École moyenne de Cou vin.
Chronique locale.
ASSOCIATION LIBÉRALE
moins, nos renseignements ne concordent
guère avec les siens. Attendons. Il est toujours
permis d'esperer qu'au moment où le mouve
ment en faveur de l'extension du droit de suf
frage se manifeste si énergiquement, on ne
îermettra pas un individu sans autorité, sans
oassé politique, n'ayant d'autre titre que d'être
e plat valet des évêques, de décimer le corps
électoral et d'en chasser des milliers de citoyens
dignes de figurer au premier rang dans l'élite
de la population belge.
Voici l'extrait de la correspondance dont il
est question plus haut
Les rapports entre la Couronne et le minis
tre de l'intérieur deviennent de plus en plus
difficiles. Ne voulant pas se soumettre toutes
les fantaisies de M. Devolder, le Roi est obligé
de se servir souvent de ses tiroirs. Les lenteurs
apportées certaines nominations exaspèrent
le seigneur de Botassart et il y riposte par des
tours de sa façon. C'est ainsi que, desireux
d'être desagréable au Roi, il n'a pas voulu
accorder le moindre subside la ville d'Osten-
de, lors de la réception de l'empereur d Alle
magne. A Schaerbeek, il ne consentira pas
prolonger l'avenue de la Reine en faisant ache
ter et démolir l'ancienne maison du peintre
Gallait, en dépit des sollicitations de l'admi
nistration communale. Il sait que c'est un des
souhaits de Léopold 11 et il se gardera bien de
le réaliser. Dernièrement, lors des nominations
de bourgmestres dans l'Ordre de Léopold, il
n'avait porté sur la liste ni le premier magistrat
d'Ostende, ni celui de Spa. Le Roi a dû les
inscrire d'office et menacer de ne signer aucune
nomination si celles-là ne recevaient pas l'ap
probation ministérielle. On cite encore plu
sieurs autres tours de maître Devolder. Léopold
Il lui rendra la monnaie de sa pièce en refusant
de signer la loi contre les capacitaires si la
droite^ladopte. Il obéira ainsi la mémoire de
son illustre père, opposé l'ecrasement d'un
parti par l'autre, et restera dans son rôle de
roi constitutionnel, ami de tous ses sujets.
Le Moniteur a publié un arrêté royal suppri
mant l'école moyenne de Mitât pour filles
Couvin, sous pretexte que cette école n'a ja
mais, depuis quelques années, compté plus de
quatorze elèves. En quoi M. Devolder ne dit
pas la vérité.
Cette école moyenne avait, il y a trois ans
peine, une population scolaire beaucoup plus
nombreuse; maison a eu recours Couvin
comme ailleurs tous les moyens de pression
pour amener les parents retirer leurs enfants,
de manière diminuer de quelques unités le
chiffre des élèves fréquentant l'école moyenne.
Le grand directeur des consciences clérica
les dans ce coin de pays voisin de la Forêt des
Cinq-Cents Bonniers, M. le comte de Viller-
mont, avait mis son point d'honneur obtenir
la suppression de l'école moyenne en question.
Il avait même amené M. Thonissen en propo
ser, il y a deux ans et demi, la suppression au
Roi, et l'arrêté avait été signé.
Mais, une fois la signature royale obtenue,
on avait remarqué que le moment psychologi
que n'était pas arrivé et l'arrêté n'avait pas été
inséré au Moniteur. On ne se gène pas pour si
peu sous le gouvernement clérical; la signature
de Sa Majesté est aux yeux de nos ministres
une simple formalité sans importance aucune,
qu'on supprime ou renouvelle volonté.
Il arriva naturellement, nousapprend Y Etoile,
qu'au moment où l'on crut possible de suppri
mer sans inconvénient l'école moyenne de Cou
vin, Yarrélé royal déjà signé ne se retrouva
plus. On chercha partout. Inutilement. M. De-
voldôr envoya tout simplement, sans mot dire,
un nouvel arrêté au Palais. Mais le cabinet du
Roi, qui a ses registres et ses archives en règle,
présenta des observations. Un long échange de
vues eut lieu et finalement, une seconde signa
ture royale fut obtenue.
Telle est 1 histoire de l'arrêté royal de Jeudi.
Cette regrettable décision a une conséquence
scolaire infiniment regrettable: c'est que doré
navant la province de Namur ne comptera
plus que trois écoles moyennes pour filles, cel
les de Namur, d'Andenne et de Dînant, toutes
trois fort éloignées des contrées que celle de
Couvin avait pour but de desservir. Mais, sont-
ce là des considérations qui peuvent intéresser
nos ministres
Le Journal rapporte, avec des coups de grosse
caisse que l'on entend d'ici (histoire de laisser
évangéliquement ignorer la main gauche ce
que la droite a donné) rapporte, disions-nous,
que les RR. PP. Rédemptonstes de Roulers, qui
avaient 150 hommes loger, ont prodigué ces
hommes le pain et le jambon puis que, au mo
ment du départ, ils ont remis chaque soldat
un franc pour boire une chope le dernier jour
des manoeuvres. (Défense d'avoir soif avant).
Le Progrès, ajoute-t-il, n'a pas encore parlé
de ce fait espérons etc
Comment donc pieux confrère Mais voici
qui est fait et nous irons même plus loin dans
nos confidences au public.
Il nous est revenu que si nous avions eu les
10,000 hommes loger ici, et que, par supposi
tion, nos édiles eussent trouvé bon d'en fourrer
une partie dans nos couvents, tous nos religieux
et toutes nos religieuses eussent fait comme les
RR. PP. de Roulers... Quelle aubaineman-
quée pour nos troupiers, cabaretiers, boulan
gers, charcutiers, etc...
Le bruit qui court ajoute que nos matadors,
qui ont si ingénieusement réparti le cantonne
ment, pris d'un regret tardif ou d'un remords,
songent sérieusement revaloir cela aux soldats
de la Ie division.
Ils auraient organisé, pour les indemniser,
une souscription dont le montant s'élève déjà
3 fr. 60
Il est vrai que, les troupes étant dispersées,
cet argent s'en ira l'étranger, comme celui qui
a servi la livrée des Blauwe Koussen et au
nouveau mobilier du futur candidat Mr F.
Mais qu'importent nos détaillants aux hom
mes du Journal
Il ne s'agit, pour l'heure, que de faire du sen
timent.... rétrospectif au sujet de nos troupes.
Imaginez donc de pauvres soldats qui ont dû
coucher sur la dure, absolument comme jadis
feu S. S. Pie IX
Après celace n'est qu'un bruit, et l'on
sait si les Surmont et les Henritje sont des gens
experts en faire
D'YPRES.
Dimanche dernier, comme nous l'avions an
noncé, a eu lieu une réunion générale des mem
bres de l'Association Libérale en la salle de
l'Aigle d'Or. La réunion était extrêmement nom
breuse. Une affluence considérable de membres
se pressait tant dans la salle que dans le couloir
d'entrée.
Beaucoup de personnes sont parties parce
qu'elles ne trouvaient pas moyen de se rappro
cher. Nous estimons au-delà de 500 le nombre
des membres présents dans la salle qui, il fjiut
bien le dire, nous a paru un peu restreinte, pour
la circonstance.
i Cet empressement de la part des libéraux as
sister aux séances de l'Association est de bon
augure et nous inspire confiance, ou pour
mieux dire, augmente notre confiance dans le ré
sultat des élections prochaines.
Il y avait lieu de renommer une partie des
membres du Comité de l'Association. Ont été
réélus pour un nouveau terme de trois ans
Pour la ville MM. Beaucourt, Yerschaeve,
Brunfaut, Onraet.
Pour la campagne MM. D'hondt, Valcke,
Rubbreçht, Degryse.
Deux nouveaux membres devaient être nom
més en remplacement de deux membres sor
tants.
Ont été élus
Pour la ville, M. Laheyne, avocat.
Pour la campagne, M. Sybille, notaire War-
nêton.
Après le vote, M. le Président Cornette a fait
uu exposé complet de la situation de notre parti.
En termes chaleureux, il a démontré que le vieux
chêne du libéralisme yprois n'a rien craindre
de la sape cléricale, et que les cléricaux, malgré
leurs cabales, leurs odieuses insinuations et leurs
tristes manœuvres, en seront pour leurs frais de
perfidie. Le discours de l'honorable Président a
été applaudi vivement et plusieurs reprises.
Nous engageons donc fortement nos amis ne
rien négliger pour la lutte qui se prépare. Ser
rons nos rangs, ne nous montrons pas indiffé
rents, et nous serons victorieux au mois d'Octo
bre prochain comme nous le sommes depuis un
demi-siècle
Un clérical du crû un soldat du 3e, avec des
larmes de crocodile dans la voix est-ce donc
vrai, mon bon ami on dit que vous n'avez pas
eu assez de paille Yprès
Le troupier Tas de blagues, Monsieur Les
Journalisses calottins de là-bas ont dit cela,
voyez-vous, parce qu'ils ont cru que, comme
eux, nous mangions la paille. Et alors
Je veux bien, disait l'autre jour, un clérical
raisonnable (rara avis), je veux bien que l'on
houspille un peu certains personnages de mon
bord... Ils l'ont peut-être mérité... Mais, mais,
il ne faut pas qu'on les nomme...
Ah il ne faut pas qu'on les nomme D'où
vient donc ce bon cœur De Pontoise ou de
l'autre monde
Eh est-ce qu'ils se gênent eux, les vingt,
pour nommer les nôtres Que diable Ils ne
font que cela, et en toutes les lettres encore
Aussi, est-ce bien le cas de répondre, en paro
diant un vigoureux poète
A quoi bon d'ailleurs Effacez le nom, et tout
le monde dira quand même c'est lui
Eh bien il paraît certain qu'ils sont réelle
ment vingt au Journal.
On sait que, déjà, nous nous en étions douté
un peu, vu l'énorme quantité de sottises que la
pieuse feuille débite depuis un certain temps.
Ils sont vingt pour simuler les séances du con
seil communal.
On se réunit deux fois par semaine, dans la
Chapelle du Collège épiscopal.
Heuritje (retour exprès de Heyst) fait l'ombre
d'un président. (Douce illusion
Les B. sont chargés d'interpeller, ainsi que L.
Les premiers disent les bêtises ordinaires le
dernier, les grosses.
Mr F. joue naturellement le rôle de bredouil-
leur.
Mr S. a, non moins naturellement,la spécialité
des perfides méchancetés. Il encourage de plus
chacun de son sourire méphistophilique.
L'aîné des S. ânonne la partition en flamand.
MM. St. et M. dorment du sommeil des
justes.
Deb. simule le secrétaire.
Deux font l'office de concierges Br. est un de
ceux-là.
Un représente le Journal un autre le public.
C. dit les jésuitismes et contrôle le tout.
Petits pains et jambon, avec un franc la clef
Entendu sur la plage dOstende.
-aiCRHc.
Réponse un clérical bon enfant.
Quand son nom seul suffit pour exciter le rire,
Faut-il, au lieu d'Henritje, obscurément écrire,
C'est un petit faquin, de tant d'orgueil enflé,
Qui sifflé pour ses airs, pour sa prose sifflé,
Tout meurtri des faux pas d'un esprit ridicule,
Ne fut, malgré ses croix, jamais qu'une canule
Les vingt.