50e ANNÉE. 11 Décembre 1890. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. AVIS IMPORTANT. Chemin de fer. Résumé politique. Concours scolaire. l\° 99. Jeudi, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. La PKOGBÈS sera envoyé gratuitement jusqu'au premier Janvier, aux personnes qni s'abonneront ponr une année, dater de cette époqne. Heures de départ partir du 1r Octobre d'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 Y PRES-FURNES. FURNES-YPRES. Donc, voilà que le puissant empereur d'Alle magne part en guerrecontre le latin..Après la question sociale, la question de l'enseignement moyen. Rien n'échappe la fébrile activité du jeune souverain tout réformer, voilà sa devise. C'est en inaugurant les séances d'une commis sion instituée pour l'étude des réformes scolaires que Guillaume II a tracé, dans une allocution qui a duré plus d'une demi-heure, le plan qu'il préconise pour la réorganisation de l'enseigne ment secondaire en Prusse. Car il ne s'agit que de la Prusse, les autres Etats confédérés étant libres de régler leurs programmes comme il leur convient. Le jeune empereur estime que le corps ensei gnant ne se préoccupe pas assez de préparer les jeunes gens soutenir la lutte pour l'existence et qu'on a tort de ne songer qu ce qu'on ap- Selïe la culture intellectuelle. Nous devrions, it-il, élever de jeunes Allemands, et non des Grecs et des Romains aussi le principal objet d'étude, dans les lycées, doit-il être l'allemand, et non le latin avec des bribes de grec, comme dans l'éducation monastique du moyen-âge. Je voudrais, dit encore Guillaume II, voir l'élément national fortifié par l'étude de l'his toire, de la géographie, des traditions légendai res, et surtout de l'histoire allemande. Ce que j'en sais moi-même est uniquement dû aux le çons supplémentaires du conseiller privé Hintz- peter. C'est là le point important. Nos jeunes gens manquent de lumières et d'informations, Ïirécisément parce qu'ils ne savent rien de l'éyo- ution de nos conditions d'existence, parce qu'ils ignorent qu'il faut en faire remonter l'origine 1 ère de la Révolution française. Il faut que tout cela devienne plus clair pour eux, afin qu'ils comprennent mieux les questions du jour. Guillaume II croit que l'enseignement trop classique donné la génération dont il fait par tie a notablement contribué au développement de la démocratie socialiste, parce qu'il fabrique une multitude de déclassés. C'est l'idée que Bastiat exposait, il y a plus de quarante ans, dans son fameux réquisitoire contre la tradition classique.Nous croyons que le latin fait, en effet, beaucoup de déclassés, mais il nous semble que les progrès du socialisme révolutionnaire tien nent beaucoup d'autres causes. Qoui qu'il en soit, il est probable que ce dis cours de Guillaume II va être le signal d'une véritable révolution scolaire. Les traditions de l'enseignement classique risquent fort d'être prochainement bousculées la prussienne. Ypres, 10 Décembre 1890. RÉSULTAT GÉNÉRAL Le Moniteur du 4 cl nous a apporté le résultat général du concours qui a eu lieu le 17 Juillet dr entre les élèves de la division supérieure des écoles primaires pour tout le royaume. Nous ne reproduirons pas in extenso ce long et fastidieux travail qui n'occupe pas moins de douze pages du journal officiel, nous nous bor nerons en donner un résumé succinct. Trois catégories d'écoles ont pris part au con cours, savoir 1° Les écoles officielles. 2» Les écoles adoptées. Ecoleg catholique8. 3° Les ecoles privées. Voici le résultat pour chaque catégorie Elèves présentés au concours12374 Diplômes obtenus8880 (i) Diplômés pour 100 élèves 71,76 Moyenne des points par élève. 132,1 Elèves présentés au concours Diplômes obtenus Diplômés pour 100 élèves Moyenne des points par élève. Elèves présentés au concours 1650 Diplômes obtenus1293 Diplômés pour 100 élèves 78,36 Moyenne des points par élève 139,4 Si nous comparons les écoles officielles aux écoles adoptées, ces écoles qui ont pris la place des écoles officielles, après que les administra tions communales d'accord avec le clergé, en avaient chassé les élèves par les moyens que l'on sait, nous constatons 15,46 pr de diplômés et 13,1 points par élève en faveur des écoles offi cielles. C'est là le résultat réel du concours il indique la situation exacte entre les deux caté gories d'écoles placées dans les mêmes condi tions. 2739 1542 56,30 119 Notons en passant que l'école primaire com- munaled'Ypres,sur 13 élèves présentés,a obtenu 13 diplômes, ce qui fait le plus grand honneur au personnel enseignant de cet établissement. En 1889 les écoles officielles l'emportaient de 14,46 pr de diplômés et de 11,1 points par élève sur les écoles adoptées. Les écoles offi cielles ont donc fait un nouveau pas en avant. Si maintenant nous mettons les écoles officiel les en présence des écoles privées, nous trouvons 6,6 pr °/0 de diplômés et 7,3 points par élève en faveur des écoles privées. Mais hâtons-nous de faire remarquer que ces écoles ne se trouvent pas dans les mêmes condi tions que les écoles officielles, en effet Il existe Ypres une école privée qui peut être mise en parallèle avec l'école primaire com munale, c'est l'école S1 Aloïse, qui, avec une po pulation moyenne de 300 élèves n'a pu présenter au concours que 3 concurrents. L'instituteur officiel, lui, a un programme dont il ne peut s'écarter il ne doit avoir d'au tre souci que celui de remplir son ingrate mis sion sans chercher rivaliser avec les écoles du clergé. Les écoles privées ne sont astreintes aucune de ces obligations le concours pour elles est entièrement facultatif, elles choisissent leur moment et n'entrent en lutte que lorsqu'elles possèdent les éléments qui leur assurent le suc cès. Ces explications démontrent l'évidence que les écoles privées ne peuvent être mise en paral lèle avec le3 écoles officielles, leur participation au concours semble n'avoir d'autre but que de déconsidérer l'enseignement officiel. Si maintenant nous mettons en présence les deux catégories d'écoles du clergé d'une part les écoles adoptées, de l'autre les écoles privées, nous constatons une différence de 22,06 pr °/0 de diplômés et 20,4 points par élève au désavantage des écoles adoptées. C'est là un écart énorme si l'on considère que ces écoles adoptées appartenaient la catégorie aes écoles privées avant leur adoption. Il a donc suffi de placer ces dernières dans les mêmes conditions que les écoles primaires communales, de les soumettre un contrôle sérieux pour faire tom ber le clinquant qui les faisait briller comme écoles privées. Il résulte de cet examen que les écoles officielles occupent toujours le premier rang dans l'ensei gnement primaire du pays, les journaux cléri caux n'en continueront pas moins d exalter les écoles du clergé, nos lecteurs savent désormais quoi s'en tenir. LE PROGRÈS vires acq01r1t el'niio. ABONNKMENT PAR AN: Pour l'arrondissement ailminislratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doîl Être âdreësé féditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les anuonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrés Pour Je restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. 4-00 6-42 - 9-05 9-58. Poperingbe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. domines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 - 5-20 Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-54—5-20—8-55 PiOulers, 6-15— 7-45 -10-40— 12-20 2-45 -4-10 6-42. Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57 -12-17 3-56—6-21. Court rai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 (Dép. de Comines Courtrai 7-45 Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-162-43 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20. 5-00 7-34 10-20 1-00 4-00 6-25. 5-06 7-40 10-26 1-06 4-06 6-30. Ecoles officielles. Ecoles adoptées. Ecoles privées. (i) Pour avoir droit au diplôme, l'élève doit obtenir 120 points sur 200 attribués l'ensemble des branches du concours. a) Les écoles privées qui prennent part au concours sont des écoles payantes dans le genre de l'école S1 Michel Ypres, écoles qui renfer ment une catégorie d'élèves dont l'éducation de famille et par suite les facultés intellectuelles sont supérieures celles des élèves des écoles gratuites, personne ne le contestera. b) Les écoles privées ne sont pas soumises aux inspections officielles, il leur est donc loisible de façonner quelques sujets destinés faire mous ser l'école dans les concours et de jeter ainsi de la poudre aux yeux du public. c) Les écoles officielles, quelle que soit leur situation, sont tenues de prendre part au con cours et de présenter 4 pr °/0 au minimum de la population de l'école.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1