Conseil communal d'Ypres.
Recensement.
Qui a provoqué, quels sont les coupables
C'est la justice le rechercher.
Toujours est-il que les horions ont plu sur les
libéraux; que c'est un jeune clérical qui a été
conduit au poste par un libéral inoffensif que
les cléricaux se trouvaient là, bruyants et exal
tés, et que les victimes de cette sauvagerie sont
toutes personnes honorables, tranquilles et qui
certes n'ont pas l'habitude de chercher querelle.
Si c'est là le début de la période électorale,
que sera-ce plus tard, quand nous serons au
plus chaud de la lutte 11 est temps qu'il soit
pris des mesures pour éviter de plus grands
malheurs et que les coupables soient, dès main
tenant, rappelés au respect de la loi. Il ne faut
pas que l'ordre public soit impunément troublé
et que la vie des citoyens paisibles soit menacée.
Aussi espérons-nous que ces faits appelleront
l'attention de qui de droit et que prompte et
sévère justice en sera faite.
Pendant que ceci se passait sur la Grand'Place,
le quartier du Zaalhof était le théâtre d'exploits
d'un autre genre. Soixante quatre-vingts sol
dats s'amusaient-là embrocher les maisons,
passant leur sabre de cavalerie travers les
carreaux, tailladant les murs, coupant les croi
sées, fendant les portes et -fenêtres, arrachant
les volets et répandant la terreur au milieu des
femmes et des enfants affolés. Un vrai sac de
quartier et cela sur une étendue de cinquante
mètres, des deux côtés de la rue. On ne dirait
pas que c'est la cavalerie qui a passé par là,
mais un cyclone. C'est curieux dans son horreur.
Et la cause de cette fureur d'un genre nou
veau Ah, voilà A première vue on ne saurait
assez sévèrement blâmer cet abus de la force
brutale, et on ne saurait l'excuser quelle qu'en
soit la cause. Cependant il faut être juste, et si
ce que l'on dit est exact, les torts premiers re
monteraient quelques mauvais drôles, voyous
perdus dans ces quartiers reculés où les malan
drins ont beau jeu et où le rossard exerce son
empire. Depuis quelque temps, prétend-on, des
soldats auraient été, plusieurs reprises, moles
tés par ces cognards incorrigibles et de là la
vengeance.
Cela explique-t-il tout Nous ne le savons,
mais toujours est-il que pour que des militaires,
de tout temps bien venus en ville, aussi bien
dans la classe ouvrière que plus haut, se livrent
ces excès dont nous ne donnons qu'un faible
échantillon, il faut qu'ils aient l'esprit furieuse
ment monté et cela n'est pas le fait d'une cause
ordinaire et momentanée. Le soldat de son na
turel est bon et endurant, mais il ne faut pas
l'exciter et lasser sa patience, alors il devient
dangereux et sa colère ne connaît plus de bornes.
Toute excitation, quelle qu'elle soit, du sol
dat contre le bourgeois, est dangereuse, c'est
pourquoi nous devons désapprouver hautement
les mensongères et imprudentes accusations du
Journal d'Ypres l'adresse de l'autorité commu
nale, propos du couchage des militaires can
tonnés en ville, le mois dernier. Non pas
seulement ces accusations, qui ne sont inspirées
que par la passion politique, sont fausses, injus
tes et méprisables, mais elles altèrent, la lon
gue, les relations qui existent entre l'élément
militaire et l'élément bourgeois. Non pas que
ces sottes attaques puissent avoir quelque prise
sur les hommes qui raisonnent y mais le soldat,
lui, rarement en rapport avec ceux qui pour
raient l'éclairer, peut se méprendre sur ce qu'il
lit ou entend dire et de là, une méconnaissance
de l'état réel des choses, une appréciation erro
née des hommes et parfois, hélas des consé
quences qu'on est tout étonné d'avoir déplorer.
Quoiqu'il en soit, la justice informe une en
quête est ouverte. C'est tout ce qu'on peut de
mander pour le moment.
YOX POPULI.
Entendu Lundi matin au Zaalhof, dans un
groupe de femmes du peuple devisant, encore
effarées, des excès commis la veille dans leur
quartier
Ten is geen kunste os de halote gazetten durven
zeggen dat de soldaten Mer gelogierd gerveest zijn
als Jionden
Toujours pas de liste chez les catholiques. A u
les buses qui pendent là, sur leurs têtes, ils ne
s'y risquent pas et plus d'un retire son épingle
du jeu. Il n'y a que M. H. Iweins qui tient bon
il veut absolument sa huitième buse comme pen
dant de sa croix de chevalier.
En attendant il travaille pour lui seul, sans
s'inquiéter des autres, selon la maxime du R. P.
Glouton \primo mihi.
Envolées les vieilles vanteries d'il y a deux
mois que sera-ce le 19
Tous sous terre, les cléricaux et pour tou
jours.
Séance du i Octobre 1890.
Sont présents MM. Bossaert, Échevin, ffons
de Bourgmestre-Président; Cornette, Échevin,
Chev: de Stuers, Brunfaut, Beaucourt. Gravet,
Gaimant, Yermeulen, Poupart, Ver8chaeve,Van
Daele, Van Eeckhout, Colaert, Conseillers
Gorrissen, Secrétaire.
Les membres étant en nombre 5 h. 10 m.,
M. le Président déclare la séance publique et
ouverte.
Le procès-verbal de la séance du 19 Juillet ne
donnant lieu aucune observation est approuvé.
Avant d'aborder l'examen des affaires inscrites
l'ordre du jour, M. le Président communique
au Conseil
1° Une lettre par laquelle M. Verduyn, insti
tuteur en chef l'école communale, fait connaî
tre que les treize élèves de cet établissement, qui
ont pris part au dernier concours entre les élè
ves des écoles primaires de la Province, ont obte
nu le certificat de capacité.
Ce résultat, dit M. le Président, est des plus
brillants; aussi le Collège s'est-il empressé
d'adresser M. Verduyn et au personnel ensei
gnant sous ses ordres, des félicitations et des
éloges auxquels le Conseil ne manquera sans
doute pas de s'associer.
Adhésion unanime.
2° Une lettre de M. Schwartz, capitaine com
mandant du génie, conçue comme suit
J'ai l'honneur de vous transmettre ci-joint
n un avant-projet de tir la cible communal,
comme suite la promesse que je vous ai faite
au mois de Mai dernier.
Je ne me suis pas contenté de faire une
r> simple description de mon projet, mais j'ai
tenu faire l'exposé des principes sur lesquels
il est basé et montrer leur application dans
le cas présent. Vous disposez ainsi de tous les
éléments d'appréciation nécessaires pour vous
former une opinion sur la valeur de mes pro-
positions.
Veuillez agréer, etc.
A cette lettre, ajoute M. le Président, sont
joints un plan et un mémoire trop long pour en
donner lecture au Conseil. Ces documents seront
déposés au Secrétariat où MM. les Conseillers
pourront en prendre connaissance. Le Collège a
remercié M. Schwartz de son obligeante com
munication.
Il a été un instant question, continue M. le
Président, de l'établissement d'un tir sur les
fossés des anciennes fortifications mais cette
idée a dû être abandonnée la suite d'expérien
ces récentes qui ont eu lieu Anvers et qui ont
démontré les dangers que présenteraient les
ricochets sur l'eau.
Le Conseil prend acte de cette communication
et aborde l'ordre du jour.
Il renvoie l'examen de la commission compé
tente le compte communal de 1889, lequel clô
ture par un excédant de fr. 47,771-22.
Il approuve le procès-verbal de la vente des
noix tenue le 23 Août 1890.
Cette vente a produit 545 fr. Le produit de
1889 ne s'était élevé qu'à fr. 249-00.
M. le Président dépose sur le bureau les
comptes pour 1889 des fabriques d'église de S4
Martin, S1 Pierre et S1 Jacques parvenus au Col
lège respectivement les 28 Mars, 11 et 23 Juillet
dernier.
D'après l'art. 6 de la loi du 4 Mars 1870 sur le
temporel des cultes, ces documents doivent être
transmis l'Administration Communale avant le
10 Avril.
La fabrique de S' Martin s'est donc seule con
formée au vœu delà loi. La fabrique de l'église
S1 Nicolas n'a pas encore donné signe de vie.
Le Conseil ordonne le renvoi des comptes dont
s'agit la commission compétente pour examen
et rapport.
M. le Président dépose le budget de l'église
S1 Martin pour 1891. Il rappelle qu'aux termes
de l'art. lr de la loi du 4 Mars 1870 sur le tempo
rel des cultes, les documents de l'espèce doivent
être transmis l'Administration Communale
avant le 15 Août. Les conseils de fabrique de
S1 Pierre, S4 Jacques et S1 Nicolas n'ont pas jus
qu'ici satisfait aux prescriptions légales.
Le Conseil ordonne le renvoi du budget dont
s'agit la commission compétente.
M. le Président expose que, par lettre en date
du 24 Juillet dernier, le conseil de fabrique de
S4 Martin sollicite le concours pécuniaire de
l'Administration Communale pour la restaura
tion des toitures de l'église.
Il est hors de doute, dit M. le Président, que
les réparations indiquées par le conseil de fa
brique sont urgentes. Le devis des travaux
faire,dressé parle sieur Blieck,s'élève 4,824 fr.
96 c.,et la fabrique propose d'intervenir jusqu'à
concurrence de fr. 800-00. Ce Collège nous prie
de solliciter l'intervention de la Province dans
la dépense et c'est par oubli sans doute qu'il
n'est pas fait mention de l'Etat.
La ville pourrait, dit M. le Président, admet
tre comme base de son intervention la propor
tion arrêtée l'an dernier par le Conseil pour la
restauration des toitures de l'église S4 Pierre,
c'est-à-dire 1/5 pour la Fabrique, 1/5 pour la
caisse communale, 1/5 pour la Province, 2/5 pour
l'Etat.
Le Conseil, après avoir entendu les explica
tions du Collège, avise favorablement la délibé
ration du conseil de fabrique de S4 Martin en
date du 11 Juillet 1890, dont une expédition ac
compagne la lettre précitée, laquelle délibéra
tion porte que l'administration fabricienne
affectera une somme de fr. 800-00 la restaura
tion de la toiture de l'église; fixe fr. 1,000-00
la part d'intervention de la ville dans les frais
résulter de l'exécution des travaux dont s'agit,
évalués fr. 4,824-96, et décide de solliciter
l'intervention pécuniaire de l'Etat et de la Pro
vince pour le surplus de la dépense, soit 3,024 fr.
96 c.
Expédition de la présente sera transmise d'ur
gence, par les soins du Collège, aux autorités
supérieures.
Le Conseil émet un avis favorable sur le
rocès-verbal de location publique d'immeubles
es Hospices Civils tenue le 29 Avril dernier.
La location a produit fr. 9,319-58. La location
précédente rapportait fr. 9,896-00. Il y a donc
une diminution de fr. 576-42.
L'état des frais annexé au procès-verbal et
s'élevant fr. 97-60 est approuvé.
La fin du compte-rendu de cette séance sera publiée
demain sous forme de supplément.
C'est la date du 31 Décembre prochain que
doit se faire le recensement général de la po
pulation de la Belgique.
M. le ministre de l'intérieur vient d'adresser
cet effet aux gouverneurs des provinces une
circulaire contenant les règles suivre pour
procédera cet important travail statistique.
Chaque commune aura procéder, avant le
15 Novembre prochain, la nomination d'a
gents recenseurs en nombre suffisant. Le mi
nistre de l intérieur recommande de ne confier
ces fonctions quà des agents intelligents, choi
sis surtout parmi les secrétaires communaux,
les instituteurs et les sous-instituteurs. Chaque
agent ne pourra être chagré que du recense
ment de sept cents habitants.
Les gouverneurs ont pour mission de veiller
l'execution des instructions ils peuvent
nommer d'office les agents recenseurs, si les ad
ministrations n ont pas pourvu ces nomina
tions en temps utile, et ils peuvent remplacer
les agents qui ne présentent pas les aptitudes
nécessaires pour le travail qui leur est confié.
La distribution des bulletins de recensement
commencera la date du 15 Décembre.