Nouvelles locales. la taxe actuelle qui constitue un minimum au- dessous duquel on ne peut descendre sous peine de ne pouvoir faire face aux dépenses ainsi qu'il a été exposé récemment au Conseil. Cette base d'un centime par kilogramme a été de tout temps unanimement admise par le Conseil pour les raisons d'équité qui précèdent et n'a jamais donné lieu aucuue réclamation de la part des consommateurs, les principaux pour ne pas dire les seuls intéressés. L'honorable membre est allé, dit-il, aux ren seignements et il a appris que partout ou pres que partout la taxe est payée par tête de bétail. La ville d'Ypres est peut-être la seule où l'on perçoive la taxe d'un centime par kilogramme. Pourquoi ne ferions-nous pas comme Bruges, Ostende, Courtrai, Bruxelles L'honorable membre doute que le tarif règle ment actuel réponde l'intention du législateur. On nous a donné, dit-il, au cours de la dernière séance, les chiffres des recettes et des dépenses. N'y aurait-il rien rabattre de ces dernières On porte en compte fr. 117,000-00 pour frais de construction. Cela n'est-il pas exagéré Et en admettant que ce chiffre soit réel, ne serait-on pas fondé dire que ce capital est déjà amorti et que c'est par conséquent tort que l'amortis sement figure dans le compte que le Collège nous a soumis Et même en exagérant ainsi les dépenses et les chargesannuelles,on arrive encore un excédent de recettes. Cela ne devrait pas être La taxe a été établie en vue de permettre l'Administration de s'indemniser des dépenses faites dans un but de salubrité publique c'est évident. Mais les frais une fois couverts, il ne doit pas être permis l'Administration d'empo cher des bénéfices. Or, c'est cela qu'on aboutit ici. Si on faisait le compte pour la dernière pé riode de 25 ans, ce point serait parfaitement établi, je pense. Au surplus, il est possible que la taxe par tête aboutisse au même résultat. Il faut bien tenir compte, dit-il, de la diffé rence de recettes qui pourrait être la consé quence de l'adoption d'une nouvelle base de perception. Il est certain que dans les villes dont vient de parler M. Colaert, les bouchers et, par suite, les consommateurs, en arrivent payer infiniment plus qu'à Ypres. Or, ce n'est assurément pas ce résultat que vi sent les pétitionnaires. Est-ce trop, en échange de tous ces avantages, d'exiger une rémunération d'un centime par ki logramme? On ne peut le soutenir sérieusement. Et on peut affirmer d'autre part que la somme des dépenses résulter pour les bouchers de la suppression de l'abattoir ferait regretter ces industriels l'attitude qu'ils auraient prise. Si on établissait ici le droit par tête tel qu'il existe dans certaines villes, la taxe augmentant, les bouchers élèveraient certainement le prix de la viaude. Et alors nous verrions se produire les réclamations des véritables intéressés, des con sommateurs, qui, jusqu'à ce jour et sous le ré gime actuellement en vigueur, ne se sont jamais émus. A tous les points de vue donc,conclut M. Bos saert, il est préférable de maintenir la taxe ac tuelle qui, je le répète, est modérée, simple et n'a jamais donné lieu aucune réclamation. Un dernier mot. M. Colaert a dit que le résul tat serait le même. Mais alors quoi bon chan ger le mode ou l'assiette do perception Il estime que la base actuelle considérée par le Collège comme la plus équitable est au con traire celle qui prête le plus critique de la part des petits bouchers. En effet, ceux-ci ne tuant que des bêtes de deuxième ou de troisième qua lité, des bêtes maigres, il se fait qu'ils paient la taxe pour les os, dont ils ne peuvent rien faire, tandis que les grands bouchers tuant des bêtes de premier choix, paient la redevance pour la viande qu'ils peuvent débiter un prix rémuné rateur. Au surplus, dit-il, le Conseil a déjà tranché la question dans sa séance du 22 Mars dernier et il n'est pas possible qu'il se déjuge trois semaines d'intervalle. Nous ne demandons d'ailleurs pas au Gouver nement l'autorisation do percevoir la taxe pen dant un laps de temps déterminé nous soumet tons seulement l'autorité supérieure le tarif règlement sur lequel nous avons eu délibérer pour nous conformer une loi récente. Confirmons donc, Messieurs, malgré la récla mation des bouchers, notre résolution du 22 Mars dernier et, en attendant que le moment soit venu de solliciter l'autorisation de percevoir la taxe, informons-nous, soit, de ce qui se fait ail leurs. Que s'il est reconnu, après examen, qu'il y a lieu de donner suite la demande d'une ca tégorie de nos concitoyens, eh bien nous u'hési- terons pas le faire, car dans tout ceci, il n'y a évidemment, de la part du Collège, aucun parti pris. Il résulte de ce qui précède, conclut M. le Président, que la taxe d'un centime par kilo- gramme de viando sur pied est loin d'être exagérée. Peut-être pourrait-on soutenir qu'elle ne constitue pas même une rémunération suf- fisante des exercices rendus mais il ne faut pas perdre de vue qu'en établissant cette taxe, l'administration n'a jamais eu en vue de battre monnaie mais simplement de rentrer dans ses débours. La taxe d'un centime par kilogramme est n donc un minimum irréductible et doit être maintenue. Le Conseil, l'unanimité des suffrages, ap- v prouve les considérations développées par M. le s Président et charge le Collège de soumettre le règlement du 25 Novembre 1876 une seconde approbation de l'autorité supérieure. Après un nouvel échange d'observations entre divers membres, le Conseil, par treize voix con tre une (M. Colaert), émet l'avis qu'il n'y a pas lieu de revenir sur la délibération du 22 Mars, sauf réserver la question pour un futur examen, l'occasion, par exemple, du prochain budget. - Les membres de la députation de l'arrondisse ment d'Ypres ont l'épidemie diablement cha touilleux Ne voilà-t-il pas que le Journal d'Ypres, l'or gane de ces Aigles, se fâche contre le Cercle commercial, et cela parce que nous avons repro duit une correspondance Yproise delà Chronique! Qu'en pouvons-nous si nos députés se sont vu forcer la main par les négociants en vue d'obte nir certains travaux d'utilité publique, s'ils ont été obligés d'abandonner leurs habitudes d'in différence et de nonchalauce C'est ennuyeux, et nous le comprenons, de devoir travailler et prononcer des discours, cela pour être agréables un cercle si peu estimé par les chefs des cléri caux. Ces Messieurs n'aiment pas le commerce et l'industrie. Il est si facile de flâner et de se pavaner dans les rues de Bruxelles Pourquoi s'échiner Aussi, quand ils ont parlé, ils l'ont fait de mauvaise grâce. Oh si ce n'avait été la peur de voir les chefs du parti clérical interrogés aux prochaines élec tions communales sur leur hostilité aux intérêts de la ville, ils n'auraient pas bougé Et, après tout, quelle est leur influence, qu'ont-ils obtenu pour la ville? Quelle a été 1 initiative de ces Messieurs Ce n'a été que lorsque, depuis longtemps, le public travaillé par le Cercle commercial, en vue de telle ou telle question, se fut carrément prononcé en sa faveur, que ces Messieurs ont daigné sortir de leur engourdissement. La question de la gare qui chiffonne nos dépu tés, qui l'a mise l'ordre du jour? Sont-ce ces Messieurs Et, malgré leurs efforts et leur grande éloquence, sont-ils parvenus obtenir une concession du gouvernement L'interven tion de celui-ci se chiffre toujours par zéro. Voilà quoi se réduit cette influence que le Journal d'Ypres voudrait pouvoir étaler, mais qui reste toujours démontrer Nous avons pu l'apprécier, cette grande influence, quand il s'est agi de certaines nominations il suffisait d'être présenté par Messieurs nos députés pour être sûr de recevoir la porte au nez. Et on voudrait la mettre en parallèle avec celle d'un cercle composé de petits négociants Fi donc Quelle horreur Quelle maladresse Amoindrir ainsi les mandataires du clergé et de la noblesse bien pensante Non, Journal d'Ypres, il eût été préférable pour vous de vous taire. Glorifiez vos hommes émi- nents quand ils auront obtenu la nouvelle gare, (avec intervention du gouvernement) le re tour de la garnison et la diminution de nos impôts, toutes belles promesses faites aux der nières élections et qui n'ont pas été remplies jusqu'à présent. Quant au Cercle commercial, il saura mépriser la spirituelle sortie du Journal d'Ypres son adresse, et ne répondra pas. Ce en quoi nous ne pouvons que lui donner raison. On nous l'apporte que certaine personne de notre ville que beaucoup d'amis croyaient très modérée en politique, aurait prononcé, l'occasion d'une fête donnée dans un cercle choral d'où la politique est exclue (ce qui n'em pêche que ses membres participent aux pianifes- tations catholiques) les paroles suivantes Mes chers amis, quelles que soient les con- trariétés que le cercle subit depuis deux mois, vous ne devez pas vous décourager. Ayez con- n fiance dans l'avenir bientôt nos destinées seront meilleures et seront enviées par nos ad- n versaires politiques, car vous ne doutez pas un instant de notre victoire aux élections du mois 7> d'Octobre. Alors notre société, grâce au sub- side que la nouvelle administration, composée de nos amis, lui accordera annuellement, de- viendra la plus puissante et la plus belle de la ville n Historique De la part des cléricaux Yprois dont la con quête de l'hôtel-de-ville excite depuis si long temps les suprêmes convoitises, et qui, n'en déplaise l'orateur dont nous parlons, se ver ront prochainement infliger de nouveau le sup plice de Tantale, rien ne nous étonne. Promettre de subventionner des sociétés particulières au moyen des fonds communaux, pour eux c'est tout naturel M. Colaert appuie la pétition des boucliers. M. Bossaert Pourquoi ces villes ne suivraient- elles pas plutôt notre exemple, puisque notre taxe est plus équitable M. Colaert: Nous ne devons pas prétendre avoir raison contre tout le monde. M. Bossaert Pourquoi pas M. Colaert On dit que les consommateurs ne se sont jamais plaints de la taxe actuelle. Soit. Mais la question n'est pas là. M. Bossaert Et où serait-elle M. Colaert Peu importe aux consommateurs que la taxe soit payée par tête de bétail ou par kilogramme de viande. M. Colaert se déclare, en principe,adversaire de toute taxe; mais puisque la loi en autorise ou en tolère une, il faut au moins, si on se décide l'établir, rester dans les termes de la loi et, dans l'espèce, veiller ce que la taxe ne dépasse pas la juste rémunération du service rendu. M. Bossaert revient sur ses précédentes obser vations. M. Bossaert énumère tous les avantages qui résultent pour ces industriels de l'existence de l'abattoir dont la suppression aurait pour consé quence l'obligation, pour chacun d'eux, d'élever grands frais des locaux spéciaux, de se procu rer un outillage dispendieux sans compter l'inté rêt supérieur de la salubrité publique qui serait gravement compromis. M. Colaert insiste nouveau en faveur de l'a doption du nouveau mode de perception. M. Bossaert Vous oubliez, M. Colaert, que les bouchers débitent les os avec la viande et au même prix. Votre argument, par conséquent, porte faux. M. Vermeulen insiste son tour en faveur de la pétition de3 bouchers. Il demande si la déci sion ne pourrait être aj ournée en attendant que le Conseil ait pu examiner loisir ce qui se fait ailleurs. M. Bossaert invoque l'urgence déjà maintes fois signalée par M. le Gouverneur. M. Colaert conteste le sens et la portée de la délibération du 22 Mars invoquée par M. Bos saert. M. Bossaert donne lecture des deux derniers paragraphes de cette délibération dont la teneur suit (La suite et fin an prochain numéro).

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 2