Un scandale. La paperasserie. Nouvelles locales. TOMBOLA. Tous les actes du ministère ont le goût de ce terroir clérical. Rien n'est fait dans l intérèt de l'agriculture. C'est avec raison que M. Finet, la seance du 23 de ce mois, après un remar quable discours, dans lequel il s'est efforcé de prouver la nécessité d établir trois instituts agricoles d'enseignement supérieur dans les provinces de Luxembourg, de Namur et de la Flandre occidentale, en voyant toutes ces idées combattues par M. De Bruyn, s'est écrié, en s'adressant au banc des ministres Vous ri êtes pas les amis de l'agriculture. Non, nos ministres ne sont pas les amis de l'agriculture, mais ceux des évéques, qui ont leurs établissements recommander et dont les désirs seuls prévalent aujourd'hui. La liste des récompenses accordées l'oc casion de la catastrophe d'Anvers, a été publiée hier. 11 n'y aura qu'une voix dans le pays, croyons- nous, pour condamner l'esprit de partialité qui a présidé la distribution de ces distinctions. Des prêtres, des religieux obtiennent la dé coration civique pour s'être précipités, sans reculer devant aucun danger, au milieu des mourants et des blessés, pour leur donner les secours de la religion. Nous n'avons rien reprendre cela ces décorations sont bien données. Mais voici des commissaires-adjoints de po lice et de simples agents qui se sont trouvés au milieu des plus grands périls et qui ont dû se multiplier pour faire face aux nombreux services extraordinaires qui leur étaient im- posés. Plusieurs d'entre eux se sont dévoués aux abords de l'incendie en y disputant aux flammes toutes les matières qui pouvaient alimenter le feu. A ces braves gens, pas de décoration. Une médaille de 1" ou de 2' classe seulement. Des ouvriers du port, des charpentiers de navires, des commis se sont dévoués et ont exposé leurs jours. Ils se sont portés aux en- droits les plus dangereux pour coopérer de nombreux sauvetages. Plusieurs ont été blessés et se sont fait des brûlures en retirant des malheureux de dessous les débris en- flammés. Pas de décoration non plus pour ceux-là la médaille de 2" classe suffira. La médaille aussi, et rien que la médaille aux sous-officiers et soldats qui ont retiré, au péril de leurs jours, des morts et des blessés de dessous les décombres, travers un ter- rain parsemé de cartouches qui éclataient sous leurs pieds. Pourquoi cette inégalité Pourquoi la déco ration ces prêtres, ces religieux, tandis qu'on la refuse d'autres citoyens qui ont fait leur devoir avec non moins dé couragé et d hé roïsme Est-ce que l'agent de police, le petit commis, le soldat qui expose sa vie est moins méritant, aux yeux de ces Messieurs du minis tère, que le prêtre ou le religieux Mais, cette fois encore, l'esprit de parti a parlé plus haut que le sentiment de la justice. On a voulu saisir cette occasion pour mettre le clergé en relief et le poser devant l'opinion publique comme ayant fait preuve, en cette terrible circonstance, d'un courage supérieur celui de la plupart des simples laïques et l'on a passé par-dessus le devoir pour n'écouter qu'un honteux intérêt de boutique. Cette distribution de récompenses est un scandale de plus ajouter au bilan ministériel. Elle achèvera d'éclairer l'opinion sur les misé rables préoccupations qui dominent dans les conseils du gouvernement. Le gouvernement, par un projet de loi ré cemment déposé la Chambre, proposait de fixer le taux d'intérêt légal 4 1/2 p. c. en matière civile et 5 1/2 p. c. en matière com merciale. La loi du 3 Septembre 1807 fixe l'intérêt de l'argent en matière civile 4 p. c. et en ma tière commerciale 6 p. c. sans distinguer entre l'intérêt légal et l intérèt conventionnel. Ce dernier est, d après la loi du 5 Mai 1865, qui adopte le système de l'article 1907 du cole civil, déterminé librement par les partis con tractantes. l'intérêt légal restant fixé au taux de la loi de 1807, mais ce taux n'est plus en rapport avec la valeur actuelle de l'argent. L'honorable M. Sainctelette, dont la com pétence en ces matières est unanimement re connue, déclarait la Chambre, le 6 Février 1889, que la Banque Nationale escompte, bu reaux ouverts, 3 1/2p. c., et qu'elle est même parfois heureuse de placer ses capitaux ce taux-là. Plusieurs députés ont réclamé la réduction de l'intérêt légal. Une commission composée de M. De Lants- heere, président de la Chambre de MM. Co- laert, Dupont, Jacobs, Snnons.Vander Bruggen et du regretté xM. Pirmez a été chargée d'exa miner la question. Cette commission, l'unanimité de ses mem bres, vient de se prononcer pour une réduction encore plus accentuée que celle arrêtée par le gouvernement elle propose de ramener le taux de l'intérêt légal 4 p. c. en matière civile, et 5 p. c. en matière commerciale. Les journaux parlent souvent de la paperasse rie administrative, mais le public ne saurait se faire une idée exacte de ce qu'elle est réellement. Il devrait, pour s'en rendre bien compte, faire une petite visite des administrations publiques et particulièrement de nos ministères. Dans ceux-ci, il verrait les greniers, les bureaux, voire même certains couloirs absolument bondés de vieux papiers poussiéreux, de dossiers jaunis dégageant une odeur nauséabonde, des senteurs de moisi qui soulèvent le cœur c'est ce qui prend le nom pompeux d'archives. On ne doit pas s'imaginer que ce beau papier administratif, bien satiné, reste pur et inoffen- sif. Dans ses vieux jours il se ressent des matiè res hétérogènes dont on l'a fabriqué, il subit une espèce de décomposition qui vicie l'atmos phère des endroits où il s'éjourne. C'est ainsi que des employés d'un même bureau tombaient successivement malades sans cause appréciable, et l'on a reconnu que cette épidémie était due aux odeurs malsaines qui émanaient des vieilles paperasses se trouvant dans la place. Cela n'empêche que dans tous nos départe ments on conserve religieusement ces paperasses. Du moment où il y a une signature sur un feuil let, celui-ci devient sacré pour l'administration, et passe la postérité. La paperasse monte, fardes pressées, des bureaux aux combles, et quand ceux-ci le sont, la paperasse redescend, s'insinue d'abord dans les anti-chambres, dans les salles inoccupées, puis se réinstalle furtive ment dans les bureaux et, finalement, comme on peut le voir notamment au ministère de la Justice, elle tapisse de sa teinte grise et mor ne les murs des couloirs, des escaliers. C'est la marée du vieux papier, et cette marée monte et descend sans trêve ni fin, répandant partout ses exhalaisons fétides. Aux Etats-Unis on s'est effrayé de cet envahis sement, le Congrès s'en est occupé et, par un acte du 16 Février 1889, il a décidé qu'il serait fait un nettoyage général dans toutes les admi nistrations publiques. Par une circùlaire d'exé cution du 3 Janvier 1890, le ministre des Finan ces a invité ce département détruire toutes les archives qui ne sont pas indispensables aux affaires courantes et qui ne présentent pas un in térêt permanent ou historique. Voilà un exemple qu'on pourrait bien suivre ici. Mais vous verrez qu'on n'en fera rien et que, d'ici quelques années, on érigera le Palais des archives de l'Etat, qui nous coûtera quelques bons millions. 11 est vrai que le boni de M. Beeruaert est là Les Yprois qui ont eu le bonheur de s'éveiller Vendredi matin six heures ont été tout étonnés de voir un ciel superbe où les premiers rayons du Boleil pointaient délicieusement. Le pavé était sec. 11 n'avait pas plu de la nuit Ah ça, était-ce le Printemps Déj le Printemps la fin de Mars c'est im possible Les incrédules ont ouvert leur croisée. O surprise toujours croissante non-seulement le ciel était pur, mais il faisait doux, presque chaud, et c'est peine si une brise légère venait leur caresser le visage. C'était bien lui, le Prin temps Avant midi, tous ceux, hommes et femmes, que leurs occupations ne retenaient pas absolu ment au logis, étaient dehors, sans paletot, en costumes clairs, pour fêter le retour de l'enfant prodigue. Ce qu on s'est extasié sur sa bonne mine Et de fait il avait grand air avec sa pa rure toute tendre. Aux boulevards et au Parc surtout, on voyait des gens il y a toujours des indiscrets qui s'arrêtaient pour l'examiner plus l'aise. Partout on trouvait des traces de son passage. Sur les massifs d'arbustes il avait semé une foule de petites taches d'un vert tendre sur les mar ronniers il avait piqué de gros points jaunes il s'était étendu sur les gazons qui en avaient été tout ragaillardis. En ville l'après-midi surtout l'arrivée de M. Printemps avait mis tout le monde en émoi et en mouvement. Des promeneurs en foule, comme un jour de fête. Des toilettes d'été, des ombrelles. Pourvu que cela dure et qu'il ne neige pas en Mai DENIER DES ÉCOLES. Le Comité du Denier des Ecoles nous prie de porter la connaissance du public que la Société Royale de S1 Sébastien lui a gracieusement oc troyé l'usage de sa magnifique salle pour l'ex position des dons. Dès présent les dons, déjà fort nombreux, et parmi lesquels nous citerons quelques œuvres d'artistes renommés tels que M. Comein, sculp teur, M. De Simpel, artiste-peintre, etc..., ont été transportés définitivement la salle S* Sé bastien. Les nouveaux dons seront donc reçus au S1 Sébastien même, par M. Beele, hôtelier. Avis aux personnes de la ville et aux artistes qui se proposent d'envoyer leur offrande. Le public sera admis gratuitement visiter l'exposition Dimanche prochain, 6 Avril, depuis 10 heures du matin jusqu'à 1 heure, et depuis 3 heures de l'après-dmée jusqu'à 5 heures. Entrée par la plaine. Le Moniteur a publié Mercredi de nombreuses nominations dans l'Ordre de Léopold concernant l'armée. Sont nommés Chevaliers de l'Ordre M. Schwartz, commandant du génie, Ypres M. Vereecke, capitaine commandant l'école régi- mentaire du 3e de ligne, en garnison en cette ville les capitaines commandants MM. Mockel et Mascart, du 3e de ligne le capitaine en pre mier, M. Depoorter, du 3e de ligne. La feuille officielle a publié également une liste de promotions dans l'armée. Le sous-lieutenant payeur M. Bogaert, du 3e de ligne, est nommé lieutenant payeur. Levée de 1890. Le contingent est réparti entre les provinces ainsi qu'il suit Anvers, 1,351 hommes. Brabant, 2,332. Flandre occidentale, 1,729. Flandre orientale, 2,104. Hainaut, 2,459. Liège, 1,549. Limbourg, 511. Luxembourg, 510. Namur, 755. Total, 13,300. On écrit au Laatste Nieums A Ypres. Un certain typographe, tourneur de casaque, était en brette un Dimanche soir avec quelques-uns de nos pompiers. Les pom- *>oG^Cxx»

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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 2