44. Dimanche, 51e ANNÉE. 51 Mai 1891 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. CONCERT Une trahison. Chronique locale. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. DONNÉ LE 31 MAI 1891, EN LA GRANDE SALLE DE L'AIGLE D'OR, Par les Libéraux de la ville d'Ypres. PROGRAMME. 1° Ouverture de Vopéra Inèspour symphonie. J. Goetinck. par Mlle A. Delhaye. 4° Fantaisie pour violoncelle, par M. Henri Jillet. 5° Taranlellepour piano, par M110 Vandermeerschaut, fio)A Berceuse M. J. Sartoni. A Chanson d'exil, 7°( B Amoûr d'un jour, c Bonjour Suzon, chanté par Mlle A. Delhaye. g0( A Rêverie, pour Symphonie. Tschaikowsky. Wieniawsky. Thomas. Servais. Liszt. Consola. Juirano. J. Sartoni. J. Kefer. J. Sartoni. Dunkler. Popper. Aug. Dupont. Chopin. Mendelsohn. L. Delibes. Steck. Ypres, le 30 Mai 1891. On avait remarqué en 1887, lorsque la Chambre discutait la proposition d Oultremonl concernant le service personnel, la particulière insistance avec laquelle M. Bara demandait au gouvernement communication du rapport du fénéral Vandersmissen sur les troubles de 886. -ÂVCC tirs obstination digne d'une meilleure cause, le gouveri^menlsR refusa catégorique ment cette communication. Tout le mondéige-demandait quel pouvait bien être le sens Jîcb rapport donbM Beer- naert cachait si soigneusement le texte/Mystère impénétrable! A la longue cependant, les plus noires ténè bres finissent par se dissiper. Et malgré toutes les cachotteries, on a finit par connaître le fond, sinon la forme, du rapport du général Vander smissen, de même qu on a connu, naguère, le billet de M. Beernaert recommandant l'affaire Conreurà ladministration de la sûreté. Voici, portées la tribune parlementaire par l'honorable M. Neujean, les révélations si longtemps attendues, empruntées une source sûre et qui n'essuyèrent paV l'ombre d'un dé menti. Après la répression de l'émeute ouvrière de 1886 dans le bassin deCharlcroi, le général V andersmissen adressa au ministre de la guerre un long rapport sur la pénible et redoutable mission dont on lavait chargé. Dans ce docu ment qui n'a jamais été livré la publicité et que le gouvernement a toujours refusé de com muniquer la Chambre, et pour cause, le com mandant de la 2e circonscription militaire dé clarait que les soldats avaient manqué de sang- froid et de vigueur et qu il s'était trouvé en firésence d'un acte de mauvais vouloir et de aiblesse. H fut sobre de détails dans la crainte que son rapport ne fût tôt ou tard rendu pu blic et s'abstint de dire toute la vérité sur cer tains points pour ne pas porter atteinte la considération de l'armée, mais il demanda compléter son rapport par des déclarations verbales qu'il jugeait assez graves pour être entendues par les ministres réunis en conseil. Le chef du cabinet céda aux instances du général Vandersmissen, qui se rendit au mi nistère des finances, où il trouva les membres du gouvernement réunis en conseil. Le général signifia aux ministres, avec cette franchise toute militaire qui le caractérise, qu'il était de la dernière urgence de modifier dans le plus bref délai le recrutement, parce que l'armée, telle qu'elle était composée, ne don nait pas les garanties nécessaires, surtout dans les circonstances où il s'agirait de réprimer des actes répréhensibles commis par la classe ou vrière, laquelle nos soldats appartiennent et d'où on les tire en rappelant les permission naires au moment même où leur concours est nécessaire. Il fit remarquer que la répu gnance faire usage des armes contre les emeutiers serait d'autant plus craindre, si la troupe, au lieu de se trouver en présence d'in cendiaires et de pillards, avait devant elle des ouvriers réclamant l'abolition de l'injustice so ciale que constitue le remplacement militaire. L'honorable général rappela au surplus que toujours, et notamment en 1848, les armées de prolétaires ont, toutes sans exception, fait cause commune avec le peuple soulevé. Pas besoin d'insister, n'est-ce pas, sur la gravité de ces communications. Pas besoin, non plus, de rappeler des faits qui sont encore présents toutes les mémoires, et qui prêtaient aux rapports du général Van dersmissen leur importance et leur actualité. - ^A^harleroi, les troupes avaient été hésitan tes, Dans plusieurs endroits même, il y avait eu des commencements de sédition militaire, qui ont été racontés dans les jouilïàux. Les conseils de guerre avaient dû réprimer dé nombreux actes d'insubordination.^ Eh btai, chose peine croyable, nedlent tiôja lumière sous Je boisseam refusS n la eo'mmunfe£hpi}. des rappoists-du geiÀal^et malgré les deng&jjfcévTdeots que faisâjl Sb'or.v la sécurité pironqtjb l'organisation défer,!,li euse de notre armée*n'osa point Çairé votçfje service personnel. fi Et, pour mieux assurer l'échec de ce prin cipe, il s'abstint de faire part aux Chambres d'un document qui aurait peut-être suffi en traîner leur vote. C'est là un acte de lèse-patrie et d'inquali fiable trahison Il plaît aux Scribes du Journal de nous traiter d'incorrigibles. S'il est des gens incorrigibles et indécrotta bles, ce sont bien ceux qui président la rédac tion de la sainte feuille. On a beau les convaincre d'erreur, de men songe, d'ignorance ou de mauvaise foi on a beau leur frotter le nez dans leurs malpropre tés ils ne s'amendent point pour si peu et, tout comme le chien de l'Evangile, ils retournent constamment leurs vomissements. Ainsi, encore, l'occasion du scrutin de Di manche dernier. Alors qu'il est de notoriété publique que le qu'elle l'avait déclare que beaucoup libéraux, les chefs en tête, n'ont pas pris part au vote malgré tout cela, les puniques politi ciens du Journal n'en persistent pas moins affirmer, sachant le contraire, que tous les libéraux ont lutté comme un seul homme, les uns ouvertement, les autres sournoisement et en cachette. Et la raison de ce langago mensonger Rien âue le besoin de faire accroire aux gens, ceux e l'étranger surtout, qu'il y a eu compétition sérieuse, combat ardent, et que la nomination de M. Fraeys constitue en définitive une grosse et nouvelle victoire pour le parti clérical. Vraiment, n'était qu'on connaît ces gaillards, on serait tenté de croire que réellement ils ont eu peur que, certain momentils ont considéré la candidature de leur homme de paille, eux, comme menacée craint que le marchand de bétail ne l'emportât sur l'autre, et que, finalement, ils n'eussent enregistrer une défaite au lieu d'avoir proclamer un triomphe. Eh bien voilà qui, en toute hypothèse, fait quelque honneur M. Houtekiet, le candidat d'une jeunesse avide de mouvement et amoureuse de toute lutte, si désespérée qu'elle puisse être. Pensez donc Les gros bonnets du parti clérical considérantcomme une brillante victoire l'avantage que leur candidat a obtenu sur lui Mais il y a presque lieu d'être fier et voilà qui doit bien venger M. Houtekiet, si tant est qu'il, ait besoin de l'être, des idiotes plaisanteries, mêlées d'intentions injurieuses, au'on s'est per mises son égard. M. Hbutlkiet a épousé une femme de chambre. On le dit çt on le redit. EhT se* figure-t-on .-semblable candidat An- --•»—** - *"iour- *ran- Quél esprit Etourdissant ou étourdi, nous ne ^savons frpp comment il. faut direïÇpmme si, de Ipjnps, des .hommes n'avaiëîîtépouaé dee shryantes et qu'on n'e'ût vu. dégadfiflce et gran- dëfSïV Jes fils-ôà Igamtfts-fils dé ces servantes .devenir un jour hefn plba -seulement candidats, mais même élus 1 Sied-il d'ailleurs dë faire des gorges-chaudes un parti qui, jadis, et il n'y a nas si longtemps LE PROGRÈS vires acquirit eun1>0. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et i, rue de l'Enseignement, Bruxelles. A S HEURES DU SOIR, a Sérénade mélancolique b Polonaisepour violon par M. Jino Sartoni. 3° A ir de Psychépour chant, )b Rondopour violon, par b Tarentelle, pour violon celle, par M. H. Jillet. q0 A Une chanson de jeune fille, b Bacchanale, pour piano, par Mlle Yandermeer schaut. a Chanson de printemps, 10°) b Pizzicati du ballet Sylvia, c Flirtalion, i-nfl 11 Va Ann 1 ri r\ v\/\i 4- 1ii4-4X /A/\*vtm a v\n-n4-i /niaa

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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 1