POPERINGHE,
Est-ce que M. le Sénateur se plaint, lui, de
n'avoir qu un seul homme loger
Pourquoi donc ne pas vous résigner comme
lui
En effet, vous avez tort, mes bons amis, et
vous le reconnaîtrez peut-être.
Mais j e me trompe fort si cet aveu intérieur
ne doit être accompagné d'arrière-pensées et de
réflexions irrévérencieuses dans le genre de
celle-ci diable Si notre puissant Sénateur
n'est pour rien dans tout cela, pourquoi donc,
après s'être tant emporté contre ses ennemis
politiques, se fâche-t-il maintenant contre nous,
petits, et nous traite-t-il tous en bloc de glou
tons et d'égoïstes
Pourquoi Ah oui
Humeur, bile, dédain et mystère.
■■'■ecceeoceceui
UN CERTIFICAT DE BONNE CONDUITE
POUR MM. SURMONT, COLAERT ET (X
Les voici tous arrivés-, troisième régiment de
ligne, carabiniers, artillerie de siège, intendan
ce poste roulante. Ils sont les bienvenus et
la bourgeoisie leur fait le meilleur accueil. Un
seul regret, c'est qu'il n'y en ait pas plus.
Les oreilles de MM. Surmont et Colaert doi
vent leur tinter d'une façon désespérante; car
ce qui se dit et se raconte Ça, M. Surmont, un
sénateur Ça, M. Colaert, un représentant et un
conseiller communal par dessus le marché,
Dieu de miséricorde, délivrez-nous-en
On n'entend que ça.
Et ils l'ont bien mérité.
Et tandis qu'en ville on pouvait loger le dou
ble et le triple de ce qui y est arrivé, et cela sans
gêne et la joie du commerce, les environs
sont bondés de militaires qu'on ne sait où four
rer. Les braves habitants de Langhemarck, de
Vlamertinghe, d'Elverdinghe, etc., sont littéra
lement sur les dents avec la meilleure volonté
du monde, on ne peut mettre dix hommes là où
il n'y a place que pour trois, et le curé, seul de
la commune, rit dans sa soutane. Quel bon tour
les cléricaux ont joué ces affreux libéraux
d'Ypres.
Et comme nous avons dit, dans notre dernier
numéro, pas de musique. Les musiques, ça,
c'est pour MM. les curés et les vicaires de vil
lage.
MM. Surmont et Colaert ont leurs Blauwe-
Koussen constellés de boutons, et cela leur suffit. -
Et cependant tous ces braves gens doivent
repasser par Ypres pour reprendre le chemin de
la guerre. N'est-ce pas drôle, alors qu'on pouvait
si bien faire autrement
En descendant du train, Vendredi après-dînée,
la musique du 4me de ligne est entrée pour
une heure, en ville il ne fallait pas de police,
celle-là, pour la protéger, comme pour les
Blauwe-Koussen on ne leur a pas fait d'ova
tion avec des lanternes vénitiennes on n'écrira
pas dans le Journal des vingt qu'elle a joué avec
brio et un ensemble admirable mais on l'a
écoutée comme elle le méritait une musique,
une vraie musique, celle-ci, et une foule, sympa
thique et enthousiaste, raccompagnait son
départ, regrettant cet exode pour des parages
où le bien-être est un problème insoluble.
Ah 1 comment les cléricaux s'en laveront, c'est
leur affaire ce savon n'est pas encore inventé.
Tu l'as voulu, Georges Dandin.
LA NOUVELLE POLÉMIQUE DU JOURNAL.
Le moniteur clérical terminait un de ses der
niers articles par ces mots
Mais certains libéraux Ils ne savent ni
respecter leurs adversaires politiques ni se
n respecter eux-mêmes.
La plume qui a tracé ces lignes a dû brûler
les doigts qui la faisaient mouvoir.
Si quelqu'un ne sait ni respecter ses adversai
res, ni se respecter lui-même, c'est bien celui
qui, depuis un certain temps, semble être deve
nu le rédacteur en chef du Journal.
Jusque là, la pieuse feuille avait au moins
ménagé, chez ses adversaires, les infirmités phy-,
siques dont le sort pouvait les avoir affligés.1
Elle s'en réjouissait intérieurement peut-être,
mais au moins n'en fesait rien paraître au de
hors.
Aujourd'hui, elle ne se gêne et ne se contient
plus, et il nous a été donné de voir ce spectacle
honteux d'un journaliste se prétendant chré
tien, dérision suprême reprocher ses en
nemis politiques des maux corporels, réels ou
supposés, et s'en gausser dans un langage em
prunté aux derniers bas-fonds de la populace
et des halles.
Ah il faut qu'un parti se sente bien discré
dité et sue lui-même cette peur que par un
autre excès d'effronterie il attribue son adver
saire, pour qu'il ait recours de semblables
moyens de discussion et de pareils arguments
de polémique.
Et ce qui met le comble l'impudence de ce
malfaiteur de plume qui aurait dû être le der
nier peut-être se permettre cette indignité, c'est
qu'il ose se plaindre et crier l'assassin quand,
d'aventure, des gens légitimement indignés lui
rejettent ses infamies sa propre face
Est-ce, par hasard, parce qu'il s'est imaginé
qu'on ne s occuperait réellement plus de lui ni
de ses compères qu'il a pris cette attitude, cette
audace et ce ton
Peut-être bien.
Mais il a compté, ce mauvais drôle, sans le
sentiment public sans les ressentiments parti
culiers sans l'indignation de tous ceux qui,
tenant une plume, sont naturellement portés
protester contre de semblables procédés et
défendre les victimes qui ne peuvent se défen
dre elles-mêmes
La personnalité sollicite la personnalité l'in
jure appelle l'injure la violence provoque la
violence.
Quand donc ceux, qui ont l'ambition de diri
ger un parti, comprendront-ils que les person
nes doivent, autant que possible, demeurer en
dehors des luttes de la presse, et que ce n'est
point l'aide d'insultes individuelles et d'ou
trages que les opinions doivent se combattre et
triompher
Discutez les théories, les systèmes, les tendan
ces, les discours, les actes,' etc. Soit C'est le
droit de tout le monde.
Mais laissez au moins debout le mur de la vie
privée et n'allez surtout pas invectiver des gens
qui ne vous ont peut-être rien fait, et propos de
choses auxquelles ils ne peuvent pas davantage.
Quand vous m'aurez mis la lanterne, disait
l'abbé Maury eux qui voulaient le pendre, y
verrez-vous plus clair
Quand vous aurez prouvé, vous dirons-nous,
M. le libelliste, qu'un tel est plus misérable que
Job, et que vous, vous êtes plus beau que
l'Apollon du Belvéder, en serez-vous plus avan
cé
=f-=
Denier des Écoles Laïques.
S3
On écrit de Watou que Mardi soir (19 cl) un
nouvel incendie a éclaté dans cette commune.
Vers 9 heures, une meule de foin et une meule
de paille des époux Demey étaient en flammes.
Il y a quelques semaines seulement qne la ferme
occupée par ces gens fut détruite par le feu et
lorsqu'ils habitèrent Poperinghe le feu a éclaté
plusieurs fois chez eux.
Ces incendies répétés doivent évidemment
être attribués la malveillance. Il n'y a plus
aucune Société d'assurance qui veut assurer les
biens de3 époux Demey qui se trouvent du reste
ruinés par ces désastres successifs.
Les grandes manoeuvres.
Le lr Septembre, les cavaleries des deux divi
sions belligérantes concentrées Gand et
Ypres seront lancées en avant, éclairant la route
qui sert d'axe aux opérations. En examinant la
carte la plus rudimentaire, on est amené con
clure qu'elles se rencontreront vers Thielt, situé
presque égale distance de Gand et d'Ypres,
moins toutefois que l'une des cavaleries, ayant
un intérêt stratégique s'avancer plus en avant,
n'accomplisse des prodiges de vélocité déran
geant cette probabilité. Thielt est, en effet, un
nœud important dont chacune des cavaleries
s'efforcera de s'emparer pour assurer le débou
ché du gros des troupes qu'elles sont chargées
de couvrir respectivement.
Les environs de Thielt seront vraisemblable
ment aussi le théâtre d'une ou plusieurs grandes
batailles entre les deux divisions. Après deux
jours de combat, les deux divisions seront réu
nies en corps d'armée et dirigées vers Roulers.
Le spectacle de ce corps d'armée, suivi des
fourgons attelés sur pied de guerre, défilant sur
la route de Thielt Roulers et précédé de toute
une division de cavalerie, ne sera pas un des épi
sodes les moins intéressants des grandes manœu
vres de cette année.
Un corps d'armée avec ses effectifs complets
occupe, sur une grande route, un développement
de six lieues environ. En calculant, ce qui n'est
pas exagéré, que celui qui se dirigera vers Rou
lers s'étendra sur trois lieues de longueur, ce sera
certes un défilé de nature rassasier les plus
friands de cortèges militaires. C'est le 6, croit-
on, que le corps d'armée sera cantonné Rou
lers et aux environs. Le 7, un Dimanche, sera
consacré au repos et aux exercices religieux, car
le clergé de Roulers a annoncé son intention, vu
l'exiguïté de l'église Saint-Michel, de dire une
messe sur la place où l'on espère voir venir se
masser les soldats et les curieux attirés par ce
spectacle politique. Ce jour-là aura lien, Hans
les salons de l'Hôtel-de-Ville, le banquet tradi
tionnel offert par le ministre de la guerre aux
commandants des troupes, aux attachés militai
res étrangers et aux autorités locales.
Le lendemain, Lundi, 8, le corps d'armée en
trera en campagne contre un ennemi figuré qui
occupera, croit-on, la position de Passchendaele,
située entre Roulers et Ypres et dont les proprié
tés tactiques sont bien connues du monde mili
taire.
C'est sur le versant qui s'étend vers Roulers,
une sorte de glacis, que se déroulera probable
ment le 9, l'action finale des manœuvres qui
consistera en une grande bataille suivie de la re
vue des troupes par le roi.
A l'issue de cette parade, le général Jolly, di
recteur des manœuvres, offrira un banquet
Roulers comme pendant celui du ministre de la
guerre. La dislocation des troupes aura lieu dès
le 9; elles rejoindront immédiatement leurs gar
nisons respectives.
le 29 Août 1890.
Avant d'en finir avec la fameuse fête de la
bénédiction du drapeau des chœurs, examinons
quel peut bien avoir été le but secret des orga
nisateurs de celle-ci et cherchons quels sont les
auteurs de cette triste entreprise condamnée,
non-seulement par les libéraux, mais encore par
tout ce que Poperinghe compte de raisonnable.
Deux espèces de personnes s'en sont occupées:
d'abord celles qui ont cru faire manquer les
fêtes d'Ypres puis certains étrangers qui pré
tendent tout courber sous leur joug et qui vou
draient anéantir tous ceux qui ne veulent plus
les écouter dès qu'ils sortent du domaine de la
mission dont ils se trouvent chargés.
Ces derniers ne rêvent que plaie et bosse et, se
conformant l'exemple que leur a laissé le fa
meux doyen Vandeputte de triste mémoire, ils
ne songent qu'à mettre la division entre leurs
ouailles pour mieux pouvoir les dominer.
décorations civiques. La croix de 2e classe
est décernée M. Debruyne, ancien échevin de
Saint-Jean-lez-Ypres, en récompense des servi
ces qu'il a rendus dans le cours d'une carrière de
plus de trente-cinq années.
ponts et chaussées.Un arrêté ministériel
a approuvé le plan d'emprises afférent aux ter
rains nécessaires l'établissement du chemin de
fer vicinal de Furnes Ypres, sur le territoire
de la commune de Hoogstaede.
Liste précédente, fr. 64,153-14
Recueilli l'exposition d'ouvrages de
l'école communale dirigée par Madame
D'Haeseleire, 19-66
Remboursement d'une inscription pro
visoire, 5-00
Collecte au Sultan, 4-89
Romances chantées au Sultan, 2-35
Total fr. 64,185-04
Dépenses jusqu'à ce jour. fr. 59,642-52
Reste en caisse fr. 4,542-52