N°27. Jeudi, 50e ANNÉE. 3 Avril 1890. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. 1883 et 1889. FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Y PRES-FURN ES 8-10 11-10 1-40 3-00 6-55. FURNES-YPRES. Une élection importante a eu lieu hier en France. Il s'agissait de pourvoir, Nice, au remplacement de M. Bischoflsheim, député que la Chambre avait invalidé parce qu'il avait dis tribué de l'argent en vue d'assurer son élection. Convaincu sans doute que, s'il se remettait sur les rangs, il ne parviendrait être réélu qu'en recommençant distribuer de l'argent, ce qui aurait pour conséquence de le faire invalider de nouveau, M. Bischoflsheim avait pris le parti de ne plus présenter sa candidature. M. Borriglione, qui représente Nice le parti italien le parti anti-français, par conséquent, avait cru pouvoir profiter de l'occasion pour solliciter nouveau les suffrages des Niçois. Cette candidature était un véritable scandale. Heureusement, les Niçois ont coupé les ailes au retour des folies ambitieuses de ce Boulanger florentin, et ils ont donné la préférence un jeune candidat, presque ignoré, M. Raiberti, qui représentait du moins les sentiments fran çais. M. Borriglione a eu cependant 5,385 voix, mais son heureux compétiteur en a obtenu 5,942. M. Raiberti, qui n'a pas de passé politique, s'est affirmé dans ses proclamations électorales comme franchement républicain de la nuance gouvernementale On aura remarqué, parmi les renseignements donnés sur les derniers moments du séjour Berlin de M. de Bismarck, que, se rencontrant avec le délégué italien la conférence du tra vail, l'ancien chancelier se serait approché de lui pour lui dire Dites bien votre ministre Crispi que rien ne sera changé dans les rapports de l'Allemagne avec l'Italie. Au moment où ces paroles étaient prononcées, M. Crispi se débattait assez péniblement Rome contre les manifestations de mécontentement que sa politique a soulevées autour de lui. Depuis le vote sur l'affaire Costa, les chefs de la gauche se sont visiblement séparés de M. Crispi, et, tandis que celui-ci doit commencer s'inquiéter de ce que va devenir l'extérieur la triple alliance avec l'Allemagne et l'Autriche, il vient de voir se former l'intérieur une autre triple alliance, composée de MM. Magliani, Nicotera et Fajani, trois hommes des plus in fluents du parlement italien, qui se sont lignés pour combattre la politique crispienne surtout au point de vue économique et financier. Comme la question financière est la plus ur gente et la plus grave parmi celles qui préoccu pent l'opinion publique, elle constitue une excellente plate-forme électorale pour le parti de l'opposition. M. Magliani, pour beaucoup de gens, est le seul homme, dans le nouveau triumvirat, qui soit capable de surmonter les difficultés budgé taires actuelles. Si le ministère ne modifie pas sa ligne de conduite, on assure que la tentative du nouveau parti sera couronnée de succès. On annonce déjà que l'ancien ministre Gri- maldi, autre personnage influent, a adhéré au programme de l'opposition. L'agitation que les triumvirs commenceront prochainement dans tout Je royaume par une série de discours leur amènera certainement un grand nombre de recrues, car il y a beaucoup de mécontents dans le pays. Il reste savoir maintenant quels moyens employera M. Crispi pour faire face cette levée de boucliers. Et, pendant ce temps-là, des nouvelles fâ cheuses arrivent M. Crispi, de Vienne ainsi que de Berlin. Il paraît que, tout récemment, dès que la nouvelle de la retraite de M. de Bis marck est devenue officielle et que M. de Ca- privi a été désigné pour le remplacer, M. Crispi s'est empressé de demander au nouveau chan celier une entrevue laquelle aurait assisté aussi M. Kalnochy, le ministre autrichien. Nous apprenons aujourd'hui que ces deux hommes d'Etat ont fait savoir qu'ils n'étaient pas disposés accorder une entrevue M. Crispi bien mieux même, on dit tout haut, dans les cercles politiques de Rome, que le roi Humbert, craignant pour sa dynastie, ne veut plus se solidariser avec sou président du conseil. Bref, les choses en sont venues un point tel que les journaux italiens affirment que la situa tion de M. Crispi ne peut se dénouer que par une démission bref délai. Ypres, le 2 Avril 1890. La presse cléricale persistant soutenir avec son habituelle effronterie que les impôts ont éLé diminués sous le ministère de M. Beernaert, la Gazette répond cette assertion mensongère par l'article que voici Il faut en finir avec cette histoire des impôts réduits, que la presse cléricale ne cesse de res sasser dans ses colonnes pour la glorification de notre incomparable ministre des Finances. Payons-nous moins d'impôts aujourd'hui que sous le ministère libéral Pour nous, contri buables, toute la question est là. Si nous payons moins, la presse cléricale a raison: M. Beernaert est un grand ministre. Si nous payons autant, elle a tort et son grand ministre n'est qu'un charlatan. Il n'y a pas sortir de là. Eh bien! avons-nous dit aux contribuables, jugez vous-mêmes. Comparez vos cotes d autre- fois avec celles que vous payez actuellement. II ne vous faudra pas plus de deux minutes pour être fixés. Oui, mais la plupart des contribuables ont égaré leurs anciennes cotes. Il faudrait fouiller des tas de paperasses et ils ne savent pas s'y décider. Cette peine, nous l'avons prise pour eux. Nous avons recherché la cote des contributions directes payées par la Gazette en 1883 l'an née qui a précédé la chute du cabinet libéral et nous allons la mettre sous leurs yeux avec celle que nous avons payée l'année der nière sous l'administration de M. Beernaert. Ces deux petits tableaux sont des plus inté ressants. Nous ne saurions trop engager nos lecteurs s'y arrêter un moment. Voici d'abord l'extrait, certifié conforme, de notre billet de contributions directes pour 1883: 1883. CONTRIBUTION En 1889, notre déclaration a été exactement la même qu'en 1883. Même valeur locative, même nombre de portes et fenêtres, même nombre de domestiques, etc., et notre billet porte 1889. CONTRIBUTION de plus quen 1883, soit 8 p. c. Reconnaissons tout de suite que cette aug mentation est due aux impôts volés en 1883, sous le gouvernement libéral. La loi du 23 Août 1883 a augmenté, d'une part, les centimes ad ditionnels au profit de l'Etat, de l'autre, la con tribution personnelle raison des domestiques. De là les 38 fr. 39 c. en plus pour 1889. Mais ces impôts nouveaux, le parti clérical les avait combattus dans l'opposition comme inutiles. Il avait promis de les supprimer s'il arrivait un jour au pouvoir. LE PROGRÈS vires acqu1rit eunik). ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger I'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. Heures de départ cê'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3- 4-00 6-42 - 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 6-42 6-05. Ilouthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 7-55 8-20 - 9-58 10-03 2-43 2-54 5-20 7-50 8-55. Comines-Armentières, 5-30 11-162-545-20- Roulers, 7-45—10-45— 12-20 2-45 -4-10 - Langemarck-Ostende, 4-30 (Gortemarck) 7-18 -12-17 3-56—6-21. Gourlrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 - 7-50 8-55. (Dép. de Comines Courtrai 9- Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 Gûurtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5 00 4-00 11-16 -8-55 - 6-42 - 9-57 -5-20 35.) -5-20. -20. 5-00 5-40 7-35 10-20 11-30 3-04 6-20. personnelle. ad profit de l état. PRINCI PAL. princip. et addi tionnels. h a O S o g S s -5 O w i-i H O H Valeur locative 175.00 Portes et fenêtres 68.40 Mobilier 30.00 Domestiques 29.68 Total 303.08 348.54 343.99 692.53 personnelle. ad profit de l'état p P?LCI' eTadd?: tionnels. ad profit de la commune. total. Valeur locative 475.00 Portes et fenêtres 68.40 Mobilier 30.00 Domestiques 40.00 Total 313.40 395.91 355.71 751.12 ij j

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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1