Suspendons la loi. Les écoles ménagères. Nouvelles locales. tement. Et cinq heures, M. De Bruyn, n'en pouvant plus, a annoncé qu'il continuerait de main. Nous trouvons eette étrange note dans la Patrie de Bruges L'application de la loi soumettant la li- cence la profession de cabaretier donne lieu sur plusieurs points du pays des plaintes di- verses. Il serait question, nous dit-on, d'or- ganiser ce qui a lieu d'ordinaire en matière analogue, c'est-à-dire de discuter un petit régime transitoire destiné mettre fin aux inconvénients actuels. Le droit de licencet a été introduit dans la loi par M. Beernaert, sous prétexte d arrêter la multiplication effrayante des cabarets, mais en réalite pour remplir la caisse. Aujourd'hui, on s'aperçoit au gouvernement que les cabaretiers prennent mal la chose. Or, les cabaretiers sont électeurs et il y a des élec tions au mois de Juin prochain. 11 sagit donc de les ménager. C'est pourquoi on se propose tout simple ment de suspendre l'application de la loi. Cela ne doit pas nous étonner, le même fait s'est produit après le vote de loi sur l'ivresse et de la loi sur le paiement des salaires dans les cabarets, qu'on n'a pas osé appliquer, Anvers, la veille d'une élection. Où il y a de la gène Chronique Le Ministre de la guerre vient d'adresser une circulaire tous les chels de corps de l'ar mée pour leur enjoindre de se montrer plus circonspects dans l'octroi des permissions de nuit et même de minuit sollicitées par des ca poraux, brigadiers et soldats, ces faveurs ne pouvant plus désormais être accordées que dans des circonstances exceptionnelles, telles que réunions de familles, etc., et jamais pour favoriser la débauche. Voilà bien toute la première fois que nous entendons dire que les permissions de minuit étaient accordées pour favoriser la débauche Mais soit. On sent bien, dit ce propos la Belgique Militaire, que l'unique préoccupation du géné ral Pontus a été de satisfaire ses soins morali sateurs outrance, sans songer que cette mesure peut être considérée comme une des plus malheureures que le déparlement de la guerre ait prises depuis longtemps. Aussi le toile est-il général dans les régiments. La faveur de la permission de minuit la fiermission de nuit est rarement demandée par es soldats constitue un des plus puissants stimulants pour le troupier, d'autre part, l'oc troi ou le retrait de cette faveur est, pour le capitaine, un moyen de récompense ou de pu nition très précieux et qui a le grand avantage de permettre la substitution de la privation de permission une punition légère la peine était moins forte, mais infiniment plus sensible au soldat. Ainsi donc, nos soldats ne pourront plus assister une représentation théâtrale Et puis, croit-on au ministère de la guerre qu'il faille absolument pouvoir disposer de son temps, de 9 ou 10 h. du soir minuit, pour fréquenter certains établissements publics des villes. A notre avis, le diable n'y perdra rien et le service en patira, parce qu'il fera disparaître l'émulation qui existait dans les compagnies pour décrocher la permission, et que, faute de celte permission, bon nombre de soldats man queront l'appel et subiront de ce chef des punitions qu'ils n'auraient jamais encourues avant cette malencontreuse et inutile circulaire. Que Ion réexamine la question et on s'aper cevra au ministère que dépasser le but, cest manquer la chose.... On ne se figure pas les services que sont appe lées rendre, que rendent déjà, dans les centres industriels, les écoles ménagères. Nous avons eu l'occasion de recueillir,sur ce sujet,de la bouche de quelqu'un de compétent, des renseignements qui méritent d'être publiés. Comme on l'a dit bien souvent, dans certaines régions, dans des localités charbonnières surtout, la femme de l'ouvrier en est encore ignorer les premiers éléments de ses fonctions de femme de ménage elle ne connaît ni la cuisine, ni la cou ture, ni l'économie la plus simple elle ne sait ni accomoder un ragoût, ni réparer le linge et les vêtements. Il faut, pour créer un foyer, un inté rieur l'homme, commencer par faire l'éduca tion de la femme. C'est le rôle des écoles ména* gères. Mais il faudra quelques années encore pour qu'elles donnent les résultats qu'on en peut espérer. C'est qu'elles ont contre elles un sentiment vi- vace même parmi les populations les plus misé rables le respect humain. On ne se figure pas la difficulté qu'il y a faire aller l'école les gran des filles de seize ou dix-sept ans. D'abord, cët âge, dans ce pays-là, elles ont déjà presque tou tes un amoureux, et une demoiselle qui a un amoureux ne va plus l'école. L'amoureux se moquerait d'elle. On a jugé qu'il n'y a qu'un moyen de les y entraîner c'est de leur donner l'exemple de leurs sœurs, de leurs parentes, de leur amies plus jeunes. Les cours de ménage sont de deux espèces ceux qui se donnent dans les classes ménagères, annexées aux divisions supérieures des écoles primaires et qui s'adressent aux filles de 13 ou 14 ans et ceux qui se donnent dans les écoles mé nagères supérieures, aux filles adultes. C'est par les résultats que donne l'enseignement dans les petites classes qu'on doit arriver peupler les grandes. Mais, dans les petites classes mêmes, le respect humain crée de grosses difficultés. Ainsi, ce n'est qu'à grand'peine que l'on est parvenu aboutir que les enfants apportent l'école le linge la ver et réparer de la fille, qui devait servir de sujet de démonstration. Les pauvres avaient honte de montrer ce linge crasseux, troué, usé, raccomodé par des réparations maladroites ils avaient peur dos moqueries des autres ménages on se heurtait là un obstacle insurmontable. Ce fut une femme, Mme Bron, directrice de l'école de Monceau-sur-Sambre, personne fort considérée et estimée dans le pays elle est fille de Defré, l'ancien bourgmestre d'Uccle, qui en vint bout la première. Elle tint, aux petites pauvres honteuses, peu près ce dis cours Pourquoi avoir honte Le linge de chez vous est sale, déchiré... Eh! s'il ne l'était pas, c'est que vos pères ne seraient pas de bons ou vriers, c'est qu'ils auraient peur de se donner du mouvement, peur d'avoir chaud...Tout le monde sait bien qu'on se salit et qu'on se déchire dans la mine, l'atelier, et que l'ouvrier n'est pas as sez riche pour racheter du neuf tous les jours. Aussi faut-il apprendre le faire durer plus longtemps en le raccommodant bien... Elle avait touché une corde sensible. La pro pagande aboutit. Les petites furent rassurées en jugeant, par la comparaison des hardes qu'elles apportaient toutes l'école, que leurs mères n'a vaient rien se reprocher les unes des autres. Aujourd'hui, ce n est pas seulement le linge de leurs maisons qu'elles apportent, mais celui de toute la famille, des oncles, des tantes, des grands-parents. Les pères et les mères sont en chantés du profit qu'ils en tirent. Et, en citant l'exemple de Monceau et en répétant les bonnes raisons de Mme Bron, on est arrivé dans une quantité de localités au même résultat qu'à Monceau. Et puis, on a pris les parents par la bouche. On sait si le menu des ménages ouvriers de ces pays-là est peu varié du pain et du fromage, du lard et des œufs aux grands jours, c'est peu firès toute leur cuisine. On a cherché donner 'enseignement culinaire une portée tout fait pratique. On a envoyé les petites au marché, la boucherie on leur a appris choisir les mor ceaux avantageux, les légumes de saison, mar chander, tirer bon parti de l'argent qu'on mettait leur disposition, on leur a appris faire de bons ragoûts de bonnes soupes, en ayant soiu de leur faire manger leurs prépara tions qui leur ont paru délicieuses. Elles ont conté merveille, chez eux, des bonnes choses qu'elles avaient cuites, et mangées l'école, du bon marché que cela coûtait. Les parents ont voulu en goûter. Un Dimanche, elles ont montré comment cela se faisait. Et la famille s'est régalée, le père s'est léché les doigts, la mère a été très contente, les bienfaits de la cuisine et les mérites de l'école ont été proclamés, et les grandes sœurs qui ont un amoureux, ont été jalouses des petites, qui savent faire une bonne soupe et des carbonades flamandes. Et les parents les ont envoyées, elles aussi, l'école ménagère, en disant que leurs amoureux seraient bien contents, plus tard, d'avoir des femmes qui savent leur faire de bons plats et mettre des pièces leurs chemises... Ces événements-là se sont passés depuis quel ques mois, dans une quantité de familles, ou ils ont fait révolution. Naturellement, il y a des ménages, des localités même, où la routine et l'amour-propre tiennent bon mais il y en a d'autres où cette initiation des enfants 1 écono mie ménagère a produit un bien-être général. Et il y a tout lieu de croire que le mouvement ne s'arrêtera pas et que, dans un avenir assez court, l'enseignement ménager aura produit des bien faits incalculables. Ajoutons que le sort des écoles ménagères est en bonnes mains M. Eugène Rombaud, le fonc tionnaire actif du département de l'Industrie, l'excellent organisateur que l'on a pu apprécier dans les commissions d'Expositions belges, s'y intéresse tout particulièrement et il ne dépen dra pas de lui qu'elles ne donnent tout ce qu'il est possible. Bien rarement, journée de Carnaval a été aussi favorisée par le temps que l'a été la journée de la Mi-Carême. Une température de Juin, qui a permis un grand nombre de jeunes personnes de se prome ner dans les rues en toilettes d'été. Dans les bals, surtout la Salle de Spectacle, beaucoup de monde, mais moins qu'aux bals précédents, il faisait trop chaud. En revanche, des couples nombreux ont cir culé en ville. A la Grand-Place notamment, au Sultan et VEpéron d'Or, il y avait foule. Demain Jeudi, les artistes duThéâtre de Tour nai viennent nous donner une brillante repré sentation. La pièce a obtenu le plus vif succès dans la plupart des grandes villes, ce qui nous porte croire que la salle sera trop petite pour contenir la foule qui assistera cette représentation d'autant plus que nous avons été privés depuis longtemps d'une troupe d'opéras. Voici le programme RIGOLETTO, Opéra en 4 actes, musique de M. Verdi. Cet opéra doit être très attrayant et nous con seillons nos amis et nos lecteurs d'être tôt leur poste s'ils veulent avoir une bonne place. Les portes s'ouvriront 7 1/2 heures, le lever du rideau se fera 8 heures précises. On peut se procurer des billets l'avance au café Parnassus-Hof n, chez Th. Degroote. Un incendie s'est déclaré Dimanche soir Zonnebeke, section du Broodseinde. C'est vers 9 heures qu'on a aperçu les flammes et, immédiatement, la pompe incendie de la commune de Zonnebeke arrivait sur les lieux. Grâce l'énergique intervention des habitants de cette commune, les dégâts sont peu considé rables. Le bâtiment incendié était un cabaret portant pour enseigne Au Chat. Il paraît que ce sinistre est dû l'imprudence. Il y a trois semaines un piqueur du chemin de fer vicinal, Florent X...., retournait vers minuit Théâtre d'Ypres.

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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 2