50e ANNÉE.
15 Juin 1890
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Effronterie.
La dotation des communes.
N° 48. Dimanche,
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQUIR1T KUNDO.
Heures de départ iTYpres pour
Y PRES-FURN ES
FURNES-YPRES.
YpreSj le 14 Juin 1890.
Nous l'avons déjà dit ici, le corps électoral
dans son verdict du 10 Juin n'a pas répondu
complètement l'attente de 1 opinion libérale.
Le point noir de Gand, qui devait disparaître
de l'horizon politique, s'est non seulement
maintenu, mais grossi outre mesure, vu que
nous y succombons environ 500 voix de ma
jorité en faveur des cléricaux.
Nous croyons que jamais élection n'a été plus
significative que celle laquelle nous venons
d'assister.
D'une part, nous voyons les communes agri
coles où prônent en maîtres souverains deux
agents électoraux, le curé et le vicaire, appor
ter cet appoint formidable qui étouffe complé
ment les votes sensés et significatifs des électeurs
indépendants des villes et des centres intellec
tuels. D'autre part, les communes et villes
industrielles, qui forment le pays Wallon,
rejeter et condamner les hommes du gouver
nement, dont la conduite louche et jésuitique
mène le pays sa perte, tout en le déshonorant
l'étranger.
Encore d'une part, nous trouvons un vote
dicté par l'ignorance et imposé par la force du
fanatisme. D'autre part, un vote mûrement
réfléchi donné aux plus capables de l'endroit et
3ui sont le plus même de défendre les intérêts
e la contrée, partant ceux du pays tout entier.
Ce dualisme, s'il se maintient, ne peut man
quer de produire les plus graves évèvements,
parce que les rênes du gouvernement sont
tenues par des hommes qui ne sont que les
entrepositaires des prétentions de l'église ro
maine. Indubitablement il doit provoquer un
jour cette séparation forcée, ce divorce entre
I ignorance et la science, entre le vole forcé
d'électeurs esclaves d'une secte et celui d hom
mes indépendants et patriotiques, entre l'op-
Pression et la liberté, entre le partage des
faveurs gouvernementales aux protégés d'une
secte religieuse, souvent les moins capables, et
l'exclusion de tous les belges qui professent des
opinions libérales.
C'est ce point de vue que le résultat des
élections de Gand est déplorer.
Un régime parlementaire exige nécessaire
ment l'existence de partis politiques, mais ce
qui a toujours été nuisibleà la civilisation et au
progrès, disons l'intérêt du bien-être général
dans tous les pays du monde, ce qui a partout
provoqué des révolutions, c'est l'ingérence d'un
culte, d'un dogme quelconque, qui agit uni
quement pour dominer la société civile et s'ac
caparer de toutes les faveurs mondaines.
Aujourd'hui le cierge de 1 arrondissement de
Gand a travaillé le terrain électoral, comme
nous l'avons vu et comme nous le voyons con
tinuellement l'œuvre dans nos plus petites
communes comme dans nos plus grandes villes,
en suivant la lettre le principe de feu Mgr
Malou, que le choix des moyens est chose tout
fait accessoire, qui jamais ne peut détourner
du but principal.
En vertu de cette règle de conduite et des
ordres qui leur arrivent de l'évéché, que les
prêtres exécutent avec zèle et émulation en vue
de leur avancement, nous avons vu pros
crire, excommunier les membres denos sociétés
d'agrément pour ériger en leur lieu et place des
sociétés concurrentes ayant pour dirigeant le
curé ou le vicaire. Le négociant, le boutiquier,
le cabaretier ont été pourchassés dans leurs
intérêts cause de leur opinion politique. On
a provoqué la discorde, la zizanie dans les
familles. En favorisant les uns et en ruinant
les autres, on a jeté une véritable terreur dans
toutes les villes et communes. Cette conduite
scandaleuse, qui est un véritable crime de lèse
humanité, a donné pour résultat l'exclusion de
tous les hommes indépendants des administra
tions publiques, dans lesquelles aucun acte
important n'est posé sans l'assentiment du curé.
Le travail du prêtre politique, c'est celui de
la pieuvre, décrit par Victor Hugo. Celle-ci
met un travail lent et continu absorber sa
proie. Le prêtre aussi a tous les loisirs pour
s'accrocher aux électeurs, qu'il a triés au volet
par les secrets dont il dispose il ne les lâche
que lorsqu'ils sont entièrement lui.
Rien d'étonnant pour nous de voir s'élever
si haut la majorité cléricale de Gand. Si rien
ne vient contrarier les agissements de ces hom
mes d'église, nous devons craindre que leur
travail de tous les jours, de toutes les secondes,
ne fasse rentrer dans leurs tenailles d'autres
circonscriptions électorales où la lutte est pré
sentement encore possible ou dans lesquelles
nous avons la majorité.
Nous avons vu un pays voisin où les repré
sentants de l'église étaient disposés faire le
même travail dissolvant. Le gouvernement s'y
est opposé. Aujourd'hui la lutte est sur le ter
rain civil seul au grand profit de la religion et
de ses ministres.
Aurons-nous jamais la force d'agir de même?
C'est le problème de l'avenir. C'est le seul qui
doit être résolu dans l'intérêt de tout le monde.
_£2si-
Le petit Journal pour rirealiàs Journal
d'Ypres, se croit décidément tout permis. A la
fin d'un article consacré exprimer ses profon
des sympathies pour le jeune duc d'Orléans
qui cela doit être bien égal, par exemple
le doux et pieux confrère imprime les lignes
suivantes
Nous souhaitons de tout cœur nos amis
de France que leurs efforts soient couronnés de
succès et que le jour soit proche où l'antique
bannière des lys arbritera (sic) de nouveau la
France et où le fils de Saint Louis occupera la
place usurpée par le fils du grand Carnot
C'est tout bonnement insulter GROSSIÈRE
MENT le gouvernement d'une nation voisine
et amie
Voilà cependant un échantillon du genre
de polémique adopté par la sainte presse en
général, et par l'organe des sacristies Yproises
en particulier. On dirait réellement qu'outre
leur but principal qui est d'encapuciner notre
malheureux pays, les cléricaux se sont donné
le mot pour nous déshonorer l'étranger
'Oifci o
Le Gouvernement a accordé toutes les
communes Belges un subside annuel d'un franc
par téte d'habitant, et les journaux cléricaux
de porter aux nues ce qu'ils célèbrent comme
un acte de généreuse largesse et dé prévoyante
sollicitude.
Raisonnons un peu, cependant.
La dotation des communes absorbera six
millions nous ne voulons pas les rogner d'un
sou.
Mais, depuis six ans, les communes ont vu
diminuer de trois millions les subsides annuels
pour l'enseignement primaire. Qui de six re
tranche trois, laisse trois.
La nouvelle dotation communale n'est donc,
jusqu'à concurrence de trois millions, qu'une
restitution, avec cet avantage pour les resti
tuants que les millions raflés par eux ont pro
duit intérêt au profit du trésor.
Restent trois millions. Où le gouvernement
les prend-il
Nos maîtres prennent donc dans la poche des
contribuables le cadeau qu ils font aux commu
nes la générosité dont ils se targuent, c'est le
pays qui la paie,et leurs prétendues largesses se
traduisent en un supplément de charges pour
la nation.
Onnousavait promis de diminuer les impôts;
on les aggrave. Qu'importe aux contribuables
3ue les nouveaux deniers qu'on leur arrache
oivent aller au trésor de l'Etat ou au nouveau
fonds communal En doivent-ils moins payer,
et féliciteront-ils le Gouvernement de se mon
trer généreux de leur argent Tout est là.
LE PROGRÈS
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Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57
-12-17 3-56—6-21.
Courlrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20
7-50 8-55. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.)
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
5-00 8-10 11-10 1-40 3-00 6-55.
5-40 7-35 10-20 - 11-30 3-04 6-20.
Il les puise dans le produit de deux nouveaux im
pôts les droits d'entrée sur le bétail et le droit de
licence des cabaretiers.
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