15 Février 1891. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. ^Chemin de fer. Chronique locale. Magnificat. Quand on y est i\°s 13-| 4-. Dimanche, 51e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT EPNOO. Y PRES-FU RN ES 5-00 7-34 10-20 1-00 4-00 T PII^NKS-Y.PRKS. Ypres, fe 14 Février 1891-.- Le débat qui sjpst'engagé la semaine der nière âMa Chambre surta* "question financière entre M. Granx et M. Beenhaert a présenté un très vif intérêt. On noù§-écrit ce propos de Bruxelles .*r" La discussion da'biidgél* j&jes -finances a mis en présence MM. Graux'ef Jjfcjçrnaert. Thiers et Guizot, disait quelqrfpB dans [ps tri bunes Guizot lent.... La lutte a toutefois été très interle^ fort courtoise mais elle s'est lermiriÎÈe par fa^ défaite du ministre des finances. M. .Gra'u^ a parlé de son fauteuil, situé au troisième banc ae ï'extrème-gauche, près du couloir qui longe la rampe, lia parlé avec animation, virtuosité, enlevant tout caractère d'aridité la discussion hérisée cependant de chiffres et de statistiques. M. Beernaert lui a répondu avec non moins de vivacité. Dans chacune de ses phrases, on ,sen- taitle ressentiment clés piqûres faits laEficSfi'r- dégonflés comme des ballons en baudruche percés de part en part. Pendant que parlaient ces deux orateurs, on éprouvait une certaine satisfaction les ob-^ server. M. Graux n'a cessé de garder son attitûtl& crâne, le port droit, la têtç en avant, le geste dégagé; il semblait requérir cpntre son adver saire. M Empêtré dans sa longue redingote noire,- M. Beernaert paraissait moins 1 aise. Au lien, de frotter comme,autrefois son binocle contre les pans de sa lévite, il en décore son nez. le- nant ses larges et grandes feuilles de papier de la main gauche, ,.ii"ietrouait la main droite en une nervosité extrême qu'il était parvenu dissimuler iusqu ici sous un masque de placide tranquillité. Il est vrai que ses bonis, ses chers bonis, lui sont sacrés 1 Après le discours de M. Graux, ils ne sauraient être pris au sérieux que par le ministre lui-même; le députe de Bruxel les a soufflé sur la légende comme il a détruit par pièces et morceaux toute la politique finan cière du cabinet. Un trait de M. Woeste. On sait que M. Graux entend péniblement de l oreille droite, ce oui lui vaut de saisir avec peine les inter ruptions, surtout quand elles se produisent mi-voix dans une salle où l'acoustique est dé plorable. Afin de détruire l'effet de l'argumen tation de l'orateur,, le député dj\losl s'est plu l'interrompre en présentant ses observations d'un ton mystérieux. La tactique, était visible. M. Graux a laissé tomber les premiers traits de' M. Woeste; mais dans sa riposté, après le dis cours de M. Beernaert* le chef contesté.ayant renouvelé sa petite manœuvre,' l'orateur de,- l'opposition s[est arrêté net et lui a administré une volée de bois vert qu> a été accueillie ;par d'energiques très bien! h gauche èt dans ïes^ri^'? bunes. ->• Ayant-reçu -.celte jolie semonce, M. Woés- - te, retombant dans un morna rilence, a cessé'' de-jouer lesÉemgn. En vérité lé rôle d'Auguste esjt pçry digBe de lui. plu£a»j*teu^ncore fahnôurs,. d'avoir .osé mêler la Piyihfté leû&tofârflé triomphe. Ce n'était pas a'sseF des remercîments Dieu clamés dans la rue pàr ifii abbé manqué il a fallu encore"Thypocrite, l'indigne comédie de la messe dite en action de grâces la cathédrale d6 S1 Martin. un geste^jmiiié'r dans la.poche de son gijet Et c'est ains? qu'il pérore, balançant la tête, haussant léaépaules, se remuant beaucoup avec C'est par trop fort -Que des âmes croyantes et pieuses aillent, aïoopraprèg une lutte loyale, remercier Dieu d'avoir lomiÏÏb .AJj&Uïl^^Itïïôh, soit Nous "'I u" comprenons cette gratitude et cette eflusion de coeurs simples, droits et honnêtes et n'y trouvons àredire. 'iafe que des gens qui ont eu recours toutes les fraudes qui ne l'ont emporté que par la corruption doat l'infime majorité n'a été ob tenue, jurprise, escroquée que par l'achat tout prix dè quarante ou de cinquante suffrages, se permettent, leur coup perpétré et leur ignomi nieux triomphe obtenu, en pleine liquidation <-fencove de tous les honteux marchés qu'ils ont "contractés, se permettent, disions-nous, de faire Célébrer au grand jour un service religieux de remerciinent, encoré line lois c'est vraiment trop fort, et on ne saurait, notre avis, taire Dieu une plus grossière et plûs violente injure. C'est le comble dans l'impudence cafarde. On lit dans l'histoire d'un voleur célèbre qu un jour, après une brillante affaire opérée la nuit précédente, la fantaisie lui prit d'aller charger un vieux prêtre-de dire une messe en égale ac tion de grâces. Le prêtre congédia le criminel, stupéfait de son audacieuse impudence. Ceci se passait, il est vrai, il y a plus d'un siècle. Aujourd'hui les temps sont, hélas bien chan gés Quand Napoléon III, après avoir" surpris la France dans la nuit du 2 Décembre 3 851 j ni fait mitrailler ceux qui ttfétaifent levés et armés pour la défense de la loi et du droit violés, demanda des prières et'-des magnificat, le clergé ne les lui marchanda pôînt. Mais Napoléon était devenu le^aître absolu et pouvait commander. Désobéir était chose bien difficile et périlleuse. Ici, rien ne forçait le .clergé de se prêter ta. parodie imaginéugar gens qui veulent trom per le peuple j uffqiié TÎâiis ses manifestations r&- .-Iigieuses. v V". La: chose a été acceptée cependant et c'est ta le grand' scandale F repris l'ancien nei^ffe bœuf avec lequel il cr du temple de Jérusalem, dès marchands morns -profanateurs, moins coupables; et moins indi gnes que nos politiciens cléricaux Mais le Christ quitté ce pauvre monde qù son divin esprit se meurt de* jour en jour/Et ce qui nous reste, n'est plus que là contrefaçon êt la caricature de ses premiers disciples. *.- i-, Une réquête eft"annulation dé l'élection du lr Février a été dépçgq#, Lundi 9 courant, entre les mains du greffier provincial^. M. Anspach a annonè^wn séance du 10 cl de la Chambre des Représentant#,.qu:ii Interpellerait le Ministre au .sujet des éiè^tioné^d'Ypres. Si M. Anspach connaît toutes leâ 'flcètles ae l'enquête sur les élections du 19 Octobre et s'il est au cou rant de la façon honnête et tout-à-fait cléricale dont leséleetions du lr Février oû> été frelatées et escamotées ou volées, ce qui revient au même, il y aura là, pour ceux qui ne connaissent pas nos flibustiers des Flandres, des révélations dont ise en gueule quand on lui passe do^ .^'chair le fer chaud de la vérité, n'étouffe pas la voix de l'ora teur sous ses gros - rires et ses sarcasmes, il y aufa un quart d'heure agréable passer, non pour nos élus du lr Février, mais pour le pays où ces belles choses sont encore complètement inconnues. On sait la thèse soutenue par le Journal d'Ypres au sujet des mandats électifs et des magistratu res judiciaires. Aujourd'hui que M. Biebuyck est nommé la fois conseiller communal et juge de paix, beau coup sademandent ce qu'il va faire. Répudiera-t-il, le cas-échéant, la fonction de conseiller, en serangeaftfc'à l*ïrvis deB patrons du dit Journal., de son propre aVis,p0ùr-mieux dire? \3 LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de HElranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et lyrue de l'Enseignement, Bruxelles. Heures de départ partir du \T Octobre d'Y près pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinglie-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42]. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. 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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 1