Rappel des classes. Chronique locale. Chronique judiciaire. A Gand. Il est sérieusement question, dans les cercles militaires, du rappel de deux classes de milice. Nous lisons dans la dernière chronique de M. G. de Cherville Nous disions, il y a un mois, que l'hiver avait semblé spécialement organisé pour la des truction de nos productions présentes et futures; on dirait vraiment que cette malveillance est restée l'ordre du jour là-haut et que le génie qui donne la consigne la température a pris tâche de façonner un commencement Je prin temps qui déroute nos efforts pour réparer des désastres. Il ne faut plus parler des blés semés l'automne. S'il en subsiste des échantillons, on pourra les considérer comme des curiosités quant ceux par lesquels on les a remplacés au mois de Mars, ils sont sortis de terre, mais, sous la double et pernicieuse influence des nuits gla ciales et du hâle des vents d'est, ils ont rougi et paraissent bien languissants s'il ne survenait pas quelques pluies que la culture appelle de tous ses vœux, il 11e serait pas impossible qu'à leur tour ces semailles de miséricorde ne se trou vassent elles-mêmes compromises. Les ensemen cements de betteraves se réalisent, eux aussi, dans ces conditions de sécheresse peu favorables; mais ces racines ont plus de temps devant elles pour réparer la lenteur de la germination les céréales, au contraire, ne pourront taller que si elles ont été quelque peu abreuvées pendant cette première période. Evidemment, le mal est réparable celui que nous a fait un printemps encore plus bizarre que l'hiver n'avait été cruel, peut s atténuer il suffirait d'un revirement dans la température pour faire l'espérance d'une récolte au moins très passable une large place mais nous pouvons, dès présent, tenir pour certain qu'elle sera très tardive. Voilà la seconde lois que le docte vingtiste du Journal d'Ypreschargé par ses compères de blanchir les sauvages de Zonnebeke (ou des en virons) cherche établir une comparaison entre la journée du 26 Avril dernier et celle du 7 Sep tembre 1884 Bruxelles. Piètre justification Lors de la journée du-7 Septembre, les cléri caux de tous les coins du pays s'étaient, rendus Bruxelles en masse compacte pour y faire une manifestation hostile. En plein centre libéral, ils allaient railler, narguer et défier une popu lation intelligente, soucieuse de sa dignité et consciencieuse de ses opinions. Les Bruxellois, indisposés juste titre contre ces farceurs in tempestifs, ont cru bon de leur démontrer vi goureusement qu'ils n'entendaient pas la raille rie poussée jusqu'à ce point. Ils leur ont fait comprendre que les tentatives de zwanze pou vaient être essayées mais qu'il n'y aurait pas lieu de les renouveler. Aussi, que de tambours défoncés, que de chapeaux déformés, que d'in signes arrachés, que de nez aplatis, que d'oreil les allongées! Il nous semble encore voir, au mu sée de la Chronique-, une désopilante peinture sur toile reproduisantl'unedqtoutescesscènesgrotes- ques qui n'ont fait, somme toute, que provoquer quand on va rau 1 eriît prévo'quêr les gens micile, il faut bien savoir supporter quelques petites avanies A Zonnebeke, n'en déplaise notre jésuitique confrère, il B n'en était pas- d.e même. Nous n'a joutons pas a ceia>dépend des cas cgmme 'peuxjdéfeoaeur nous-fie som-'« Voudrait nous le faire aireJ'ô: -de nos doucereux catupagnap (pb! mrtHvnoa), m de nous endosser, 'ni nous nrSux is h are1 •mes pas de son écol .TwtreSjJes Sfcnt coiftu ffihfce soïit-ilaTendus en maâse^ PPI .manifester contre le» Sentiments ou' ies cqnvio- tions d^lapôpulatioi); pour l'exciter ou^è^il-? 1er 5" Pas le moinsl dt^moude"?^&uîffbu'-Vrois jeunes gens avaient artnrn^ -pâisiÔiemeïît une conférence laquelle pouvaîbvassister qui vou lait. Personne n'était forcé de s'y rendre et, défaut des naturels de l'endroit, l'on aurait ha rangué les chaises ou les bancs. Mais il n'y avait pas la moindre raison pour que la horde de ces sauvages, comme nous les appelions plus haut, se jetât sur de3 gens inoflensifs, les rouât de coups et les massacrât moitié Surexcités sous main, ces enragés avaient préparé leur guet-apons et s'étaient rassemblés en nombre. Peu s'en est fallu qu'il n'y eût mort d'homme. Belle cause, en vérité, défendre par le Jour nal d'Ypres Nous ne toucherons pas la grave question des responsabilités c'est affaire la justice. Maisque le pieux Journalpour excuser ses fanatiques protégés, ne fasse donc pas des comparaisons absurdes Le public a assez de bon sens pour lui rire au nez. L'instruction sur les déplorables désordres de Zonnebeke se poursuit activement. Comme le nom du curé de Zonnebeke a été pi'ononcé propos de cette triste parodie des Vêpres Sici liennes, cet honorable ecclésiastique a cru bon d'écrire la Réforme pour expliquer que dans ses sermons il n'avait fait qu'engager ses parois siens se rendre au meeting pour combattre la thèse des conférenciers. Le doux berger du doux troupeau Zonnebekois sait maintenant comment ses brebis combattent des thèses qui ne plaisent pas leur pasteur, et par quels arguments ils apportent dans les cerveaux les plus récalcitrants la conviction la plus profonde. Seulement, une autre fois, M. le curé ne ferait- il pas mieux d'aller lui-même, en personne, combattre le bon combat Comment peut-il penser qu'un rustre, ou cinquante on cent rus tres, sans la moindre habitude de la parole, soient capables de soutenir une thèse sociale ou politique en opposition d'un homme qui est rompu au métier de la dialectique A la bonne heure, un curé, cela fait et prononce des ser mons. Pour lui la rhétorique n'a pas de secret, et pour peu qu'il y mette un brin de latin et un grain de théologie, il n'y a pas d'adversaire qui puisse tenir contre un assaut aussi formidable. Et puis, cela aurait ce grand avantage, c'est âu'il n'y aurait pas d'effusion de sang. Ce n'est onc rien, pas de membres disloqués, pas d'yeux pochés et pas de crânes fracassés Comment M. le curé de Zonnebeke n'a-t-il pas songé celà Ce sera peut-être pour une autre fois. A propos de l'acquittement de Y arme hloed, les journaux cléricaux font quelque bruit de la plaidoirie brillante et spirituelle Au. défenseur. Pour tous ceux qui ont entendu celui-ci, il faut beaucoup rabattre de cet éloge. La défense n'a été ni spirituelle, ni brillante. Elle s'est traînée dans des lieux communs de plates plaisanteries et d'ineptes injures un stagiaire débutant eut mieux fait. Un langage noble et élevé a été celui du mi nistère public. Aussi M. le Procureur du Roi a-t-il dignement relevé les incroyables écarts de Mtre Begerem. Figurez-vous que celui-ci, qui est représen tant, a fait semblant, jouant l'indigné, de se révolter contre la conduite de notre police agissant pour faire respecter une loi que lui-même a aidé confectibnner Ainsi, d'après la théorie développée par ce singulier législa teur, il ne serait, pas permis un officier de police judiciaire, peine de polissonner, de con stater les flagrants délits, même en matière électorale où les constatations sotit', comme on sait, particulièreroeg£ difficiles Un citoyen a vent qu'un individu a l'intention de pénétrer chez lui la huit p'oiir le'voler, et l'assassiner peut-être. Vous croyez qu'il fera bien de pré venir la police locale et que celle-ci feraunieux èrîcare nn -prenamt Je criminel^ au~trébuchet l&o^^ùe'^ousêteèX Pas. du' tout*!' Il^faudra*" •*aue, propbé^pafè'nt-e/BêPrud'homme e^dif' Ca}iào;,-.la 'ppiiêé^âiÛ^jtrotrver le voleur et .le prév*nne,%nap£^"bas-peut-êti?e, qwHl sera-sur- veiML. "v; ;V Quoi dune la ponce est iînç mâôhjae pré- ^entijce bien plus qu». répressive, et ltycommis- sairérâ piMgfl&pu de la main au collet ne serait, dans l'occurrence, qu'un traître et un polisson..., Tendre un piège aux gens, c'est bon seulement! fiour les ministres, quand l'ordre public ou es portefeuilles sont en cause, comme en l'af faire Pourbaix-Conreur. Vraiment, on croit rêver quand on entend des théories semblables Il est vrai que devant certains jurys un avocat peut tout se permettre. Après la police, la défense a cru pouvoir s'en prendre l'ancienne administration de la ville d'Ypres et au parti libéral yprois tout entier. Les libéraux d'ici ont joué avec des cartes biseautées et le public était las de leur domina tion. Il faut toute l'impudence dont les cléricaux sont pourvus pour oser, étant d'Ypres, tenir un semblable langage. Le frère du défenseur ayant été sur les rangs, c'était le cas de répondre vous êtes orfèvre, M. Josse. Mais précisément, cause de cette circonstance, de cette proche parenté, M. l'avo cat a dû connaître, mieux que personne, de quelle indigne façon les dernières élections ont été conduites et tripotées ici par les cléricaux. Aussi bien que les meneurs du parti même, il a dû savoir que, s'ils ont finalement triomphé, ce n'est point parce que la majorité était fatiguée des anciens magistrats libéraux, mais parce que le parti clérical, battu une première fois le 19 Octobre, a eu recours depuis, aidé par toutes sortes de honteuses complicités, toutes les au daces, toutes les impudences, toutes les in justices, toutes les intrigues, toutes les hypocrisies, toutes les violences, toutes les fraudes et toutes les corruptions (1) Plaider le contraire devant la justice vili- fiender les agents de l'autorité locale diffamer 'ancienne administration calomnier le parti libéral le tout sans même que les nécessités d'une cause jugée l'avance le requièrent, c'est là, peut-être, vouloir introduire dans lo barreau ces mœurs polissonnes que, bien injustement, et non moins étourdiment, on a reproché notre honorable commissaire d'avoir introduites dans la police. H 11 III Gand, 4 Mai. ♦Aujourd'hui, 4 Mai, ont comparu devant la cour d'assises de notre province, prévenusde cor ruption électorale, les nommés 1° Camerman, Eugène fabricant 2° Cardon, Théodore, négo ciant en fer 3° Vergouts, Eugène, directeur d'une raffinerie de sucre 4° Verhoeven, Théophi le, surveillant la raffinerie de sucre 5° Cardon, Pierre, secrétaire communal 6° Goossens, Geor ges, notaire, tous domiciliés Calloo 7° Simo- nis de Dudezeele. Alfred, propriétaire Paris, et 8° Cavens, Henri, garde-chasse Calloo. Lors des dernières élections communales de Calloo, la liste de M. Boeyé, bourgmestre libéral, fut combattue surtout par MM. Camerman et Vergouts. Le jour de l'élection, M. Camerman promit au nommé Waldrant la somme de 20 fr. s'il voulait voter pour les catholiques la veille du ballottage il en promit 50 aux électeurs Lau- reys et de Cock. A M. Verdoodt il promit 25 fr. la condition qu'il votât au moyen d'un tampon que Camerman avait sur lui. Des propositions semblables furent faites par lui'aux électeurs Heynderickx et Dâmaeyer. M. Vergouts de son côté tâcha de contraindre par des promesses ou des menaces les ouvriers qui travaillaient la fabrique de voter comme le dé dirait leur directeur. Ilprévintl'ouvrierLeenaertsques'il allait voter il perdait son ouvrage. Il le renvoya, lui et son fils", par l'intervention du surveillant Verhoeven en disant qu'ils pouvaient revenir s'ils s'abste naient au ballottage. M. Vergouts défendit en ou tre aux ouvrieré de se rendre l'estaminet tenu par M. Dejpayer, parce que celui-ci avait fait con naître son intention de voter pour M. Boeyé. Le lendemain des élections, il renvoya deux autres La situation agricole en France. J2S~' Corruption électorale. Correspondance particulière de ^'Étoile belge. Jî)'On sait qu'il est résulté de la déposition des témoins devant la cour que, VVenes s'adressant Cremer, lui a dit textuellement Wij hebben nu de kotjes zoo doen arran ge epen;fctt mendaàrinindg doen al wat men wilt. -iCe -«KîtJET-APENS Journalest 15, et là aussi toute fa moralité des élections dp~A* Fétoier Vous le savçz bien. (N. déla R.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 2