le confrère n'en a pas encore eu le temps, ayant trop commé- rer. Le commérage avant les questions sérieuses. Enfin nous l'aurons cet avis si impatiemment attendu. Parions qu'il ne sera pas piqué des vers. Le Journal d'Fpres nous apprend que des ar bres ont été plantés par M. Cornette, tout seul, sans consulter le Conseil Communal. Si le fait est vrai, c'est très grave. En effet il y a un article dans le Code Criminel qui dispose Sera puni du banissement ou de la peine de mort quiconque se sera livré une plantation d'arbres sans le consentement de qui de droit. D'un autre côté, le Code Forestier porte K Sera puni d'une amende de dix florins des Pays-Bas celui qui, ayant la direction de tra vaux publics, soit une plantation d'arbres sur un chemin, promenade publique, boulevard, chemin de ronde, dont le plan a été adopté par l'autorité, aura négligé de le faire du 12 Janvier au 15 Février de la même année. Ces deux textes doivent donner réfléchir. Il s'agit de savoir sous le coup duquel de ces arti cles tombe le cas dénoncé par le saint organe de la sacristie Mais ce n'est pas tout. Pourvu que le général V andersmissen ne réclame du gouvernement la révocation de l'échevin susdit. Le cas est d'une gravité toute particulière et on ne saurait assez mettre en lumière de tels manquements aux lois fondamentales du pays. La Société de la Concorde offre, ce soir, Samedi 8, ses membres et leur famille, une soirée d'hypnotisme qui promet d'être très intéressante. AV I S. Il est porté la connaissance des intéressés que les bons de pain et de charbon, distribués l'occasion du Concert donné le 26 Janvier der nier, par le Corps des Pompiers, seront encore payables lqs 11, 14,18, 21, 25 et 28 Mars. Après cette dernière date, plus aucune réclamation ne sera admise. Denier des Écoles Laïques. Les barrières sont fermées depuis hier 6 heu res du soir sur toutes les routes pavées et em pierrées dans la Flandre Occidentale, tant de l'Etat que de la Province et des Communes, l'exception des parties de routes où le roulage est autorisé titre d'essai; la circulation des voitures de roulage et autres y est interdite j us- qu'à nouvel ordre, sauf les exceptions prévues par les arrêtés royaux. UNE NOTE DE LINGERIE. Une demi-mondaine parisienne, de haute al lure, Mme Jeanne Dallemagne, s'était fournie de linge et de robes en 1886, dans une maison de la rue de la Paix. Au bout de l'année, elle recevait un mémoire qui montait 19,844 fr. On y voyait figurer des pantalons de 50 francs pièce, des chemises de nuit en batiste, garnies de valenciennes 75 fr.; des jarretières roses, des jarretières vert d'eau d'unlouis; un jupon de dessous de 400 fr.; une robe de faille rose de 1,500 fr.; des sachets parfumés 100 fr. le sa chet une paire de draps de lit, incrustés de guipure ancienne, de 1,000 fr.'. les coussins as sortis, de 500 fr.; un couvre-pied en peluche crevette, avec chiffres de 2,000 fr. Certes, les fournitures étaient superbes, mais Mme Dallemagne n'en trouva pas moins la note excessive: elle refusa de payer. D'où procès. Un expert fut nommé par les ju ges il a été élégant, poétique, inspiré dans son rapport. La tentation, il est vrai, ait-il, a beau coup pesé sur l'esprit de l'acheteur; le caprice, la mode, ont servi la conclusion du marché, mais ce marché a été conclu, l'accord des deux volontés B'y trouve.... Mme Dallemagne a oublié l'usage qu'elle a pu faire des objets charmants naguère et dont elle s'est lassée, le charme des nouveautés qu'elle a subi tout est oublié le paiement approche Plus loin Je vais examiner article par arti cle les confections qui la ravissaient, il y a deux ans, dont elle a usé pour le plaisir des autres et pour le sien, mais qu'elle ne veut plus payer, voilà tout.... Plus loin encore On ne saurait méconnaître qu'elle a subi un charme indéniable des nou veautés du Paris élégant on vient les y cher cher du bout du monde, nous venons d'en avoir la preuve en 1889 o CBB 0 .t» j Corps des Sapeurs-Pompiers. ■■'«CCtWM" Liste précédente, fr. 63,307-93 Bénéfice de la vente des journaux, 100-00 Boite de l'Aigle d'Or et collecte faite au bal du Willems-Fonds, 17-80 Collecte au Sultan, 1-45 Total fr. 63,427-18 Dépenses jusqu'à ce jour. fr. 59,282-99 Reste en caisse fr. 4,144-19 Fermeture des barrières.

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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 2