50e ANNÉE.
15 Avril 1890
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Décadence.
Le sacerdoce
ou les merveilles du journalisme.
Nouvelles locales.
l\° 50. Dimanche,
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
vires acql'irit epnik).
Heures de départ d'Ypres pour
YPRES-FURNES.
FURNES-YPRES.
Ypres, le 12 Avril 1890.
Le 15 Avril, jour de sa rentrée, la Chambre
jrocédera au second vote sur l'ensemble du
yudget de l'intérieur, immédiatement après
interpellation annoncée de M. Anspach-
Auissantsur la question des sucres.
De par le règlement môme, avant l'appel no
minal, la gauche aura le droit de présenter de
nouvelles observations sur les articles amen
dés. Espérons qu'elle saura profiter de ce droit
pour flétrir nouveau la politique scolaire de
la droite et les prétentions exorbitantes du fa
natisme de M. Woeste.
Avec une sorte d'absence morale, qui cause
la plus pénible impression, le député d'Alost,
préconisant la suppression des traitements
d'attente en trois ans, n'a-t-il pas comparé les
instituteurs aux anciens employés des octrois
et des dépôts de mendicité? Ces derniers, lors
de la suppression de leurs emplois, n'ont ob
tenu un traitement d'attente que pendant un
certain laps de temps déterminé. Et M. Woeste
de s'écrier qu'il y a là un précédent suivre
Comme si la carrière de renseignement of
frait les mêmes facilités. Où sont les places va
cantes Que le chef incontesté nous les cite....
De plus, les instituteurs mis en disponibilité en
1884 formaient légion; il n'y avait que quelques
fonctionnaires appartenant aux monts-de-piété
et aux octrois lors de leur suppression. M.
Woeste, au nom des contribuables, a l'audace
de se plaindre du pauvre crédit spécial accordé
aux instituteurs sans place Qu'avait-il besoin
de les chasser de leurs écoles sans qu'il y eût
contre eux aucun motif d'indignité qu'avait-il
besoin de les arracher leurs élèves, ces maî
tres, d une moralité irréprochable, ayant con-
3uis un diplôme et servant l'Etat avec l'espoir
e garder jamais leur situation Il les a ex
pulsés brutalement; il voudrait aujourd'hui les
frustrer déloyalement. C'est une véritable abo
mination qui soulèvera contre ce fanatique l'in
dignation de tous les braves gens.
Tous les mois, l'administration des télégra
phes fait connaître, par la voie du Moniteur
le nombre de télégrammes transmis par les
appareils téléphoniques raccordés aux bureaux
télégraphiques.
Ce nombre de communications indique évi
demment le degré d'activité commerciale et
industrielle de chacune des villes designées.
Ce nombre a été, pendant le mois de Mars,
de 20,922 Anvers, chiffre maximum, et de
162 Roulers, chiffre minimum.
Or, savez-vous quel est le chiffre pour la ville
de Bruges, qui a cinquante mille habitants
Quatre cents
Quatre cents, alors que pour Malines le chif
fre est de 904, pour Louvain, de 1,899, et pour
Namur, de 1,656. Mons, avec ses trente mille
habitants, échange 3,632 télégrammes soit
neuf fois le chiffre de Bruges.
Bruges est donc la queue des localités du
pays pour l'activité industrieuse. Mais en re
vanche, Bruges marche la tète des communes
infestées de vermine noire c'est Bruges qui a
l'insigne honneur de nourrir le plus de frocards
et de nonnettes.
Les journaux racontent que Soudais et
Houllier, la recherche d'Eyraud, sont revenus
d'Amérique bredouille. Ces Messieurs ont inter
rogé tous les échos de New-York, de Saint-
Heléna, de San-Francisco, de Montréal et autres
lieux, s'insinuant dans les cercles, jouant au
billard avec les garçons de cafe, régalant des in
connus, seglissantdans les dessous des caboulots
borgnes, endossant les formes les plus variées,
toujours le nez au vent et flairant de loin le
gibier qui leur échappait et, pendant qu'ils
épuisaient leurs provisions d'hameçons, ils
mordaient eux-mêmes, sans s'en douter, 5 la
glu des reporters.
Ils déclarent qu'ils doivent leur insuccès aux
journaux américains. A peine débarqués,
c'est Soudais et Houllier qui parlent, «dans une
ville, leur arrivée était signalée depuis deux
jours. Les gens de justice roulés par les re
porters, n'est-ce pas joli
Des gens se présentaient nous comme des
détectives c'étaient des reporters. Reporters
encore les pseudo-garçons qui nous servaient
l'hôtel, les faux commissionnaires qui por-
taient nos bagages. Ils jouaient leur rôle
jusqu'au bout et se gardaient bien de refuser
leurs pourboires.
La veille de notre départ de New-York, un
gentleman fort distingué voulut nous faire
accepter toute force deux riches épingles
de cravate. Faites-nous le plaisir, nous
dit-il, d'accepter ce léger souvenir.
La morale de tout ceci, c'est que la publicité,
si elle a du bon, a aussi de l'archi-mauvais, et
les reporters, pourvu qu'ils puissent piquer la
curiosité de leurs lecteurs, n'en demandent pas
davantage. Car si Soudais et Houllier se plai
gnent d'avoir été toujours devancés par les
journaux, n'ont-ils rien reprocher aux jour
naux parisiens qui n'ont pas cessé un seul
instant d'informer l'univers des moindres inci
dents de l'instruction judiciaire Croit-on que
quand on parle Paris, l'écho ne s'en réper
cute pas de l'autre côté de l Atlantique
L'Amérique est bien le Nouveau Monde, mais
ce n'est pas l'autre monde.
Et peine le New-York Herald a-t-il lâché
le nom d'Eyraud, tous les New-papers, du Ca-
nadajusqua la Palagonie, répètent l'envi le
nom d Eyraud, les reporters brochant sur le
tout, et Lyraud de se pâmer de rire, narguant
la justice, pendant que Dame Thémis est là le
bec dans l'eau. MM. Soudais et Houllier ne
disent pas s'ils n'ont pas eu se plaindre de la
façon dont étaient conçues les élucubrations
américaines de MM. les reporters, leur égard.
Qu'ils eussent préféré qu'il régnât autour d'eux
uu silence profond, ce n'est pas douteux. Mais
étant donnée la mission des reporters, toujours
un peu indiscrets, comment l'ont-ils remplie
MM. Soudais et Houllier ont-ils été toujours
polis, aimables et prévenants envers ces Mes
sieurs? Si oui, tant mieux; si non, gare les
horions. Rien qu'à en juger par ce qui se passe
chez nous, on peut déjà s'en faire une petite
idée. Voyez le procès Monier. En a-t-il attrapé
ce pauvre parquet de Mons Quels aboiements,
quels jappements La rage était telle qu'on se
dit qu'il y avait quelque chose là-dessous. Mais
oui, il faut qu'il y eût quelque chose là-dessous,
ne fût-ce que le refus de livrer aux nouvel
listes de métier le portrait de Monier, par
exemple. Cela fait bien, le portrait de Monier,
dans la vitrine d'un journaliste. Et puis,
pour qu'on ait une idée complète du journalis
me, voici Pseudo du Journal d'Ypres qui sort
de sa niche, un Pseudo qui vient là propos
comme un cheveu dans la soupe. Pseudo, se
dit-on, Pseudo, qu'est-ce qu'il chante là ce
pseudo-Pseudo Ah oui, c'est ça, le refrain
d'une vieille dent.
Que c'est donc bon le journalisme, et quels
services il rend (certain journalisme) la
société l
Depuis quelques jours la foule des prome
neurs se porte vers l'Hoekje où l'on vient
d'établir un nouveau tir l'arc la perche.
On dit merveille de cette nouvelle installation
toute en fer un diminutif de la tour Eiffel,
quoi
L'inauguration de la nouvelle perche par l'an
tique Société d'archers Ypres Hoekje aura
lieu, dit-on, le 15 Juin, date du tir annuel fondé
par le regretté chef homme Gustave Louf.
Les amateurs viendront nombreux, nous n'en
doutons pas, de tous les points de la Flandre
pour admirer la petite merveille de l'Hoekje.
Écoles ménagères. Un subside de 1,450 fr.
est accordé l'administration communale
LE PROGRÈS
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
Insertions Judiciaires la ligne un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrés Pour
le ratant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
et 2; rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Popermghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
4-00 6-42 9-05 9-58.
Poperinglie-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00
6-42 6-05.
Ilouthem, 5-30 8-20 11-16 5-20.
Comines, 5-30 - 7-55 8-20 - 9-58 10-03 11-16
2-43 - 2-54 5-20 7-50 8-55.
Comines-Armentières, 5-30 11-162-545-208-55
Roulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42
Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57
-12-17 3-56—6-21.
Courlrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20
7-50 8-55. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.)
C-ourtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
3-00 8-10 11-10 1-40 3-00 6-55.
5.4O 7-35 10-20 11-30 3-04 6-20.