N° 50. Dimanche,
51e ANNÉE.
12 Avril 1891.
JOURNAL D APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Chronique locale.
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PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ partir du 1' Octobre
d'Y près pour
Popermghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
YPRES-FURNES.
FURNES-YPRES.
v Ypres,'.le 11 Avril 1891.
Nous avons recommandé plus d'une fois déjà,
comme moyen de propagande, la création de
bibliothèques l^epulaires. La lecture est sans
contredit la principale source d'instruction.
Tous les amis du progrès s'accordent dire
qu'on ne peut trop développer le goût de la
lecture, si l'on veut arriver de bons résultats.
Dans les grandes villes, en France surtout, le
pauvre comme le riche a son journal, discute
politique, c'est-à-dire les intérêts de la nation.
Et en effet, on ne comprend pas qu'un ci
toyen, soucieux de l'avenir de son pays, puisse
se désintéresser de la politique. En Belgique,
vous rencontrez fréquemment, même parmi la
classe instruite de la société, des gens qui vous
disent avec orgueil Moi, je ne m'occupe pas
de politique.
C'est un mal. II est indispensable que to
les habitants d'un même.jjay^s'occupent
affaires publiques, et c'est pour cette seule rai
son que tout citoyen honnête, probe, digne, et
vcix au chapitre.
On se désintéresse de la politique, parce que
la plupart d'entre nous n'ont pas le droit
d'émettre leurs opinions, lorsqu'on procède au
choix des représentants de la nation.
Or, c'est dans le but de rendre tous les ci
toyens belges aptes choisir avec discernement
et sagesse qu'il importe de faire leur éducatioq
politique, et on ne peut y arriver plus sûrement
que par la lecture.
existe encore, de ci, de là, comme dit un
os confrères, une ^catégorie d'esprits soup-
.nneux qui craignent qu'un goût trop pro-
des jeunes gens pour Tes plaisirs de
ne détourne de leurs occupations ma
ie laboureur et l'ouvrier intelligents êrf
pître chez eux des appétits qouveaux,
IjQns immodérées, en évoquâtot leur
es horizons séduisants.
Cette conséquence, qui serait funeste, est-elle
bien redouter? La lecture d'ouvrages sérieux
autorise-l-elle semblable imputation
Nous ne le pensons pas. Mais nous aperce
vons très bien, grâce ce procédé d'étude,
l'élévation du niveau intellectuel de la natbwi,
l'affranchissement de l'esprit chez les masses
encore soumises aux naïfs préjugés de l igno-
rance: nous voyons le cultivateur et l'artisan
plus éclairé améliorer sans cesse leur instruc
tion, suivant la direction d'un jugement sûr,
les devoirs qui leur incombent dans la société.
La faute des déclassés n'est pas imputable
l'instruction, mais la vanité c'est le con
traste entre la vie en apparence facile des lettrés
et l'existence pénible de la masse de ceux qui
se livrent aux travaux manuels, qui fait naître
dans le peuple ignorant cette fausse apprécia
tion dont l'encombrement de toutes les carriè
res administrative» est la cause.
Que tout le monde s'instruise et lise il y
aura plus de véritable égalité entre les hommes
etLeaucoup moins de déclassés dans la société.
On écrit de Bruxélfès au Journal de Mons
Un officier supérieur ij. bien voulu me don
ner quelques renseignements sur les grandes
manœuvres de celte année' Elles auront lieu,
suivant une tradition que le département de la
guerre tient respecter, au mois de Septembre,
13 du Ir au 10 probablement. La petite guerre des
manœuvres précédentes, division contre divi
sion, sera abandonnée plus de combats par
tiels, de marches en avant, de reconnaissances
audacieuses. Cette image de la guerre sera
remplacée par un essai de mobilisation comme
autrefois en France,, mais au lieu d'appeler sous
les armes tout un corps d'armée, on se conten
tera d'une division. Il s'agit de savoir si, depuis
cinq ou six ans, des progrès ont été réalisés
dans cet ordre d idées et si l'on peut compter
en cas de danger sur une concentration rapide
et efficace de tous les services composant deux
brigades d'infantérie appuyées par la cavalerie
indépendante, les quatre batteries réglemen
taires et un bataillon de carabiniers.
A part un grand engagement sirtiulé qui se
livrera aux environs de Bruxelles, dans la
direfÉton de Waterloo, l'expérience devant
avoir pour théâtre la province de Brabant, tout
se bornera une démfth si ration mil.ilaire, un
déploiement de troupes. Leçôlô intéressant des
manœuvres se trouvera -dans la rapidité de la
mobilisation, le bon fonctionnement des servi
ces accessoires, l'homogénéité présentée par
les troupes formant un seul bloc, un tout, ca
pable d'une impulsion unique. Le côté pittores
que se produira avant la dislocation lors de
I engagement final auquel on ne saurait échap
per, chefs et soldats aimant brûler la poudre
la grande joie des badauds.
Comme les années-précédentes, le Roi et
la fteine-essisteront la partie officielle des
grandes manœuvres, la plus décorative, mais
pas toujours la plus fertile en résultats.
Dans un précédent article nous avons examiné
les titres de Monsieur le Baron Surmont la
ualification pompeuse de PÈRE DE LA
LTÉ lui donnée par notre premier échevin
au nom de la ville d'Ypres, et l'examen que
nous en avons fait nous a conduit un résultat
négatif.
Nous continuons aujourd'hui l'analyse de
quelques autres paragraphes de la harangue de
Monsieur l'Echevin, de ce chel-d'œuvre de lit
térature qui marquera dans les annales de la
courtisanerie.
Si Monsieur le Baron Surmont n'a pas vu le
cortège travers les brouillards de la vanité, il
aura certainement constaté comme nous, que les
principales sociétés de la ville, celles composées
de l'élite de la bourgeoisie, se sont abstenues,
et il a dû en conclure que ses concitoyens n'ont
pas tant approuvé, qu il a plu Monsieur le
Ïiremier échevin de le lui dire, le choix qu'a fait
e Roi de sa personne, pour remplir le mandat
de premier magistrat de notre antique cité.
Mais l'absence de certaines sociétés au cortège
n'est pas le seul indice de l'impopularité de
Monsieur le Baron Surmont. L'accueil plus que
réservé que lui a fait la population son entrée
en ville a une signification laquelle personne
ne peut se tromper. Monsieur le baron Surmont
a pu voir beaucoup de monde attiré sur son pas
sage par un sentiment de curiosité bien naturel,
beaucoup de campagnards venus là comme ils
vont la foire, pour voir. Mais dans cette foule,
aucun témoignage de sympathie, aucune démon
stration de satisfaction. Ni la sortie de la gare
où Monsieur le Bourgmestre, revêtu de son cos
tume officiel, se montrait ses concitoyens pour
la première fois, ni sur le-parcours, ni son
arrivée sur la Grand'Place, devant CGt Hôtel-de-
Ville où il allait entrer en maître, nulle part, la
moindre démonstration.
Où donc Monsieur l'échovin a-t-il constaté ces
nombreuses marques d'approbation
Dans son imagination sans doute. La haran
gue était composée d'avance et malheureuse
ment l'événement n'a pas riponclôr rafc-c&uvçse
Du reste, si dans l'enivr o e son triomphé
Mensieib* Surmont a pu se faire illusion, les oc
casions n'ont pas manqué depuis pour le rappe
lé? la réalité.
En êtes-vous bien sûr, Monsiyr l'échevin,
avez-vous consulté tous vos coliques avant dé
engagez-vous 1 op-
Pouvait-on d'ailleurs trouver mieux que vous
n pour remplir le mandat de Bourgmestre et occuper
b le siège de Président au Conseil de la qommune n
Voilà, en bon français, ce qui s'appelle casser
l'encensoir «uç .le nez des gens. Eh oien Mon
sieur l'échenrin, vous êtes d'une belle force, et
pour que le nez du Père de la Cité ait pu résister
un pareil choc il faut nécessairement qu'il soit
sorti des usines de Ki upp.
t
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Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20.
domines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 - 5-20
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Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-58-11-16 2-43 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20.
8-00 7-34 10-20 1-00 4-00 6-25.
5-06 7-40 10-26 1-06 4-06 6-É!
x»
Vous avez dû vous apercevoir, Monsieur le Baron,
a en traversant la ville précédé d'un brillant cortège
y, formé de la plupart des sociétés locales, combien vos
b concitoyens ont approuvé le choix qu'à fait le Roi de
b votre personne, pour remplir le mandat de premier
b magistrat de notre antique cité.
De son côté le conseil communal ratifie ce choix, r