AVIS.
50e ANNÉE.
31 Août 1890.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Les électeurs libéraux
qui peuvent être inscrits
sur les listes électorales de
1890 sont priés d'adresser
leur demande avec pièces
l'appui au bureau de l'As
sociation libérale.
Chronique locale.
l\° 70. Dimanche,
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ partir du 1r Juillet
cl'Ypres pour
Popennglie, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
YPRES-FURNES-NIEUPORT-VILLE.
5-00 7-35 10-20 1-00 4-00 6-20.
NIEUPORT-VILLE-FURNES-YPRES.
Ypres, le 30 Août 1890.
On a l'habitude de dire que le raffinement
en matière politique est en raison directe de
l'état de civilisation des peuples.
Nous entendons par politique ce degré de
perfectionnement de l'esprit public pour dis
cuter et discerner les affaires d'Etat, les choses
et les hommes, qui ont une relation directe
avec le gouvernement.
Si cet axiome a une apparence de vérité, que
devons-nous penser de notre pays en présence
de tout ce qui se passe autour de nous, en pré
sence de cette corruption qui vient du haut de
l'échelle sociale et de cette ignorance super
stitieuse, que nous rencontrons au bas Inévi
tablement que nous ne brillons pas au premier
rang des nations civilisées.
Alors que, dans tous les pays régime par
lementaire, nous voyons les partis qui se dis
putent le pouvoir exposer leur programme en
nommes libres, d'après des principes mûris
fiar une longue expérience,ou qui ont fait
objet d'une etude toute spéciale, nous voyons
au contraire chez nous un parti politique
parvenu au pouvoir au moyen de la dissi
mulation et de la corruption, en présentant
au choix des électeurs des hommes faisant de
leurs convictions politiques œuvre mercantile
et vendant leur conscience pour un plat d'or ou
d'honneur.
Ainsi nous voyons les Beernaert, Lejeane et
Cu, ancien directeur de l'Etoile belge, ancien
professeur l'Université libre de Bruxelles,
renier leur passé pour satisfaire les prétentions
de l'église romaine. Pour plaire ils présentent
et font voter des lois jésuitiques, qui, sous
l'apparence de liberté, n'ont d'autre but que de
perpétuer une domination anti-sociale et de
maintenir dans un étal d'ignorance, frisant
l'esclavage, cette masse d'électeurs illettrés,
qui donnent leur confiance des hommes, dont
le seul mérite est de se soumettre aveuglément
aux ordres de ce clergé. Le but atteindre
c'est d'anéantir nos libres institutions qui font
la force d'une nation et qui doivent présider
sa prospérité.
Pour son malheur, ce système prévaut trop
dans notre pays. Bien plus, non content d'avoir
pu peupler de leurs créatures la plupart des
corps délibérants dans la généralité de notre
pays agricole, nos maîtres poussent l'outre
cuidance jusqu'à vouloir anéantir le dernier
vestige de la libre manifestation d'hommes in
dépendants, que nous avons encore le bonheur
de posséder dans quelques rares villes et com
munes.
Pour arriver cette situation rien n'est mé
nagé. Comme toujours la fin justifie les moyens,
tout est mis en œuvre pour fausser et corrom
pre les sentiments d'indépendance et de pro
grès, qui sont de notre essence et que l'homme
apporte de par sa naissance même.
Ces vérités élémentaires sautent aux yeux de
toute personne, qui s'occupe des affaires publi
ques. Comme exemple l'appui de notre thèse
cette fois, nous ne sortirons pas de notre arron
dissement.
Certainement au point de vue financier, de
l'instruction publique, des établissements pu
blics, en un mot de tous les services, qui dé
pendent de la manifestation directe du corps
électoral, nous pouvons dire, que notre ville a
le bonheur de briller, comme une étoile dans
le firmament, au milieu de toutes les sœurs de
l'arrondissement.
Sur ce tableau si sombre et si noir, où nous
voyons l'instruction publique anéantie, où nous
ne trouvons plus trace de progrès, Ypres appa-
rait comme un véritable oasis pour indiquer le
chemin, qui conduit au bien être et la pros
périté.
Mais cette situation qui forme tache pour
nos adversaires a le malheur d'empêcher de
dormir Mgr et ses sous-ordres. C'est pourquoi
déjà dans les journaux, dans les prêches, par
tout enfin, on a donné ordre de tromper et de
mentir pour entraîner notre ville dans la même
ruine, que celle de la campagne où il n'existe
plus autre chose que la volonté et l'omnipo
tence de M. le curé.
Plus d instruction publique, plus de sociétés
d'agrément indépendantes, plus d'institutions
civiles, plus rien, mais tout selon le mot d'ordre
du clergé. C'est là l'idéal de la vie donnée la
campagne qu'on réserve également pour
Ypres.
Poperinghe, où les impôts accablent les con
tribuables et où les services publics sont ceux
de la plus petite commune, est un exemple
méditer.
Et quand nous étendons nos vues sur l'ensei
gnement public, nous rencontrons l'importante
commune de Watou qui a près de 4000 habi
tants et où, passé un mois, malgré la soi-disanle
paix scolaire, M. le vicaire a eu le pouvoir de
faire congédier le sous-instituteur de l'unique
éco'e primaire communale, laquelle sous le ré
gime des lois de 1842 et 1879 comptait près de
300 élèves.
Jamais on ne peut oublier que ce ne sont
point les citoyens libres qui commettent ces
actes de lèse-humanité. C'est le clergé qui agit
par personnes interposées et qui, s'il peut un
jour s'accaparer de notre Hôtel-de-Ville, fera
sentir de tout son poids sa vengeance inépuisa
ble contre tout ce qui de près ou de loin touche
au progrès humain.
Les Surmont, les Struye, les Colaert et tutti
quantine peuvent absolument rien de par
leur propre personne. Us ne sont et ils n'exis
tent que de par le clergé, leur maître. C'est
donc pour nous un devoir de répudier cette
caste, si nous voulons maintenir la prospérité
de notre ville et si nous ne voulons pas tomber
dans cet état de marasme, qui est devenu l'a
panage de nos communes.
Ces vérités ne sauraient être assez méditées
par les électeurs et s'ils ne sont pas assez con
vaincus du sort que réservent les entremetteurs
du clergé, ils n'ont qu'à faire un tour dans nos
communes, là ils seront édifiés sur la prospé
rité et 1 indépendance que méditent pour Ypres
les hommes de Mgr.
UN BOUT D'OREILLE.
Ah ça est-ce qu'il y aurait donc quelque
chose de fondé dans les soupçons que la grande
colère de l'ennemi juré de Reusje nous a fait
concevoir malgré nous
Est-ce que le Seigneur de Voormezeele, VoIb-
berghe et autres lieux, serait réellement pour
quelque chose dans ce changement de cantonne
ments qui constitue une déception pour nos
détaillants...?
Nous ne savons trop. Mais nous lisons dans le
moniteur de ce sympathique ami de la bour
geoisie les lignes suivantes, qui induisent
rêver
Ah il vous fallait 12000 hommes au lieu
n de 3000 et 500 chevaux Tout pour vous et
n rien pour les autres, selon la devise des libé-
raux yprois Ah les égoïstes
Vous l'entendez, bons détaillants, tant cléri
caux que libéraux, qui eussiez fait votre commun
et légitime profit du passage de tout un corps
d'armée, intéressé lui-même cantonner ici
plutôt que dans les communes des environs
Vous êtes tous, tant que vous êtes, des égoïstes.
LE PROGRÈS
VIRES ACQUIRIT El'NDO.
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Idem. Pour le restant du pays7-00.
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4.00 6-42 - 9-05 9-58.
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6-42 9-05.
Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20.
Comines,5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 - 5-20
7-50.
Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-54—5-20—8-55
Roulers, 7-45 10-40— 12-20 2-45 -4-10 6-42
Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57
-12-17 3-56—6-21.
Courtrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-43 5-20
7-50. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.)
Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
8.10 6-27 9-08 11-35 1-40 5-27.