La situation financière en Argentine. Chronique locale. Nos futurs maîtres. Des bas pour des souliers et réciproquement. Ordre judiciaire. Nominations. Le contrat d'affermage des eaux et égouts de Buenos-Ayres passé avec la maison Baring Brothers, de Londres, est résilié moyennant la remise aux titulaires de 165 millions de francs en bons de 5 p. c. d'intérêt. Or, si nous faisons le compte des débours, nous trouvons un versement de 70 millions de francs effectué par la Compagnie au trésor na tional pour prix de la résiliation. Si maintenant, cette somme, nous ajoutons ce que la Compa gnie a dépensé pour mettre les travaux dans l'état actuel, soit 35 millions de francs, plus une somme de 20 millions nécessaires leur achève ment, nous avons un total de 125 millions. Or, la Compagnie en reçoit 165 L'État et la ville, d'autre part, auront payer et se portent garants d'une rente annuelle de 10 millions de francs pour l'intérêt et l'amor tissement des bons remettre la Compagnie. A la dernière heure, nous recevons un télé gramme qui nous apprend que le docteur Plaza, chargé tout spécialement des affaires argentines Londres, a reçu avis que l'accord aux termes duquel la Compagnie des eaux et égouts passe rait au compte de l'État va être immédiatement signé Voilà donc un point acquis et une question réglée la satisfaction des intérêts communs et qui se traduit, au bénéfice du trésor, par un encaissement de 70 millions de francs. D'autre part, nous savons aussi de la même source autorisée que la Banque nationale hypo thécaire payera, comme elle la fait jusqu'à pré sent, le coupon des cédules en circulation. Cette mesure n'est pas sans faire le plus grand honneur au gouvernement argentin, qui, malgré l'intensité de la crise financière, n'a jamais eëssé de remplir ses engagements. C'est dans des faits de cette nature qu'il faut juger des actes du gouvernement dont l'honnê teté dans l'administration est évidente au dernier chef. Sans doute, il y a crise, et crise terrible, mais on prend toutes le3 mesures pour en conjurer les effets. D'ailleurs, il ne saurait y avoir péril en la demeure, et nous nons efforcerons d'éclairer aussi minutieusement et scrupuleusement que possible les porteurs de valeurs argentines, car 11 convient de les mettre en garde contre les ef fets d'une spéculation intéressée. Gardez vô3 va leurs, ne vendez pas Tel est notre conseil, car 'l'avenir portera ses fruits avantageusement. Les emprunts provinciaux sont en outre sur le point d'être refondus en un seul type. Les termes de l'arrangement sont déjà arrêtés et, outre la garantie des terres fiscales, le trésor national sera^pn mesure de secourir. En ce qui concerne les cédules hypothécaires, le gouvernement de la Plata, t ou' pousser la Conversion, avait frappé d'un impô* fie 20 p. c. l'a rente de ces cédules. Les porteurs, formés en syndicat, ont protesté contre cette mesure, la taxant d'illégalité. Cette protestation a eu pour effet de retarder la conclusion du contrat de conversion et la com binaison première a dû être abandonnée. Le service des cédules a été suspendu pour trois ans, mais^le gouvernement s'est émpressé d'offrir»aux porteurs qui ser^MIt-dans l'intention d'échanger leurs titres contre .dée fonds publics, payables en or, la faculté d'opérer Londres, paris et les autres principaux marchés d'Eu rope. 4-, Les rëcalcîtmnts pourront -convertir leurs cé dules en immeubles, si la conversion en titres payables en or ne leur plaît point, car il a été décidé que chaque mois, un certain nombre de propriétés seraient offertes en yppte publique. Dans un prochain article, nous, nous occupe rons de l'impôt sur le revenu et de la taxe sur les dépôts en banque. Pour terminer, il nous est agréable d'informer nos lecteurs qu'à Londres, l'émission d'un ém- prunt 6 p c. de 12 millions de livres sterling est sur le point d'avoir lieu; il est destiné au paye ment des coupons de la dette pendant les trois années 1891-1892-1893, conformément aux ac cords faits avec le comité anglais et au vote émis par les Chambres argentines. Plus que jamais, nous engageons les porteurs garder leurs titres X. Si honteuse, si infâme qu'ait été la conduite de certains meneurs cléricaux, fesant acheter par de misérables sous-ordre et les marchandant parfois eux-mêmes (1), les suffrages des petits électeurs torturés par la gêne, il y a quelque chose de plus révoltant, de plus stupéfiant enco re. C'est l'effronterie, l'impudence qu'ils met tent, non-seulement; nier leurs corruptions, mais nous les reprocher, nous, leurs ad versaires, alors que la ville entière sait ce qu'ils ont osé et connaît les saletés qu'ils ont commises alors que les sincères de leur parti ne se cachent pas pour reconnaître et blâ mer leurs embauchages bien plus alors qu'un de leurs valets a été pris sur le fait bien plus encore alors que nous tenons en mains la mis sive d'un des matadors accusant, en toutes lettres, l'envoi d'argent un électeur absent, avec pro messe du reste après l'élection (2) Et comme si ce n'était assez de cet étalage éhonté de prodigieuse mauvaise foi, ils osent encore, les malandrins, joignant la dérision leur duplicitéfaire accroire au public qu'ils sont demeurés ignorants de tout ce qui s'est tramé Bruges et Bruxelles! Voyez les innocents comme dirait l'auteur de Tartuffe. Eux qui, par un défi aussi insolent que signi ficatif, ont laissé flotter les drapeaux aux façades de leurs cercles eux qui se sont publique ment vantés de faire rejeter le second .pourvoi comme le premier ils ne savent actuellement rien de rien pas même' comment sera composé le collège échevinal -pas même qui sera Bourg mestre Et, tout cela, ils vous le disent avec la feinte candeur ou la suprême effronterie de ce cambrioleur-émérite qui, surpris dans une ar moire,-répondait la police l'interpellant au sujet de sa présence en ce meuble eh je nie promène 4 i Et ces gens, aussi complètement dépourvus de sens moral que dé.sincérité, voudraient qup; devant leurs coupables faits et gestes, on ne s'émût point Que le public prît l'air d'être leur dupe et que nulle voix ne protestât, indi gnée, contre leurs scandaleuses menées et leur frauduleux avènement au Capitole A d'autres Mais leur fourberie est si écla tante qu'elle force toutes les consciences, et qu'eux-mêmes, en leur for intérieur, ne la peu vent nier, de quelque façon qu'ils se mettent l'aise avec elle Nous le répétons, c'est là l'indignité suprême! Il y a des gens qui arrivent au pouvoir par la violence. Nous aimons mieux, mille fois mieux ceux-là! La violence, c'est au moins la lutte visage découvert, corps corps, face face. C'est le risque tenté, le danger couru, le péril affronté. 11 y a du courage, de l'énergie, de l'au dace, de la bravoure même l'entreprise. Mais la lutte par l'argent, le triomphe par la corruption, c'est la perfidie, la lâcheté, l'astuce, la fourberie, l'ignominie Et c'est aussi le méfait, le forfait, le crime Il n'y a place, là. que pour le mépriâd. Que si l'estime c S gens pouvait al fer aux aventuriers qui ont réusei par ces moyens, c'est qu'il n'y aurait plus des gens honnêtes, et qûe gouvernants et gouvernés, administrateurs et administrés, tous indignes au même point, se raient mûrs pour le cataclysme qui fait effon drer tout un état social arrivé au dernier degré de pourriture. Dieu merci nous n'en sommes pas encore là. On lit dans le Journal Le mandat du Collège Echevinal d'Ypres a donc pris fin. Mais nos édiles doivent' le conti- nuer j usqu'à ce que leurs successeurs soient nommés. Une contradiction et une ânerie en trois lignes. Si, en effet, le mandat appris fin, il ne peut être question de le continuer. Aussi le législateur a-t- il eu soin de s'exprimer d'une tout autre façon. Mais c'est peu. Ce qui est une véritable énormité, c'est que les membres du Collège doivent continuer leurs fonctions jusqu'à ce que leurs successeurs soient Voyez-vous, après la vérification des pouvoirs des nouveaux élus et même après leur installa tion, Messieurs Bossaert, Cornette et de Stuers continuer administrer jusqu'à ce qu'il ait plu au Roi de nommer un Bourgmestre et au Conseil de nommer des Echevins Cela dépasse toute ignorance et même toute fantaisie. Et dire que parmi les rédacteurs du Journal il y a des avocats, des conseillers, de futurs Eche vins, un futur Bourgmestre et des législateurs Disons, pour finir, que, s'en tenant au pres crit clair et formel de la loi, notre ex-Collège échevinal a cessé ses fonctions du moment pré cis où on lui a notifié que l'élection du lr Fé vrier était validée et les pouvoirs des nouveaux élus vérifiés. A partir de ce moment, en effet, les fonctions incombent aux Conseillera restants, dans l'ordre du tableau. Tout cela est prévu et réglé, et il faut toute l'étourderie ou toute l'ignorance des vingtistés pour ne pas s'en être aperçu. Ajoutons ceci il y a cent parier contre un que, pour ces Messieurs, nos Echevins, qui ne décampaient pas assez vite leur gré et qu'ils voulaient faire jeter par les fenêtres, seront par tis trop tôt. Il paraît que M. le juge Debie, qui a présidé, comme on sait, nos élections du lr Février, sera nommé procureur du Roi Termonde. Toujours est-il que no3 Sénateur et Représen tants s'emploient beaucoup pour obtenir cette promotion. Qui vivra verra. On sait que M. Degrave, président du 2e bu reau, aux mêmes élections, a été nommé Prési dent du Tribunal de Fufnes. D'autre part, la Patrie de Bruges a annoncé que M. Coppene, président du 4e bureau, serait prom^^haiiiement. Élections", promotions, comme cela rime bieit Le Juge de Paix du 2e canton d'Ypres vient de fixer une audience extraordinaire, le lr Di manche de chaque mois, 9 heures précises du m'atin, en la salle ordinaire de ses séances, au Palais de J ustic®, Ypres. Cette audience est destinée uniquement la réunion des conseils de famille composés d'indi gents ou d'ouvriers. Cette .mesure est prise, afin d'éviter les pertes de salaire ôt les difficultés de déplacement aux quelles donnent lieu les réunions des conseils de familleCommuniqué) Tous ©eux qui, profitant de cette température exceptionnelle, sont allés courir les champs, ont été frappés de la rareté des oiseaux insectivores. Dans ces conditions, comme après une élection loyale, il y a place encore pour l'estime récipro que, et les Vaincus peuvent, en descendant du pouvoir, saluer courtoisement au passage ceux qui y montent et leur souhaiter même bonne chance. m-■*- i un datçeux-là qui, offrant cent francs un «totîçste éficltur pour obtenir sa voix,.reçut cette énergi que et verte; r$0ense Monsieur, employez cela payer les dettes de feu votre père (N. de la R.) (2) Nous avons reproduit cette lettre dans nos colonnes. (N. de la R.) nommés

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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 2