Autre temps.
Chronique locale.
Lap resse dévote a-t-elle assez flatté le succes
seur de M. Olin au ministère des travaux publics,
l'illustre P. Boom.
Tout était prétexte louanges et congratula
tions pour le saint homme les feuilles inspirées
par les sacristies notaient les moindres démar
ches du nouveau ministre et consacraient des co
lonnes entières narrer la visite qu'il avait faite
quelque pauvre employé malade A entendre
clamer toutes les bouches ouvertes par l'Eglise,
le P. Boom était sinon le ministre modèle, du
moins le modèle des ministres passés,présents et
venir
Et chacun de ces panégyriques était suivi d'un
éreintement en .règle de M. Olin, de l'infâme
(sic) M. Olin, qui, lui, s'était appliqué la tâche
ingrate de pratiquer des réformes nécessaires
dans les rangs de son administration et qui était
ainsi parvenu réaliser sans que l'exploita
tion en eut souffrir des économies dont
l'Etat bénéficie encore aujourd'hui
Devant ces démonstrations sympathiques de la
presse dévote, le P. Boom pouvait se croire
étendu pour toujours sur un lit de roses, lui
qu'on avait proclamé sur tous les tons le meil
leur des ministres qui eut présidé jusqu'à ce
jour aux destinées de notre railway national
Mais hélas les roses ont des épines et notre
éminent ministre doit s'en apercevoir au con
cours unanime de récriminations que soulèvent
depuis quelque temps ses procédés administra
tifs
De tous côtés on signale l'insuffisance ou le
mauvais entretien du matériel placé sous sa di
rection, les accidents que souvent on attribue
l'imprévoyance ou la lésinerie de l'administra
tion, sont plus fréquents que jamais et voilà
que, pour comble, non-seulement les voyageurs,
mais le personnel lui-même commence se plain
dre avec éclat et dire tout haut ce que, depuis
longtemps, on répétait tout bas
Signalons ce propos les lignes suivantes,
qu'un journal spécial, organe du personnel des
chemins de fer, postes et télégraphes, le Chem-
postel, consacre M. Vanden Peereboom
Il n'est point de pire sourd que celui qui ne
veut pas entendre.
s Jamais proverbe ne fut mieux en situation
qu'aujourdTiui, sous le règne de M. Vanden
Peereboom. On a beau dire, l'homme qui préside
aux destinées des Administrations des chemins
de fer, postes et télégraphes semble faire tous
ses efforts pour perdre la Donne réputation dont
il commençait jouir aux yeux du personnel.
Celui-ci s'aperçoit, malheureusement un peu
tard, que les tendances du ministre ne sont plus
du tout ce qu'elles semblaient devoir être au
début.
De toutes ces bonnes dispositions dont le
nouveau chef du département faisait étalage la
Chambre, en particulier, dans les audiences ac
cordées aux agents de tout grade, partout enfin,
que reste-tril maintenant! Rien, absolument
rien que désillusion.
Après quelques exécutions plus ou moins sé
vères, après le redressement de deux ou trois
légers abus assez anodins, le soi-disant père des
employés croit avoir assez fait pour sauvegarder
sa réputation d'intégrité. Toutes les autres plain
tes, tous les griefs, dont le nombre s'accroît
journellement, le laissent parfaitement froid et
indifférent. Si l'on ajoute cela que l'avance
ment devient pour ainsi dire un mythe, que les
gratifications sauf pour les gros bonnets ne
sont plus connues que de nom depuis l'avène
ment du ministre clérical, on comprendra sans
peine le découragement profond dont souffrent
tous les travailleurs de l'Administration.
Ce n'est pas seulement dans les sphères infé
rieures que 1 on accuse amèrement le ministre de
faillir ses promesses; dans les rangs des fonc
tionnaires on déplore non moins vivement son
inertie en présence des réclamations et des pro
testations les mieux justifiées.
Nous trouvons dans le même journal la preuve
que celui qui se laissait appeler le père des pe
tits employés le fameux P. Boom, n'est pas
aussi indifférent qu'il veut le faire croire aux
choses de la politique et qu'il ne manque pas de
tenir une conduite absolument différente envers
les membres de son personnel qui se mêlent la
lutte des partis, selon que ceux-ci penchent
droite ou gauche.
Le Chempostel relève, en ces termes, les actes
qui mettent nu et font voir, sous son vrai jour,
la singulière impartialité de M. le Ministre
Notre consœur rapproche fort propos cette
sévérité outrée de la mansuétude dont fit preuve,
il n'y a pas bien longtemps, dans un cas analo
gue, le chef de notre département, l'égard d'un
chef de bureau de l'exploitation, dirigeant un
groupe bruyant de cléricaux Laeken.
M. Vanden Peereboom, qui maintenant se
souvient de ses prescriptions au sujet de la mêlée
des partis n'inquiéta jamais le fonctionnaire qui
défendait la bonne cause. 11 lui donna même une
preuve de satisfaction, quand l'année dernière,
le fonctionnaire en question, voulant consacrer
tout son temps la politique, réclama sa mise
la retraite, plus de vingt ans avant la limite
d'âge, retraite qui fut accordée sans observations
et agrémentée d'une jolie petite pension
Il n'est peut-être pas sans intérêt de rappe
ler que c'est ce même personnage qui, en 1884,
s'acapara, moyennant finances, du journal spé
cial dont parle Y Etoile, et y mena une campagne
effrénée contre M. Olin, alors ministre des che
mins de fer.
Cette feuille fut distribuée gratuitement aux
portes des bureaux elle fut pour une énorme
part dans la chute du ministère libéral.
Que les temps sont changés
Naguère, au temps où M. Olin était la tête
des travaux publics, toutes les pieuses Gazettes
Ïioussaient des cris d'orfraie contre le ministère
ibéral et ses actes les plus légitimes, les plus
louables, les plus utiles, étaient odieusement
travestis et bafoués; aujourd'hui, au contraire,
tout est bien et les pires maladresses de P. Boom
sont représentées comme des traits de génie
Peut-on imaginer rien de plus écœurant
Le prince Baudouin, ayant annoncé sa visite
l'Hôtel-de-Ville, a été reçu par le Conseil com
munal, Dimanche, 31 Août, 2 heures.
M. Bossaert, Échevin, lui a adressé le petit
discours suivant
Le Conseil communal a tenu se joindre,
tout entier, son Président pour présenter
Votre Altesse ses respectueux hommages et Lui
faire les honneurs de l'Hôtel-de-Ville.
La ville d'Y près, Monseigneur, Vous avez
pu le constater hier, dès votre entrée, est heu
reuse et fière de posséder Votre Altesse en ses
murs, et de pouvoir saluer en Elle le digne des
cendant, le digne petit-fils de l'illustre fondateur
de notre Dynastie.
Elle est surtout heureuse, Prince, de trouver
l'occasion propice d'affirmer une fois de plus
son inébranlable attachement la Famille
Royale de Belgique, cette Famille qui préside
avec tant de dévouement et de distinction aux
destinées du Pays, et de La remercier du fond
du cœur pour tout ce qu'Elle a fait et fera
encore dans l'intérêt de la prospérité et de la
grandeur de la commune Patrie.
AussiMonseigneur Vous sérions-nous
très-reconnaissants, si Votre Altesse voulait
être près de Sa Majesté le Roi, notre bien-aimé
Souverain, l'obligeant interprète des sentiments
vrais, vifs et profonds que je viens d'avoir
l'honneur d'exprimer au nom de toute la popu
lation yproise.
Le Prince, avec cette affabilité innée qui for
me chez lui un trait distinctif de caractère, a
remercié M. l'Échevin de ses bonnes paroles en
ce qui le concernait personnellement, et promis
de redire S. M. le Roi les sentiments d'attache
ment la Dynastie et de chaud patriotisme
qu'il avait rencontrés en notre ville.
Après cela, le prince royal a parcouru les dif
férentes salles de l'Hôtel-de-ville et s'est rendu
de là au Musée. |Ces visites ont duré une heure
et demie.
Quoi il serait donc vrai que les disciples de
S1 Médard (lisez Cercle S' Laurent) se sont mis
dans la tête de faire résonner leurs cuivres sur
le kiosque de la Grand'Place, au grand ébahisse-
ment des étrangers et de tous ces officiers et sol
dats, habitués une musique qui ne déchise pas
les oreilles
Mais c'est du dernier des ridicules
On commence par mettre tout en œuvre pour
faire échouer le festival non content de ce coup
de maître râté, on se met carrément en travers
de tout ce qui pouvait contribuer doter la ville
d'une prospérité, entrevue depuis trois mois, et
sur laquelle le commerce local comptait juste
titre, et ces mêmes hommes qui poussent la
ruine plutôt qu'à l'amélioration de la classe ou
vrante, pensent pouvoir se moquer du public en
écorchant les oreilles de leurs dupes par des
dissonances aussi bouffonnes que déplacées
Franchement, c'est abuser de la permission.
Comment, quand on vous invite un festival,
vous vous renfermez dans une abstention coupa
ble. Et quand on peut se passer de vous; quand
vous ne pouvez plus figurer que comme un ana
chronisme, vous vous seriez présenté avec un
faux air de bon enfant, c'est tout simplement
ébouriffant. Nonmille fois non nous n'y
croyons pas
D'abord, c'est tout bonnement impossible. A
Heyst, vous jouez avez un brio et un ensem-
ble(H) admirable ce sontles vingt qui disent
cela, mais nous avons toutes sortes de raisons de
croire le contraire. Ensuite, comme MM. les
militaires, qui étaient exposés vous entendre,
n'étaient pas munis de lanternes vénitiennes pour
vous faire une innovation, cela aurait jeté du froid
sur le brio de votre exécution enfin, comme la
police avait, ces jours-là, autre chose faire que
vous protéger (et vous savez combien vous êtes
populaires) il aurait pu vous en cuire, et il faut
éviter cela tout prix. Ergo, très heureux que
vous ne vous soyez pas montrés et que les ma
nœuvriers de la petite guerre soient partis sans
emporter de vous un souvenir tout votre désa
vantage.
■^a-o<3^0o-ci
Nous reproduisons avec plaisir la lettre ci-
dessous de M. le Général Commandant Streitz,
adressée l'Administration communale et pu
bliée par voie d'affiche
Monsieur le Bourgmestre,
Avant de quitter la ville d'Ypres, je tiens
vous témoigner tous mes remerciements et toute
ma satisfaction pour l'accueil si bienveillant que
l'on a fait aux troupes de la Ie Division. Cela
prouve une fois de plus les liens de sympathie
qui relient la population l'armée.
Veuillez agréer, Monsieur le Bourgmestre,
l'assurance de ma haute considération.
.-iliCglîr.
CONCOUS GÉNÉRAL
entre les établissements d'enseignement moyen.
Notre Collège communal vient d'obtenir les
distinctions suivantes au concours entre les
Athénées et les Collèges du pays.
s2t
\i Étoile signalant, d'après un journal spé
cial, la mesure répressive dont M. Vanden Pee
reboom vient de frapper l'honorable percepteur
des télégraphes Louvain, coupable d'avoir
signé la demande d'annulation des élections
provinciales de Mai dernier, ajoute, d'après ce
qu'on lui apprend, que le dit fonctionnaire ne
serait pas la seule victime dans cette affaire; un
de ses premiers commis, convaincu du même
crime, partage la disgrâce de son chef.
Monseigneur,
commandement Quartier Général, Ypres,
la le lr Septembre 1890.
1e division de manœuvres.
n» 1013.
Le Général-Major Commandant la Division,
(Signé) STREITZ.
a) Concours d'histoire et géographie: M. Deschacht,
Arthur, de la 4e professionnelle, a obtenu le 3e
accessit avec 70 points sur 100.
b) En composition française M. Nolf, Pierre, de
la rhétorique latine, a obtenu le 6e accessit avec
70 points sur 100 (10* place but 163 concurrents).