N° 22. Dimanche, 50e ANNÉE. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. 16 Mars 1890. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit kundo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. Les importantes déclarations de M. Jules Simon sur la conférence de Berlin ont donné cette assemblée un caractère particulier qui augmente l'intérêt qui s'y attache dans tous les pays de l'Europe où les questions ouvrières se posent comme un problème social d'une in discutable gravité. Un mot a dû frapper dans le petit discours de M. Jules Simon. C est le passage où il a parlé de l'inexpérience du jeune empereur, qui, dans un bon sentiment, sans doute, préoccupé en même temps de conjurer un danger dont il ne pouvait méconnaître l'importance et de se faire bien venir des socialistes plutôt que d'avoir les comprendre, a pris l'initiative d'un débat dont la solution ne peut se trouver que dans un amoindrissement de son autorité impériale. Tous les délégués des différents pays auront lu, ou liront sans doute les déclarations de M. Jules Simon, et ils arriveront Berlin sous une vive et profonde impression. La première séance de la conférence aura lieu aujourd'hui, 2 heures. Elle sera très courte. Les délégués se borneront communiquer leurs lettres de créance au président de la conférence, M. de Berlepsch, ministre du commerce après quoi on tirera au sort les différentes commis sions. Les travaux ne commenceront que Lundi et ne dureront pas plus que quinze jours. Il n'y aura que six séances plénières. L'Empereur as sistera la dernière. Nous ne savons pas, naturellement, ce que vont faire Berlin les personnes que le gouver nement belge a chargées d'y aller sans doute opiner tout simplement du bonnet. Nos minis tres, qui ont tout gagner ce qu'on ne sache rien de ce qu'ils font, ni de ce qu'ils disent, se garderont bien d'en faire rien connaître. Mais nous savons ce qui s'est passé ailleurs. En France, les délégués, comme nous l'avons déjà dit, ont tenu se réunir avant leur départ au ministère des affaires étrangères. M. Spuller a donné connaissance aux délégués des instructions qu'il a envoyées, le 7 Mars, M. Jules Herbette, l'ambassadeur de France Berlin, et qui ne sont que la paraphrase des déclarations que le ministre avait faites la veille la tribune de la Chambre. Puis il leur a donné lecture des termes du programme limité de la conférence, qui a été arrêté par le gouvernement allemand. M. Jules Simon, qui sera le chef de la délé gation française, a déclaré que ce programme était conforme ses vues personnelles. Les autres délégués, qui vont représenter la France Berlin côté de M. Jules Simon, ont tous été également interviewés par des journa listes amis. Une seule de ces conversations a offert quelque intérêt. C'est celle de M. Dela- haye, lequel s'est montré favorable l'adoption d'un jour de repos par semaine dans les usines et la réglementation du nombre d'heures de tra vail pour les femmes et les enfants. On dit que le prince-archevêque de Breslau, délégué allemand, y représenterait in parlibus le Pape Léon XIII, c'est-à-dire serait autorisé le tenir au courant de ce qui se passera au sein de la conférence. Les autres délégués allemands seront MM. de Berlepsch, ministre du com merce Magdenburg, sous-secrétaire d'Etat Rei- chardt, conseiller intime au ministèredes affaires étrangères; Hauchecorne, conseiller des mines Heye, conseiller du commerce. M. Kayser, con seiller de légation, remplira les fonctions de se crétaire de la conférence. L'Italie enverra certainement parmi ses délé gués M. Ellena, le député économiste, dont les aptitudes se sont révélées depuis les négocia tions relatives au traité de commerce franco- italien. Les délégués suisses sont MM. Blumer et Kauffmann. M. Blumer est un gros industriel de Shwanden, près de Glaris, et landamann de son canton. Le délégué alsacien est M. Edouard Koechlin qui, par sa situation, dans le monde industriel, connaît les besoins des ouvriers. Le délégué bavarois est M. Landmann, con seiller général d'Etat. Le Luxembourg sera représenté par M. Alexis Brasseur, avocat, député d'un des districts mi niers du grand-duché. Comme représentants de la Grande-Bretagne, on désigne sir John Gorst, sous-secrétaire d'Etat S Dur l'Inde M. Kennedy de Foreign-OJJîce M. urnett, secrétaire de la section du travail au ministère du commerce et de l'industrie, et lord Dunraven, qui est connu en Angleterre par l'ini tiative prise par lui quand il s'est agi de faire une enquête sur les conditions des ouvriers dans l'East-End. Ypres, le 15 Mars 1890. Une des grandes figures parlementaires et du libéralisme belge, M. Eudore Pirmez. vient de disparaître de la scène politique par le sort propre tous les mortels. Ce n'est pas ici la place, ni nous la charge de faire un article biographique sur la vie de cet illustre homme d'Etat. Les journaux quoti diens se sont largement acquittés de cette mission. Nous voulons simplement parler de ce grand parlementaire au point de vue de la poli tique, telle qu'elle est comprise et pratiquée par nos maîtres, les évêques. M. Pirmez est mort comme il a vécu, en établissant un mur de Chine entre la religion et la politique. Sa conduite prouve que nous pouvons être parfaitement bons catholiques et excellents libéraux. Les choses mondaines n'ont absolument rien de commun avec les choses célestes, le forum avec l'église, le temple ou la synagogue. Soutenir le contraire, c'est non-seulement aller l'encontre du bon sens, mais vouloir plus que l'église elle-même exige, malgré son intolérance, en pareille circon stance. Le décès de M. Pirmez nous fait encore voir que la politique cléricale avec les vivants n'est pas celle qu'elle tient l'égard des morts, lorsque ceux-ci appartiennent cette catégorie de citoyens avec lesquels elle doit compter. Autant les cléricaux sont humbles avec les grands, autant ils sont arrogants avec les petits. Ceci prouve qu'ils trompent la nation et que leur jeu n'est que pure comédie, qui aura fait son temps, dès que l'instruction sera solide ment établie partout. Pour nous il n'y a pas le moindre doute que le parti clérical opère suivant les circonstances et les lieux. A tout événement nous devons toujours nous rappeler qu'avec le ciel il y a des accommodements et que pour atteindre le but, le choix des moyens est chose tout-à-fait acces soire. Nous sommes obligés de parler ainsi, si nous examinons tout ce qui se passe autour du nom d'Eudore Pirmez. En effet, on aurait réellement dit un concours ouvert entre les journaux cléricaux en faveur de celui qui aurait le mieux louangé cet illustre défunt. Et cependant Pirmez fut un libéral tout court. Il fut toujours le candidat de l'association libérale de Charleroi. Toutes les mesures libé rales il les a votées ou proposées. A ce titre son élection fut toujours combattue l'égal de celle de ses collègues. Si maintenant nous nous reportons aux élec tions pour la Chambre des représentants carolo- régicnnes depuis 1N57 ce jour,nous voyons M. Pirmez combattu par le clergé, sur ordre des évêques, l'égal de tous les libéraux du pays. On le fait passer pour tout ce qu'un esprit en délire peut imaginer. C'est un envoyé de Satan, un adepte de la franc-maçonnerie, qui ne rêve que la destruction de la religion catholique, un persécuteur de tous ceux qui prêchent la mo rale. Nous omettons des qualificatifs, parce qu'ils sont très épicés. On défend de voter pour cet homme de bien, pour cet ami de la patrie et de l'humanité, pour ce grand savant, sous menaces des peines éternelles. Voler pour Pirmez, comme pour les autres libéraux, est LE PROGRÈS Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertion Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du ProcrEs Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et i, ,ue de l'Enseignement, Bruxelles. Heures de départ cZ'Ypres pour Poperinglie, 6-50 9-09 10-00 -12-07 3-00 4_00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42 6-05. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 7-55 8-20 - 9-58 10-03 11-16 2-43 - 2-54 5-20 7-50 8-55. Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-54a-208-55 Roulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck)7-18 9-57 -12-17 3-56—6-21. .Courlrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50 8-55. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.) Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20. 5-00 8-10 11-10 1-40 -- 3-00 6-55. 5-40 7-35 10-20 11-30 3-04 6-20.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1