Représentants se désintéressent-ils complètement
de la situation N'ont-ils aucun souci de leurs
concitoyens? D'autres allaient plus loin et se de
mandaient si ces amis (en paroles) du petit com
merce ne voyaient pas de mauvais œil tant de
prospérité fondre en si peu de temps sur la bon
ne ville d'Ypres Et, en vérité, en rapprochant
leur conduite avant et pendant le festival, du
maigre résultat qu'auront pour nous les manœu
vres militaires annoncées avec tant de fracas, il
faut avouer que cette dernière supposition ne
manque pas de vraisemblance. Or, c'est cette
dernière supposition qui trouve le plus de crédit,
et on sait si le public voit juste
Nous savons bien que les cléricaux n'aiment
pas les militaires, mais est-ce une raison pour ne
pas aimer les Yprois? Au fait, et tout bien con
sidérer, cela est-il si étonnant, l'un est un gan
tois et l'autre nous vient en droite ligne de Po-
peringhe? Ils sont venus ici, non par amour pour
les Yprois, mais par amour pour eux-mêmes, et
la charité chrétienne n'ordonne de penser aux
autres qu'après avoir soigné pour soi-même.
•iNoaaaw
Dimanche dernier, 10 heures du matin, a eu
lieu dans la grande salle des Halles, la distribu
tion des prix aux élèves de l'école communale
pour garçons, sous la direction de M. Verduyn.
L'énumération des récompenses a été intelli
gemment coupée par les chœurs chantés sous la
direction de M. Balmaekers. Divers exercices
nous ont permis de constater une fois de plus le
soin que l'on donne la culture artistique des
enfants. Après une ouverture le Chevalier du
Guet exécutée par l'harmonie de l'école, cette
excellente pépinière de la musique des Pompiers,
avec une précision et un ensemble irréprocha
bles, nous avons entendu le jeune Ghesquiere,
qui a fait preuve comme violoniste d'un talent
exceptionnel. Aussi avons-nous appris avec plai
sir que des mesures seront prises pour permettre
ce jeune artiste de suivre les cours au Conser
vatoire. Le chœur Naar School a été enlevé
vigoureusement et a provoqué de vifs applaudis
sements.
La proclamation du résultat du concours des
écoles primaires en 1889 et des écoles d'adultes
en 1890 a été écoutée avec le plus grand intérêt
nous le résumons ici il prouve l'éviden
ce l'excellence de l'enseignement qui se donne
l'école.
Sur 15 élèves qui ont concouru, 9 ont reçu le
diplôme. L'un des concurrents, René Lemaire, a
obtenu 164,1 sur 200. C'est le plus haut chiffre
qui ait été atteint dans la province. Un autre,
Arthur Defer, a obtenu 153 p., il occupe la 2e
place parmi tous les concurrents.
9 élèves y ont pris part. 8 ont reçu leur diplô
me. L'un d'eux, Alphonse Courtecuisse, a obtenu
138,5 sur 150. C'est 1/10 de point près, le chif
fre le plus élevé.
Pareil résultat peut'se passer de commentaire.
Inutile d'ajouter que le public qui est venu
assister la cérémonie était nombreux, et a
témoigné diverses reprises toute sa sympathie
pour cette institution plus que séculaire, où tant
de jeunes gens ont reçu leur instruction et qui a
toujours et juste titre joui de la confiance des
familles. Grâce aux soins, au dévouement de la
direction et du personnel enseignant, l'Ecole
répond sous tous les rapports aux vœux des
parents et de l'autorité.
F
le
Le lendemain, c'était le tour de l'école pri
maire communale pour filles et de l'école mena-
ère, fête toujours si populaire et qui attire tous
es ans une foule exceptionnelle. On peut affir
mer sans qu'on puisse être taxé d'exagération,
que la grande salle des Halles n'est plus assez
vaste pour permettre aux parents, aux amis et
protecteurs de cette belle institution de se caser
aisément. Mais aussi quoi de plus intéressant
que cette cérémonie où l'on voit rangées sur le
gradin plus de 500 jeunes filles de la classe ou
vrière, témoignant par leur propreté, par leur
air franc et jovial, par la correction de leur
maintien, par leur bon ordre, de l'excellence
de la discipline et de l'intelligente et maternelle
fermeté de la direction.
La proclamation des récompenses a été entre
coupée par des chants et des exercices. Le chant
enfantin la Course des Dadas a fait trépigner
de plaisir les chœurs ont été enlevés avec une
verve entraînante. Puis la scène la Belgique
pittoresque n, qui était le clou de la fête, a été
exécutée avec une véritable distinction l'action
et les chants étaient admirables de précision et
d'ensemble. Et notons que cette scène a été
apprise en peu de temps, en dehors des heures
de classe, afin de ne pas préjudicier aux études.
Ce qu'on admire le plus chez les élèves de
cette école, c'est la netteté de leur diction la
correction et la clarté de leur prononciation
une contenance la fois assurée et modeste.
Tout est si naturel, rien n'est forcé. Politesse
acquise sans formules pas de civilité méthodi
que qui aboutit souvent une affectation cho
quante. Les enfants ne font que suivre l'impres
sion de la nature sous l'intelligente direction de
leurs maîtresses. Ce qu'elles disent ou ce qu'elles
chantent, les exercices auxquels elles se livrent,
tout se dit, tout se chante, tout se fait avec une
grâce qui touche le cœur, parce qu'elles obéis
sent leur naturel propre et leurs qualités
personnelles.
Aussi pendant tout le temps que dure la céré
monie, 1 impression de l'auditoire est profonde
un courant d'admiration et de sympathie par
court la salle la joie qui déborde des jeunes
cœurs des enfants se communique tout le
monde et éclate en longues et chaleureuses ac
clamations.
Une superbe exposition de travaux des élèves
de l'école primaire et surtout de l'école ména
gère nous a procuré le plaisir d'y voir des mer
veilles. Peu d'objets de luxe ou de fantaisie,
mais en masse des ouvrages de tout genre
qu'une bonne femme de ménage doit connaître.
Et quand on songe que toutes ces élèves sont
des enfants de la classe ouvrière, et que, pour
les instruire et les éduquer, les maîtresses loin
d'être secondées par les familles, ont souvent et
journellement lutter contre des habitudes plus
ou moins grossières ou vicieuses contractées en
dehors de l'école, on se demande ce qu'il faut
d'intelligence, d'abnégation et de dévouement
pour obtenir un pareil succès
Est-il étonnant que la réputation de l'école se
soit répandue au loin, et attire tous les ans de
nombreux visiteurs, hauts fonctionnaires, Mes
sieurs et Dames qui s'intéressent l'instruction
et l'éducation de la jeunesse ouvrière, et dési
rent étudier sur place les méthodes et l'organi
sation de l'école.
Nos félicitations les plus chaleureuses la
Dame Directrice et aux Dames sous-institurices.
Le succès qui couronne leur zèle et leur dévoue
ment les venge suffisamment des persécutions et
des vilénies dont elles ont été l'objet depuis la
création de l'école.
Nos remercîments aux membres du Denier des
Ecoles, qui ont toujours cœur le développe
ment et la prospérité de nos institutions scolai
res.
Goliath Lille.
Le voyage de Goliath Lille s'est effectué dans
le3 meilleures conditions. Notre géant a été ac
cueilli dans la grande ville du Nord avec un en
thousiasme dont on peut difficilement se faire
une idée.
Yoici comment les journaux de Lille, tant
républicains que réactionnaires, relatent la part
prise par notre ex-bourgeois la fête de bien
faisance, organisée au profit des sinistrés de S4
Etienne et de la Martinique
Sans vouloir froisser en aucune façon la sus
ceptibilité de ces excellents Lydéric et Phinaert,
nous devons reconnaître que le géant d'Ypres, le
fameux Goliath, obtiendra un vif succès par sa
taille extraordinaire et son aspect majestueux.
Disons d'abord qu'en Belgique il existe plu
sieurs géants du nom de Goliath les villes de
Grammont et d'Ath ont les leurs, dont nous
avons parlé en détail lors des grandes fêtes qui
ont eu lieu naguère Bruxelles.
Le Goliath d'Ypres n'est pas le moins remar
quable. Il mesuré près de neuf mètres de hau
teur; citons, titre de curiosité, la longueur de
chacun de ses bras qui est de 2 m. 55.
La main, jusqu'au poignet, a 60 centimètres,
et ce brave Goliath possède un index de 25 cen
timètres. Il tient une énorme massue; une toque
rouge, ornée de plumes de paon, le coiffe élé
gamment; il est vêtu d'une cote de mailles, et
d'une robe d'étoffe rayée dont lapartie inférieure
figure assez exactement les couleurs nationales
françaises.
On a remisé le géant l'abattoir; six heures^
après de nombreuses péripéties, on l'a dressé sur
son séant et recouvert soigneusement de bâches,
afin de le préserver de la pluie pendant la nuit.
Goliath ne pèse pas moins de 420 kilos ce
n'est pas un mannequin d'osier comme Lydéric
et Phinaert; sa structure est en planches, et il ne
faudra pas moins de dix hommes vigoureux pour
le porter; ils seront relayés par dix autres.
Un délégué de l'administration communale
d'Ypres est venu Lille avec le géant.
Hier après-midi, M. Contamine, secrétaire gé
néral de la mairie, s'est rendu l'abattoir en
compagnie de M. l'inspecteur Lefebvre, afin de
prendre les mesures nécessaires pour assurer le
passage du géant d'Ypres dans les rues que tra
versent des fils téléphoniques.
Le point le plus scabreux se trouve près des
Archives, l'entrée de la rue Négrier, ou les fils
ne sont qu'à huit mètres au-dessus du sol. On
s'est préoccupé de cette difficulté, et il parait
qu'en dépit de tout, Goliath pourra circuler
son aise. Tant mieux
Les Lillois ont revu avec un véritable plaisir
leurs vieux géants Lydéric et Phinaert qui
n'étaient pas sortis de leur retraite depuis quinze
ans. Les antiques traditions nationales qu'ils
rappellent étaient sur toutes les lèvres et on
trouve aussi une satisfaction toute particulière
voir revivre et glorifier les légendes du passé,
cette synthèse héroïque familière et populaire
d'histoire.
Leur long séjour dans les caves de la Halle
aux Sucres ne leur a pas été tout fait favora
ble et malgré les hâtives réparations de la der
nière heure, on constatait l'utilité d'une restau
ration plus complète. Pour être un héros
légendaire, on n'en est pas moins sujet aux ou
trages, d'ailleurs très réparables du temps.
Néanmoins, Lydéric et Phinaert ont fait aussi
bonne figure que possible et ce n'est pas sans
émotion que la plupart des assistants ont vu
évoquer ces anciens souvenirs de leur jeunesse.
En revanche, le Goliath, d'Ypres, est absolu
ment superbe, non-seulement sa statue élevée
commande le respect, mais la richesse de ses
ajustements, la majesté de son attitude font le
meilleur effet. Quant aux dix-sept enfants qui
l'accompagnent dans des costumes variés et
curieux, ils sont charmants de tous points et
d'une couleur aussi originale qu'artistique. Ce
brave Goliath n'a pas été le moindre attrait de
la Fête et des applaudissements unanimes ont
accueilli son intéressante progéniture quand elle
est venue sur la place danser quelques pas fan
taisistes autour de la colonne sur les motifs
d'une ancienne musique conservée avec soin
dans la bibliothèque du géant et jouée avec
beaucoup de bonne humeur par la Musique des
Sapeurs-Pompiers
Tout ce côté de la Fête avait beaucoup de
caractère et n'était nullement banal.
La promenade travers la ville a été triom
phale.
Sans vouloir froisser en aucune façon la sus
ceptibilité de ces excellents Lydéric et Phinaert,
nous devons reconnaître que le géant d'Ypres, le
fameux Goliath, a obtenu un vn' succès par sa
taille extraordinaire et son aspect majestueux.
Nos Distributions de Prix.
Concours des écoles primaires en 1889.
Ecole d'adultes.
Concours de 1890.
Rien n'est beau que le vrai le vrai seul est aimable.
Le Nouvelliste, organe réactionnaire.
GOLIATH.
Goliath est arrivé hier, midi, comme nous
l'avons annoncé, il était couché sur un chariot
et, pour la circonstance, on l'avait décapité. Mais
il n est pas entré en ville par la porte d'Ypres,
cause du peu d'élévation de la voûte; le conduc
teur a fait un détour par la porte du Petit-Para
dis et suivi l'Esplanade.
Le Progrès du Nord.
Le Réveil.