Chemin de fer.
AVIS IMPORTANT.
Résumé politique.
N° 87. Jeudi,
50e ANNÉE.
30 Octobre 1890.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
1860-1890.
6 FRANCS PAU AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ partir du 1' Octobre
YPRES-FURNES.
FURNES-YPRES.
Le Comité de l'Association libérale, en ville,
a l'honneur d'informer les intéressés, que le
cours flamand de préparation l'examen élec
toral s'ouvrira l'Ecole Communale de garçons,
le Mardi, 11 Novembre.
Il engage vivement tous les jeunes gens, qui
ne possèdent pas encore le certificat, bien
vouloir se faire inscrire en temps opportun, et
suivre les leçons données, avec tout le zèle et
la régularité possibles.
L'Allemagne vient de célébrer avec un éclat
extraordinaire le 90e anniversaire de la naissance
du maréchal de Moltke. La fête a été inaugurée
par une retraite aux flambeaux qui a eu lieu
Samedi Berlin. Vingt vingt-cinq mille per
sonnes ont défilé devant l'hôtel de l'état-major
général, où M. de Moltke était descendu. Le
centre du cortège était formé par douze séries
de chars allégoriques représentant les principa
les périodes du développement de l'Allemagne.
La première série a représenté l'ancienne Ger
manie la Germanie était représentée par Mme
Wagener, une artiste d'une beauté plantureuse,
qui a fait partie de la troupe du théâtre de Ha
novre la seconde série a représenté l'époque
de Charlemagne la troisième l'époque des
croisades, etc., etc.
Plusieurs chars ont été acclamés par la popu
lation. On a surtout remarqué ceux qui repré
sentaient le maréchal aux différentes étapes de
sa carrière, et celui de l'Ange de la Paix.
Sur l'ordre de l'empereur, les musiques mili
taires de Berlin, de l'otsdam et Spandau ont
prêté leur concours la fête et ont joué la
Wacht arn Rhein et autres morceaux populaires,
repris en chœur par la foule.
Le lendemain, tous les étendards de la garni
son de Berlin ont été portés solennellement dans
la grande salle de 1 hôtel de l'état-major, où
l'empereur, accompagné du roi de-Saxe et en
touré de tous les chefs de l'armée, est venu pré
senter ses félicitations M. de Moltke et lui a
remis un magnifique bâton de maréchal orné de
perles, de diamants et de rubis. Toutes les auto
rités sont venues ensuite présenter leurs hom
mages au héros de la fête.
Le maréchal de Moltke assiste toutes ces
manifestations avec une impassibilité absolue.
Il semble que pas un muscle ne bouge dans ce
visage parcheminé sur lequel l'âge lui-même
paraît avoir cessé de pouvoir inscrire ses progrès.
Aujourd'hui, comme il y a vingt ans, le comte
de Moltke est un grand silencieux. Il n'aime pas
prodiguer ses paroles.
Par un privilège assez rare, il reçoit vivant
des hommages qui, en général, sont réservés
pour ceux que la mort a déjà frappés. Le duc
de Wellington, qui n'avait pas récolté moins de
Sloire et qui a ses services militaires avait ajouté
es services politiques de premier ordre, vit la
populace de Londres briser les fenêtres d'Aps-
ley house, sa résidence. Il fallut qu'il eût cessé
de vivre pour que tout un peuple lui fît la
cathédrale de Saint-Paul ces funérailles magni
fiques qui ont inspiré de si beaux vers Tenny-
son.
Il y a juste aujourd'hui trente ans le 28
Octobre 1860 la ville de Liège était le
théâtre d'une émouvante et patriotique mani
festation organisée par la jeunesse universitaire
en l'honneur du roi Leopoid 1er. Le vieux sou
verain achevait la tournée triomphale qu'il
venait de faire en Belgique ayant appris que
les étudiants se disposaient lui voter une
adresse, il avait fait savoir aux autorités com
munales qu'il se verrait avec plaisir entouré
de la jeunesse universitaire de sa bonne ville
de Liège.
La manifestation fut mignifique d'entrain et
d enthousiasme. Portant l'echarpe tricolore en
bandoulière, se frayant un passage au milieu
d'une foule immense qui les saluait d'acclama
tions sans fin, les étudiants, au nombre de huit
cents, arrivèrent en bon ordre sur la place du
Palais, et, quand les réceptions officielles furent
terminées, pénétrèrent dans le vaste salon de
réception. Sur l'invitation de Léopold 1", ils
vinrent se grouper autour de lui, et leur pré
sident, M. Emile Lhoest, prenant la parole,
prononça un discours dans lequel il disait no
tamment
Un gouvernement sage aplanit tous les
obstacles la diffusion des lumières il
convie toutes les intelligences l'œuvre de
la civilisation, et grâce sa sollicitude, l'en-
seignement de l'Etat a pris le rang qui lui
convient, réalisant la pensée que Votre Ma-
jesté exprimait elle-même lorsqu elle disait
Je veux que les études soient fortes, grandes
Profondément ému, Léopold 1" répondit
a C'est avec un vif plaisir que je vous nomme
mes enfants, mes bons, mes chers enfants.
Vous êtes l'espoir et l'avenir du pays. Tou-
jours l'Université de Liège s'est distinguée
par ses bonnes études et ses bons senti-
ments... Je sais que si les circonstances
l'exigeaient, votre dévouement vous range-
rait tous autour de moi... Je vous remercie,
pour moi et pour ma famille, des sentiments
qui vous animent et je termine en vous ap-
pelant encore une fois mes bons, mes chers
enfants.
La scène qui suivit toucha jusqu'aux larmes
tous ceux qui en furent les témoins les étu
diants entouraient le fondateur de la dynastie,
en l'acclamant avec un enthousiasme délirant
la foule, massée sur la place, répétait les for
midables cris de Vive le Roi! qui retentis
saient dans le palais. Puis la colonne se refor
ma, et pendant que les étudiants se remettaient
en route, on vit le vieux roi, incapable de
maîtriser son émotion, s'approcher d'une fenê
tre et suivre du regard cette brillante et patri
otique phalange qui s'éloignait fièrement
groupée autour de la bannière de l'Université
et du drapeau national.
Cela se passait, nous lavons dit, en Octobre
1860.
En Octobre 1890, dans l'autre Université de
l'Etat, Gand, le corps professoral et les étu
diants sont réunis en seance solennelle de
rentrée le recteur prend la parole, et au
moment où il doit donner lecture d'un arrêté
vous savez lequel, il hésite et finalement
il se tait.
Cet arrêté portant la signature du fils de
Léopold 1", il n'ose pas le lire de peur de sou
lever une tempête de protestations et de sifflets.
Les deux régimes, et les deux règnes,
hélas sont dans ce rapprochement.
Quel est ce nouveau mystère L'Agence
libre communique aux journaux français la
note suivante
Une des raisons que l'on donne du récent
voyage de M. le ministre des finances Paris
et de son entrevue avec M. Ribot, se rapporte
une situation des plus graves qu'aurait révé
lée l'enquête sur l'enigmatique affaire Mondion,
subitement interrompue, il y trois mois, la
suite d'une déposition mettant en cause une
Personne habitant Bruxelles, 18, place de
Industrie.
On assure que M. Beernaert, qui sera de
nouveau interpellé la rentrée des Chambres
sur cette affaire, aurait obtenu du gouverne
ment français qu'il se désintéressât complète
ment des conséquences éventuelles qu'elle en
traînera.
Ah l on aurait donc enfin des nouvelles de
lenquête. Ce ne serait pas malheureux.
LE PROGRÈS
VIRES iCQUIRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAK AN; Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
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4-00 6-42 9-05 9-58.
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6-42.
Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20.
Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 - 5-20
Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-54—5-20—8-55
Roulers, 6-15- 7-45 -10-40— 12-20 2-45 -4-10
6-42.
Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57
-12-17 3-56—6-21.
Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20
(Dép. de Comines Courtrai 7-45.)
Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-58 —11-162-43 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-43 5-20.
5-00 7-34 10-20 1-00 4-00 6-25.
5-06 7-40 10-26 1-06 4-06 6-30.
Ypres, le 29 Octobre 1890.
Je veux que les études soient
fortes, grandes et généreuses.
Léopold Ier.
et généreuses.