Terrible explosion Rome.
Chronique locale.
Les neutres.
Dans trois ans.
M. Léon Viel, de la Vérité de Tournai, qui
avait tracé la veille dans son journal un por
trait si plein de relief, si vivant d'Adolphe Del-
mée, a également pris la parole.
Enfin M. Gustave Lemaire, de VEtoile belge,
un des plus anciens amis du défunt, qui était
venu quelques heures auparavant déposer la
maison mortuaire, en compagnie de M. Jules
Lebègue, de VOffice de Publicitéla magnifique
couronne de l'Association de la Presse, a pro
noncé de touchantes paroles d'adieu au nom de
la presse bruxelloise, et aussi au nom de plu
sieurs collègues de la province qui assistaient
la triste cérémonie.
Au cimetière, un dernier discours a été pro
noncé par M. Dormy, un confrère de la presse
française.
De toutes les questions militaires que l'on a
déjà traitées dans les journaux il en est une que
l'on a malheureusement oubliée ou que 1 on
ignore peut-être c'est celle quia trait aux sous-
officiers ayant subi leurs examens pour l'obten
tion du grade de sous-lieutenant.
Depuis le 4 Janvier 1890 jusqu'à ce jour 122
élèves de l'école militaire ont été nommés sous-
lieutenants d'infanterie par contre 34 sous-offi
ciers seulement ont obtenu le même grade Et
ce ne sont pas les éléments qui manquent, car il
existe l'heure qu'il est 2 sous-officiers ayant
satisfait l'examen de sous-lieutenant en 1888, 26
sous-officiers ayant satisfait en 1889 et 67 ayant
été reconnus dignes en 1890 de porter l'épaulet-
te. Cela fait un total de 95.
Voilà donc 95 candidats officiers, tous d'excel
lents sujets, ayant au moins 5 années de service
actif qui végètent dans les régiments et qui se
voient dépassés par des sous-lieutenants de l'éco
le militaire formés ceux-là en moins de 2 ans de
temps.
Qu'en résulte-t-il Un découragement com
plet dans les1 cadres inférieurs.
Rome, 23 Avril, 9 h. 30 matin.
Une explosion a eu lieu la poudrière de la
Porte Portese, située quatre kilomètres de la
ville, et qui était, dit-on, gardée par une quin
zaine de soldats.
La détonation a été si forte qu'elle a jeté
l'alarme dans toute la ville.
- Le Roi, M. Tricotera-, toutes les autorités et
une foule considérable se nont portés sur le
théâtre de l'explosion";
RoÉae, 23 Avril, 10 h. 45.
La poudrière qui. a sauté est celle de Pozzo-
Pantaléon, qui confine la ferme-école dite de
Vignapia, ou sont réunis un grand nombre de
jeunes gens.
On assure qu'il y a 129 blessés dont quelques-
uns grièvement. La plupart sont des élèves de
la ferme-école.
On n'a pas jusqu'à présent constaté qu'il y eût
des filôrts, mais on craint d'en trouver sous les
décombres.
Ufl cordon de troupes a été déployé aussitôt
au delà de la Porte Portese.
Les blessés sont transportés l'hôpital de la
^Consolation, devant lequel on a placé égale
ment un cordon de troupes.
Le sauvetage s'accomplit au milieu d'une
foule vivement émotionnée.
Rome, 23 Avril, 11 h. 30.
Le Roi fl passé une heure sur le lieu du
sinistre. Il est reparti acclamé par une foule
immense. Le Roi a fait transporter plusieurs
blessât dans sa propre vôiture. t s.
120 personnes ont éle floî^Kees Phôpital de
jf la Consolationpoufitfle^sures légères.'
IK^ersonnes.restent l'hôpital 8 sontgriè-
"ven^it blessées, unç est mourante.
Le Roi visflU^Jà les Blessés l'hôpital.
Un grand nom^p de vitres^«fc(rîtrauk^jiL«pu^-
leurs de l'escalier royal, donnés Pie IX par
Ma^imilien de Bavière, ont été brisés.
La poudrière contenait 275 quintaux de-„
poudré.
Suivant un haut fonctionnaire du ministère
de l'intérieur et un officier supérieur d'état-ma-
jor, la catastrophe serait le résultat de l'explo
sion de cartouches de poudre ordinaire et de
mélinite.
Rome, 23 Avril, 7 h. soir.
A la Chambre, M. Nicotera annonce qu'il y a
46 blessés sur les lieux de la catastrophe et 220
aux environs.
Le ministre de la guerre déclare qu'on ne peut
accuser l'administration d'impéritie.
Un ingénieur civil a été trouvé mort on
ignore encore les causes de l'explosion.
Pendant que le général Pelloux parle, un
morceau de vitre tombe de la coupole sur la
tête du ministre Branca, sans toutefois le bles
ser. (Rires)
Le ministre de la guerre continue Une en
quête technique et administrative est ouverte.
Il faut croire qu'il se sera manifesté dans la
poudre une lente combustion, mais il sera diffi
cile de vérifier cette hypothèse. La conduite des
soldats et de leurs chefs e8t au-dessus de tout
éloge. (Vifs applaudissements).
Rome, 23 Avril, 7 h. 30.
Il y a actuellement soixante-quinze blessés
dans divers hôpitaux. Le nombre des morts re
cueillis j usqu'à présent est de deux.
Une enquête est ouverte sur les causes du
désastre.
Le Journal d'Y près consacre une longue colon
ne démontrer, ou pour mieux dire, faire
accroire que l'instituteur neutre conduit au
socialisme. Les arguments qu'emploie la sainte
feuille pour étayer sa thèse ne sont pas bien pro
bants et, après comme avant, on se demande ce
que c'est qu'un instituteur neutre Jusqu'ici
comme neutre, il était admis que ce qu'il y avait
de plus neutre en fait d'instituteurs, c'étaient
les petits-frères, tellement neutres qu'on ne sa
vait, la plupart du temps, pas comment les ran
ger dans la classification de Buflon. On était
seulement d'accord sur un point, c'est qu'ils
conduisaient, non au socialisme, mais au petit-
frérisme.
Il est vrai, c'est aussi du socialisme, qu'on
pourrait appeler socialisnje des neutres, et si
c'est cela qu'a vèulu dire la vertueuse feuille,
nous comprenons mais il y. 'avait longtemps
que nous savions cela et pas n,'était besofti de
remplir toute une colonne poùt démontrer ce
qu'on a dit mille et mille lois.
On a vendu le mobilier de la Concorde extra-
muros Lundi dernier, dit le moniteur de l'Hôtel-
de-Ville, et, d'après ce qu'on a dit au confrère,
on en ferait autant dans trois ans ou au plus
tard l'expiration du bail, avec la Concorde
d'hiver.
On a vendu, en effet, le mobilier de la Con
corde d'été, la société étant dissoute, d'après
une décision prise depuis deux ans. v
Mais quant ce qui se passera dans l'autre, le
Journal n'est que très imparfaitement informé.
On voit bien qu'il ne fréquente pas la bonne
compagnie où on* pourrait le renseigner s'il
voyait autre choSe que la congrégation, le Journal
aurait appris que nonseulement la Concorde d'hi-^
triera,LyraOuvrière.etc.,etc.'et qu'on donner
un eîssor ùoïveau au Cercle catholique, la Çôil
grëgatten etniu Patronage-,qu^sont vérita
ieé' cercles -comme il faut et qui répondent",
"besoin réel. Et comme compléïhent, qui ètftîe
dans lé8<yiÊux'de la population entière, ençoré
deux ou trois cotfvents,. pour porter la prospé-.
rité son qpmb^, -*
J >JSdaia. toi?t ceci ne commencera que dans troigy
'ÎË'-t#plu8 tôt". Avant cela, il y aura .d'autres
marionnettes qui danseront sur ùbe séi
dont l'air est déjà composé.
iégffidi|ïe
La gendarmerie vient d'arrêter une jeune
femme Westroosebeke, qui après avoir mis au
monde un enfant bien constitué, l'a enterré dans
un chenil. On l'a conduite la prison de notre
ville et on recherchait Bon frère qui habitait la
même maison qu'elle, mais il a disparu de son
domicile il y a quelques jours on ait qu'il est
parti pour la France.
Une dizaine de jeunes gens sortaient Diman
che soir, vers 10 h. 1/2, de l'estaminet A la Belle
Vueau hameau de la Montagne, route de Wer
vicq-Sud Linselles.
Ils étaient tous pris de boisson au bord du
sentier se trouvait un tas de fagots que les jeu
nes gens se mirent disperser de tous côtés.
Le propriétaire de ces fagots, nommé Al
phonse Leblon, ayant vu ce fait, alla trouver les
jeunes gens et les pria de ne pas continuer.
Toute la bande se rua sur lui, il fut jeté
terre, mais se relevant aussitôt, il voulait ren
trer chez lui, lorsqu'il reçut un coup dans le
dos.
Tout d'abord, Leblon crut qu'on lui avait
donné un coup de poing et rentra l'estaminet.
Là seulement, se sentant mouillé, il porta la
main son dos et la retira toute maculée de
sang.
Quelques instants après, il tombait sans con
naissance, épuisé par la perte de sang qui cou
lait flots d'une blessure qu'il avait reçue dans
le dos.
Son état est désespéré la blessure a une pro
fondeur de six centimètres. Une enquête a été
ordonnée et les coupables sont connus ce sont
des Belges, habitant Bousbecques. Huit d'entre
eux ont été arrêtés.
Sous ce titre Etats de service d'un vieux jour
naliste, Adolphe Deimée avait envoyé, il y a
deux mois, M. Goemaere, président de l'Asso
ciation de la Presse belge, la note biographique
que voici
Adolphe Deimée, né Tournai le 17 Juillet
1820.
s Entré comme apprenti typographe au Cour
rier de VEscaut en 1833
En 1836, homme de conscience l'imprime
rie De Mol, Bruxelles
En 1841, metteur en pages VEcho tournai-
sien puis au Libéral, qui remplace l'Echo
En 1848, il fonde Y Economie, le premier jour
nal bel^ bon marché, où il se fait son compo
siteur, son metteur en pages, son imprimeur au
besoin, position qu'il a toujours exercée, ce qui
lui donne 57 ans de profession de typographe, et
en fait probablement le doyen des typographes
belges
En 1841, alors que les journaux commen
çaient publier les séances publiques des con
seils communaux, il est chargér d'hier faire le
coup de poing (lisez le poignet) au conseil de
Tournai il se trouve qu'il a le don du compte-
rendu analytique il le fait partir de ce jour
pour les deux journaux susmesfcionnés, et il le
cpntinuera ensuite pendant 44 aSs dans son jour
nal l'Economie, où il fait naturellement les
comptes-rendus de toutes les réunions politiques
et autres, les procès célèbres, etc., ce qui lui
donne cinquante années de rédaction -analytique^
ou de coup de poing et le fait ainsi le "doyen
de ses collègues du pays.
En 1848, il tonda l'Economie si on lui comp
te les annéos passées comme prote et rédacteur
au bôsbm l'Echo et au Libérallà encore il
déf atsâe cinquante années de journalisme et il
devient ainsi le doyen de la presse belge (côté du
sexè-'fbrt, Mme Popp étant mon aînée).
J4ai cru û$ie d envoyer ce document mon
présiftenk Goemaere, avec prière de le déposer
aux archives de i'Association de la Presse belge,
afin que les jeuûe3 apprennent des vieux que,
dauf notre "oble métier, avec un peu de patien
ce.;., on arrive... au bout
8 février 1891. A. Delmée.
Madame Berthe, la célèbre somnambule qui
a déjà donné tant ule preuves dtf son étonnante
lucidité coqsuHe pour Maladie, sous la directio
Infanticide.
Tentative de meurtre Wervicq-Sud.