TOMBOLA.
Place aux pires
Trop gratter cuit.
Denier des Ecoles laïques.
Vous l'avez ou vous ne l'avez pas.
Si vous l'avez, comment se fait-il que sans l'in
tervention de la députation d'Ath qui est venue
bouleverser tous les plans du ministère de la
guerre, notre bataillon était désigné pour Et-
terbeek sans que vous en fussiez informés et
qu'il était parti, sans que vous pussiez vous y
opposer.
Car ne le niez pas, lorsque le Conseil Commu
nal s'est r6ndu auprès du ministre de la guerre,
sans y recevoir de réponse favorable, M. Colaert,
qui accompagnait cette députation n'a pas des
serré les dents.
Pourquoi ce Représentant influent n'a-t-il pas
fait sentir alors son influence
Et le lendemain, il paraîtrait que nos Séna
teur et Représentants se sont présentés trois
(tous les trois y étaient-ils on le conteste) chez
le ministre de la guerre, et tous les trois en sont
sortis, le départ du bataillon restant toujours
chose décidée. Pourquoi ces Sénateur et Repré
sentants influents n'ont-ils pas usé de leur in
fluence
Ou bien ils sont sans influence, et alors que
leur attribue-t-on le changement vue dans
cette question embrouillée
Ou ils ont de l'influence et ils n'en ont pas usé,
si ce n'est peut-être fort tard, alors que tout
était sur le point d'être irrémédiablement perdu;
Ou bien, ils n'en ont pas, et cela explique
comment le ministre prend l'égard de la villo
qu'ils représentent, la mesure la plus grave,
sans les mettre au courant de ce qu'ils devraient
savoir tout les premiers.
Or ils n'en savaient pas plus, disent-ils, que le
dernier des sacristains. Alors, qu'est-ce qu'ils
chantent
Ah ripostent-ils,pour se tirer d'aflaire, cela a
été arrangé d'une autre façon!D'une autre façon,
oui, mais d'une singulière façon, comme tout est
singulier et bigrement singulier dans cette dia
bolique affaire. Car le diable seul y voit clair.
Ah pardon, il paraît que le public y voit aussi
un peu (beaucoup) clair.
On lit dans le très-orthodoxe Courrier de
Bruxellesnuméro du 30 Novembre
On nous affirme que M. Lejeune, ministre de
la justice, songe sérieusement ordonner la
levée de l'écrou en faveur du fameux Léon
Peltzer.
Nous protestons énergiquem- nt contre pa-
reille idée. La mise en liberté de Léon Peltzer
serait un vrai défi l'opinion publique.
Ils sont bons ces journalistes cléricaux.
Comme si ce défi-là devait être le premier
Ce qui surprend de la part de ces gens, c'est
qu'ils ne soient pas, depuis du temps déjà, habi
tués tous les défis.
A la porte du Palais national, des Hôtels Pro
vinciaux et des Hôtels-de-Ville les honnêtes
gens
A la porte des.... prisons les pires criminels
C'est dans l'ordre des compensations politico-
cléricales.
cccu.
Au fur et mesure que nos meneurs cléricaux
j ubilent èt que les faits se trahissent et se dessi
nent, il devient de plus en plus clair, de plus en
plus évident, que nous nous trouvons en pré
sence d'une fumisterie de haute école, d'une
intrigue purement électorale machinée avec la
complicité du ministre des finances même.
Après les déclarations de M. Colaert au con
seil, le bulletin supplémentaire de Dimanche
matin après celui-ci, l'affiche rose au coin des
rues après cela, le colportage en ville des let
tres de A1M. Beernaert et Pontus. Comme chez
Nicolet, de plus en plus fort.
Eh bien! précisément, c'est tout cela qui fait
éclater au grand jour cette mystification suprê
me l'aide de laquelle les Surmont, Colaert et
Cie talonnés par la peur de l'émoi public, s'effor
cent, en désespérés, de piper les électeurs assez
simples pour se laisser dauber par eux.
Rien n'était décidé encore le 28.
Mais, le 29, est arrêtée la résolution de nous
laisser le bataillon jusqu'à nouvel ordre
Après les premières démarches faites par le
Conseil, après le non possumus lui opposé d'abord
par M. le Ministre de la guerre après la pro
messe de compensation presque aussitôt retirée
que faite après les nouvelles instances du Con
seil, ce qui était imposé aux ministres par le
plus vulgaire devoir de convenance, était évi
demment d'informer la fois le Conseil et la
Députation de la décision nouvelle... Cela était
de stricte néeessité. n'eut-ce été que pour prou
ver tous que ce qu'on avait voulu servir était
réellement l'intérêt de la villeet non celui d'un
parti
Eh bien non L'administration communale,
qui représente directement les intérêts de la
cité, qui en est la personnification même, qui
a couru la première au ministère, n'est point in
formée. C'est M. Colaert et Cie que les minis
tres adressent des missives qu'on colportera de
suite par toute la ville, fins de prouver que
c'est leur demande seule qu'on a fini par
céder
L'oreille perce entière. On ne pouvait mieux
faire voir qu'on n'a eu souci, en toute l'affaire,
que de l'intérêt politique d'un parti et de la
question électorale pendante devant la Députa
tion Permanente.
Aussi, qu'on se le tienne pour dit, la nouvelle
mesure prise jusqu'à nouvel ordre, ne sera que
provisoire. Elle ne durera pas même jusqu'au
bout de l'an. A peine la question de l'élection
vidée, se videra aussi notre grande caserne et,
une fois de plus, seront les bonnes gens d'Ypres
joués et bernés par les gens du festival
Poperinghe, et des cantonnementsdans les
environs de la ville
On voit cela d'ici.
La cérémonie du tirage des numéros de la
Tombola a eu lieu Dimanche passé, de 11 heures
du matin 1 heure, la Salle de Théâtre. Inu
tile de dire que la salle était bondée de monde.
La musique de l'école communale, dirigée par
M. Verduyn, avait prêté son concours la so
lennité et a exécuté brillamment différents mor
ceaux. Nous constatons avec plaisir que cette
phalange de jeunes musiciens a fait de grands
progrès, et nous en félicitons vivement le chef
d'orchestre, M. Balmaekers.
Entre deux airs de musique, M. l'avocat
Laheyne, Secrétaire du Denier des Ecoles, a pro
noncé, au nom des membres du comité, le dis
cours suivant
n Avant de procéder au tirage au sort des
numéros de la lombola, permettez-moi, en qua
lité de Secrétaire, de prendre la parole au nom
des membres du comité, pour vous entretenir un
instant de cette œuvre philanthropique que nous
patronnons.
L'œuvre du Denier des Ecoles n'est pas une
œuvre purement locale.
n Depuis de longues années déjà, dans les
grands centres, des citoyens courageux et dé
voués s'étaient coalisés pour soutenir et fortifier
les établissements d'instruction primaire. L'idée
germa et se développa, tel point qu'actuelle
ment, dans le pays entier, le Denier des Ecoles
(ou /Société de l Avenir) existe l'état d'institution
permanente et organisée. Les sommes recueillies
par les collecteurs dans les différentes villes du
Royaume se chiffrent par des centaines et des
centaines de milliers de francs, qui ont été con
sacrées ce noble but la diffusion de l'instruc
tion populaire.
Faut-il vous dire que cette idée, peine pro
pagée Bruxelles, Gand, Liège, devait nécessai-
ment s'implanter et recevoir bon accueil chez
nous Non, n'est-ce pas car vous savez qu'Y-
pres est une ville modèle pour tout ce qui touche
l'instruction je le dis avec fierté, je le dis
la gloire de notre Administration communale.
Le Denier des Ecoles fut fondé Ypres, le 5
Juin 1875. De tous les membres fondateurs, il
n'en reste plus qu'un au sein de notre comité,
(et que ceci soit dit sa louange!). C'est notre
Président actuel, c'est M. Ange Van Eeckhout.
n Je saisis ici l'occasion pour rendre un écla
tant hommage la mémoire vénérée de notre
ancien Président, M. H. Thiebault.
n Pendant 15 ans, M. Henri Thiebault ne
cessa de se dévouer pour assurer le développe
ment de l'œuvre qu'il avait si chaleureusement
entreprise. Si le Denier des Ecoles est aujour
d'hui en pleine voie de prospérité, s'il est de
venu, en quelque sorte, le complément obligé
de nos établissements publics d'instruction pri
maire, c'est M. H. Thiebault que nous le de
vons. Aussi, son souvenir restera impérissable
parmi nous.
n Ai-je besoin, Mesdames et Messieurs, de
vous retracer le but et l'avenir de notre institu
tion Vous savez tous quoi tendent nos efforts
encourager les enfants de la classe ouvrière
fréquenter nos écoles, récompenser leur zèle,
leur inspirer l'Epargne en leur accordant des in
scriptions sur la Caisse d'Epargne, soulager la
misère des parents pauvres. Et, pour atteindre
ce brillant résultat, vous n'ignorez pas que nous
allouons chaque année des subsides pour les dis
tributions de prix, que nous accordons aux en
fants des secours en nature, tels que sabots,
chaussettes, effets d'habillements, etc....; que
d'autres secours, consistant en pains, charbons
et, parfois, en petites sommes d'argent, sont ac
cordés, principalement pendant la période hi
vernale, aux parents. Je ne puis pas oublier de
vous dire que nous avons organise une sorte de
bibliothèque de livres classiques où les enfants
pauvres, désireux de pousser leur iustruction
au-delà de l'instruction primaire, peuvent se
procurer gratuitement des ouvrages.
Voilà quoi nous employons les deniers que
nous parvenons récolter, grâce la participation
enthousiaste de notre vaillante et libérale population
Yproise, où toute idée grande et généreuse trouve si
facilement de l'écho.
n Mais, outre ce but que je viens de vous ex
poser, l'idée première qui préside nos travaux,
c'est, côté d'un enseignement clérical qui tend
s'implanter partout (et par tous les moyens),
de consolider, par notre coopération, un ensei
gnement laïque en harmonie avec nos institu
tions et propre sauvegarder la liberté de
conscience. Notre cri c'est GUERRE A
L'IGNORANCE Nos ennemis, ce sont ceux qui,
s'ils en avaient le pouvoir, détruiraient nos bel
les institutions scolaires, et, ne pouvant y par
venir, cherchent déjà, dès présent, contester
le principe de la gratuité de l'écolage. Ils sont
impuissants, heureusement Comme le disait
récemment M. l'Echevin Bossaert, dans une
autre enceinte, nos écoles sont gratuites et reste
ront gratuites
Dans nos efforts multiples, nous avons tou
jours été secondés et encouragés par l'Adminis
tration communale de la ville d'Ypres toujours
nos magistrats communaux nous ont donné des
greuves de sympathie, des marques incontesta-
les de bienveillance et d'estime. Je tiens leur
en exprimer ici, au nom du comité, et en pré
sence de M. l'Echevin Bossaert, ffs de bourgmes
tre, toute notre reconnaissance et les assurer
de notre profond dévouement.
Il ne me reste plus qu'à remercier, au nom
du comité, les personnes qui nous ont envoyé
des dons pour la Tombola. Nous remercions sur
tout les artistes peintres ou sculpteurs, qui nous
ont accordé leur bienveillant concours et qui
nous ont prouvé, une fois de plus, que générale
ment au véritable talent s'allie la générosité, la
vraie, celle qui part du cœur.
Merci vous tous, Mesdames et Messieurs,
merci pour les jeunes enfants, merci pour les
parents pauvres, merci pour la grande cause de
l'instruction, et
VIVENT NOS ÉCOLES
Après ce discours, fort applaudi, les membres
du comité ont procédé au tirage des numéros
gagnants.
En voici le résultat
Voir le tableau des numéros gagnants de la
Tombola la 4e page.
On se charge au bnrean du journal de l'impression
des cartes de visites et de tons genres de travaux
d'impression tant en lithographie qu'en typographie.
Mesdames, Messieurs,