N° 79. Jeudi,
50e ANNÉE.
2 Octobre 1890.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Chronique locale.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
YPRES-FURNES.
FURNES-YPRES.
Les élections communales approchent
grands pas. La journée du 19 Octobre sera un
avertissement pour le ministère clérical. En
effet ces élections, par le nombre considérable
des citoyens belges qui y prennent part, expri
meront mieux que les autres les volontés de la
nation.
Les cléricaux, vont, paraît-il monter l'as
saut de beaucoup de nos hôtels-de-ville.
Inutile de dire que leur tentative sera vaine,
qu'ils seront ènergiquement repoussés.
Les gens intelligents, catholiques honnêtes
comme libéraux, déplorent les coups de parti
honteux et la ligne de conduite politique du
ministère actuel ils savent également que
l'administration Beernaert-Pourbaix conduit la
Belgique l'opprobre et la ruine ce n'est
pas douteux.
Aussi tâcheront-ils de protester contre les
actes d'un semblable gouvernement et une oc
casion superbe leur sera offerte le 19 Octobre
prochain
Nous avons la plus entière confiance dans le
corps électoral des grandes villes et des villages
importants.
Qu'on ne l'oublie pas si, par impossible, les
cléricaux pénétraient dans la place, s'ils arri
vaient la commune, le pays leur serait sou
mis pieds et poings et une catastrophe inévi
table ne tarderait pas éclater.
C'est pourquoi il est du devoir de tous les
bons citoyens belges de combattre avec cou
rage et énergie la domination cléricale.
L'organe du clergé de notre bonne ville
d'Ypres annonçait Samedi passé que le lende
main, Dimanche, un banquet serait offert M.
Iweins d'Eeckhoutte, dans la grande salle du
collège épiscopal,et qu'il y avait déjà plus de 450
souscripteurs. Comment se fait-il que, quand
notre érudit confrère parle de ses amis, il par
vienne changer le chiffre de 150 en 450, et que,
quand il parle de ces affreux libéraux, il arrive
transformer le chiffre de 500 en 67
Un peu brouillé avec les multiplications et les
soustractions, hein Par contre, ce que le bon
petit Journal connaît bien, c'est chercher la di
vision.
Toutefois, si c'est ainsi qu'on enseigne l'arith
métique dans les établissements d'instruction
où la religion est en honneur et tient la pre
mière place et où l'on s'évertue créer des
citoyens pour la patrie céleste ce n'était pas
la peine de commettre une aussi longue, une
aussi onctueuse et une aussi sacerdotale tartine
sur la rentrée des classes.
(Voir Journal Ypres du 24 Septembre.)
P. S. Ces lignes étaient écrites quand on est
venu nous informer qu'à ce fameux banquet
Iweins il y avait eu de 110 120 convives. Au
rebours de ce qui s'est passé aux noces de Cana,
il y avait tellement de vivres en trop qu'on a
admis la table, ou au moins qu'on a tait dîner,
les musiciens. Or les musiciens n'étaient là que
pour jouer.
Le soir, les musiciens se sont battus et l'un
d'eux a été jeté par terre près de la rue des Car
mes. Un bourgeois a ramassé un sabre ou un
objet d'équipement. Ces calotins, quand ils ne
peuvent s attaquer aux Pompiers,se chamaillent
et se battent entr'eux.
Le n° du Journal de Samedi, 27 Septembre,
commence ainsi
Le Bien Publique publie etc.
Vous voyez bien, lecteurs incrédules, qu'ils
sont vingt la pieuse rédaction et qu'Henritje en
est
Le Journal d'Ypres a été horripilé d'entendre
chanter cette infâme chanson par des orphe
lins. Les cléricaux en général sont assez prompts
appeler infâme tout ce qui est dirige contre
eux, et les vingt rédacteurs du pieux Journal, en
particulier, ne sont pas précisément payés pour
trouver exquise la chanson dont s'agit. Aussi,
nous passons. Mais ce qui est bon, c'est que le
doux confrère trouve que les maîtres ont mieux
faire que de laisser apprendre aux enfants des
chansons dirigés contre la religion et nos institu
tions. n
Beaucoup de gens qui ont de la religion n'ai
ment pas nécessairement, et de par là même, les
calotins. Nous vous l'avons dit vingt fois (une
fois pour chacun de vos rédacteurs) mais vous ne
voulez pas écouter. Vous êtes têtu. Restez-le,
mais laissez tout le monde chanter sa guise.
Dimanche dernier a eu lieu la salle de théâ
tre un concert donné par la Société des Capaci
taires libéraux delà ville. La salle était bien
remplie. Nous avons pu remarquer la présence
de M. l'échevin Cornette et de la plupart de nos
conseillers communaux, parmi lesquels M. Oscar
Poupart, président des capacitaires. Comme
nous l'avons prédit dans le temps, la Société des
Capacitaires ne fait que croître et prospérer de
jour en jour. Ses éléments sont vivaces,ses mem
bres sont forts, unis et dévoués. Marchant la
main dans la main, tous intelligents, heureux de
se réunir régulièrement et d'unir leurs efforts
pour lutter avec énergie contre cet implacable
ennemi qui s'appelle le cléricalisme, ces jeunes
gens constituent dès présent une phalange so
lide, un appui précieux pour notre parti Leur
sympathique président, M. Oscar Poupart, n'a
jamais rien négligé pour rendre leurs réunions
aussi attrayantes et aussi nombreuses que possi
ble. Joindre l'utile l'agréable, tel a été tou
jours son but. Nous l'en félicitons chaleureuse
ment.
Le. concert, en lui-même, a été charmant.
Nous ne le détaillerons pas, nous nous contente
rons d'adresser nos plus vifs éloges aux exécu
tants et aux organisateurs. C'était vraiment une
jolie fête.
M. Parmentier, avocat Gand, a donné une
conférence en flamand qui a été fort goûtée et
vivement applaudie. Ce n'est pas la première
fois qu'il nous est donné d'entendre le jeune
conférencier qui est réellement doué d'une faci
lité d'élocution et d'une pureté de diction remar
quables. L'orateur a parlé de la prochaine lutte
électorale du mois d'Octobre. Il a démontré l'i
nanité des attaques du Journal d'Ypres et de son
congénère le JVieuwsblad, Il a mis en scène avec
beaucoup d'esprit M. Iweins d'Eeckhoutte et ses
casaques mouillées, et il a terminé en rappelant
certaines paroles prononcées par M. Woeste, le
leader du cléricalisme Ypres est un îlot libéral
noyé dans la Flandre catholique cet ilot doit
être englobé tout prix et les catholiques ne
doivent rien épargner, ni argent ni efforts, pour
arriver ce but. Eh bien, non a ajouté l'ora
teur, les Yprois sauront déjouer toutes les tenta
tives de corruption et de pression de la partdenos
adversaires; si puissant qu'il soit M. Woeste, son
influence et celle de ses agents so heurtera et se
brisera contre les inébranlables convictions li
bérales de notre population Un tonnerre d'ap-
Îilaudissements accueillit ces chaleureuses paro-
es. On peut juger d'après cela du succès qu'a
obtenu M. Parmentier qui nous ne disons pas
adieu, mais au revoir.
Nous lisons dans le dernier numéro du Jour
nal d'Ypres
HP
LE PROGRÈS
vires acqoirit ecndo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
out ce qui concerne Le journal doit être adressé l'éditeur, rue an Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
Insertions Judiciaires la ligne un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrés Poui
le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
et-jg, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Heures de départ partir du \T Juillet
cê'Ypres pour
Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
4-00 6-42 9-05 9-58.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00
6-42.
Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20.
Comines, b-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 - 5-20
Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-545-20—8-55
Roulers, 6-15— 7-45 -10-40— 12-20 2-45 -4-10
6-42.
Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57
-12-17—3-56—6-21.
Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20
(Dép. de Comines Courtrai 7-45.)
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-43 5-20.
Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20.
5-00 7-34 10-20 1-00 4-00 6-25.
5.O6 7-40 10-26 1-06 -4-06 6-30.
Ypres, le lr Octobre 1890.
Teneo asinum auribus.
ooC^Ooo
Van H ongedierte der papen
Verlost ons Vaderland.
Contre nos institutions Oh la la mon bon,
vous exagérez. Nos institutions n'ont rien, mais
absolument rien, voir ici; et nous vous met
tons bien au défi de démontrer ce que vous osez
si sottement avancer. Contre la religion Ne con
fondons donc pas toujours la religion avec les
religieux. Il y a une petite différence.
Concert des capacitaires.
Dans son numéro du 14 Septembre le Progrès
d'Ypres annonça qu'« une cantinière d'un régiment de
ligne, qui était logée dans une auberge Elverdin-
ghe, y avait enlevé une somme de 60 fr. et une
montre en or. Elle avait été arrêtée le Dimanche
Roulers et transportée en tenue la prison d'Ypres.»
Renseignements pris, nous sommes même de dé
clarer qu'aucune cantinière n'a été transportée la
prison d'Ypres.
De plus, nous apprenons que le Colonel Kraus vient
d'écrire au journal flamand» het Laatste Nieums qui
avait répandu le même bruit, une lettre dans laquelle