ASSEMBLÉE GENERALE
N° 6. Dimanche,
51e année.
18 Janvier 1891
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
ASSOCIATION LIBERALE
r*Un camouflet.
Rappel de classes demilice.
6 FRANCS PAR AN.
paraissant le jeudi et le dimanche.
VIRES ACQUIRiT ECNDO.
YPRES-FURNES.
7.34 10-20 1-00 4-00
FURÎ^ES-YPRES.
7.40 10-26 1-06 4-06
D'YPRES.
Dlmanetae, 18 Janvier 1891,
a itâigle d'or,
R A N D' P LA C E.
préféré, dans toutes ses désignations de profes
seurs, les titres politiques et les recommanda
tions de la sacristie au mérite scientifique et aux
plus brillants diplômes.
Voici les nobles et courageuses paroles de M.
Stas. Elles marquent, dans l'histoire de notre
haut enseignement,;un inoubliable épisode
^.Ypbes, l1^Janvier4l891.
Large et retentissant, la camouflet que vient
de_re^e«)ir sur ses deux joues notre ministre de
r%norance nationale A-
C'était au palais, le jour de l'an, en présence
du Roi et des hau^ dignitaires de la nation
l'éminent directeur' de l'Académie de Belgique,
M. Jean Stas, y déplorait enfermes amers la
tériligante itdfn^gV/- jjo. la.Bt'U1''"!!.- CléTVui1/
dè la pairtmole ministérielle sur lé développe
ment des hautes études universitaires.
Il faut donc que le mal soit bien réel, que la
dépression de notre haut enseignement s'accuse
de façon évidente et laientablq, pour que le
premier corps savant *du pays s'émeuve de la
situation et ne craigne pas de la dénqpcer
publiquement au Roi, en fine circonstance i
nelle et la facemême-éù ministère.
Ce n'est plus l'esprit de parti qui pari;
n'est plus tel ou tel représentant d,e
lioérale critiquant un système fie noànr
c'est une académie savante, vouée au et
intéressé de la science, qui fait entend
-suspectes protest
v Cette"Vqîxl!misatrice confirme tous les'
Jkiqt depNis ^x ans, retentit la pressé libérale.
Elle" reproche au ministère de travailler la dé-
<<h,d^|^denosuniveraiiâfc elleleLlâmed'avoir
présentation u#é|rér°gative| -*-'*•J'4
conférée- aax facilités universi
""rTf fjiffcif "T*"" ^es consjdér;
èt v
pays,
mulée
par BeràaïqLq Constat ên
1830
Cas paroles sont vraies, mais, comme elles sont
accablantes pour nos tristes ministres
A eux seuls en effet, et leurs trop dociles
complices des Chambres, la responsabilité de la
crise que traverse le pays et du gâchis qui s'an
nonce
Ce sont eux qui, avec leur politique^iniquité
voulue et de résistance égoïste ioute rçîprme
opportune, ont affolé tous les esjJrrts etupuè ont
placés sur le seuil d'une révolutioiî"-*
Ce sont eux qui font dire une foùïè de bra
ves gens Quoi qu'il advienne .p&ljtiqu^nent, la
situation ne saurait devenir pire -y
Ces braves gens se trdiâ^f^t.sAhe'flou^ Mais
leurs propos, leur mécont&j^nisoi/de plus en
plus bruyant, leur emballement désespéré ne dé
montrent que trop les faiitèypt les torts demo-
tre inepte et imprévoyant^ouvernemeniÉÈui
n'agit toujours que comme s'il n'avait que Win-
térêts de l'Université de, Louvain et du clergé
soigner et ménager (Union libérale.)
x
Le gouvernement vient de rappeler deux
clqsse» de milice en vue d'une concentration
de troupes Bruxelles l'occasion de la mani
festation en faveur du- suffrage universel. La
sûreté publique a reçu les rapports les plus
alarmants au stijet de l'esprit qui règne dans
ies^-angs du Parti ouvrier. I£n haut lieu, on est
jefin d'être sans çc^inte. Les rapports des agents
r L\ secrets constatent que la population est décidée
et grand intérêt que/e\â f- filous les moyens le droit électoral.
Le général Liagre, "qui a été conduit hier
après-midi, très modestement, sa dernière de-
Yraéure, a été un de ces hommes qui honorent
npn seulement le pays où ils sont nés, où ils ont
vécu et lutté, mais l'humanité toute entière.
Grâce ses merveilleux travaux de mathéma
tiques transcendantes, grâce ses incessantes
recherches astronomiques, Liagre s'est fait un
nom qui brille du plus vif éclatai*.
science. Et, chez lui, le phtïbsopTie était la
"KsSâÊûr du savaùt, l'écrivain la hauteur du
penseur.
Je n'en veux pour preuve que les lignes qui
terminent la Cosmographie stellaire, ouvrage de
vulgarisation scientifique qui vallut Liagre
d'être couronné au concours De Keym, et qui
attestent éloquemment l'élévation et la sérénité
de la pensée chez l'homme éminent dont nous
déplorons la perte.
Voitû les lignes en question, parues en 1884
- Heureux l'homme qui, détournant son re
gard é|§s vaines agitations du monde, peut se
ljyr^r.èn paix la contemplation du ciel
u"Heureux celuh qui borne son ambition
pouvoîr. suivre de l'œil et de la pensée ces in-
.nqnfbûables mondes, animés d'une vie univer-
travers
A propos daJ.'agitation, qui parcourt tout le *6lle et entrqjnés d'une course éternelle
la Chron^,exhume sfctte sentence, ïbr- v/fc^Timmensité ae l'espace--! Ce spectacle, qui met
r,w 1..1 i4_ ©çup^ésence d»m^iâi,tuâuse ampleur de la
LE PROGRÈS
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et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Sire,
L'Àcadeioie royale des sciences, des lettres et des
beaux-arts vô'us exprime les vœux sincères qu'elle for
me pour lç bonheur de Votre Majesté et la prospérité
de squ règne.
Organe central du mouvement intellectuel du pays
l'Académie s'attache réunir dans son sein les talents
les plus variés et demeurer en tout temps une expres
sion adéquate et vivante de l'activité totale de l'esprit
humain.
C'est son devoir et sa raison d'être.
Dans la carrière des lettres et dans celle des beaux-
*'jbi^.ses suffrages sont presque toujours sûrement gui-
dC> le sentiment public, juge compétent d'oeuvres
accessibles tous.
Il n'en est pas de même dans l'ordre scientifique.
Les sciences physiques, mathématiques et naturelles,
de même que les sciences morales et politiques, ne re
lèvent pas au même degré de l'opinion générale. Si
leurs conquêtes rayonnent au loin, si elles modifient
incessamment les conditions d'existence des sociétés,
elles s'élaborent dans des cercles restreints, elles se
produisent l'abri des regards, l'insu de hafoirle.
Les universités/ Sirë, sont dans notre phys surtout'
les foyers principaux de la vjç scientifique. Cfest là n'aji
seulement que s& forment les savants futurs', mais que
travaillent, créeiît? s'illustrent les représentants aÂT
n>i ià jiàc:"1
j, tuels des hautes étudês. C'est là.aussi que, dè préféren-*
4-*ce, l'Académie va chercher ses élus pour les ass'ôcfèr
s'a tàche et la rendre fructueuse.
"V
Sa mission est inséparable de celle des institutions
d'enseignement supérieur, et leur lustre connue Ie«^
déclin sont solidaires.
C'est au nom de ce double
président de l'Académie royale se croit obligé d'appeler
l'attention de Votre Majesté wKy le mode de recrute-
ment du personnel enseisnani dans les universités- de-
l'Etat. w
Ce mode est absolument défectueux jjil ué.' donne
la science aucune des garanties qu'elle"*ést en droit
de réclamer.
L'intensité des Lattes.politiques a pour effet d'attirer
dans leur orbitéfes actes memes de la puissance publi
que qui devraient le moins se ressentir de leur influen-
gj^Au chairs univej^jgir^sr^tce-
les hommes les plus;cïpàhtsT, 'cùUïîs~leurreveirarit dè
droit, avec la pensée unique de hausser le niveau des
"études et d'accroître le patrimoine mbUlectuel <fe l'hu
manité, on a vu trop souvenLj'esqrH'dé parti en dispo
ser arbitrairement au détriment dè^êsprit scientifique.
Un professeur insuffisant immobilise pour un quart
de siècle, si même il ne le fait devoir, l'enseignement
de.la branche qui lui est confiée. Une nomination indue
est un déni de -jûstice. r
Les cours d» justice ont été investies du droit de
"sur Iâ"'fitfufe solLeitude
gue devrait être
eurs choix se-
essentiellement
royale compte
Toutes les fois qu'une nation est agitée, l'on peut,
avant de connaître ses griefs, "décider que son gouverne
ment a tort. Une nation, en effet, n'est jamais volontaire
ment mécontente. La majorité, chez tous jes peuples,
n'inspire qu'au repos, parce que le repos est pour elle la
condition indispensable l'exercice de ses laçullés et au
développement de son industrie. .J