i\° 24Dimanche,
50e ANNÉE.
23 Mais 1890.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Résumé politique.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ cTYpres pour
YPRES-FURNES.
FURNES-YPRES.
On a souvent rappelé, diverses occasions de
la vie européenne moderne, ce mot de Napoléon
Ier, disant dans le Mémorial de Sainte-Hélène, que
avant cinquante ans, l'Europe serait républi-
caine ou cosaque.
Ce qui se passe en ce moment Berlin, donne
un autre intérêt d'actualité un autre passage
du même Mémorial que nous allons citer tout
l'heure.
reunissions
reur Guillaume Ier c'est" que ^Allemagne
blait avoir préparé la catastrophe de Sedan
depuis la mort de Napoléon Ier. Celui-ci, du
reste, l'indiquait comme facile et pratique pen
dant ses mélancoliques confidences de Sainte
Hélène.
Comment se fait-il, s'est-il demandé, qu'au
cun prince allemand n'ait jugé les dispositions
de sa nation, et n'ait pas su en profiter
Et il ajoutait ceci
Assurément, si le ciel m'eût fait naître prince
allemand au milieu des nombreuses crises de nos
jours, j'eusse gouverné infailliblement les trente
millions d'Allemands réunis et, pour ce que je
crois connaître d'eux, je crois que si, une fois,
ils m'eussent élu et proclamé, ils ne m'auraient
jamais abandonné et je ne serais pas ici.
Quoi qu'il en soit, cette agglomération ar
rivera tôt ou tard par la force des choses l'im
pulsion est donnée, et je ne pense pas qu'après
que l'agglomération
Srands peuples. Le premier souverain qui, au
ébut de la première grande mêlée, embrassera
de bonne foi la cause des peuples, se trouvera
la tête de toute l'Europe et pourra tenter ce qu'il
voudra.
On a souvent comparé, du reste, en se plaçant
des points de vue différents, l'œuvre de Bis
marck avec celle de Napoléon Ier, et l'auteur du
dernier ouvrage important qui ait été imprimé
en France sur M. de Bismarck, L'Allemagne et M.
de Bismarck, en 1885, disait notamment
L'œuvre de Napoléon n'a pas duré. L'œuvre
de Bismarck durera peut-être elle durera au
moins autant qu'une volonté impériale soutien
dra cette œuvre, et les fils des chanceliers seront
peut-être plus heureux que ceux des Napoléons.»
La situation actuelle en Allemagne peut donc
se résumer comme suit L'œuvre de Bismarck
ne dure plus parce qu'elle n'a plus la volonté
impériale pour la soutenir», et «l'empereur
d'Allemagne, soutenant de bonne foi la cause
des peuples, pourra tenter ce qu'il voudra.
Nous gavons ce qu'il en faut tirer et retenir,
de ces horoscopes de grands hommes et de po
litiques en évidence mais ceux-ci ont paru
avoir de l'intérêt et de la curiosité, cause de
leur fréquence et de leur correspondance. Nous
disions plus haut que, depuis longue date, l'Al
lemagne avait prédit Sedan.
Lisez la Correspondance diplomatique de M. de
Bismarck, publiée en 1851. A cette époque,
M. de Moustier, ministre de France, avait fait,
une visite Berlin M. de Bismarck et avait
discuté avec lui la conduite politique de la
Prusse dans l'affaire d'Orient. Cette politique
vous conduira Iéna, aurait dit M. de Mous
tier. A quoi M. de Bismarck a répliqué Pour
quoi pas Leipzig ou Waterloo Nous
y comptons bien Et elle les y a conduits.
Ypres, le 22 Mars 1890.
Le parti libéral a trouvé son orientation. La
division et les luttes fratricides, qui sont la mort
de toute opinion politique, même de n'importe
quelle institution, si solidement qu'elle soit as
sise, ont heureusement disparu de notre camp.
De tous les points du pays nous en arrivent
constamment des preuves. C'est d'un excellent
augure pour les élections législatives du mois
de Juin prochain.
Cette semaine la bonne nouvelle nous arrive
de Gand.
L'Association Libérale de cet arrondissement
était convoquée pourle Dimanchelfi de ce mois.
La réunion était très nombreuse. Le local du
Théâtre Minard étail trop petit pour contenir
tous les membres, qui avaient répondu l'ap
pel.
Le rapport du secrétaire de l'Association,
M. Mechelynck,a fait tous les frais de la séance.
Il n'en pouvaitètre autrement, vu qu'il donne
la situation exacte de cette circonscription élec
torale, d'où dépend la majorité la Chambre
des Représentants. A ce point de vue il fera
sensation dans le pays.
Après avoir parlé de la revision des listes
électorales, pour laquelle des deux côtés on a
formé plus de 1,500 recours, sur lesquels les
décisions, prononcées jusqu'à ce jour, sont en
tièrement favorables lopinion libérale, M.
Mechelynck examine le résultat des élections
de 1884, 1885 et 1886. Dans la dernière, la liste
électorale n'a échoué qu'à 150 voix sur plus de
8,000 votants. 75 électeurs ont donc décidé du
sort de l'arrondissement. Un déplacement de 3
voix par bureau eût suffi pour assurer l'élection
de notre opinion.
On l'avoue et l'on a parfaitement raison
ce moment le mouvement et l'entrain étaient
paralysés par la division des libéraux Bruxel
les. Aujourd hui il n en sera plus ainsi, l'union
s'est faite partout et c'est par celle-ci que nous
pouvons attendre la victoire.
On a vu le parti clérical l'œuvre depuis six
ans. Il n'y a plus craindre que les électeurs
croient ses promesses fallacieuses. Le gouver
nement clérical est asservi aux exigences du
prêtre politique, et, le voulût-il même autre
ment, ses aspirations seraient neutralisées et il
ne produirait rien de bon.
M. Mechelynck analyse toutes les belles pro
messes cléricales qui ont crevé comme des
bulles de savon. Nous croyons, qu'il est bon de
rafraîchir sur ce point la mémoire de nos lec
teurs en suivant l'énuméralion du rapport,
pour démontrer une fois de plus, que le parti
clérical ne vit que de mensonges, colportés et
propagés sur tous les points du pays par cette
armée de prêtres, tant réguliers qu'irréguliers,
qui pullulent chez nous.
Pour arriver au pouvoir, nos adversaires ont
crié A bas les impôts et une fois assis sur le
banc ministériel, ils ont viré de bord en chan
tant Vive les impôts 1
On a ruiné les communes et si aujourd'hui on
est obligé de leur venir en aide, c'est en créant
un nouvel impôt sur les cabaretiers.
Pour les charges militaires leur mot d'ordre
était Pas un cheval, pas un canon, pas un sou
de plus et aujourd'hui que voyons-nous Les
travaux de la Meuse, le prolongement du ser
vice militaire de 2 ans, le refus d'exempter les
miliciens mariés ou veufs sans enfants des 9* et
10" classes, en un mot aggravation partout,
maintien de l'iniquité du remplacement et des
privilèges, qui parquent les belges en deux ca
tégories.
Que dire des nominations Après avoir so
lennellement déclaré, qu'ils traiteraient tous les
Belges sans distinction d'opinion politique, nous
voyons que sur 40 nominations faites dans nos
Flandres dans la magistrature et le notariat, il
y a eu 37 catholiques sur 3 libéraux. Nous de
vons ajouter que sur ces trois nominations deux
substituts étaient en fonctions et que le notaire
libéral succédait son père
Il en a été de même dans l'ordre adminis
tratif.
Pour la nomination de vingt inspecteurs can
tonaux et deux inspecteurs principaux, tous
ont été choisi dans le parti clérical.
Même système dans l'enseignement moyen.
Ici ce sont les favorisés de VAlma Mater catho-
que, qui emportent la palme.
Pour obtenir une place il faut porter l'estam
pille cléricale. Un pareil régime favorise l'avi
lissement des caractères.
La loi sur les grades académiques, présente
ment encore en discussion au Sénat, tend dé
truire nos écoles normales et toutes nos écoles
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7-50 8-55. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.)
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