Supplément au journal le Progrès du Août 1890.
POPERINGHE,
État-Giviî^Ypres,
Marché d'Ypres.
:17s:
le 20 Août 1890.
Festival du K.K.
Dimanche matin, entre 7 et 8 heures, un mem
bre de la chorale, occupant certaines fonctions
dans une église de notre ville, disait en passant
sur la petite place mij zullen vandaag zien mie
uit zijne handen eet.
Eh bien, mon brave cagot, vous devez avoir
été satisfait et, si vous avez compté le nombre
de voyageurs qui ont traversé notre station sans
y descendre, pris note du nom des u déserteurs
Poperinghois qui ont quitté la ville, et si vous
ajoutez ceux-ci les invités qui vous ont lâché,
vous avez pu vous convaincre du peu d'enthou
siasme que votre pieuse fête a excité dans le
public.
Quant aux victimes qui, en maugréant, se
sont résignés répondre votre invitation, ils
n'ont pas été plus charmés de l'accueil qui leur
a été fait que des distractions que vous leur avez
procurées.
C'est aiusi que les membres de la Uitmunten-
de muziek de Bailleul, malgré le souper que
Félix leur avait promis, sont partis très désap
pointés. Plusieurs d'entre eux ne se sont pas
gênés pour déclarer publiquement que la fête
n'était, leur avis, qu'une mystification.
Les membres des Alomgekende fanfaren van
Kortrijk, de beste van 't land les invités du vi
caire 0...., qui avaient dîné l'hôtel-de-ville,
sous la condition expresse imposée l'hôtelier
de ne servir que de victuailles portant l'estam
pille du K.K.étaient très irrités de se trouver le
soir sur un kiosque qu'on avait négligé d'éclai
rer.
De leur côté, les Steenvoordois et les Bailleu-
lois étaient écœurés de voir, dans le voisinage
de leur estrade, une escouade de tonsurés atta
blés dans un cabaret et y vidant des chopes de
bière.
Ils trouvaient, et non sans raison, que les
prêtres français avaient plus le souci de leur dignité
que les frocards belges et que, du train dont ceux-ci y
allaient, la considération dont le peuple les h toujours
entourés, devait diminuer de jour en jour
Parmi les musiques qui ont trouvé que le
festival de Poperinghe ne valait pas la peine de
se déranger, nous citerons la u Kiescbe muziek
de Comines (France) sur laquelle nos bons cagots
comptaient d'une manière absolue -, l'excellente
musique municipale d'Hazebrouck, que le maire
réactionnaire de cette ville avait juré de leur
envoyer et qui, consultée, a déclaré ne pas vou
loir se rendre Poperinghe les trompettes de
Marquette, dont le succès Ypres a été très
remarqué les phalanges musicales de Wyt-
schaete, Wambréchies, Wevelghem, Staden et
d'autres, dont le nom nous échappe peut être en
ce moment.
Les sociétaires de Winckel S4 Eloi y ont mis
moins de forme et, en voyant la tournure que
prenait la fête, ils ont pris le train de 2 h. 20
et, accompagnés de leur commissaire Poperin-
Ï;hois, sont allés joyeusement sympathiser avec
es Yprois.
Une bonne note cependant pour la musique
de Bas-Warnêton dont les membres n'avaient
consenti venir Poperinghe que sous la condi
tion expresse de se voir défrayer de leur voyage
ainsi que de leur séjour et de recevoir en outre
une bonne gratification. Et aussi pour la musi
que de Rumbeke, laquelle M. le Doyen lui-
même a daigné offrir un dîner et dont les mem
bres sont partis, dit-on, bien repus
Nous n'en finirions pas si nous devions détail
ler tous les épisodes drolatiques et burlesques de
ce ridicule festival que nos magots avaient orga
nisé pour être désagréable nos bons voisins
d'Y près.
Dans la nuit du Lundi au Mardi, le vacarme
qu'ils y firent fut tel que, pendant plusieurs
heures, le repos public en a été troublé de telle
façon (Monsieur l'échevin Yanden Berghe ne
fteut l'ignorer) que tout le voisinage du Saint
Jénacle n'a pu fermer l'œil.
Après ce premier exploit, la bande des con-
gréganistes du K.K. a quitté son local en pous
sant des cris sauvages et en brandissant quelques
débris de lanternes vénitiennes échappées au
désastre de la veille, s'est rendue dans le voisi
nage de la demeure du Bourgmestre et de nou
veau y a fait un boucan tel que les religieuses
pénitentes, croyant l'invasion d'une bande de
communards, ont failli en mourir de frayeur.
Monsieur le Bourgmestre, chef de la police
Van Compernollienpe, qui, pas plus que l'éche
vin Yanden Berghe, ne peut ignorer ce scanda
leux tapage nocturne tait sous leurs fenêtres,
donnera-t-il satisfaction ceux dont le repos a
été ainsi troublé et a-t-il déjà fait dresser pro
cès-verbal contre les coupables
Les calotins se vantent publiquement que
personne n'osera les poursuivre. Nous croyons
que M. Berten, toujours impartial, saura faire
son devoir et fera appliquer la loi aux membres
du K.K., comme il le ferait, avec beaucoup de
raison s'il s'agissait d'une contravention com
mise parles libéraux.
Tout le monde a été désappointé de ne pas en
tendre exécuter, pour la cent-et-unième fois le
Carillonneur de Bruges par la musique de Félix.
Le programme avait cependant annoncé cet
événement et beaucoup de musiciens étrangers
s'étaient rendus devant le kiosque du curé de
S1 Jean, pour y entendre la brillante exécution
dont notre excellente musique communale est
coutumière. Cependant la modestie bien connue
de nos musiciens communaux, l'a emporté sur
leur beau talent et les curieux ont dû garder
leurs applaudissement pour de meilleures cir
constances.
Le clergé, qui tenait ce que la fête, placée
sous son patronage, se passât aussi décemment
que possible, avait fait défendre aux musiciens
étrangers d'entrer dans certains cabarets et avait
surtout mis en interdit deux de ceux-ci. Cela
leur a porté bonheur et ce sont justement ces
deux cabarets qui ont vendu le plus dans toute
la ville.
a -.8 gain
On doit convenir que le parti prêtre a toutes
les audaces.
Dans notre malheureuse cité, il ne se contente
pas de faire du tort aux pauvres boutiquiers et
aux petits industriels par l'annonce d'une fête
qui devait, au dire des matadors catholiques,
leur procurer de grands bénéfices, il faut encore
qu'après le fiasco complet de leur fameux festi
val, il se moque de ses pauvres dupes.
Beaucoup de bouchers, de charcutiers et de
boulangers séduits par les magnifiques promes
ses qu'on leur avait faites et dans l'espoir de
réaliser uu beau bénéfice, s'étaient largement
approvisionnés et espéraient écouler avantageu
sement toutes leurs marchandises. Mais hélas,
ils ont été forcés de tout laisser au rabais pour
s'en défaire. Un seul d'entre eux, mieux inspiré
que les autres, a, vers le soir, envoyé ses pro
duits Ypres où, au dire du véridique Nieums-
blad, il n'allait y avoir personne, et il a immé
diatement vendu tout ce qu'il y avait apporté.
Tout cela n'empêche pas les cléricaux de
chanter victoire, de proclamer que leur fête a
obtenu un grand succès et de soutenir que les
commerçants Poperinghois ont fait des affaires
d'or.
Mais il y a des bornes tout, même la cré
dulité de ceux qui, pour leur malheur, croient
toutes les bourdes que les prêtres leur racontent
et nous ne doutons pas qu'à l'avenir, nos conci
toyens, éclairés par la triste leçon qu'ils vien
nent de recevoir de ceux qui, dans cette circon
stance, ont été si mal inspirés, n'ajouteront plus
foi leurs fallacieuses promesses.
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Le clerc de S4 Bertin vient d'être l'objet d'une
distinction bien flatteuse de la part des musi
ciens du K.K. Ceux-ci, pour reconnaître les ser
vices qu'il rend en l'absence de leur chef de
musique, lui ont fait don d'un parapluie d'hon
neur avec lequel il a dirigé les marches
qu'ils ont joués pendant le parcours de la pro
cession de la Fête-Dieu. C'est bien beau la re
connaissance et un parapluie comme bâton de
direction est très réussi.
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(suite et pin).
La proclamation de M. le Bourgmestre, désireux
de voir la fête de la bénédiction du drapeau de
la chorale du K.K. se passer sans désordre, n'a
pas produit un effet très salutaire sur ses amis
politiques. Ceux-ci, enivrés par le grrrand succès
ae leur festival (voir le Vuilblad de Dimanche
passé se sont permis de célébrer bruyamment
leur victoire au Cercle catholique.
du 15 au 22 Août 1890.
Naissances: Sexe masculin, 1, idem, féminin, 2.
Décès
Wyckaert, Jean, 69 ans, sans profession, veuf de Marie
Trachet, rue Dehaerne, Carrein, Justine, 72 ans, sans
profession, célibataire, rue S1 Jacques.
Enfants au-dessous de 7 ans Sexe Masc, 1, id. fém. 0.
ÉTAT indiquant les quantités et le prix moyen des grains,
fourrages et autres produits agricoles, vendus le
23 Août 1890.
quantités prix moyen'1 poids mou
vendues par de
cent rhecto-
kil0grammes wl0gr. utre.
800
23
75
80
Seigle
1,400
lo
25
73
600
13
50
44
Pois
000
0
00
80
Féveroles
200
18
00
80
Pommes de terre
6,000
3
50
Beurre
17,300
240
00
OEufs le quarteron
2
35
NATURE
des
GRAINS ET DENRÉES
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