Éducation cléricale.
Nouvelles^ locales.
Le fait monstrueux qui s'est passé Dimanche
soir Deerlyk, près de Gourtrai, mérite bien
quelques commentaires.
Quatre jeunes gens ivres ont assommé une
pauvre fille de dix-huit ans, sur le seuil de sa
porte, où elle était tranquillement assise, avec
un enfant sur ses genoux.
Elle est morte des coups de bâton et de cou
teau quelle a reçus.
Ne fera-t-on pas une enquête pour savoir si
les brutes qui ont commis ce meurtre sont des
libres-penseurs ou des croyants catholiques?
Nous tenons que ce sont des catholiques, vu
qu'il n'y a probablement pas un libre-penseur
Deerlyk.
Qu'en pense la presse de sacristie
Nous lisons dans la Vérité de Tournai, pro
pos du résultat des élections de Mardi
Apprécions exactement la signification de l'é
lection du 10 J uin et des votes déposés par tous
les citoyens belges appelés cette grande con
sultation politique.
Nous avons d'abord additionné les suffrages
obtenus par tous les candidats cléricaux, qui
donnent un total de 69,274, et ceux obtenus par
les candidats libéraux, dont la somme s'élève au
chiffre 107,650 les cléricaux n'ont donc obtenu
que 62 p. c. des voix libérales; c'est là un chiffre
bien significatif et qui montre que si les premiers
dominent la Chambre, par suite de défectuosi
tés du système électoral, ils sont loin de valoir
les libéraux dans le pays.
Ce fait résulte encore mieux du calcul suivant:
en retranchant des deux côtés les voix obtenues
par les deux candidats arrivant Thuin au bal
lottage, les cléricaux ont eu 67,090 suffrages qui
leur ont valu 29 représentants, tandis que les
libéraux, avec 105,375 suffrages, ne sont parve
nus obtenir que 34 représentants et un séna
teur un élu libéral vaut donc 3,010 suffrages,
tandis qu'un élu clérical n'en représente que
2,313. Ces chiffres donnent évidemment la valeur
morale relative de chacun des élus des deux
partis un élu libéral représente 3,010 citoyens;
un élu catholique n'en représente que 2,313 ou
24 p. c. en moins en d'autres termes, 76 dépu
tés élus dans ces conditions ont la même valeur
représentative que 100 députés cléricaux.
La force réelle des partis n'est donc pas celle
qui paraît indiquée par la composition de la
Chambre moins qu'on ne pousse l'audace
jusqu'à venir dire que les voix flamandes valent
plus que les suffrages des Wallons, en raison
peut-être de l'instruction moins répandue dans
les provinces flamandes.
Ces réflexions doivent mettre nos ministres en
garde contre les mesures excessives que leur
triomphe apparent pourrait leur inspirer elles
peuvent aussi éclairer le Roi sur la valeur morale
réelle de cette Chambre laquelle sont si impru
demment confiées les destinées du pays.
Depuis que la statue a jeté dans l'esprit du
Journal d'Ypres le trouble inattendu que chacun
a pu constater, le mal va en s'empirant. Jus-
qu où cela ira, personne ne saurait le dire tou
tefois cela devient inquiétant, car, une fois en
doute cet égard, de quelle désillusion il les a
frappéâ et quelle surprise ils lui préparent la
première occasion, sans compter ce qu'en pen
sent maintenant les libéraux égarés un instant
Ceci est bien plus sérieux et plus significatif
que les hallucinations d'un esprit qui bat la cam
pagne.
A en croire le Journal d'Ypres, M. Cornette a
Eassé la journée de Mardi, seul, l'Association
ibérale. Le Journal d'Ypres a vu cela travers
le prisme de ses sens égarés. Mais mettons que
M. Cornette ait été l'Association Libérale et
qu'il y fût seul, si cela peut faire plaisir au
Journal, nous n'y contredirons pas, mais M. Co-
laert, où était-il, si pas l'après-midi,en supposant
qu'il fût absent de la ville, au moins le soir On
célébrait la victoire de Gand, au Cercle Catholi
que, M. Colaert y était-il On dit qu'il s'est
calfeutré toute la soirée rue S1 Jacques, pour-
8uoi Et pourquoi cette horreur du Cercle
atholique l
Est-il vrai que l'accueil qu'il y reçoit parfois,
rarus nans, tient plus de l'enthousmiasme que de
ceci sans le premier m
Le lendemain des élections l'intéressant per
sonnage qui colporte les journaux catholiques,
revenant ses louables habitudes, ne se contenta
plus d'annoncer simplement le titre de ses jour
naux, comme cela se pratique Bruxelles et par
tout, mais trouva bon d'accompagner ses cris de
commentaires blessants pour les libéraux. Com
me ces incitations perfides peuvent avoir des
conséquences qu'il vaut mieux prévenir que ré
primer, la police y a mis bon ordre en rappelant
le camelot au respect des citoyens qu'elle a mis
sion de protéger. C'est une question d'ordre
public et nous approuvons la mesure. Le Journal
d'Ypres n'est pas de cet avis. Pour le Journal,
rien de beau comme ces cris sauvages. A chacun
son goût; pour nous, nous préférons l'ordre aux
provocations de quelque côté qu'elles viennent.
Avons-nous tort
dégringolade, la chute se précipite avec une vi
tesso en raison double du carré de l'effort ave<
lequel on se démène pour reprendre l'équilibre
perdu. A preuve, l'état absolument grotesque
aans lequel gigotte l'organe des farceurs, pré
posés la garde de la morale et de la religion.
Cette fois le dérangement mental est arrivé son
apogée; l'hallucination est double, elle affecte la
vue et l'ouïe. Le malheureux a vu et entendu,
ou a cru voir et entendre, un libéral lui dire que
les libéraux n'ont plus une voix perdre en ville
et que leurs jours sont comptés. Comme la poli
tique et le sort d'un parti ne reposent pas sur les
erreurs d'un halluciné, on nous saura gré de ne
pas nous y attarder et nous passerons outre.
Mais, notre tour, nous nous permettrons de de
mander M. Colaert s'il a marqué au juste
combien de fois ses propres amis d autrefois lui
ont dit, dans des termes qui ne laissent aucun
AVIS.
Dimanche, midi, concert au Parc par la mu
sique des Pompiers.
En cas de temps défavorable le concert aura
lieu la Grand'Place ou aux Halles.
1. Marche militaire.
v 2. Hans Sachs, ouverture. Lortzing.
3. Les Insouciantes, valse. H. Strobl.
4. L'Etudiant pauvre, fantaisie de
Millôcker, arr. p. Bender.
5. Le Forgeron dans la forêt, Idylle. Michaëlis.
Au marché de ce jour, il a été vendu 20,626
kilos de beurre.
On écrit de Comines, le 11
La nuit dernière, vers 1 heure et demie du
matin, la maison du concierge de la grande fa
brique de fils coudre de MM. Hanebroucq
frères, de Comines, a pris feu.
Les pompiers de Comines (France) et de
Comines (Belgique), ainsi que les sociétés de
gymnastique, so sont mis courageusement
travailler rien n'a pu être sauvé de la maison,
mais grâce aux efforts des sauveteurs, l'usine est
restée intacte.
Le concierge a péri dans les flammes. Il était
au service de MM. Hanebroucq depuis plus de
trente ans.
Denier des Écoles Laïques.
COMICE AGRICOLE D'YPRES.'
a
La seconde conférence de M. D'HONDT,
Directeur du Laboratoire de Courtrai, qui de
vait être donnée le SAMEDI 14 JUIN prochain,
10 heures du matin,l'Hôtel-de-Ville d'Ypres,
(Salle Bleue) EST REMISE AU
et aura lieu A LA SALLE DE SPECTACLE
(Place Vandenpeereboom et Cloître S1 Martin).
Qu'on se le dise.
Ypres, le 10 Juin 1890.
DE DEYNE.
iPr'
SOCIÉTÉ NATIONALE
CHEMINS DE FER VICINAUX.
Pendant tous les Dimanches du mois de Juin
les trains 523 et 526 seront mis en marche.
On peut se procurer au bureau du journal, au
prix de 0-50 c., la brochure intitulée Nos pro
chaines électionspar notre concitoyen M. Charles
Vercamer, ex-inspecteur d'enseignement pri
maire.
POPERINGHE,
le 13 Juin 1890.
Un pompier courageux.
Le nouveau garde-ville, dont nous avons eu
l'occasion de parler dans notre dernière corres
pondance, n'a vraiment pas eu de chance pour
ses débuts car, peine entré en fonction, il a été
roué de coups par une bande de mauvais sujets
qui avaient trop fêté la Ste Lundi.
Appelé mettre la raison ces forcenés qui
s'amusaient, non loin de l'église de S1 Jean,
mettre sac la maison d'un cabaretier,le pauvre
Benjamin de notre police, fut bientôt terrassé et
battu comme un vulgaire caniche.
Sur le point d'être assommé, le malheureux
poussa des cris désespérés et, comme personne
ne répondait ses appels, il se crut perdu et se
prépara, avec résignation, mourir pieusement
en recommandant son âme la clémence Divine.
Mais, miracle il vit soudain arriver, se
dandinant, un jeune pompier accompagné d'un
de ses copains. A la vue de ce sauveur providen
tiel, notre homme reprit courage et, se rappe
lant que les pompiers devaient être considérés,
en cas de danger, comme les auxiliaires de la
police, il pria celui-ci de bien vouloir venir
son secours.
Ses supplications restèrent sans effet. Il le
somma alors, au nom de la loi, de lui prêter main
forte. Mais tout fut inutile. Ni prières ni mena
ces ne parvinrent émouvoir notre courageux
pompier qui, jugeant qu'il est toujours dange
reux de mettre le doigt entre l'écorce et l'arbre,
surtout quand on est nouvellement marié, n'eut
rien de plus empressé que de détaler au plus
vite avec son ami et d'abandonner l'agent de la
force publique son triste sort.
Cette manière d'agir de la part d'un homme
qui, dans certaines circonstances, doit aider
assurer l'ordre public, n'est certes pas rassurante
pour les gens qui tiennent leur repos.
Ce qui donne encore du piquant cette his
toire, c'est la réponse que fit ce courageux
citoyen quelques personnes qui lui repro
chaient sa lâcheté, tout en le prévenant qu'il
était passible de poursuites judiciaires pour
avoir refusé de prêter main forte la police
Je suis pompier moi clama-t-il et je
compte beaucoup d'amis dans le K.K. je n;ai
donc rien craindre et personne ne verbalisera
contre moi.
Hé, popularité, tu n'es donc qu'un vain mot
Et qui s'y fie, est-il, comme on le dit, un sot?
PROGRAMME
Liste précédente, fr. 63,860-48
Produit de la vente de vieux journaux, 6-00
Pour un baiser, 0-45
Pour quatre baisers, 0-42
Boîte du Saumon, 17-90
Collecte au Sultan, 4-75
Pour deux baisers, 0-65
Total fr. 63,890-65
Dépenses jusqu'à ce jour. fr. 59,525-27
Reste en caisse fr. 4,365-38
SAMEDI 21 JUIN, la même heure,
Le Président du Comice,
Ferd. MERGHELYNCK.
le secrétaire,
des
Ligne de F urnes Ypres.
la direction.