Ça ne prendra pas. Le premier nommé accepte toutes les condi- tions du cahier des charges et plans et se sub- stitue au second nommé pour l'exécution du dit travail La présente convention n'est valable que 7i pour autant que M. Minet soit déclaré adjudi- cataire du dit travail Lorsque j'appris ce dernier fait, continue M. le Président, je m'empressai de faire savoir M. le Gouverneur, par l'intermédiaire du collè gue qui avait négocié avec lui, que si MM. Roussel et Minet avaient des intérêts particuliers et personnels sauvegarder, l'Administration Communale d'Ypres avait, elle, sauvegarder une question de principe, en même temps que sa dignité, et qu'elle n'avait pas se préoccuper des conventions particulières qui pourraient in tervenir entre deux entrepreneurs concurrents. Les choses en étaient là quand, ce matin mê me, je reçus de M. l'architecte Van Ysendyck la lettre dont voici les termes Bruxelles, 15 Mai 1890. Messieurs, r. Une lettre de M. le Baron Ruzette, Gouver neur de la Flandre Occidentale, m'informe que l'entrepreneur Roussel s'est entendu avec son concurrent M. Minet, pour exécuter de commun accord les travaux l'église S1 Martin. J'ai appris avec satisfaction ce résultat, qui tranche la difficulté soulevée et me conserve le concours de l'entrepreneur Roussel, dont je con nais les aptitudes spéciales tout en lui associant l'entrepreneur Minet, dont on a reconnu les ca- fiacités et la solvabilité. Vous voudrez bien, je 'espère, donner votre appui cette combinaison qui vous apporte le concours de deux hommes capables et expérimentés, tout en vous permet tant de réaliser une économie de 360 fr. Vous vous rappellerez, Messieurs, que l'ad judication des travaux de restauration exécu ter au portail ouest de la collégiale de S1 Martin, a eu lieu le 22 Février dernier la saison des travaux est en pleine activité, les ouvrages exécuter ont un caractère d'urgence. Je me per mets donc d'insister pour que vous donniez le plus tôt possible votre approbation la combi naison nouvelle, que je considère comme très fa vorable sous tous les rapports et dont, au point de vue pratique, on ne peut que se féliciter. Dans l'espoir que vous voudrez bien me faire connaître sans tarder votre décision, je vous prie, Messieurs, d'agréer, etc. x (Signé) VAN YSENDYCK, Architecte. Quelques heures plus tard, poursuit M. le Président, j'ai reçu de M. le Gouverneur la let tre ci-après M. Van Ysendyck, architecte des travaux de x restauration exécuter au portail principal de n l'église de S' Martin, en votre ville, est resté en défaut jusqu'ici de donner un avis nette- ment favorable l'acceptation de la soumis- n sion déposée par l'entrepreneur Minet, lors de l'adjudication des dits travaux. n Mais en présence du rapport, ci-joint en co- pie, que la Commission royale des monuments a adressé M. le Ministre, la Députation per- n manente a cru ne plus devoir attendre l'avis 7) réclamé M. Van Ysendyck, pour refuser son 7> approbation au procès-verbal d'adjudication x ci-annexé, qui donne la préférence la sou- mission déposée par le sieur Roussel. x La Députation permanente a reçu commu- 7i nication, d'ailleurs, de l'acte ci-joint portant n un accord conclu entre les sieurs Minet et Roussel, au sujet de l'exécution des travaux n or, il n'est pas douteux qu'en présence de cet 7i acte, votre Conseil communal ne s'empresse 7i de revenir sur sa décision et d'approuver la n soumission du sieur Minet. 7i Veuillez, MM., me renvoyer ultérieurement, 7i dûment modifié, le procès-verbal d'adjudica- 77 tion, afin que je puisse soumettre le document x l'approbation de la Députation permanente. 7i Le Gouverneur, (Signé) Baron RUZETTE. La convention, visée par M., le Gouverneur, est celle dont il a été parlé tantôt. Quant au rap- ort de la Commission royale des Monuments, ont parle ce haut fonctionnaire, en voici les termes Monsieur le Ministre, Comme suite notre dépêche du 24 Avril 7i dernier, nous avons l'honneur de vous ren- i7 voyer le dossier relatif l'adjudication des 7t travaux de restauration du portail ouest de l'église S1 Martin, Ypres. x 11 résulte des pièces ci-jointes, que les ren- x seignements donnés par M. De Geyne, sur les x aptitudes du sieur Minet, le plus bas soumis- x sionnaire, sont favorables; dans ces conditions, n nous sommes d'avis avec la Députation perma- x nente du Conseil provincial, qu'il y a d autant x moins de raison d'écarter cet entrepreneur, x que l'architecte dirigeant déclare ne pas le n connaître. 7t Veuillez agréer, etc. n Le Président, x (Signé) WELLENS. x Le Secrétaire Gal, x (Signé) ROUSSEAU, x Le choix du Conseil communal n'est donc pas approuvé etily aurait, d'après laDéputation per manente, lieu de procéder une adjudication nouvelle, moins que l'on ne trouve bon de pro céder comme l'indique la dite Députation, ce qui ne paraît pas très correct. Mais il y a se demander si, en présence du désaveu immérité infligé au Conseil, il est de la dignité de celui-ci de revenir sur la décision prise en séance du lr Mars dernier Je vous propose, MM., de délibérer aujour d'hui sur cette question. Cette proposition est adoptée l'unanimité. L'accord intervenu entre MM. Minet etRoussel ne change rien cette situation de fait. La certi tude de voir des ouvriers Yprois employés" aux travaux reste entière, M. Minet étant déclaré adjudicataire. Dans ces conditions, l'honorable Echevin est d'avis que le Conseil peut se rallier l'avis de la Députation permanente. C'est donc sous l'empire de la nécessité seule ment que M. le Président propose, son tour, au Conseil de revenir sur sa décision du lr Mars, et de désigner M. Miuet comme adjudicataire. Après un échange d'observations entre divers membres, le Conseil déclare par 12 voix contre une (M. Brunfaut) et une abstention (M. Colaert) partager cette manière de voir. Répondant la seconde interpellation de M. Yerschaeve, M. le Président expose qu'en suite des instances faites par la ville auprès de l'auto rité, M. le Ministre de l'Agriculture, de l'Indus trie et des Travaux publics a délégué M. André, inspecteur de son Département, pour conférer avec les membres du Collège échevinal. Le fonctionnaire a reconnu, après examen, que la ville d'Ypres se trouve dans les conditions requises pour obtenir une large intervention de l'Etat; mais il a ajouté que le Gouvernement établit une distinction entre les laboratoires in dustriels et agricoles et les laboratoires pour l'a nalyse des denrées alimentaires. Cette conférence avec M. André a eu lieu le 13 Janvier dernier. Quelque temps après, (13 Février) le Collège a reçu, par M. le Gouverneur de la province, com munication d'une dépèche ministérielle portant la date du 7 du même mois et conçue comme suit Monsieur le Gouverneur, x Yotre lettre du 24 Décembre 1889, s'occupe x d'une demande de l'Administration Communale x d'Ypres tendant obtenir l'intervention de x mon Département dans les frais résulter de x l'établissement d'un laboratoire industriel et x agricole en cette localité. x Je n'hésite pas me rendre aux excellentes 7i raisons invoquées pour justifier la création de x ce laboratoire, qui pourra être agréé lors de la x mise en exécution de la loi sur les falsifications x des denrées alimentaires. x A l'heure actuelle je ne dispose d'aucun 7i crédit qui puisse me permettre de donner une x autre suite la demande de l'Administration x Communale d'Ypres. x Le Ministre, (Signé.) L. DE BRUYN. x Le Collège, conclut M. le Président, insistera nouveau auprès du Gouvernement lorsque le mo ment sera venu. Adhésion. Le Conseil se constitue ensuite en comité se cret. Le Journal de Bruxelles, le plus modéré des organes cléricaux, le porte-voix du ministère, celui qui a le plus travaillé pour provoquer et maintenir la Zizanie au sein de l'opinion libé rale, aux fins de donner la capitale cette dé putation de Représentants hybrides, instruments fidèles du cléricalisme, revient de nouveau son ancien dada La représentation propor tionnelle des minorités au sein des corps élec tifs. 11 ne ménage ni son temps, ni ses preuves, appuyées de chiffres, pour attirer l'attention publique, en vue de faire diversion et de jeter un voile. Si cela était possible encore sur les agissements de nos gouvernants, sur leurs tur pitudes et les scandales, qui ont été récemment exposés les uns après les autres, l'occasion du débat politique, la Chambre. Si jamais gouvernement a été même d'éta blir ce système, qui peut avoir un côté utile et pratique, c'est certainement celui qui est ac tuellement au pouvoir. Son origine l'y forçait et il était certain d être appuyé par cette majo rité formidable, dont il dispose dans les deux Chambres législatives. Mais non, cette innovation que le journal officieux trouve utile de faire ressuciter, parce que nous sommes en temps d'élection, de même que jadis son antimilitarisme, ses réduc tions d'impôts et maintes autres ficelles, n'ont été inventées qu'en vue de servir de cheval de Troie pour pouvoir entrer dans la place, n'est qu'un ballon d'essai pour voir jusqu'à quel degré son jésuitisme trouve encore créance. Si jadis celte ruse perfide a pu réussir, par contre elle nous a fait ouvrir les yeux pour con stater une fois de plus, comment les cléricaux usent et abusent de leur force. Nous ne pourrons plus oublier comment les soi-disant partisans de la représentation pro- A Messieurs les Président et Membres du Conseil communal Y près. M. VEchevin Cornette déclare qu'en désignant le sieur Roussel comme adjudicataire, la plupart des membres du Conseil se sont laissés guider par cette considération que derrière M. Roussel, il y avait un Yprois, M. Lapiere, et qu'on avait ainsi la certitude que des ouvriers Yprois al laient être chargés de l'exécution des travaux. M. de Sluers opine dans le même sens. M. Brunfautau contraire, est d'avis que le Conseil ne peut, sans manquer sa dignité, se laisser imposer par la Députation permanente l'expédient que ce Collège propose et que, pour sa part, il ne peut approuver. M. Vermeulen insiste pour que le Conseil en finisse avec cette question de la restauration de l'église S1 Martin, qui n'a déjà que trop duré. En présence des renseignements que vient de donner M. Cornette, il votera en faveur de M. Minet. M. le Président déclare qu'il regrette vivement les procédés de la Députation permanente et que si les travaux de restauration n'étaient si ur gents, si l'on n'avait craindre de voir les ruines s'accumuler, il engagerait, quant lui, le Conseil se désintéresser de la question, laissant qui de droit la responsabilité de l'ajournement indé fini des travaux. M. Colaert déclare qu'il n'a pas voulu voter contre x parce que les travaux de restauration présentent un caractère exceptionnellement ur gent et qu'il ne veut pas les enrayer. Il n'a pas voté pour x parce qu'il n'a pas la certitude que les dit3 travaux seront confiés des ouvriers Yprois. M. Verschaeve se déclare satisfait de cette communication et demande que la lettre de M.le Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics soit insérée au procès-verbal de la séance. Ypees, le 24 Mai 1890.

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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 2