L'Evangile en action.
Une tactique.
Tape l'œil.
encore, a mis en avant, comme candidat au con
seil communal, le casquetier Bernard Fagel
Mais si M. Houtekiet eBt un si mince sire,
pourquoi en triompher si bruyamment
Ajoutons, pour dire toute la vérité, que, rang
et fortune part, il vaut peut-être plus que M.
Fraeys. Quel est donc le bagage scientifique de ce
lui-ci? Que sait-il? Dans un bout de manifeste, où
il quémande le vote (sic) des cléricaux, et leur
coopérative action (resic), il se revendique de
l'agriculture qu'il veut servir, dit-il Mais
sait-il seulement distinguer, ce banquier d'occa
sion, une emblavure de blé d'un champ d'avoine
et une génisse d'une vache Au moins M. Hou
tekiet connaît les choses agricoles et serait bien
plus même de défendre, au conseil de la pro
vince, dans un langage que tout le monde com
prendrait, les intérêts des cultivateurs et des
éleveurs de bétail.
Au surplus, on n'a qu'à lire le speech que M.
Fraeys a prononcé l'Association cléricale, après
son élection, pour être pleinement édifié sur sa
valeur intellectuelle. C'est tout aussi pitoyable
que de l'Henritje, ce qui n'est pas peu dire.
Eh bien sait-on ce qui préoccupe ce nouvel
élu en ce moment solennel On le donnerait en
cent C'est de pouvoir mettre sur ses cartes de
visite (sans doute déjà imprimées) sa nouvelle
qualité de Conseiller provincial Comme
cela fera bon effet dans le paysage, a-t-il pensé,
et rehaussera le nom de Fraeys insuffisam
ment illustré par la qualification de banquier
vantée cependant par M. Vander Meersch, par
M. Colaert, voulons-nous dire.
Petite préoccupation n'est-ce pas révélant
un petit esprit et un tout aussi petit caractère.
M. FRAEYS,
Hum Hum Cela sonne
Nous est avis toutefois que Fraeys-Terrier
sonnait beaucoup mieux, et qu'il y aura en som
me quelque ingratitude lâcher cette firme.
Mais des goûts il ne faut point disputer...
Et maintenant, Messieurs du Journal, conti
nuez rire de M. Houtekiet.
Fidèle son système d'arithmétique, le Jour
nal dYpres jongle avec les chiffres fournis et ceux
non fournis par l'élection de Dimanche dernier,
avec une fantasia plus que grotesque. Il le fait
tellement bien qu'il arrive des conclusions si
absurdes, qu'elles nous dispensent de toute réfu
tation elles renferment en elles-mêmes leur
propre réfutation.
La vérité est que l'élection de Dimanche der
nier n'a absolument aucune signification, et cette
signification, quelle qu'elle eût pu être, nous
intéresse médiocrement, le corps électoral ac
tuel étant la veille de disparaître, pour se con
fondre et se transformer en toute autre chose
que ce qu'il est maintenant Ce n'était pas même
la peine de faire une élection.
Ce que nous tenons relever, pour le mo
ment, c'est la légèreté avec laquelle le pieux
Journal traite le candidat qui a succombé et
le dédain qu'il affecte pour M. Houtekiet, uni
quement parce qu'il l'accuse de socialisme.
Nous n'avons vu nulle part que le rival de M.
Fraeys se soit présenté comme socialiste. Nous
ne le connaissons pas assez pour suivre le pieux
organe de l'Hôtel-de-Ville sur ce terrain nous
n'avons d'ailleurs aucun motif de le faire, mais
ce qui étonne, c'est la haineque professe ce jour
nal l'endroit du socialisme; et quand il accuse
les libéraux d'être les soutiens ou les comparses
des socialistes, c'est peu près le contraire qui
est vrai, sppas aujourd hui, demain. Que la dé
vote feuille lise la dernière Encyclique du pape,et
elle verra que dé tous^ôUx dont la main pèse sur
le3 destinées du monde, lé Fâp^est celui dont le
langage est lé plus grand encouragement au soci
alisme.
Cela-tfast pas encore>en'plein dcfns le socialis
me économique et politique, tel que entend/,
une certaine secte; mais ça y est en getpae
il y. a du Proud&on dà^s cette Kncyclicue
la doctrine n'y e^pas edçore faite de rouie
pièce, mais elle y 'apparaît déjà assez claire
ment pour qu'un jour ou l'autre, avec ses
visées générales et ses tendances exprimées
Elus nettement que jamais, la Papauté, ha-
ile tirer profit de tout ce qui peut la ser
vir, invoque, un jour, en sa faveur, si son inté
rêt le lui commande, les idées démocratiques
contenues dans ce grand et long document.
Le Pape socialiste, qui l'aurait cru? Et n'est-ce
fias un phénomène étrange? Et les journaux catho-
iques, feront-ils autrement que le suivre ou se
mettront-ils en rébellion avec le chef suprême
de l'Eglise Quoiqu'il en soit, attendons-nous
voir les socialistes se réclamer du pape et ce ne
sera pas la chose la moins curieuse de cette évo
lution de la fin du dix-neuvième siècle.
Et quand le Journal d'Ypres nous accusera
d'être socialiste, nous lui crierons
Socialiste et demi
*i.T
Les voyous cléricaux, heureusement munis de
cannes, commo s'exprime le Journal ces bachi-
bouzoucks qui, après avoir été de vils instru
ments de corruption, sont devenus d'odieux in
struments de désordre et de provocation des
agresseurs secrètement encouragés, si pas même
soudoyés ces indignes sous tous les rapports,
qui seraient la honte diun parti si, après tout ce
qui s'est vu, le parti clérical pouvait encore
avoir honte de quoi que ce soit ces indignes,
disions-nous, devaient trouver dans le susdit.
Journal leur défenseur naturel, obligé, inévita
ble, officiel.
Après les avoir fait passer effrontément pour
d'innocentes victimes, le moniteur hypocrite et
cafard rédigé par nos maîtres se complaît dire
que, de la part de ses protégés, une attitude paisi
ble et endurante sous les horions serait plus chrétien
qu'il ne faut.
On ne saurait, en termes moins voilés, dire
ces violents, qui n'en ont guère besoin, de frap
per toujours, et encore, et quand même
Allons Doubles.... canailles de tout poil et
de toute couleur Il ne s'agit plus, entendez-
vous, de vous conduire en moutons ou en poules
mouillées de vous laisser battre de pratiquer
la bonté et la patience. La bonté serait de la
faiblesse la patience, une duperie et tout ce
que le Christ a dit, dans son fameux sermon sur
la montagne, ne sont que des blagues tout au plus
bonnes pour les lâches et les imbéciles Autres
temps d'ailleurs autres moeurs. Nous sommes
fin XIXe siècle. Œil pour œil Dent pour dent
Il faut descendre dans la rue armés rechercher
vos adversaires les provoquer et les cogner
ferme. Les bonnets poil sont là pour vous pro
téger, vous défendre et, au besoin, empoigner et
coffrer... les autres
Christ Christ comme nous voilà loin de vos
préceptes Tellement catholiques nos cléricaux,
qu'ils ne sont plus même chrétiens Où allons-
nous Bon Dieu
Une tactique que nous avons le devoir de dé
jouer, c'est celle dont usera le parti catholique
pour faire accroire que l'état financier de la
ville laisse beaucoup désirer. Ah s'il pouvait
faire accroire que l'administration libérale a mis
la ville deux doigts de la banqueroute, c'est
ça qui serait une bonne affaire, car, comme il
n'est question et qu'il n'a jamais été question de
rien de pareil, la banqueroute ou même le mau
vais état financier n'existant que dans les articles
du Moniteur de l'Hôtel-de-Ville, pour les be
soins de la renommée de nos grands administra
teurs, il est certain qu'un jour ils invoqueraient,
leur actif, la situation qui, .is'iîs ne la g^tbnt
pas, est et doit rester bonne.
Le Progrèsdit notre contradicteur, n'a gar
de d'insérer dans ses colonnes le rapport pré
senté par M. le Bourgmestre sur le compte
de 1889. C'est une plaisanterie et lePJournal
d'Ypres est un farceur. Comment inséretf un rap
port qu'on n'a pas Où est-ce rapport Quel-
oues lignes indications vaguesy ramassées fc^tnt
1 en que mal dans le JouyjjSd, ne constituent
certainement pas un.r^ppDrf
T it ce que uoiis pèuvons augurer par le peu
que nous devinons, c'est qu'on voudrait présen
ter la situation sous un jour peu favorable, mais
cela ne réussira pas. Ils ne parviendront jamais
faire que des queues de cerises soient des chê
nes et que la foôorme emporte le fond.
Ce dont nous sommes convaincu, c'est que
l'administration libérale a laissé après elle une
situation admirable que durant son règne la
fortune publique s'est considérablement accrue
et que ce 11e sont pas les ergoteries de quelques
faiseurs, qui se préparent une petite réclame
pour l'avenir, qui y changera quelque chose.
Nous démontrerons même que de toute la Pro
vince, la ville d'Ypres est la mieux lottie finan
cièrement et il ne nous reste qu'un vœu for
muler, c'est qu'elle ne soit pas compromise entre
les mains de ceux qui, non contents de l'avoir
envahie par usurpation, voudraient encore la
calomnier.
Décidément nous avons une administration
amie du peuple et tout fait paternelle.
Vu descendre cette semaine de l'escalier de
l'Hôtel-de-Ville, et causant comme de vieux ca
marades, M. l'échevin Colaert et Pulle Duprez.
On aurait dit deux collègues. Pas l'ombre d'un
gendarme dans les environs.
Nous rappelons ceux que cela peut intéres
ser que M. Breyne-Devos, l'homme le plus abor
dable du Conseil communal, sera visible Di
manche, derrière le Saint-Sacrement, de neuf
heures onze heures et demie du matin.
Les autres aussi.
Nous lisons dans le dernier numéro du Journal
d'Ypresle glorieux manifeste que voici
Nous vous adressons nos plus chaleureux re
merciements. Vous êtes venus nombreux notre
appel pour faire triompher le candidat catholi
que. Nous vous remercions de votre concours.
Le parti libéral, certain de la défaite qu'il
devait subir, n'a pas osé entamer ouvertement
1m lutte.
Il a préféré, soutenir un candidat soi-disant
indépendant et il a amené toutes ses forces au scrutin.
Vous avez maintenu haut et ferme le drapeau
catholique. Grâce vous, M. Fraeys est élu
800 voix de mojorité.
Honneur vous, Electeurs, toujours fidèles
aux principes catholiques, toujours attachés aux
idées d'ordre et de conservation sociale, vous
combattrez avec nous ceux qui s'attaquent la
religion et nos intérêts les plus chers.
Ypres, 25 Mai 1891.
Le parti libéral aurait, d'après le vingtiste qui
a rédigé cette niaise tartine, cherché soutenir un
candidat soi-disant indépendant et, dans ce but,
aurait amené TOUTES SES FORCES au scrutin.
D'abord cela n'est pas, chacun sait que cela n'est
pas, et Maître Crac le sait aussi bien que n'im
porte qui. En admettant ensuite que cette auda
cieuse affirmation ne fût pas un vulgaire men
songe, quoi donc aboutit-elle Les libéraux
ayant amené toutes leurs forces au scrutin, les
1171 abstentionnistes sont nécessairement des
catholiques. Ont-ils aussi maintenu haut et
ferme le drapeau catholique, ceux-ci? Ont-ils
aussi droit aux pompeux éloges du Journal
d'Ypres Ont-ils aussi sauvé la foi de lëûf£Tpèrës?~
Ventre-Saint-gris il faut ayôuer que le pieux
confrère a le triompl tacilp'\
Autre tape l'œil 4 ffirs^të la réunion au
K. K., irmpâaMement âpres 1 proclamation du
résultat des élections. Monsieur le baron Sur
mont, par une brillante allocation (sic) flamande,
a fait l'éloge du nouvel élu, de M. Fraeys, si
attaché aux intérêts de ses concitoyens, de M.
Fraeys toujours si dévoué au bien-être de tous,
de M. Fraeys quide M. Fraeys queetc.
M- Fraeys, lui, étourdi et ému, levant vers le
plafond des yeux noyés, a remercié le Dieu des
Voictoires de la joie qu'il'éprouvait d'enten
dre, en ce jour d'allégresse, le carillon-jouer
pour lui tout 8e ul, et de pouvoir dorénavant
inscrire sur ses cartes de visite la mention allé
chante Conseiller provincial.
Trahit sua quemque voluptas, dit une maxime
latine.
Conseiller Provincial.
(Notes d'un flâneur).
Électeurs,
Le Comité
de VAssociation Conservatrice.
Tous les ptàs grands Messieurs me parlent chapeau bas:
Monsieur de Petit-Jean, ah gros comme le bras l