N° 24. Dimanche,
22 Mars 1891
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Résumé politique
A la Chambre.
Ils ne sont pas contents*
51e ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Le prince Napoléon est mort Mardi soir vers
7 heures et demie. A midi, le malade avait eu
un nouvel et violent accès de délire, pendant
lequel il s'était écrié Chassez-le puis
C'est toi, la mort, qui es là Tous les mem
bres de la famille, ainsi que le roi et la reine
d'Italie, étaient agenouillés devant le lit. A tout
instant, on s'attendait voir le prince expirer
il a encore lutté pendant sept longues heures
contre le mal qui le terrassait.
Le prince Napoléon était né Trieste le 9 Sep
tembre 1822. Comme nous le disions l'autre
jour,' on n'a pas attendu sa mort pour publier les
notices biographiques, les souvenirs, les anecdo
tes qui encombrent les journaux chaque fois
qu'un personnage célèbre vient disparaître. Si
d'aventure le malade s'était guéri, il en aurait eu
pour des années lire les articles publiés en
Srévision de son décès. Les morts vont vite,
it la ballade allemande mais les moribonds
ne vont plus assez vite pour notre journalisme
fin de siècle.
ila.de. Jérôpie. roi de Westnhalie. et -de Ca-
therine de "Wurtemberg, le prince Napoléon
avait été élevé Rome d'abord, où il vient de
mourir,- puis Genève. Pris de bonne heure par
;lë goût des voyages, il avait parcouru toutes les
capitales de l'Europe. En 1848, il entra dans la
ifie politique envoyé par la Corse l'Assemblée
Constituante, il se refusa voter la loi du 26
Mai, qui exilait les princes d'Orléans, puis il
s'apposa énergiqueme.nt la déportation en
masse des insurges de Juin. Après le coup d'Etat
cfe-2 Décembre, qu'il n'avait ni conseillé ni
peevu, il prit une part active aux affaires publi
ques. Il eut le commandement d'un corps d'ar
mée dans l'expédition de Crimée puis il présida
universelle de
ministère
Q mariage avec
la princesse Clotilde de Savoie, fille de Victor-
Emmanuel, eut lieu en ISSÔî
Il voyageait en' Lapon^p-nfefsqu'éclata la
guerre de 1870. Il revint^ aussitôt en France et
s'efforça, mais en vain, atùrègles premiers désas
tres, de négocier une alliance avec l'Italie. En
1872, il fut expulsé de .France y revint en
1876, ayant été élu député en Corsé, alla siéger
sur les bancs de la gauche et fit partie des 363.
La mort du prince impérial en fie im prétendant.
(^onn-
iJquel il fù£ la~Go&5JL6arie
mais la suite d'une ordonnance de non-lieu, le
10 Février il était mis en liberté. En 1886'. il dut
quitter de nouveau la France, frappé par la loi
d'expulsion dirigée contre tous les prétendants.
Depuis lors, il habitait tantôt en Suisse, son
château de Prangins, tantôt en Italie. v
Il laisse, dit-on, des Mémoires très complets
remplis de documents curieux1 fefc inédits, dont laV
publication ne pourra-manquer'de faire sensa
tion.
La veille du jour où 16 prince Napoléon expi
rait Rome, mourait .Ajaccio la princesse
Marianne Bonaparte, épouse'dp prince" Lucien.
Elle était née Florence le 28 Mars 18Ï.1 c'était
la fille d'un sculpteur de 'cette ville, nommé
Conchetti. Son extrême beauté la fit remarquer
du prince, qui s'en éprit et l'épousa. Ils vinrent
habitera Ajaccio le second étage de la maison
où naquit Napoléon Ier.
Après dix-huit ans d'une union qui ne fut pas
toujours sans nuage, le prince l'abandonna et
introduisit une demande en nullité de mariage.
On raconte que le prince lui fit offrir alors une
très forte somme si elle ne s'opposait pas cette
demande. La princesse aurait répondu Le
nom de Bonaparte vaut pour moi plus que la
plus grande fortune.
C'est dans la maison Bonaparte qu'elle est
décédée.
Le prince Lucien, de deux ans moins âgé
qu'elle, habite actuellement l'Angleterre.
Ypres, le 21 Mars 1891.
Le R. P. a fait .un long discours du ton dolènt
que vous lui connaissez et qui mis en fuite tous
ceux qui n'avaient pas lui demander quelque
chose.
II. fÇdébuté par la quÔstiojMes chemins de
feHvMnaux pour déelâher quuf se moquait de
ces chemins de fer comme d'une geigne. Ça n'est
pas son affaire. Parfois il s'est permis dè-donner
des avis, mais ils n'oùfc pas quda chance d'étard*'"
écoutés.
Signalons une réplique amusante du R. P. V
M. "VVoeste, a-t-il dit, a.critiqué mon atti
tude dans la question des vitinaux. Il a même
eu des mots, dédaigneux. II. ne s'en - sêrait* pas.;
servi, si j'avais assisté..la-sêàhçe. Au surplus,
si on lui accordait son Schepdael-NinoVe
ne dirait plus rien. t ir
L'acariâtre belle-mère du-'micistère se T'est -
tenu pour dit; elle a-eS8ayé-<dIpxpliquer après
coupmaiscomme' disait Bossuetelle était
visiblement «..plaquée.
Quant la question des tarifs, le R. P. a dé
claré qu'il était absolument impossible de les
réduire, et il s'est défendu une fois de plus 'du
reproche de favoriser l'industrie étrangère. S'il
existe en sa faveur des tarifs réduits, c'est pour
permettre aux charbonniers belges de lutter con
tre la concurrence.
On a fait remarquer ce bizarre économiste
qu'il avait une singulière façon de venir en aide
l'industrie nationale, qui, elle, paye plus cher
que l'industrie étrangère. Mais le R. P., têtu
comme toutes les m'Oies du Voyage de SuvStte, a
soutenu envers et contre tous que s'il fesait
payer 12 francs aux nationaux et 10 francs aux
étrangers, c'était uaiguement pour favoriser nos
nationaux.
Comprenne qui voudra
L'on a interrompu pendant quelque temps la
discussion du budget pour voter les crédits sup
plémentaires pour 1890 et une convention avec
>.Ia Roumanie pour les traités de commàaçce.
Après, ça, tout le monde, y compris le mi-
nMrà, A pîig La. poudra d'es?ampette, et, devant
les bancs déseftes et je bureau endormi, M. 1 dé
chet, a parlé de l'écl&râge et du cïï&'^Hge défec
tueux de nos wagons';. M. Rpust heu^sàplé des
chemins d^fer de la Frarrdre^^JÉ&tiëhtaleet
M. Houzeau, de la question des tarifs pôur faire
remarquer qu'un abaissement des tarifs n'a pas
Sour conséquence nécessaire une diminution
e recettes. Le député de Mon» a fait remarquer
encore, relativement au repos dominical, qu'il
existait une indéniable pression pour obliger
les agents du chemin de fer remplir leurs de
voirs religieux le Dimanche.
Cette pression est exercée non pas par l'admi
nistration directement, mais par le clergé.
Signalons aussi cette réclamation formulée par
M. Houzeau
Pourquoi le ministre s'obstine-t-il ne pas
laisser entrer les voyageurs partant par la gare
du Midi, Bruxelles, par les portes principales
de la place de la Constitution
Il faut actuellement faire un détour énorme,
qui ne se justifie et qui ne peut s'expliquer que
par l'inepte entêtement de l'administration.
M. Houzeau a signalé ensuite le parti pris de
cette Administration en ce qui concerne les che
mins de fer de l'arrondissement de Monscon
struits en dépit du bon sens, a demandé l'éta-
bUggement, le long de nos côtes, de signaux de
tempête, et exprimé le désir de savoir quelle se
rait l'heure officielle adoptée par le chemin de
fer.
La Chambre s'est ajqurnée jusqu'au 7 Avril.
xNos gazettes cléricales sont plus cléricales
què le pape.
;ElIes (Tadùîettenl pas la bénédiction des fos
ses dans les cim$t*ères.-
La lettre pastorale, de l'archevêque de Mali-
nés n'est-que le produit du malheur des temps.
Tôt ou tard, on en reviendra au vrai principe,
qui est de réserver dans les cimetières un trou
des chiens pour les libres-penseurs.
Ainsi pontifie YEscaut.
Nous voudrions bien savoir si l'Escaut mé
prisera réellement les libres- penseur», les mai?
homé ai.?, b. ahmanistes et autres humains, -
qui n'ont pas sur la philosophie religieuse les
ôïêmes idées que 'es siennes.
Nous serions cûrie ,e connaître quel ca?
ractère ont les rappo. i: de l'Escaitf avec içs
libres-penseurs a/ee lesquels il se OÂuve jour
nellement.
Il est .poli,sans doute; et, au besoin, il mange
assisjtlà môme table qu'eux, coté
Rt il proteste L'itlé® qu'Ain jour il pourrira
en la société d uq.de ces "Çmreu^ honnêtes gens"
qui se permettent de pe^ser auteement qjJe
lui- Vj, V"\ i '»"r
C'est tbut simplement grotesque^
Au fond dé tout cela, il y slirWbt tfes tra
ditions surannées et les intérêts jçâtériel^
de l'Eglise. - V.-, -
Le pape a cômpÇîs'qiAil^lpit temps de s'a
vouer vaincu, ét ses ifcpjSésenlants en Belgique
obéissent Ses i'n&trucflôns. Mais le Courrier
de Bruxejtffr:t quelques autres sec-
tairG^j^eîy; gjyWrfaire du zèle.
ioutes les époques, il y a eu ainsi des fous
qui ont tente de faire rêmonter les torrents
vers leur source. Chronique
F
LE PROGRÈS
vires acqcirit eoh1>0.
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Séance du 20 Mars.
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