cours de semblables moyens peuvent en être
atteints, amoindris et déconsidérés.
Quand on n'a plus que des raisons pareilles
faire valoir et des griefs de ce numéro invo
quer quand on en est réduit chercher ainsi
la petile bête chez ses adversaires, alors qu'on
en a tant de grosses sous la main chez soi, on
peut être plus que sûr de faire un nouveau plon
geon devant les électeurs sensés et honnêtes,
la lois indignés et dégoûtés.
Allons chevaliers de l'intrigue et de l'im
posture Tournez-vous du côte de votre nou
veau confrère et fermez la porte vos vaines
espérances
Ce ne sont pas encore ces perfidies-là qui vont
vous sauver!
Les plumes font l'oiseau, mais l'habit ne fait
f>as le moine. Or si les plumes font l'oiseau,
'oiseau des vingt sera transformé et on aura
dorénavant un chant différent des cris désagréa
bles d'autrefois. C'est pourquoi le Journal des
vingt a pris une autre tête avec un autre plu
mage. Jusqu'ici on avait des lettres pleines,
grasses, comme entête depuis Mercredi on a
des lettres ombrées, grand ramage. C'est ça qui
apportera un changement radical dans la poli
tique. Los libéraux n'ont qu'à bien se tenir.
Mais d'un autre côté, si l'habit ne fait pas le
moine, quoi sert cette transformation Des
lettres grasses ou des lettres ombrées, cela fait-il
quelque chose l'affaire 11 faut croire que les
vingt ont des intentions cachées, qu ils ne
nous dévoilent pas. Qu'est-ce que cela pourrait
donc bien être Mystère et clichage
Si cependant, comme d'aucuns prétendent, les
vingt s'étaient aperçus, un peu tard, hélas
qu'ils ont fait fausse route si, effrayés du vide
qui se fait autour d'eux, ils s'étaient décidés,
après mûre délibération, faire du journalisme
honnête et consciencieux, et abandonner leurs
aboiements de carlin enragé ou leur polémique
voyoucrate, ce serait un événement, disons un
phénomène, et nous serions les premiers en
pâtir, mais le changement du fronton du Journal
s'expliquerait. Mais ce revirement nous ne
croyons pas, parce qu'il est sans exemple que le
vinaigre se change en nectar et que le loup de
vienne agneau.
Nous pouvons donc dormir sur nos deux oreil
les le Journal a encore de la bave en réserve et
il nous en servira. Tant mieux.
wirgjc.-g
LE NON-CHER.
Il y a, parmi les vingtistes du Journal, un che
valier de plume qui ne peut digérer les adresses
de notre f. f.à ses concitoyens. Il ne supporte
surtout pas que notre premier magistrat le con
fonde avec tout le monde, et l'appelle cher com
me le plus humble des administrés. C'est qu'il
est apparemment de la race, non éteinte, de ce
personnage dont un satirique latin disait, il y a,
des siècles non seulement il n'aime que lui
soûl, mais il est encore le seul s'aimer. Notre
homme sent cela d'instinct et ne veut que ce soit
autrement. Eh bien va donc pour le non-cher.
Mais quelle mouche le pique au sujet des adresses
en question, que, par dépit, il veut faire passer
pour une espèce de contrefaçon des épîtres de
bl Paul aux Corinthiens... lr, 2®, etc.,
La plaisanterie est lourde et ne dépasse guère
l'effort. Un conseil ce polémiste aux réminis
cences bibliques qu'au lieu de s'amuser faire
de sottes allusions et de perdre son temps en
vaines paroles, il lise les Corinthienne mêmes.
Il y trouvera, sur les hommes de sa trempe et
les choses dont il s'occupe, de sages réflexions
dont il pourra tirer quelque profit peut-être,
même au point de vue de sa politique de plus en
plus louche.
Il y avait aussi des Pharisiens Corinthe.
Ami lecteur, avez-vous jamais vu une défense
plus pitoyable que celle du Journal d'Ypres qui
voudrait faire accroire que ses patrons ne sont
pour rien dans la façon absolument injustifiable
avec laquelle les Yprois ont été favorisés, lors des
manœuvres militaires Non, n'est-ce pas C'est
qu'en effet cette défense est impossible. Le
Eieux organe de MM. Surmont, Colaert et dix-
uit autres, car ils sont vingt en tout, juste au
tant qu'au Times, au Journal des Débats et
au Morning Chronicle, réunis, a beau se débattre
comme un petit diable, personne n'y croit plus,
et plus il se démène, plus il se met dedans.
Voyez Roulers; on sait comment cette petite
ville a été traitée elle a eu ses dix mille hom
mes comme nous aurions pu en avoir, et sait-on
comment il se fait que Roulers a été dotée de ce
surcroît de faveurs Demandez-le aux représen
tants de cette bienheureuse et privilégiée cité
.cléricale ces Messieurs les représentants de
Roulers vous déclareront sans détour et avec
fierté, comme ils l'ont déclaré la grande satis
faction des habitants, que c'est grâce eux,
grâce leurs actives démarches que Roulers a
eu les honneurs de la grande concentration mili
taire.
Que disent les nôtres quand on leur reproche
d'avoir fait envoyer tous ces braves militaires
dans des cantonnements impossibles Qu'ils n'y
sont pour rien que c'est là affaire du départe
ment de la guerre Oui, croyez cela et bu
vez de l'eau claire.
Les représentants de Roulers aiment leur
ville ils la servent en mandataires dévoués et
zélés les nôtres n'ont pour nous que du dédain.
eeceepftgeccg--!"»-
LE COUP SOUS JAMBE.
On dit de M. Woeste qu'il a le talent d'être
désagréable jusque dans ses politesses, même
vis-à-vis de ses amis.
Nous ne savons si cela est vrai. Mais ce qui est
certain, c'est que, parmi les vingt collabora
teurs du Journal, il s'en rencontre un qui a la
plaisanterie froidement cruelle, délibérément
féroce vis-à-vis des siens surtout.
Que l'on cherche, un mauvais coup fait, en
atténuer la portée et les conséquences, soit
Que l'on dise, pour justifier une distinction
injustifiable, que M. un tel est un homme dé
voué son parti, grand fabricant d'électeurs,
etc... Passe encore
Mais qu'on aille vanter les talents d'un person
nage qui, de notoriété publique, ne sait pas
écrire deux lignes sans faire trois fautes...! C'est
par trop se moquer de ce particulier-là
Ah ça Monsieur le pince-sans-rire, que vous
a donc fait ce pauvre M. I. pour le ridiculiser
ainsi Est-ce que vous voudriez, par hasard, lui
faire payer un peu tous les ennuis qu'il vous a
causés par ses longues insistances Peut-être
bien.
Le Journal d'Ypres a enfin trouvé une fière
mine griefs contre l'administration commu
nale, ou pour mieux dire contre l'échevin des
travaux publics. On a repavé cet été une partie
de la rue des Chiens et c'est là précisément que
demeure le dit échevin. On voit cela d'ici là
où demeure l'échevin, là doit être un beau pavé,
bien uni, serré et commode. On n'est pas échevin
pour rien et s'il ne soigne pas pour sa rue, qui
diable le fera Yoilà le thème que voudrait
exploiter le Journal d'Ypres.
Si c'est avec cela que l'astucieuse feuille croit
renverser les libéraux, elle sera joliment désillu
sionnée sous peu, et le pavé qu elle remue si ri
diculement lui tombera sur l'occiput avec la
même précision que d'autres tuiles dont elle
a déj savouré la douce caresse
Faut-il être d'Ypres ou de Pontoise pour
ignorer que de temps autre on repave des
bouts de rues et que là où on a commencé on
continue la première occasion. Ainsi en est-il
rue des Chiens. Avant que M. Cornette lût
échevin des travaux publics, la rue des Chiens a
reçu un commencement de repavage du côté
nord même, il y a eu un second commence
ment de repavage du côté sud de cette rue, de
sorte qu'entre ces deux bouts, il restait une par
tie de l'ancien pavement, en un état passable
ment mauvais et peu en rapport avec le grand
mouvement de roulage qui s'y fait c'est cette
partie qu'on a renouvelée, pas entièrement, et
en voilà une affaire! Vit-on jamais chose pa
reille; et n'y a-t-il pas là de quoi appeler sur les
libéraux en général et sur M. Cornette en parti
culier toutes les colères des cléricaux, au jour de
la grande consultation électorale
Mais ce ne sont pas les pavés de la rue des
Chiens qui tourmentent le Journal d'Ypres il ne
parle de ces pavés que pour ne pas parler du fes
tival et des manœuvres militaires. Ceci est plus
gênant et l'autre n'est qu'un dérivatif, pas gê
nant du tout.
Lors de la manœuvre de Lundi, le cultivateur
Yves Dochy, de S1 Jean-lez-Ypres, se trouvait,
vers 2 heures de l'après-dîner, au champ de
manœuvres, Passchendaele, quand tout coup
une troupe d'intanterie arriva au pas de charge.
Il se retira immédiatement, mais n'avait pas re
marqué que des escadrons appuyaient les flancs
de l'infanterie, le malheureux fut trépigné sous
les pieds des chevaux et eût la jambe gauche
démise. Immédiatement un médecin militaire,
M. Moulaert, de Bruges, a prodigué ses soins au
blessé qui sera rétabli en peu de semaines.
Une cantinière d'un régiment de ligne, qui
était logée dans une auberge Elverdinghe, y a
enlevé une somme de 60 fr. et une montre en or.
Elle a été arrêtée Dimanche Roulers et trans
portée en tenue la prison d'Ypres.
Dimanche soir, vers 10 heures, le sieur Gustave
Brussin, de Warnêton, entrepreneur de travaux
l'établissement municipal des eaux des villes
de Tourcoing-Roubaix Bousbecques, revenant
tranquillement de Comines quand, arrivé
proximité de Wervicq-Sud, il fut assailli, sans
motif aucun, par quatre jeunes gredins, les nom
més Amand Petelot, Louis Osset, Bauduin dit
Lutte, tous trois sujets belges, et Henri De-
seumaux, d'origine française. Il eut le ventre
ouvert coups de couteau et fut aussi blessé
la tête; ses intestins sortaient. Il reçut les soins
empressés de MM. Dumont et Bevernaege, doc
teurs Wervicq. Le malheureux, dont 1 état est
désespéré, a trois enfants en bas âge.
Le blessé fut transporté son domicile Bous
becques, où sa femme et ses enfants l'atten
daient, ignorant ce qui s'était passé. On prit
néanmoins le soiu de préparer la famille cette
nouvelle. Les coupables ont été arrêtés tous
quatre Lundi matin. Après la confrontation ils
ont été transférés la prison de Lille Lundi soir.
Une seconde affaire a encore mis en émoi la
commune de Bousbecques. Un sieur Deleme, âgé
de 21 ans, a été frappé d'un coup de couteau au
cou par le nommé Beaugard, qui est passé en
Belgique.
La cause de ce crime est attribuée la jalou
sie.
AVIS. Le public est informé que la circu
lation est interdite 1® sur le pont de l'écluse de
Furnes dans l'arrière port de Nieuport, pendant
la nuit du 20 au 21 Septembre courant, de 8 heu
res du soir 6 heures du matin; 2° sur le pont
de l'écluse d'Ypres, pendant la nuit du 27 au 28
Septembre courant, également de 8 heures du
soir 6 heures du matin.
POPERINGHE,
le 12 Septembre 1890.
Règlement sur les trottoirs.
Dans notre correspondance du 6 Juillet der
nier, il a été démontré nos lecteurs l'absurdité
du règlement voté, dans les séances des 14 Dé
cembre 1886 et 30 Avril 1887, par nos conseillers
communaux. Plusieurs de ceux-ci ont naïvement
avoué, dans la suite, n'en avoir pas compris le
véritable sens et ne s'être jamais doutés de l'in
terprétation que l'on y aurait donnée.
Ce chef-d'œuvre de réglementation a été conçu
et rédigé d'une façon telle qu'il a excité l'hila
rité de toutes les personnes qui se sont données
la peine de l'étudier. On dirait vraiment qu'il
n'a été fait que pour être violé. Rarement nos
édiles ont eu le courage de le faire exécuter et
quand timidement ils ont fait cet essai, ils se
sont mis en quatre pour s'y prendre de la ma
nière la plus maladroite et la plus vexatoire
possible.
Aussi dernièrement avons-nous cru de notre
devoir d'engager nos concitoyens refuser la
ville tout ce que celle-ci exigeait d'eux du chef
de ce règlement, sans avoir préalablement pris
la précaution de bien étudier les ukases de 1886
et de 1887 et, en cas de doute, nous leur conseil
lions de s'adresser des hommes compétents
pour leur faire connaître quels étaient leurs
droits.
a
(suite).