3^' Jeudi, 50e ANNÉE. 17 Avril 1890. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. 1865-1890. Chronique électorale. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ iZ'Ypres pour YPRES-FURNES. 5-00 8-10 11-10 1-40 3-00 6-S FURNES-YPRES. Ypbes, le 16 Avril 1890. La Belgique fêlera, en Juillet prochain, avec le 60me anniversaire de son indépendance, le 25me anniversaire de l'avènement au trône du roi Léopold II. Oublions un instant les préoc cupations électorales qui déjà nous assiègent pour jeter un coup d oeil sur le règne qui en trera bientôt dans son second quart de siècle. Il marquera dans les annales de la Belgique indépendante. Sous Léopold 1er, la Belgique s'est fondée et organisée sous Léopold II, elle s'est prodigieusement développée. Qu on com pare. quelques chiffres. En 1866, la Belgique avait 4,800,000 habitants; en 1890, elle en possède 6,100,000. En 1866, 98,000 étrangers l'habitaient. Ils sont 175,000 au moins, cette heure. La croissance des villes a été énorme. Bruxelles et ses faubourgs ont passé de 318,000 460,000 habitants; Anvers de 123,000 210,000 Gand de 126,000 148,000 Liège de 105,000 140,000. Les charges de la population ont, il est vrai, augmenté. Le budget des dépenses a doublé de 161 5 322 millions. La dette publique a suivi la même progression. Mais la richesse publique croissante a compensé ces nouvelles charges. Le commerce a doublé 1357 millions en I865, 2672 millions en 1887. Le mouvement des ports a quintuplé: de 9,000 navires et 1,800,000 tonnes, il est arrivé 13,000 navires et9 millions de tonnes. La marine marchande a plus que doublé. De-40,000 tonnes elle s'est élevée 86,000. On trouvera difficilement une nation euro péenne qui, en 25 ans, ait fait de tels progrès matériels, accomplis sans arrêt travers les fluctuations de la politique et les changements de gouvernement De 1865 1868, ministère Rogier-Frère de 1868 1870, ministère Frère; 1870-1871ministère d'Anethan 1871 1878, ministère Malou 1878 1884, deuxiè me ministère Frère; depuis 1884, ministères Malou et Beernaert. Parmi les principales me sures législatives, rappelons en 1867 et 1876, les lois sur les fraudes électorales en 1871, la loi abaissant au minimum le cens provincial et communal, reprenant l'idée d'une loi votée en 1870 sous le ministère Frère et non appliquée en 1876, la loi universitaire, abrogée il y a quelques jours en 1872 et en 1878 les lois sur l'emploi du flamand en 1879 et en 1884, les lois scolaires, la seconde détruisant la première; en 1883, la loi créant les capacitaires aujour d'hui menacés, etc. Le développement intellectuel a-t-ii été la hauteur du progrès matériel Le plus distingué de nos historiens, M. L. Van der Kindere, a pu répondre négativement, non sans raison. L'en seignement na pas progressé comme il eut dû le faire et le goût des choses de l'esprit ne s'est pas suffisamment accru dans ce pays si labo rieux, si riche, si favorise matériellement. Et ce ne sont pas tes coupes sombres prati quées depuis six ans dans le domaine de l'in struction primaire qui contribueront élever le niveau intellectuel, malheureusement. Reconnaissons que le Roi fait tout ce qu il peut pour susciter le progrès en tous ces ordres d'idées. Il a encouragé, par ses prix annuels, la production des œuvres de l'esprit par ses vues sur l'etranger et les pays neufs, il s'est efforcé de secouer la routine casanière des Belges par l'œuvre du Congo, aujourd'hui vivante et dont l'avenir verra le développement grandiose, il a ouvert un nouveau champ l'activité de notre commerce et de notre industrie, s ils veulent en profiter. N'y a-t-il aucune ombre dans la lumière de ces vingt-cinq ans de paix que la Belgique vient de traverser On ne le contestera pas. Un nouvel élément est apparu les classes ou vrières ici, comme ailleurs, il s'agit, pour tous les conservateurs comme pour tous les hommes de progrès, d'étudier et d'améliorer leur position et d'empêcher le retour des scènes de 1886. inouïes jusqu'alors en Belgique. II y a un point noir l'extérieur, et le Roi le connaît mieux que personne. Trop gâtés par la paix et la prospérité, nous nous sommes peut-être un peu trop désintéressés des questions de politi que internationale. Nous dormons sur l'oreiller de la neutralité. Souhaitons que le réveil ne soit pas trop rude et constatons, ici encore, les patriotiques soucis du souverain pour l'amélio ration de l'armée, pour laquelle le parti cléri cal, par tactique électorale, ne veut pas bouger. Il y a surtout un point noir l'intérieur, un gros point noir le cléricalisme envahissant sournoisement le pays. C'est au pays de l'écarter. C'est lui seul qui peut le faire et nous avons la ferme espérance qu'en Mai, en Juin, en Octobre, il commencera faire disparaître la tache noire du gouverne ment de nos maîtres et qu'il clora dignement ainsi ce quart de siècle dont on célébrera l'an niversaire dans trois mois. Au début de la campagne électorale qui va s'ouvrir, il n'est pas sans intérêt de jeter un regard sur le champ de bataille et d'en scruter les chances contraires ou favorables. Le renouvellement partiel de la Chambre des représentants porte cette année sur la Flandre orientale, leHainaut, Liège et le Limbourg. Pour la première de ces quatre provinces, l'intérêt se concentre sur l'arrondissement de Gand où la lutte sera chaude et des plus disputées. La liste cléricale eut en 1886 une majorité de 150 voix environ sur la liste libérale, et Ion se rappelle qu'en 1882, les libéraux n'a vaient maintenu leur députation de 1878 qu'à 50 voix de majorité. Il ne faut pas un grand déplacement de voix pour regagner la différen ce et déjà, récemment, la mort de M. de Moer- man d'Harlebeke ayant laissé une vacance, les catholiques, qui cependant tenaient la corde et qui avaient pour eux l'avantage de la posses sion d'état, n'ont pas osé affronter contre M. Lippens une lutte dont le résultat ne pouvait leur laisser aucun doute. Restent encore sept sièges enlever dans cette place importante. L'entente est faite dans ce but. et les progres sistes gantois ont montré en cette circonstance un esprit politique qui sera l'un des facteurs du succès. Dans le Hainaut, la députation est exclusive ment libérale, l'exception seulement de MM. Drion et Noël,.de Charleroi, que le défaut d'union dans nos troupes favorisa en 1886, mais qui ne résisteraient pas l'effort réuni des nombreux adhérents de l'opinion libérale divers degrés et nuances. Nous n'en voulons pour preuve que la majorité de plus de 700 voix obtenue par M. Giroul, deux années plus tard, contre son compétiteur clérical au siège de feu M. Van Dam. Celui du regretté M. Pirmez n'a pas même été disputé M. Jules Philippot, nos adversai res ayànt prétendu que le jeu ne valait pas la chandelle. En attendant, voilà encore un libéral élu sans coup férir et les cléricaux se dérobent sous de mauvais prétextes. Ici encore que faut-il pour les battre en ba taille rangée Un peu d'accord et d'ensemble dans l'attaque. A Mons, la députation est compacte et ho mogène il n'y a pas de défaillance redouter, pas même de lutte prévoir. Peut-être nos adversaires tenteront-ils l'as saut de l'arrondissement d'Ath, mais tout fait présumer qu ils seront repoussés avec perle et que MM. de Kerchove et Durieu conserveront la majorité de près de trois cents voix par eux conquise il y a quatre ans. Soignies est dans le môme cas, ainsi que Tournai et Thuin. Dans ce dernier district, ce pendant, on annonce comme probable une lutte électorale qui serait engagée sur le terrain pro tectionniste. Ce n'est pas la première fois que l'essai est tenté auprès des agriculteurs thudi- niens qui, plusieurs reprises déjà, ont répondu LE PROGRÈS vires acquirit el'hdo. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligue un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le re tant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et rue de l'Enseignement, Bruxelles. Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42 6-05. llouthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. 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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1