Le régime
des lettres anonymes.
Nouvelles locales.
POPERINGHE.
spéciales au profit de l'Université de nos évè-
ques.
M. Mecfielynck rappèle aussi, en flétrissant
la conduite de nos ministres, le procès de Mons
et toute la scandaleuse affaire Pourbaix et au
tres espions.
Ce qui précède est pour les faits accomplis,
mais le rapport n'oublie pas le projet de loi,
modifiant le régime électoral pour la Province
et la Commune, par lequel le ministère de
mande la suppression de 60,000 électeurs ca-
pacitaires de droit.
On aurait pu ajouter, que le pouvoir civil
n'existe plus ici que de nom et que nos minis
tres ne sont que les personnes interposées de
nos évôques, qui travaillent uniquement pour
la restauration d'une ambition étrangère.
Nous suivrons de près les travaux et les ef
forts de nos amis de Gand, persuadé qu'ils au
ront pour résultat de faire lever l'aurore de
notre délivrance.
De la question sociale, M. Beernaerl,
délivrez-nous.
De toutes parts on ne s'occupe que de deux
questions, la conférence de Berlin et la retraite
du prince de Bismarck. A ceci, il n'y a rien
faire le fait est accompli et l'avenir seul nous
dira si c'est un bien ou un mal. Quant la
conférence de Berlin, c'est autre chose. La note
dominante, jusqu'au moment de son ouverture,
était qu'elle était frappeede stérilité. Personne
n'y pouvait entrevoir un résultat pratique quel
conque. On n'y voyait qu'une vaine parade d'un
jeune empereur qui desirait faire parler de lui,
mais rien dé plus. En effet, quand on voit que
jusqu'ici il a été impossible aux diverses puis
sances de l'Europe île s'entendre sur des ques
tions primordiales, agitées depuis longtemps,
telles que le libre échange, l'unité monétaire,
le desarmement général, l'arbitrage substitué
l'emploi des armes, pour trancher les diffi
cultés internationales, pour ne citer que les
principales, on conçoit qu'on doute de voir se
résoudre ce redoutable problème de la question
ouvrière, de façon être accepté avec le môme
enthousiasme par tous les pays de notre con
tinent. Les intérêts sont si divers, les condi
tions au milieu desquelles se débattent ces
intérêts sont si variables et si changeantes,
qu'on ne voit pas comment il puisse s'établir
un accord dont les effets soient également favo
rables tous. Et du moment que l'un doive
souffrir, ce qui paraît inévitable, des mesures
édictées par l'autre, comment espérer cet ac
cord Ainsi raisonnaient des gens courte
vue. Ils ne savaient pas, les ignorants, que la
question ouvrière est résolue en Belgique et
que c'est au ministère catholique qu'en revient
tout 1 honneur. M. Beernaert l a déclaré tout net
la Chambre des représentants, dans la séance
du 19 Mars dernier et il a chargé ses délégués
la conférence de le dire.
Quelle tète feront les Jules Simon et autres
chercheurs de l'orviétan social, quand ils ap
prendront, par la bouche de M. Jacobs, que
toyt cela met fort l'aise notre premier minis
tre, on s'en fait assez mal une idée tant soit
peu exacte. Enfin ils feront la tète qu'ils vou
dront, ils ne devront pas moins entendre que
le parlement belge, devançant toutes les légis
latures passées et présentes, a fait une loi sur
l'ivresse que, pour lui donner un cachet de
progrès inconnu jusqu'ici, on a décorée du nom
de loi-wet qu il a voté une loi sur les maisons
ouvrières qu il a créé les conseils de l indus-
trie qu'il a bâclé une nouvelle loi sur les
prud'hommes, qu'il a inventé la licence pour
les cabaretiers, etc., etc., et que par suite de
cette impulsion vigoureuse imprimée la poli
tique sociale, nulle part la culture et la propri
été foncière ne sont plus divisées qu'en
Belgique que l'agriculture y a pris un déve
loppement dont rougit la blonde Albion et que,
dans aucun pays,lesalairede l'ouvrier n'est plus
élevé que chez nous. Nous en passerons et de
meilleurs, et c'est tout cela que MM.-les délégués
belges sont chargés d'apprendre h leurs collè
gues étrangers. Ils le diront et ils ajouterons
que c'est avec un sentiment de légitime orgueil
qu'ils viennent faire ces déclarations la con
férence où ils n'ont plus rien apprendre, puis
que M. Beernaert a dit du haut de la tribune
belge que toutes les questions figurant
l'ordre du jour de la conférence ont ele traitées
ici. Heureuse Belgique, heureux ministre
Maintenant que M. Beernaert a résolu la
question sociale et que le voilà délivré de ce
souci, qu'il résolve, sans désemparer, la ques
tion de notre gare.
Nous dirons alors qu'il est également fort en
tous les genres.
On dit le département de la guerre inondé de
lettres anonymes.
Il est certain que si l'on donne la moindre
importance une lettre anonyme, on encourage
du coup le lâche qui l'a écrit et tous les êtres
abjects qui sont tentés de l'imiter.
Mieux vaudrait, nous semble-t-il, faire re
chercher les auteurs de communications de
l'espèce, afin de leur faire supporter toute la
honte de leur infâmie.
Mais, c'est le contraire qui a lieu, paraît-il,
et c'est le calomnié que l'on traque, que l'on
retourne sur le gril, pendant que le délateur
jouit de l'impunité et se délecte dans son venin
Que pense M. Woeste de cette manière d'a
gir de son loyal soldat
A ce propos, reproduisons l'entrefilet de la
Belgique Militairede Dimanche dernier
Nous avons publié dans notre numéro du
16 Février, sous le titre Lettres anonymesun
article qui a été reproduit par nos journaux
quotidiens. Nous maintenons en tous points ces
renseignementsque nous tenons de source
certaine.
Dans la matinée de Jeudi dr, vers les neuf
heures, un moutard pleurnichant et une mère
tempêtant contre les nonnettes qu'elle vouait
tous les diables de l'enfer, provoquait, rue de
Lille, un attroupement dans lequel on échan
geait les propos les moins flatteurs l'adresse
des saintes tilles de Dieu, chargées de l'éduca
tion des enfants du peuple. A entendre la mère,
le petiot avait reçu les premiers éléments de
l'instruction coups de taloches, système qu'elle
semblait répudier avec une sainte colère.
Ah ça, est-ce que chez les dévotes le sang
bout jusque dans la paume de la main
Jeudi dernier les amateurs Yprois ont eu la
bonne fortune d'assister une excellente repré
sentation de Rigoletto, opéra de Verdi, donnée
par une troupe en tournée artistique et admira
blement composée. Malheureusement le public
n'était pas fort nombreux, mais tous ceux qui
ont passé leur soirée de Jeudi au théâtre sont
unanimes reconnaître qu'ils se sont parfaite
ment amusés et que la représentation a été fort
attrayante.
La troupe était réellement choisie. Messieurs
Delongprez, premier ténor, Darmoutbaryton,
Courtois, première basse, méritent autant d'élo
ges comme chanteurs que comme acteurs. Les
charmantes actrices (citons principalement
Mlle Courtois-Palliani dans le rôle de Gilda), ont
parfaitement rendu leurs rôles et ont été vive
ment appréciées.
C'est avec le plus grand plaisir que nous avons
appris que la même troupe viendra nous don
ner le Mardi lr Avril prochain, l'opéra bien
connu Lucie de Lammermoor.
Cette fois-ci, nous prévoyons qu'il y aura une
afiluence considérable.
«- •oooaBo-cxx»
Ce matin, vers dix heures, le nommé Hof
Jean, âgé de 71 ans, demeurant rue des Trèfles,
en cette ville, s'était rendu chez M. le docteur
Delie pour le consulter au sujet d'une maladie,
quand tout-à-coup il s'afl'aissa.On le releva et on
constata qu'il était mort par suite de la rupture
d'un anévrisme.
I S.
Il est porté la connaissance des intéressés
que les bons de pain et de charbon, distribués
l'occasion du Concert donné le 26 Janvier der
nier, par le Corps des Pompiers, seront encore
payables les 25 et 28 Mars. Après cette der
nière date plus aucune réclamation ne sera
admise.
le 20 Mars 1890.
Le Concert de la Mi-Carême, donné par la So
ciété Philharmonique, a été très remarquable et
avait attiré un public nombreux parmi lequel on
remarquait beaucoup d'étrangers notre ville.
MUe Baudelet, premier prix de chant du Con
servatoire de Bruxelles, avait prêté son concours
cette fête et y a obtenu un succès très mérité.
Cette charmante artiste possède une voix
agréable et bien timbrée qu'elle manie avec ai
sance. Sa diction et le sentiment exquis avec
lequel elle a interprêté les différents morceaux
qu elle a chantés, lui ont valu l'admiration de
ses auditeurs et leur laisseront le plus agréable
souvenir.
M. Suy, que nous avions eu le plaisir d'enten
dre, il y a trois ou quatre ans, a été, lui aussi,
fort applaudi et a très bien chanté la Scène des
Pâques de la Juive.
Depuis longtemps déjà, nous avions espéré
d'entendre quelques membres de la phalange
Yproise dont les matinées musicales sont si pri
sées par tous les amateurs de bonne musique.
Cet espoir s'est réalisé et MM. Arthur Gaimant
et Albert Ligy ont pu se convaincre combien
partout on apprécie leur beau et sympathique
talent. Bisés après l'exécution du Rêve de la
Bergère de Labitskyces Messieurs ont été as
sez gracieux pour nous faire entendre une se
conde fois ce délicieux morceau et, après cette
deuxième exécution, une ovation enthousiaste
leur a été faite. Nous espérons qu'à un prochain
Concert, nous aurons le plaisir de pouvoir ap
plaudir, au complet, le quatuor Yprois.
Notre joyeux ami, M. Dekemper, était delà
fête et il n a pas seulement forcé le public se
pâmer de rire en écoutant ses joyeuses chanson
nettes mai3 il a fini par l'amener chanter avec
lui le refrain de sa dernière chanson.
M. Van Elslande aussi s'est fait entendre et a
interprêté avec le talent délicat qu'on lui con
naît, un morceau de flûte de Bhoëm.
MM. Lambrecht et Duflou, nos deux jeunes
artistes-amateurs, ont parfaitement rendu un
duo pour grande et petite clarinette sur des mo
tifs de Zampa. Nous leur présentons toutes nos
félicitations et nous engageons vivement leurs
confrères les imiter pour qu'à leur tour ils
puissent charmer les membres de la Philharmo
nie qui seraient heureux de pouvoir les applau
dir.
Les morceaux du programme, dont l'exécution
était confiée notre excellente harmonie, ont
été très appréciés: il y avait, il est vrai, de quoi
contenter les plus difficiles.
Un Bal suivait le Concert. Les danses se sont
prolongées jusqu'à 2 heures du matin et la jeu
nesse s'en est donnée cœur joie.
Charmante soirée, en résumé, trop rare, hélas,
mais dont la rareté même fait d'autant plus ap
précier le charme et la valeur.
Théâtre d'Ypres.
■M»w9aiaaQaa99Tiii»i-
Corps des Sapeurs-Pompiers.
L'Ouverture de Jeanne d'Arc, VHommage
Meyerbeer, Fantaisie sur VAfricaine, arrangée par
notre dévoué chef" M. Van Elslande, et rOuver
ture des Martyrs, tous morceaux de grande enver
gure, ont été exécutés d'une manière très remar
quable. Ensemble, nuances et solis étaient
parfaits *et nous ne pouvons assez louer le zèle
que déploient les exécutants pour obtenir de si
brillants résultats.