i\° 33. Jeudi,
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Au Ministère de la Justice.
Les employés des postes.
Le budget du culte catholique.
51e ANNÉE.
23 Avril 1891
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
YPRES-FURNES.
7-34 10-21) 1-00 4-00
FURNES-Y-PRES.
Ypres, le 22 Avril 1891.
Décidément nos ministres ont des faibles
pour les pires.
On sait les attentions de M. Beernaert pour
le Pourbaix et le Crets.
Voici quel souci travaille le ministre de la
justice quand il ne joue pas du violon ou ne fait
pas des nominations de parti.
M. le ministre Lejeune, raconte Y Etoile Belge,
continue s'occuper avec un zèle qui ne se ralen
tit point de la libération de son ancien client,
Léon Peltzer. Pendant le cours de l'année der
nière, M. Lejeune avait essayé tout d'abord de
provoquer la mise en liberté pure et simple de
l'assassin de M. Bernays. Des démarches turent
faites près des membres de la commission admi
nistrative et, par le ministre lui même, près des
médecins de la prison de Louvain dont l'avis de
vait favoriser l'accomplissement des désirs de M.
Lejeune. Mais ni la commission, ni le corps mé
dical ne voulurent se'prêter la combinaison que
vV2t GCïïru<ïttrc ^ncora, daps un avis des plus éner
giques. Mle procureur général de Bruxelles.
Battu sur ce point, M. Lejeune voulut essayer
de la levée de l'écrou, c'est-à-dire une mesure
exceptionnelle, prise par le ministre de la justice
et qui n'est que la suspension de l'exécution de
la peineaccordéeàcause de l'état de maladie cons
tatée du détenu. C'est en quelque sorte un con-
f;é de santé. Pour ce faire, le ministre avait éga-
ementbesoin de l'avis des médecinsde la prison.
Consultés en Septembre dernier par le cabinet
du ministre directement, ils déclarèrent que, l'état
Peltzer était semblable celui de la plupatt.des
détenus long terme, mais qu'on remarqua^ce-
pendant chez lui une tendance débilitantifplus
prononcée; ils .ajoutaient que ce ne serait que
dans quelques mois, au début de l'année suivan
te, qu'on pourrait, par comparaison, juger de
ï'état réel du.détenu.
M. Lejeune,.battu, se tint tranquille et n'in
sista pas. Mais dès le commencement du mois de
mars dernier, aussitôt après l'expiration des
quelques mois de répit et d observation réclamés
par les médecins de Louvain, il intervint de
nouveau et ordonna un examen de Peltzer. Si
cette fois le rapport des médecins qui, n'est pas
encore parvenu au département de la justice,
conclut la constatation effective de l'action
débilitante du régime cellulaire sur l'organisme
de Peltzer; si de plus la commission administra
tive de la prison ne maintient pas dans toute sa
rigueur son premier avis négatif, on peut être
certain que M. Lejeune saisira l'occasion de ren
dre la liberté son ancien client de la cour d'as
sises du Brabant. Léon Peltzer pourra ainsi
l'aise se mettre la recherche du fameux Murray
l'existence duquel M. Lejeune n'a pas cessé de
croire. Il est remarquer que la simple levée de
l'écrou peut être ordonnée par le ministre de la
justice en dehors de tout avis du parquet géné
ral.
Quand un pauvre diable, condamné pour une
vétille quelconque, demande grâce ou réduc
tion, M. Lejeune fait d'ordinaire la sourde
oreille. Mais qu'il s'agisse de Léon Peltzer, cet
abominable assassin,, venu exprès d'Amerique
pour tuer, on sait de quelle façon, ce pauvre
M. Bernay», M. le ministre n'a pas assez de
soins, de sollicitude et de tendresse. Il lui faut,
coûte que coûte, rendre la liberté et la so
ciété ce criminel de haute marque.
Eh bien c est tout bonnemént scandaleux
Quand le Peltzer serait digne de pitié, M.
Lejeune, ayant été son défenseur, serait le der
nier ministre qui devrait songer le grâcier et
le seul qui ne le pourrait.
Dans une des dernières séances du Sénat, il
a été question de l'accroissement considérable
de la presse quotidienne dans le pays
En 1860, a-t-on dit, la poste transportait
en Belgique 26 millions de journaux, je né
glige les fractions. En 1870, elle en transportait
47 millions. En 1880 le chiffre était monté
72 millions. Et l'an dernier, nous sommes arri
vés 91,546,000 millions, soit une augmeiv-
tation de 20 p. c. en vingt années.
Et, ajouterons-tj^us, il en est résulté une
augmentation de T^pFil ppur le personnel des
chemins de fer et des post.es,de... 50 p. c. en
vingt années.
Vous avez ftbnc augmenté le travail de toute
une catégorie d'agents de l'Etat déjà peu payés,
de 50 p. c., soit! Mais avez-vous en même
temps pensé augmenter leur traitement dans
la même proportion Nous avons beau voir et
regarder nous sommes forcés de répondre
négativement et de constater que, si depuis
20 ans le traitement des postiers, facteurs, etc.,
a reçu des augmentations, ce n'a guère été
dans la proportion méritée.
Il s'en faut de beaucoup et c'est chichement
que ces braves gens ont vu.an&élioigr leur sort.
^ssj^nalons cette anomalie à'qûi de droit.
i/0 illu^'s Pour a'nsi dire, pas d'année
et le
i jeun
vtye avec raison au Parlement l'éloge
9ue rend au public le personnel
i de fer et des postes.
Qu'on soit un peu merç ^prodigue de bonnes
paroles et un peu plus généreux en fait, cela
vaudra infiniment mieux.
Nous extrayons du Moniteur le détail du bud-
et du culte catholique il s'agit uniquement de
part de l'Etat.
Clergé supérieur du culte fr. 281,400
Clergé inférieur, 4,322,000
Subsides aux provinces, aux com
munes et aux fabriques d'églises,
pour les édifices servant au culte
catholique, etc., 50,000
Pensions ecclésiastiques (paie
ment des termes échus avant l'in
scription au grand livre), a 16,000
Secours pour les ministres des
cultes, 30,000
A ces sommes, 5 millions et plus, il faut ajou
ter la part des provinces, plus la part des com
munes, les indemnités de logement, de binage,
plus les subsides touchés par des prêtres sur les
budgets de l'instruction publique, de la guerre,
etc., titre de professeurs de religion, d'aumô
niers de prison, d'aumôniers de l'armée, etc.
De ces sommes immenses, les libéraux paient
leur large, leur très large part.
Que reçoivent-ils en échange? Des injures,
des outrages, des attaques incessantes toute l'an
née on les traite en ennemis abattre et on
s'applaudit, comme d'une juste vengeance, de
tout le mal qu'on peotlèur faire.
A ANVERS
20 avril.
La décision de la députation permanente or
donnant une nouvelle enquête sur les élections
communales d'Hoboken est tout bonnement un
honteux scandale, surtout au lendemain de la
décision qui validait les élections de Boom. Il y
a là un parti pris d'être cyniquement injuste et
de montrer qu'aussi longtemps que les électeurs
hobokenois n'enverront pas des cléricaux au
conseil, on annulera le scrutin. J'ai déjà vu bien
des coups de parti jamais on n'atteint ce de
gré de cynisme et de mauvaise foi.
La surexcitation dans cette population ou
vrière est très grande. Nous esperons encore en
la bonne foi et en la sagesse du gouvernement.
Il engagerait gravement sa responsabilité, s'il
approuvait de pareilles menées. La politique ex
cuse bien des choses mais ce n'est plus une
question de politique, c'est une question d'hon
nêteté.
A BOOM.
20 avril.
Les libéraux ne parviennent plus sè faire
rendre j ustice les catholiques obtiennent tout
ce qu'ils veulent. Ce qui vient de se îpasser
Boom en est une nouvelle preuve. Il y a trois se
maines, cinq libéraux du conseil communal
avaient demandé, la loi communale en main, la
convocation du conseil. Par deux fois, le bourg
mestre, Emile Van Reeth, refusa de leur donner
satisfaction. Deux fois les libéraux protestent
près du gouverneur et demandent que justice
LE PROGRÈS
vires icqdirit eundo.
ABONNEMENT PAR AN; Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-OO.IINSERTIONS Annonces; la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
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Idem. Pour le restant du pays7-OO.lkes annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
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Courlrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20
(Dép. de domines dourtrai 7-45.)
dourlrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-43 5-20.
dourtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20.
5-00
6-25.
5-06 7-40 10-26 1-06 4-06 - 6-30.
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Correspondance particulière de la Chronique.)
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