La pourriture cléricale. Chronique locale. Celte décision a été suivie de la remise d'une adresse d hommage la mémoire du général Belliard par l'intermédiaire du ministre de France. M. Bouré a répondu cette adresse comme suit Sous un autre régime, un gouvernement a pu caresser des rêves d'annexion ces idées mau- vaises, mon gouvernement les répudie h^ute- ment. Le meilleur moyen pour un pays d'être respecté, c'est de respecter lui-même l'indé- pendance de ses voisins. La France d'ailleurs a jadis contribué au maintien de l'indépen- dance belge elle ne veut pas détruire son œu- vre. Question de sentiment part, son intérêt même vous en est une garantie. La situation que les événements ont faite la France lui commande le maintien de bons rapports avec votre pays. Le gouvernement belge nous a donné tous nos apaisements au sujet des forts de la Meuse ils ne menacent personne, c'est un verrou aux portes de la Belgique! Votre pays sera contre le premier envahisseur; or, comme la première agression ne viendra ja- mais de notre côté, nous désirons que votre dé- fense soit aussi forte que possible. L'ambassadeur a exprimé le désir que les in tentions de son gouvernement soient bien con nues; il espère qu'elles dissiperont les craintes, les arrière-pensées que de récents placards sem blent vouloir entretenir ou réveiller. Le comité s'est retiré enchanté de l'accueil plein de cordialité qui lui avait été faite par M. Bouré. C'est la première étape. Voilà pourquoi nous tenons être sobre de commentaires. Toute fois il y a lieu de faire remarquer que c'est pré cisément le même discours de l'honorable Frère-Orban du 17 Avril 1890, qui est invoqué pour justifier les exagérations des flamands et qui la fois a servi de point de mire pour pro voquer des protestations de la part de la ligue libérale flamande d'Anvers et de tous les jour naux flamands qui ont les mêmes tendances. Dans l'occurence la prudence recommande le calme. A notre avis cette situation récipro que, qui nous met en présence de deux opinions diamétralement opposées, doit indu bitablement amener de grands événements. Ce sont les premières escarmouches au bord du Rubicon. Pussions nous ne jamais entendre les mots prononcés par Jules César: Aleajacta est. .»">'.g»at> Les établissements officiels d'enseignement et les instituteurs sont lobjet d une persécution continuelle dans nos Flandres. Tout récemment le conseil communal de Bruges ne trouvant plus d'écoles fermer, a décidé huis-clos la suppression de l'internat de 1 Athénée. Les lauriers cueillis dans cette campagne contre renseignement officiel par les munici paux de Bruges empêchaient de dormir les aigles du Conseil provincial qui légifèrent au Théâtre, aussi ont-ils émis Mercredi dernier un vœu en faveur de la suppression des traite ments datlente alloués aux instituteurs el in stitutrices mis en disponibilité la suite de la loi scolaire de 1884. Ces Messieurs parlent l'aise de la grande tranquillité avec laquelle les bénéficiaires jouissent de leurs maigres traitements d'attente sans chercher sérieusement une autre occupa tion, comme si toutes les places qui devien nent disponibles, n'importe dans quelle admi nistration, notaient pas accaparées par leurs âmés et dévoues, dont l'appétit est insatiable. Grâce la toute puissance du clergé il n'y a rien a obtenir pour les diplômés de renseigne ment officiel. Ils ne parviennent même pas trouver un modeste emploi de sous-instituteur, alors que les diplômés des écoles avec Dieu sont tous casés et la demande dépasse les offres. Quelques chiffres feront saisir, mieux que de longues phrases, les navrants résultats aux quels nous a conduits la cléricalisation de notre enseignement normal. Les 7 écoles normales de l'Etal pour garçons forment annuellement 102 instituteurs, savoir: Nivelles, 16; Lierre, 20; Gand, 12; Mons, 19; Verviers, 13; Huy, 21; Couvin, 9. En revanche, 12 écoles agréées forment, cha que année, 208 instituteurs,soit plus du double, savoir: Bonne Espérance, 9; Anvers, 5; Mali- nes, 24; Moll, 9; Bruxelles, 13; Thouroul, 39; St.-Nicolas, 32; Malonne, 20; Sl.-Trond, 16; St.-Roch, 14, et Carlsbourg, 16 La situation est plus caractéristique encore, si on passe aux ecoles pour filles. Les écoles de l'Etat fournissent 109 institu trices, savoir Bruxelles. 19; Bruges, 22; Tour nai, 19; Liège, 21; Arlon. 13, et Andenne, 15. Par contre, les 24 écoles congréganistes fa briquent, bon an, mal an, 321 institutrices confites en dévotion, soit trois fois plus. O éloquence des chiffres Jamais il n'a été plus question de tripotages, d'affaires louches, de trafic des emplois publics, que depuis (arrivée au pouvoir des porte-dra peaux de la morale cléricale. Voici qu'aujour- d hui un ancien fonctionnaire, M. Th. Braun, inspecteur honoraire des ecoles normales de l'Etat, dénonce, dans l'Abeillerevue pédago gique qu'il dirige, des faits d'une gravité ex trême. D'après M. Braun, le recrutement du person nel enseignant des écoles primaires donne lieu des marchés des plus suspects. Il parle d'une jeune fille, fille d'un professeur distingué de l'enseignement moyen, et qui, après avoir conquis le diplôme de "régente d'é- cole moyenne, avait dû renoncer, l'espoir de se caser dans l'enseignement moyen el n'avait pas même réussi se procurer une place de sous-institutrice d'école primaire dans les cinq ou six communes où elle s'était présentée. Dans une des communes, ajoute M. Braun, où la jeune fille dont il s'agit a posé sa candi dature, il paraîtrait que des conseillers commu - naux n'ont pas eu honte de mettre en quelque sorte au rabais la place conférer, et la per sonne qui a obtenu la préférence avait de la sorte engagé peu près tout son traitement de la première année. Abstenons-nous de tout commentaire. Le fait, nous voulons le croire pour l'honneur du paysest une excep tion. Nous pensons aussi que c'est au profit de la commune, et non pour eux-mêmes, que ces administrateurs ont exploité la détresse des pauvres postulantes (notre correspondant n'a pas été plus explicite sur ce point). Mais un ré gime qui est susceptible de produire de tels fruits est jugé, et franchement, nous préférons encore le système centralisateur avec tous les inconvénients qu'on a voulu lui attribuer. Dans le numéro suivant de l Abeille, M. Braun revient sur l'affaire, en termes plus explicites C'est bien au profit des conseillers et non au profit de la caisse communale que l institu- trice nommée avait consenti faire abandon d'une somme représentant une année de son traitement. Cela résulte de nouveaux détails fournis par notre correspondant seul de tout le conseil, le bourgmestre n'a rien reçu. L'Abeille relate un second fait qui lui est rap porté. dit-elle, par une personne occupant une haute position dans l'enseignement et dont l'ho norabilité est telle, ajoute M. Braun, que sa parole vaut pour lui Je témoignage de ses yeux. Tout ce que vous dites est vrai, écrit le cor respondant de 1AbeilleNous avons ici un in stituteur diplômé (comme nous disons en Bel gique) qui est surveillant du pensionnat de....; I an dernier il a failli être nommé je ne sais dans quel village de la province de Namar il avait dû acheter quatre conseillers pour 1,200 fr. L'affaire a été conclue minuit et il pouvait se considérer comme nommé; malheureusement le lendemain matin un concurrent a offert 1,300fr. et il l'a emporté. Les places d'instituteurs ne sont donc plus au plus méritant, mais au plus offrant. Et iVi. Braun ajoute qu'il serait bien étonné si ces honteux marchés ne se pratiquaient pas dans beaucoup de villages. L Etoile, qui nous empruntons ce texte et ces renseignements, demande que la justice intervienne. De fait il nous paraît difficile que Thémis fasse la sourde oreille, et qu'elle assiste, les bras croisés cette invasion de la corruption; car pour peu quelle s'abstienne, le mal ne fera que s'étendre et se propager de proche en proche, et se sera une spéculation admise par nos mœurs que chercher une querelle dâllemand aux mal heureux instituteurs, les révoquer sous n'im- norle quel prétexte, voir même pour cause d'hérésie, et mettre leurs places l'encan, au bénéfice de Messieurs les conseillers commu naux. Nous espérons que le parquet aura l'énergie nécessaire pour agir, elnous craignons bien que dans ces recherches il ne découvre bien des pots aux roses. On nous demande de tous côtés des renseigne ments sur le logement des hommes, chez le par ticulier, lors des grandes manœuvres de fin Août. Désireux de satisfaire ces justes préoccupa tions, nous sommes allé aux informations et nous sommes obligé de déclarer qu'à l'Hôtel-de-Ville on n'en connaît pas plus aujourd'hui qu'il y a quinze jours. Les instructions n'y seront don nées, ce qu'il paraît, que la veille ou l'avant- veille de l'arrivée des troupes. On sait que le nom bre d'hommes sera compris entre dix mille et onze mille que la cavalerie arrivera en ville le Vendredi 29 Août pour partir le Lundi lr Sep tembre, et que l'infanterie arrivera le Samedi 30 Août pour partir le Mardi 2 Septembre qu'il y aura en tout près de cinq cents officiers mais quel sera le nombre d'hommes logés en villeœt quel sera celui logé dans les environs, on ne le saura, pour ainsi dire, qu'au dernier moment. Il paraît que cela est conforme ce qui se pra tique habituellement et qu'il est impossible qu'il en soit autrement. Tant pis. De plus fort en plus fort, comme chez Nicolet. C'était déjà joli quand, dans un de nos der niers numéros, nous annoncions quatre-vingt- sept musiques pour le festival du 10 Août. Aujourd'hui nous voilà quatre-vingt-quatorze Quand nous serons cent, nous ferons une croix. En attendant la Commission des fêtes se mul tiplie pour donner nos festivités tout l'éclat possible. Quant trouver le moyen de caser toutes ces musiques de manière que toutes soient également enchantées de leur emplacement, c'est une autre affaire. On cherche depuis long temps et vainement la quadrature du cercle et dès qu'on l'aura trouvée on sera bien près d'avoir résolu le problème du 10 Août. Cependant ce ne sera pas la bonne volonté qui aura manqué, mais on ne peut faire que ce qu'on peut et, dès au jourd'hui, nous prévoyons, pour nos zélés com missaires, qu'ils puront se pourvoir d'une grosse dose de patience et que tout ne sera pas rose dans leur métier d'amuseurs publics. On leur en sera d'autant plus reconnaissant. Les grandes affiches ou programmes de la Tuyndag paraissent ne pas plaire tout le monde, en juger par les attaques dont elles sont l'objet. C'est par le bas, la partie la plus abordable, qu'on exerce sur elles ces idiotes agressions. Qui peut bien s'amuser ces stupides mutilations Ce ne sont pas les catholiques, ils en sont incapables. Alors qui est-ce C'est M. Iweins d'Eeckhoutte, conseiller pro vincial du canton d'Ypres, qui a développé ce vœu et M. le Président chevalier de Cock l'a appuyé. mjohjcoccbctwtgj^"-- ■oog^oco— Un vélocipède sans vélocipède. Partir de chez soi minuit et rentrer au minuit suivant après avoir parcouru pied cent et deux kilomè tres et demi ou vingt-cinq lieues et demie en vingt-quatre heures, cela est-il possible? Le

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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 2