N° 12. Dimanche, 51e ANNÉE 8 Février 1891 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. A la Chambre. Chronique locale. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES 1CQQIRIT EDNUO. TPRES-FURNES. L. FURNES-YPÊÈS. 7-40 10-26 1-06 c- 4-06 - Y^res, le V Février 1891. Les cléricaux n ont jamais la bouche que les mots de patriotisme, dè dévouement nos institutions nationales, de fidélité au Roi,'etc., etc. te En toutes circonstances lèurs journaux, né tarissent point d'éloges l'adresse de ceux qui sont guidés par l'amour de leur pays et cher chent assurer les destinées de la patrie. A l'occasion de la mort du prince Bàudouin, ils ont été- parfaits et ils ont prodigué les mar ques les plift .grandes de respect et attachement notre dynasrrePv, Malheureusement les cléricaux ont toujours deux façons distincté^de procéder, selon qu'ils larlent ou selon qu ils agissent, et ils mettent )ien rarement leurs actes en harmonie avec eurs paroles. Comme certains abbèx qui prêcher, nence et meurent d'indigestion, saintes gens qui conseillent le pardon des inju res et luiiic avei nt l'absti- cornme jes nos gouvernants actuels prolestent dê^Çur atta chement au Roi et ne manquent aucune occa sion de le rendre impopulaire et de résister ses plus nobles désirs. Guidé par une sage pensée, Léopold II avait exprimé l'espoir de voir l'accord des partis s'établir sur le terrain de la défense nationale. Et les bons cléricaux lui ont dit Nous respec tons vos volontés, Sire, nous avons cœur d'as surer la sécurité du pays, mais nous aimons mieux encore les séminaristes. Périssent toutes nos institutions plutôt que les immunités ecclé siastiques I Le Roi avait dit On peut mesurer le degré de prospérité d'un peuplé son degré d'instruc- tion. EA poblHui prouver combien ils partagent une «Ré aussi juste, nos maîtres se sont em- a - pressés^de désorganiser l'enseignement public, de conspirer contre lui comme l'a si bien dit un savant français. Notre Souverain, en toutes circonstances, a toujours cherche mettre sur un pied parfait d'égalité les habitants des diverses parties du pays et supprimer toute rivalité entré ceux qui parlent des langues différentes. Et pour être certains de maintenir cette uniondant desiree, nos gouvernants ont cher ché^» diviser le pays en deux fractions distinc- Dernièrement encore, ils ont, sans prolester, Fermis a M. Woeste d'insulter la mémoire de un des membres les plus illustres du congrès national. Enfin, paraissant guidés pàïyle désir de don ner le calme au pays, les cféficàux avaient an nonce qu ils tonneraent-Hout. le monde par leur modération. C* -, •V Loin de là, ils ont exclu systémàtiqueméi^t les libéraux de tous les emplois publics et, pour- mieux montrer le souci qu ils ont de la populà^ rflé du Roi, ils font force signer des nomina tions-qùî ont provoque de vrais scandales 1 Voilages vrais patriotes 1 Voilà les gens qui [)rOtestént;si hautement de leur attachement a royauté:"èl nos institutions natidftales Cest'bien d'eux què l'on peut dire que leur lôya|isme hevq.pas au-delà des intérêts de leur parti, iotérèfsf"qui se confondent avec ceux du cierge Ce n'est pas la première fois que des mutine ries, des insubordinations se produisent dans larmee. Après 1831 et en 1848 notamment, les conseils de guerre eurent s'occuper de pareils actes, ils'ser sont reproduits isolément, de rares intervalles, sur divers points du pays. Les causes de ces refus d obéissance furent alors dévoilées immédiatement. Ils vinrent la suite des conspirations d'offi ciers oraagistes., des menées des républicains français, de divers faits particuliers, de certai nes réclamations n'ayant rien de politique. Au fond, il n'y avait là que des rébellions de peu âilttW ij".i - ^le le peu de gravité - Peut-on dire autant 'dei'fdfts dont viennent d'être témoins quelques casernes de l'agglomé ration bruxelloise? Sans doute, il né faut pas accorder une im portance exagerèe ces mouvements, qui ont laissé indifférente la grande majorité des sol dats résidant dans la capitale. Mais, un autre point de vue, nous voyons là un symptôme inquiétant et qui doit attirer la sérieuse attention du pouvoir. Pour nous, il est évident que si farinée n'é tait plus composée presqu'exclqsjyènt- nt de prolétaires, mais était recrutée .dans djhte la jeunesse belge, parmi nles'-richés comme les pauvres, les classes instruites comme les mas ses ignorantes, elle gagnerait de toutes façons, au point de vue de l'instruction, de la morale et surtout du patriotisme. Cest la solution que les événements des jours derniers appellent plus que jamais d'une façon impérieuse. Hier, M. le ministre des finances a longue ment répondu au discours prononcé la veiile par M. Graux, a l'occasion du budget de son département. Réponse délayée, diffuse, où il est bien difficile de voir clair, du moins en l'écoutant. Peut-être le chef du cabinet s'est-il arrangé pour cela Il va de soi que M. Beernaert se flatta d'avofr absolument réfuté les critiques de son contrif» dicteur, et que celui-ci n.'en a pas moins maiffr tenu sa thèse. •- j i... •:v Sixjoiirs nous séparent de l'inoubliable your- fiée du lr Février, et la consternation, au lieu de - diminuer, semble'grandir»,cpmme si, jetant les yetix sur l'avenir, on ebéûtrevoyact de mieux en miâbtx la sombre -perspective. On pleure, on gétnit, on est incapable de tra vailler,, on ne tient: pas én place, quand on est assis on veut se-pj?omener, et quand on"se pro mène on voudrait s'asseoir et tout ne qu'on, en tend sont des prédictions -de malheur. Cela se dit, se sent et se fait depuis je grand jusqu'au petit et il n'y h; part la gent.p-.'i^ment cléri cale et les assoiffés ae places nt bênx qui ont com battu pour leur bourse.-plus que pour la bonne cause, il n'y a, diso.ns.nouS, que les fainéants, ceux qui-se régalent encore toujours de bière électoral?',; qui semblent joui? de quelque bon heur, et qu^ji bonheur Le bonheur d'un bu veur abêti, avalant le j us brun, titubant ignoble ment et bavant entre ses lèvres épaissies le chant de l'abruti. Et quand ça sera fini, quand le robinet ne donnera plus, que" dira la crapule qu'on a abu sée, au-delà de toute mesure,et qui semble croire' que ça doit durer* toujours C est alors qu'ou vrant ses yeux chassie!-et mesurant le vide au tour de lui, il verra la belle besogne qu'il a faite et l'avilissement qu'on lui a fait subir. N'ayant plus de vote vendre, il n'aura plus de bière Ji. acheter et le voilà plus misérable que jamais. Ah le bel ouvrage qu'oit fait là nJ» heureux et délicats édiles de demain, si'^ ornent ils le seront, ce qui est encore démontrer et ce que ne peuvent admettre nos honnêtes bourgeois qui ne connaissent en fait de ligne que la ligne droite et eu fait de manœuvres que la sagesse unie la loyauté. Le manifeste que les catholiques adressent leurs lecteurs se termine par ces mots Notre programme, vous le connaissez. Nous le remplirons sans faiblesse. Le programme des catholiques, certainement que nous le.cpnnaissons. C'est, en un mot, la des truction de tout ce qui les gêne et quand ils dé clarent quMla l'exécuteront sans faiblesse, cela ne peut signifier qu'une cfipse, c'est qu'ils ne recu leront devant rien etYpi'au besoin ils emploie ront la violence. Sans faiblesse, signifié cela ou rien. LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN; Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idrib. Pour Je restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr.,0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger ('Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, efi, r*ûe de l'Enseignement, Bruxelles. Heures de départ partir du Octobre d'Y près pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 - 9-05 9-58. Poperingbe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 8-20 - 9-58 11-46 2-43 - 5-20 Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-54—5-20—8-55 P.oulers, 6-15— 7-45 -10-40— 12-20 2-45 -4-10 6-42. Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 - 9-57 -12-17 3-56—6-21. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 (Dép. de Comines Courtrai 7-45.) Courtrai-BruxeUes, 5-30 -9-58—11-16 2-43 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20. 15-00 7-34 10-20 l-Ôfr 4-00 6-25. 5-06 6-30. v V

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