N° 29. Jeudi, 51e ANNÉE. 9 Avril 1891 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Le gouvernement ami de l'ouvrier. Chronique locale. Le Père et le Fils. Vanité blessée. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ partir du 1 Octobre d'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 YPRES-FURNES. g-00 7-34 10-20 1-00 4-00 6-25. FURNES-YPRES. Ypres, le 8 Avril 1891. On continue affirmer Bruxelles que le Roi est décidé dj$soudré lesChambrih, si la ques tion de la revision constitutionnelle ne reçoit pas rapidement une solution satisfaisante. En dépit des démentis de la presse cléricale, il est certain que les jninistres ont été formelle ment informés des intentions de Sa Majesté. Les. rapports que l'on reçoit au ministère depuis quelques jours sur l'état des esprits dans les principaux centres ouvriers, sont loin d'être rassurants ils font prévoir poûr le 1*r Mai une très vive agitation: on se préoccupe dès présent des mesures prendre pour le maintien de l'ordre. P.-S. Le Journal de Bruxelles qui n'avait touché jusqu'à présenta la question de la revi sion qu'avec la prudence du tt|pent, publie un article dariï lequel nous remarquons ces lignes Pour diverses raisons, le gouvernement estime, sous les sages résèrves que I on connaît, table. Ce langage de la feuille officieuse est signifi catif. L'une des diverses raisons dont parle -i^prgane de M. Beernaert, et probablement Ja principale, est la déclaration faite par le Roi nos ministres au sujet de la revision. nwBeBoe<Bg5ee**ga— n sait qu'il avait été proposé d'inscrire au jet du département de l intérieur, de l'in itie et des travaux publics, une somme de francs pour être distribuée en primes ■agemenl aux sociétés de secours mu- ,'NËjtùjnues, afin de faciliter l'affiliation de V - M;es a 'a ca*sse retraite de l'Etat. ^P0 Grâce la soumission complète de sa ma jorité cléricale, le Gouvernement est parvenu faire réduire cette somme 20,000 francs, c'est-à-dire de plus de la moitié. Et dire que lors des prochaines élections, il protestera encore de toutes ses sympathies pour la classe des travailleurs Oh l'honnêteté cléricale Voilà donc Monsieur Surmont devenu du jour au lendemain le Père de la cité Yproise. Être le Père de tous les Yprois, n'est-ce pas le plus beau fleuron que Monsieur le Baron pût ajouter sa couronne Être le Père de toute une ville, alors 'qu'en cette fin de siècle on est, déjà très heureux d'être le père de ses propres enfants n'est-ce pas beau, n'est-ce pas superbe Mais, qu'est-ce qui1 Vaut Monsieur le Baron d'être gratifié d'un titre qu'on n'accorde généra lement qu'à des princes quf ont consacré leur existence au bonheur des peuples Voyons, Monsieur le Baron, Où sont donc les titres de ce Père improvisé la reconnaissance de la population d'Ypres On cherche en vain, soit dans ses sentiments, soit dans ses actes, l'ombre d'un motif qui justifie une semblable qualification. Ce dont le peuple se souvient, c'est que, dans maintes circonstan ces, Monsieur le Baron a i-efusé son obole pour secourir les pauvres de la ville dont il est aujour d'hui le Bourgmestre. Cela suffit-il pour honorer un homme du plus beau titre qu'on puisse décer ner un bienfaiteur de l'humanité Cet homme que la flatterie a baptisé de Père de la cité, n'a jamais vécu avec le peuplo il n'en connaît ni les besoins ni les aspirations c'est fiour cela que nous avons le droit et le devoir de ui contester cette qualification prétentieuse que M. Colaert lui a si bénévolement octroyée. D'ailleurs, toute la harangue de l'Hôtel-de- Ville n'est qu'une flagornerie poussée l'extrê me et dont le public a déjà fait justice. Est-ce dire que nous mettions en doute les facultés intellectuelles de Monsieur Surmont Nullement. Ce que nous contestons en lui, ce sont les qualités du cœur celles-là il est de no toriété qu'il ne les possède pas. Nous pouvons même aller jusqu'à avancer, sans craindre d'être démenti, qu'il n'a pas même les sympathies de ses amis politiques. Quant vous, Monsieur le premier Echevin, nous vous dirons que, lors de la séance d'instal lation ^'Hôfcel-de-Ville, vous ne voue* trouviez pas sur les tréteaux d'un théâtre dè foire Vous avez pris la parole au nom d'une population in telligente qui a le droit de vous demander de la logique et un peu de sincérité. Le premier éche- vin d'une commune de 16,000 habitants a le devoir, quand il parle au nom de ses concitoyens, de faire entendre le langage de la VÉRITÉ et non celui de la FLATTERIE. Quoiqu'il en soit, et puisque nous avons le Père dans Monsieur le Baron, envisageons son panégyriste comme son Fils soumis et, quand nous les rencontrerons côte côte, donnons- leur cette dénomination flatteuse, en attendant qu'un troisième personnage vienne compléter la Trinité. En rentrant chez lui le 31 Mars, M. H. Iweins n'avait pas encore fermé la porte, que déjà il s'écria C'est bien fait, il n'a que ce qu'il mérite Ah il devait et voulait être Bourgmestre, ce Gantois dont Voormezeele ne veut pas Les Yprois le lui ont bien fait voir aujourd'hui c'était lugubre. M. Iweins avait raison la manifestation du 31 a été tout ce qu'il avait de plus froid et de plus anticlérical. Mais il se trompe b'il croit qu'elle était dirigée exclusivement contre M. burmont. M. Surmont, certes, peut en prendre sa grande part, mais le même froid sibérien eût régné avec M. Iweins, comme bourgmestre, car la protestation s'adressait tous les élus du 1' Février et elle était bien plus l'expression de l'honnêteté révoltée contre 1 usurpation scanda leuse du pouvoir que la désapprobation de la nomination de tel ou tel mayeur clérical, qui, quel qu'il soit, ne sera jamais le chef qui con vienne la ville, et que la ville acclamera. Nous savions bien qu'il y avait du tirage, comme on dit, au clan clérical et que nos vain queurs s'entendaient comme larrons en foire. Mais encore était-il bon que cela y parût de par leurs propres dires, faits et gestes. Indépendamment de la grande ire d'Henritje, voici que nous avons blessé la susceptibilité du rédacteur ordinaire du Journal, en disant que M. Surmont est supérieur, comme talent, tous ses collègues du Conseil. M. Bossaert, rappelle-t-on, a dit un jour que le plus intelligent était MColaert donc M Surmont ne saurait être supérieur celui-ci. La conclusion, il est vrai, n-est.pa* ^i^cisément formulée en ces termes mais, pour qui sait lir entre les lignes, c'est bien cela qu'on a voulu laisser entendre. Mon Dieu Si c'était affaire de donner satis faction la vanité, nous ne verrions aucun in convénient mettre M. Colaert, qui semble y tenir, au-dessus de M. Surmont auquel la çhose est peut-être assez indifférente. Nous ne ferions même aucune difficulté pour dire qu'ils sont toqs supérieurs, les uns aux autres. Mais il s'agit de la vérité et du sentiment public. Eh bien n'en déplaise M. Bossaert (qui a cédé peut-être un faible de profession et de confraternité) ni surtout M. Colaert lui-même, ce dernier n'eut été, comme bourgmestre, qu'un pauvre sirè, et il n'est douteux pour personne que M. Surmont, en cette qualité, ne le dépasse de beaucoup. Reste voir seulement de quelle façon M. Surmont emploiera, pour nous expri- LE PROGRÈS vires acquir1t ecndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. 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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 1