N° 33. Jeudi, 50e ANNÉE. 3 Juillet 1890. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. Pas d'embarras PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ partir du Juillet d'Ypres pour Popennghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 YPRES-FURNES-NIEUPORT-VILLE. 1-00 7-35 10-20 1-00 4-00 6-20. NIEUPORT-VILLE-FURNES-YPRES. 5-10 6-27 9-08 11-35 1-40 5-27. L'exécution du major Panitza a produit par tout une profonde improssion de surprise indi- fnée. Rien, dans le procès qu'on a fait, propos 'un complot invraisemblable, cet officier, ne faisait pressentir un dénoûment aussi tragique. Le procureur Marcof, chargé par le gouverne ment de poursuivre le major et de requérir contre lui la peine capitale, l'avait fait avec une répugnance qu'il n'avait pas cherché dissimuler. En prononçant son réquisitoire, il a insisté longuement sur le devoir qu'avait le tribunal de prendre en sérieuse considération n les énormes services rendus par l'accusé Panitza la Bulgarie nous citons tex tuellement ses paroles, et lorsque, en termi nant, il a demandé la condamnation de l'accusé, il a répété plusieurs reprises qu'il laissait le tribunal libre de juger si la peine de mort 7) qu'il demandait n'était pas exagérée. Malgré cela, le tribunal a condamné, et le prince Ferdinand, tout en quittant la Bulgarie pour n'avoir pas signer l'ordre d'exécution, s'est arrêté avant de passer la frontière pour donner sa signature et faire fusiller un officier qui avait rendu des services énormes son pays et dont l'unique tort était d'avoir donné ombrage au ministre Stamboulofl. Quel était le crime du major Panitza D'avoir souhaité le remplacement du prince Ferdinand, dont l'installation en Bulgarie n'a été approuvée par aucune puissance et constitue un des élé ments de danger pour la paix européenne. Mais le major Panitza n'était pas seul avoir cette opinion en Bulgarie. Elle était partagée Par tant de monde, l'année dernière, que lorsque le prince quitta furtivement la Bulgarie pour aller Vienne et Paris chercher négocier un emprunt, tout le monde croyait qu'il n'oserait pas rentrer dans sa principauté. Que va-t-il faire maintenant Il n'a pas versé le sang du major Panitza sans intention, ou ar rière-pensée. Osera-t-il, comme on lui en prête l'intention, profiter de ce tragique événement pour demander l'Europe la reconnaissance de son titre de prince régnant Ce serait précipiter une protestation qui aurait pour lui de fâcheuses conséquences. A Vienne, les journaux n'expriment aucune opinion sur l'exécution du major, mais dans le monde politique, on y voit un grand danger pour la couronne du prince de Cobourg. Il paraît qu'en Autriche, comme partout ail leurs, on supposait que le prince profiterait de l'occasion de faire usage du droit de clémence qui s'offrait lui, car même parmi les amis du gouvernement, on considérait que la sentence prononcée contre Panitza ne devrait pas être nière guerre serbo-bulgare, s'était brillamment conduit, méritait d'être pris en considération. Une commutation de peine semblait indiquée. Bien des gens pensent que la rigueur montrée en cette occasion par le cabinet bulgare né peut que lui nuire aux yeux des puissances même amies de la Bulgare. En Russie, l'irritation est grande, d'autant plus sérieuse qu'on a cherché établir des liens mystérieux entre le prétendu complot de Panitza et l'action du gouvernement russe. Et, cependant,devant ses juges, Panitza s'était expliqué cet égard avec une grande franchise. Ma conscience est tranquille, leur disait-il en terminant l'exposé de sa défense je sais que je ne suis pas un traître ma chère patrie, pour laquelle je travaille depuis mon enfance. 7> Si vous pensez que j'ai voulu la trahir, je n'implore pas de clemence condamnez-moi mort. Mais je vous assure que je n'ai jamais songe servir d'instrument, soit la Russie, soit une autre nation, Yi'res, le 2 Juillet 1890. Ne faites pas tant vos embarras Nous sommes battus, c'est vrai mathéma tiquement battus, puisque vous avez obtenu plus de voix que nous Gand. Ma is qu'est-ce que vous nous chantez, de mande la Gazette avec voire confirmation de la politique du gouvernement, votre protesta tion du pays légal, vos ministres vengés des injures et les autres thèmes de votre triom phe? Vous savez bien que tout cela n'existe que dans votre imagination Oui, vous l'emportez Gand. et nous l'emportons Liège, Charle- roi, Mons, Tournai, Verviers, Soignies, Huy et Thuin. Mais vous savez ce que cela vous coûte Vous savez le trafic qu'd vous a fallu faire et l'argent qu'il vous a fallu jeter, et les compro mis qu il vous a fallu conclure pour l'emporter ainsi. Faites donc vos comptes, et examinez la balance de cette grande victoire I Ne faites pas tant vos embarras Vous criez que le libéralisme est mort et que le christianisme renaît, et vous faites semblant de rendre grâce Dieu. Laissez donc Dieu en dehors de vos tripotages. Vous savez bien que le libéralisme n'est pour rien dans ce qui est arrivé Gand, ni le christianisme non plus. Il y a longtemps que Jésus vous a chassés du Temple, trafiquants, charlatans et banquistes que vous êtes Ne nous parlez donc pas de vos principes et de vos convictions. Parce que vous avez racolé, dans les envi rons de Gand, trois ou quatre cents bohèmes politiques, gueux genou devant un écu, no mades en quête d'une faveur, malingreux que vous avez lait voter pour une aumône, affamés que vous avez appelés votre curée, parce que cette clique a fait pencher la victoire de votre côté y a-t-il de quoi vous tant vanter Ne faites pas tant vos embarras 1 Votre ramassis de mercenaires l'a emporté sur notre armée d hommes libres, dans une bataille où c'est le nombre seul qui compte. Nous en reviendrons, soyez tranquilles Est-elle donc si brillante votre victoire I Mais, malheureux depuis six ans toute votre politique n'a pas eu d'autre objectif que celte élection 1 Tout ce que vous avez fait et tout ce que vous n'avez pas fait c'était pour l'em porter Gand cette année. Toute votre politi que n'a été que machinations électorales, et après cela, après six années de l'administration la plus piteuse, la plus mesquine, la plus cor ruptrice que nous ayons vue, il vous a fallu encore, pour l'emporter, dépenser un million vous acheter des hommes Ne faites pas tant vos embarras Nous espérons en l'avenir parce que, malgré tout, nous gardons notre foi, parce que nous restons un parti, tandis que vous cessez insen siblement d'en être un. Ce n'est pas impunément que l'on tripote et que l'on a recours aux alliances douteuses. L'ancien parti catholique avait une raison d'être, la Religion, qui lui suffisait, ou peu près. Vous cherchez la vôtre dans la satisfaction d'une foule de bas intérêts qui absorbent peu peu cet intérêt primordial pour vous. Vous vous croyez de grands hommes d'affai res, parce que vous faites appel tous les appé tits matériels, et vous ne voyez pas que vous ne réalisez vos bénéfices qu'en mangeant votre fonds, en anéantissant la foi naïve des simples qui vous soutiennent par conviction, mais qui cesseront bientôt de vous soutenir; instruits par l'exemple de vos nouveaux alliés. N'oubliez pas que le Capitole est près de la roche Tarpéienne cest vieux, mais c'est tou jours juste, et le jour où vous degringolerez, vous verrez ce que vous aura coûté celte pé riode de fausse splendeur. Ne faites donc pas tant vos embarras LE PROGRES vires acqdir1t eundo ABONNEMENT PAR AN; Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames; la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. 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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1