41. Jeudi,
JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Palinodies cléricales.
Chronique locale.
Le règne de la justice.
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o
51e ANNÉE.
21 Mai 1891
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ partir du Octobre
cyprès pour
Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
Y PRES-FU RN ES
FURNES-YPRES.
10-26 1-06 4-
Ypres, le 20 Mai 1891.
Pendant que la tranquillité du pays est trou
blée par la grève, que le commerce, l'industrie
de la masse des travailleurs souffrent, nos
gouvernants nous donnent le triste spectacle de
leur incapacité et de leur incurie. Préoccupés
par l'unique souci de maintenir leur prépondé
rance et de conserver les privilèges dont jouis
sent leurs électeurs, ils n'ont pas le moindre
patriotisme. Pour eux, la grandeur du pays et
sa sécurité sont bien peu de chose au regard
des intérêts de ceux qui, possèdent tous les
droits sans remplir leurs devoirs envers la
société.
Tout le monde reconnaît que la grève qui a
éclaté a un caractère politique ou tout au moins
qu'on lui en a donné un, car ceux qui convient
les ouvriers cesser le travail leur disent que
s'ils ont la grève, ils jouiront plus vite de leurs
droits électoraux. Dans bien des centres comme
Bruxelles notamment, c'est uniquement parce
qu'ils sont privés de leurs-dreks électoraux que
les^ouy^iers se mettent en grève.
Éh bien, pendant gue tout le monde se
préoccupe, que chacun de mettre fin
une telle situation, les cléricaux du ministère
ne font rien. Au contraire, ils cherchént en
rayer les travaux de la section centrale et
faire en sorte que la revision soit de plus en
plus différée.
C'est réellement sqperbe
Ils savent cependant que le grand problème
qui se pose devra être résolu aujourd hui ou
demain, que tant qu'on ne lui aura pas donné
une solution définitive en accordant le droit de
suffrage tous les citoyens dignes dé ce noip,
le pays sera bouleversé par une série de crises
la fois politiques, sociales et économiqpev,
qui nuiront sa prospérité et au prestige dônL
il a besoin de jouir l'-étranger. t
Au même moment, la Chambré êt après elle,
le Sénat, ont discuté le budget de la guerre.
Cest là surtout que le manque de patriotisme
de la droite a apparu plus clairement encore.
Tout d'abord, il s'est trouvé dans ces deux
assemblées des hommes pour dire que le pays
ne voulait pas du service personnel, que le
remplacement était supérieur celui-ci, etc.,
etc.
Mais le ministre de la guerre, l'homme qui,
contrairement l'avis des 28 généraux consul
tés par ['Etoile, n'hésite pas dire qu il a une
armée de 130,000 hommes et qu'elle suffit pour
assurer la défense du pays, cet homme, disons-
nous, a donné la Belgique la mesure de son
patriotisme.
Il invoquait toujours l'autorité du général
Brialmont, qui est, certes, le plus grand ingé
nieur militaire de l'époque. Or, M. Frère-
Orban, avec cet propos qui le caractérise,
avec cette franchise que lui donne la confiance
qu'il a dans la cause qu'il detend, l'a mis au
pied du mur. Il l'a somme d'autoriser M. Brial
mont parler. Et alors a éclaté le remarquable
incident que nous avons rapporté et qui jette un
jour si triste sur le courage de celui qui préside
aux destinées de notre armee.
Vraiment, le patriotisme des cléricaux sera
toujours le même et, bien que le mot soit vieux,
nous pourrons toujours leur dire que leur patrie
est Rome et non pas la Belgique
Belle chose que la politique cléricale Nos
adversaires ont ameuté le pays contre les libé
raux en les représentant comme partisans des
dépenses militaires outrance. Il fallait les
renverser pour voir diminuer les charges de la
defense nationale.
Aujourd'hui, M. Beernaert se tresse des cou
ronnes avec les millions qu'il se vante d'avoir
dépensés pour travaux d armement et de forti
fications.
Nous avons dépensés cent millions, s'ecrie-t-
il triomphalement, alors que les libéraux n'en
dépensaient que cinq Cent millions au lieu de
cinq Et la majorité d'applaudir et de proclamer
M. Beernaert le plus grand et le plus loyal des
ministres, parce qu'il a fait au gouvernement
absolument le contraire de ce qu'il avait promis
dans l'opposition.
Hier encore il a fait voter 4 millions pour les
fortifications
Et dire quautrefois le Journal qui se tait
aujourd hui faisait campagne contre les dé
penses militaires 1
■.Comment en un plomb vil,l'or pur s'esUil elntngé?
L\Sénat a voté t^medi je budget (Tè la guen-4
re et'Jp crédit de rjfoalre m'dJions^pour les forti
fications, de Ia.Jf&tfse. Il s'est ensuite ajournée a
29 juin"- h
Au conÊfed a séance, M, BeeqnàçjT parlant
incidemment de la révision, s'est exprimé dans
les termes que voici j,
Dans le discours du trône de 1886 iln'étaifpas
question de la revision nous comptions encore,
cette époque, pouvoir opérer une large exten
sion du droit électoral par le jeu de nos lois
d'impôt, sans toucher la Constitution.
Mais nous attirons l'attention de la législa
ture, d'une façon pressante, sur certaines réfor
mes d'ordre social effectuer, ainsi que sur la
nécessité d'améliorer le service personnel. Beau
coup de réformes sociales ont été votées déjà, et
l'on sait que d'autres ont été proposées. Quant
une large extension du droit de suffrage, elle
semble désormais assurée par la revision de la
Constitution et elle le serait plus sûrement enco
re si des hommes de désordre ne semblaient s'at
tacher l'entraver en prétendant la hâter par des
moyens illégaux ou incorrects.
On écrit de Bruxelles au Précurseur d'Anvers
Pendant la discussion du budget de l'intérieur,
M. Janson prendra la parole pour flétrir les scan
dales qui ont marqué les élections communales
d'Ypres, de Boom, de Malines, etc. 11 montrera
les conseils provinciaux cléricaux et le gouverne
ment ne reculant devant aucun coup de parti
pour fausser l'expression de la volonté du corps
électoral. Il demandera également le résultat de
l'enquête ouverte charge d'un membre de la
magistrature compromis dans la mêlée électora
le des faits de pression administrative étaient
portés sa charge.
Il sera consolant de constater que ces turpi
tudes suscitent la protestation d'une voix élo
quente, qui vengera l'honnêteté publique et
dénoncera les pratiques honteuses auxquelles les
cléricaux doivent leurs triomphe de Boom,
d'Ypres, de MalineB et de bien d'autres collèges
encore.
Ainsi, c'est chose faite. Les neuf membres
cléricaux du Conseil communal ont, par préten
due application de la loi du 10 Vendémiaire an
IV, voté une indemnité de 400 francs au baas du
Boc pour dégâts son mobilier et briB d'une
glace, le jour des dernières élections.
C'est tout bonnement scandaleux.
L'art. 1 du T. IV de la dite loi porte ^xtueL
lement
u Chaque commune est responsable des délits
n commis force ouverte ou par violence sur
s son territoire, par des attroupements ou ras-
semblements armés ou non armés, soit envers
les personnes, soit contre les propriétés natio-
nales ou privées, ainsi que des dommages-inté*-..
rêts auxquels ils donneront lieu.
Puis l'ar£. 6" prévoit le cas où un individu
aura, par suite de rassemblements ou attrou-
peraente, pillé pp. fiaaltrai* A
r, la chose sàiite àgx yeux, rien, absolument
BRI T commis par quel
ques rarcfe'^soulards cléricaux, voire même par
un seuk» très solvable cejja'oq assure, dans un
cabaret, le soir oe l'élection.
Il n'y a eu ni attroupement séditieux, ni pil
lage des chopes raflees des tables l'aide d'un
bâton quelques meubles et une glace de la de
vanture, brisés de la même manière.
1
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Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-43 5-20.
Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20.
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06
6-30.
