JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Chronique locale. N° 70. Dimanche, 50e ANNÉE 21 Septembre 1890 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Y PRES-FURNES-NIEU PORT-VILLE. 5-00 7-35 10-20 1-00 4-00 6-20. Nous pouvons aire que nous avons I heur de posséder en ce pays une école ou secte se mou vant dans un ordre d'idées qui a vogue com plète dans les pays sauvages. Ici comme là, nous voyons aspirer les chefs l'infaillibilité et prétendre posséder des remèdes tous les maux qui affligent 1 humanité. Nous ne parlerons pas des neuvaines ou des pélérinages qui ont déjà produit des merveilles et dont les éloges ne sont plus faire, ni môme de l'intervention officielle du Conseil provincial d'Anvers pour porter remède la rage par l'in vocation de St. Hubert, mais bien du Congrès des œuvres sociales qui vient de se clôturer Liège. Sous le couvert de la pauvreté et en ne pro férant que des jérémiades de persécutée l'Eglise romaine, dont les richesses sont immen ses, et dont les privilèges deviennent de jour en jour plus incompatibles avec l'existence de la société civile, veut accaparer son profit le mouvement des Socialistes. Jamais dans les temps passés, elle ne s'est oc cupée de l'amélioration des classes ouvrières, mais, aujourd'hui que cette catégorie de ci toyens reclame sa participation aux affaires pu bliques, elle s'aperçoit que ces nombreux élec teurs de l'avenir pourraient devenir un jour pour elle un facteur très important. Ce qu'il y a de particulier remarquer dans cette propagande Sociale, de même que dans celle en matière politique, c'est qu'elle est pro voquée et dirigée par les évèques et encouragée par le Pape, c est-à-dire avec la force et de par l'initiative de l'Eglise romaine- Les laïcs font ici de nouveau l'office de comparses pour exé cuter la pièce en véritables acteurs de Théâtre aux fins de donner le change l'opinion publi que. Lorsque l'Eglise était dans toute sa splen deur et dans toute sa force terrestres, pourquoi n'a-t-elle pas songé venir alors au secours des opprimes et des déshérités? C'est qu'à ce moment elle n'avait point besoin de son con cours et que la force au trône lui paraissait suf fisante ses desseins. Les progrès, le temps ont modifié cette si tuation du passé. D'où le but principal at teindre de l'émancipation ou de l'amélioration de la classe ouvrière, c'est le vain espoir d'ob tenir la restauration du pouvoir temporel des Papes. Les deux remèdes uniques préconisés pour résoudre la question Sociale sont donc de par la logique cléricale le retour du pouvoir mon dain aux Papes et l'observance des commande ments de Dieu. En d'autres termes le règne du Christ sur la terre, ce qui donne tout lEglise et rien la Société civile. La construction de maisons ouvrières, l'éta blissement de caisses d'épargne, la protection des femmes et des enfants, la question de la mendicité et du vagabondée, etc., etc., ne sontchoses que tout fait accessoires. Les désirs de l'Eglise ne sont autres que la réalisation de ses rêves en faveur de sa propre et universelle domination. Depuis la révolution française jusque dans nos temps, toutes les nations industrielles et commerciales, les meilleurs économistes, les plus grands philosophes se sont occupés pour résoudre la question Sociale, malheureusement maigre tous ces généreux efforts on n'a pas en core vu poindre une solution pratique. C'est assez dire que la solution présentée par le Congrès de Liège n'aura pas plus de valeur que celle préconisée par le Congrès des Socia listes, qui son tour vient de se clôturer Bruxelles. Dans ce dernier Congrès on a demandé comme panacée tous les maux présents et venir, le suffrage universel, sans tenir compte que les pays suffrage universel sont loin de représenter la solution de la question, ou loin de pouvoir nous servir d'idéal. Là, comme chez nous, règne l inégalité des classes, là comme chez nous surgissent ces re vendications des deshérités et les grèves n'y ont pas moins d'acuité. A notre avis la solution est ailleurs. On ne la trouvera qu'avec le concours de tous les in téressés, c'est-à-dire des détenteurs du capital et du travail, auxquels il faut joindre l'inter vention des pouvoirs publics et des institutions charitables. Ni l'esprit de l'Eglise romaine, ni celui des Socialistes de nos jours ne feront avancer d'un pas cette question, qui mérite toute notre sol licitude. Chose digne de remarque, c'est que nous ren controns aujourd'hui le nous voyons se mouvoir )lus de misères là ou e plus la force des So cialistes, comme dans nos villes et communes cléricales où le paupérisme et la mendicité se rencontrent dans toute leur hideur. Dans l occurrence il y a plus que les ouvriers valides, dont il faut s'occuper. Les deshérités forment plusieurs groupes, parmi lesquels il faut placer les petits bourgeois, dont les souf frances sont parfois beaucoup plus grandes, que celles de l'ouvrier proprement dits. La Société doit tous une égale sympathie. Non, ce n'est pas vrai tout ce qui se raconte au sujet du logement, ou pour mieux dire, du non-logement des troupes. MM. Surmont, Co- laert et O, avoir intrigué pour envoyer les sol dats Vlamertinghe et autres villages des environs, qui a pu inventer cette histoire C'est pure calomnie et ces Messieurs y sont profondé ment sensibles. Pauvres hommes Pousser la méchanceté jusqu'à ce point, c'est trop fort, et surtout avec ces braves et dignes gens, unique ment préoccupés du bien de leur ville adoptive Le Journal ne s'en consolera jamais. Il avait en main une candidature redoutable et c'est pour la rendre impossible qu'on la renverse de la sorte, dit le défenseur de la petite chapelle clé ricale. Candidature redoutable qui cela peut-il bien être Ne cherchons pas longtemps. Nous savons que les cléricaux, faisant la grosse voix pour masquer leurs frayeurs, redoutent la candida ture de MM. Seys et Surmont et que M. Surmont redoute toutes les autres qui se pressent comme les rats autour d'un fromage c'est tout ce que nous voyons de redoutable dans ces candidatu res... chez les catholiques. C'est là affaire entr'eux. Que nous en chaut Ils se trompent donc grandement, les vingt, s'ils pensent que tout le monde, dans le camp libéral, s'en mêle, les grands et les petits, les chefs et les sous-ordres. Les femmes aussi, ajou tent-ils on voit même des lèvres aristocratiques distiller en minaudant d'agréables méchancetés entre un air penché (sic) et un sourire ou une petite langue de vipère siffler une bonne petite horreur. Ce dernier trait, comme petite méchanceté et comme trait de vipère, est tout ce qu'il y a de réussi et il faut être le Journal d'Ypres, le déver soir de toutes les incongruités cléricales, pour se laisser aller des insanités de ce genre. Qu'est-ce que la femme a faire dans cette affaire Est-ce qu'on va maintenant s'attaquer aux femmes Faut-il être aux abois pour inven ter d'aussi sottes niaiseries On n'entend pas de nous que nous prenions la défense de Madame X ou de Madame Z c'est un piège que nous tend l'honnête organe des vingt, dont un seul, bien connu, est seul capable on ne nous y prendra pas et nous laisserons ce triste sire se débattre, en s'enfonçant, dans sa rageuse polémique de portefaix en quête de potins ima ginaires. Il n'en restera pas moins clair comme le jour que lors des manœuvres militaires notre ville a été indignement maltraitée par ceux qui s'en disent les défenseurs dévoués et qu'au 19 Octo bre on le leur fera sentir de rude façon LE PROGRÈS vires acquirit eundo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. 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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1