AVIS. N° 71. Jeudi, 4 Septembre 1890 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Les électeur^ libéraux qui peuvent être inscrits sur les listes électorales de 1890 sont priés d'adresser leur demande avec pièces l'appui au bureau de l'As sociation libérale. Adieu aux troupes en marche. 50e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQCIRIT EUNDO. Heures de départ partir du Juillet d'Y près pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 YPRES-FURNES-NIEUPORT-VILLE. 5-00 7-35 -- 10-20 1-00 4-00 6-20. NIEUPORT-VILLE-FURNES-YPRES Ypbes, le 3 Septembre 1890. Encore une séparation dans la vie Les voilà partis tous nos soldats Ces solides artilleurs, ces crânes carabiniers, ces alertes troupes de la ligne, ces hommes résolus du génie, de l'intendance, du télégraphe, de la poste, etc. Partis avec eux le sympathique Prince Baudouin, les généraux, les états- majors et tout ce bruissant matériel de guerre, ces canons, ces caissons, ces fourgons et ces voitures de toute sorte, d'ambulance, d'inten dance, de poste, de télégraphe, etc Tout cela a passé comme un décor de théâ tre, comme un beau réve les drapeaux et les oriflammes qui, sur les tours et aux maisons, déployaient gaiement sous le vent leurs cou leurs nationales, sont rentrés dans les tiroirs, et voici la ville, un instant réveillée et comme galvanisée par le spectacle de ces choses guer rières, retombée dans son calme froid et son tranquille silence des jours précédents. Nous ne savons au juste quelles sont les im pressions des autres mais les nôtres sont celles que laisse le départ d'amis retrouvés et un instant entrevus impressions de vague mélancolie et de regret. Qu'on le veuille ou non, on s'intéresse bien vite tous ces hommes qui ont charge de defendre la Patrie et on ne tarde guère les aimer comme on aime la Patrie même. On sent là le dévouement, l'abnégation et l'esprit de sacrifice, On y sent aussi l'esprit dordre et de discipline... C'est la virilité et la force. C'est la nation dans ce qu'elle possède de robuste jeunesse et de généreuses ardeurs. C'est le sang même du pays, circulant chaud et vif parmi les grandes artères, toujours prêt se repandre, s'il le faut, sur le sol de la Patrie bien-aimée pour y maintenir ou l'ordre ou la liberté. Aussi, rien nos yeux n est plus propre populariser le service militaire que ce frotte ment, ce mélange de l'armée avec la bour geoisie. Rien, non plus, de plus capable de retremper le sentiment national et patriotique. Il y a, dans cette vie de côte côte et de pénétration réciproque, si peu que cela dure, comme une intuition de choses nouvelles et une révélation de sentiments nouveaux. Que de préjugés et de préventions y succom bent I La bourgeoisie apprend mieux apprécier l'année celle-ci mieux connaître la bour geoisie. Il y a, pour nous servir d'expressions sou vent usitées, moins de sabres d'un côté; moins de pèkins de l'autre. Que disons-nous 11 n'y a plus ni des uns, ni des autres. 11 n'y a plus que des amis, des frères qui ont appris s'estimer, s'aimer et confondre leurs cœurs et leurs âmes dans ce sentiment supérieur, le lien par excellence, qui est l'amour de la Patrie. Et c'est ainsi, qu'après s'être rejoint avec quelque appréhension peut-être, on se quitte avec un véritable déplaisir. Et que serait-ce, si, au lieu de s'en aller pour les combats simulés d'exercice et de ma nœuvres, nos braves troupes, commandées par leurs braves officiers, partaient pour les ba tailles réelles, courant sus l'ennemi dans le pays envahi et menacé Oh! alors! la séparation serait un vrai déchi rement... C'est avec des larmes dans les yeux que nous les verrions partir pour les sanglantes mêlées, et c'est avec des larmes dans la voix que nous leur ferions des adieux qui, pour beaucoup, seraient les derniers. Dieu nous préserve de semblable épreuve I Et pour finir, affirmons-le encore notre ar mée, qui gagne être connue de près, est une grande, digne et noble institution méritant toutes nos sympathies, tout noire dévouement et toute notre gratitude. Le temps soit propice nos divisions en marche durant ces jours de petite guerre Chaque jour, les journaux bien pensants chantent les louanges de M Beernaert et par lent bien haut des réformes qu'il aurait intro duites, dans le but d'améliorer la condition sociale des masses travailleuses. Cependant, nous l'avons démontré plus d'une fois, rien de sérieux n'a été fait par le gouver nement clérical dans ce but Les lois sur l'ivresse, sur le payement des salaires ne sont que de vraies plaisanteries qui font la risée de tous, et dont l'application a été suspendue par le gouvernement lui-même, dans un intérêt électoral. Une seule d'entre elles semblait appelée rendre de grands services, c'était la loi insti tuant les Conseils de l'industrie et du travail. En effet, les cléricaux déclaraient lorsqu'elle a été votée, qu'elle empêcherait la plupart des grèves de se produire, ou tout au moins de se propager. Et de fait, une telle institution, bien établie et avec un fonctionnement régulier, est de na ture rendre les plus grands services. Mais, chose incroyable, les Conseils de l'in dustrie et du travail ne sont pour ainsi dire institués dans aucun centre industriel. Les grèves qui viennent d'éclater dans le bo- rinage l'ont prouvé. En effet, il y a quelques jours, les délégués des ouvriers se sont présentés chez M. le Bourg mestre de Frameries pour le prier de demander au Gouverneur du flainaut une convocation immédiate des Conseils de l'industrie et du travail. En réponse cette demande le duc d'Ursel ne put que répondre que les Conseils ne sont pas encore en état de fonctionner. Après lui avoir tant promis le clérical gou vernement qui préside aux destinées de la classe ouvrière n'a donc pas pris la peine d as surer le fonctionnement d'une institution qui devait les protéger, contre la plus grande de toutes les calamités la grève. La Députation permanente de la Flandre occidentale vient d'approuver la délibération du Conseil communal de Menin révoquant M. Compernolle, instituteur elle n'insiste pas, dans ses considérants, sur le crime d'hérésie; elle se base surtout sur ce fait que M. Comper nolle aurait collaboré un journal hostile l'administration communale. M. Compernolle va, assure-t-on, appeler de cette décision c'est le ministère qui aura se prononcer en dernier ressort. LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. 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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1