N° 4*>. Jeudi,
51e ANNÉE.
4 Juin 1891.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Logique cléricale.
Chambres de commerce.
Gomme c'est cela
Après Thielt, Wytschaete.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Ypres, le 3 Juin 1891.
La logique est une belle chose. La Patrie,
de Bruges le démontre, une fois de plus, dans
sa correspondance bruxelloise.
En tête de sa lettre de Bruxelles, la Patrie
imprime gravement ceci
Le départ de M. Frère-Orban pour Spa, où il
se rend en villégiature, est assez mal pris dans
les rangs de la gauche qui trouve que le patriar
che du libéralisme choisit inopportunément son
moment pour entrer en vacances.
Et quelques lignes plus loin, la Patrie ajoute:
L'absence de M. Jacobs, ministre d'Etat, pi
est Kreuznach pour motif de santé, se prolon
gera quelques semaines encore. Elle durera deux
mois, disait-on tantôt la Chambre.
Et la droite, trouve-t-elle aussi que l'un de
ses chefs choisit mal son moment pour entrer
en vacances
Non. Le cas est autre.
L'Union syndicale de Bruxelles avait invité,
avant-hier, discuter et dîner, les délégués
des chambres de commerce belges récemment
instituées Londres et Paris.
Nous avons suivi de près les travaux écono
miques et gastronomiques de cette élite de nos
industriels et de nos commerçants, et nous
nous sommes vivement intéressé aux argu
ments développés par M. Sève, particulière
ment, en faveur de la création de chambres
commerciales l'étranger.
M. Sève, le consul de Belgique Londres, a
longtemps habité les Etats-Ûnis et l'Angleterre,
et nul plus que ce spécialiste distingué ne peut
indiquer notre pays les voies dans lesquelles
il doit entrer pour conquérir de nouveaux dé
bouchés.
En ce moment, il y a urgence.
Ce n'est que dans un certain nombre d'an
nées que le Congo pourra être d'une utilité
appréciable par la généralité des citoyens. Ce
n'est pas sur cotte future colonie que nous
devons compter, du moins aujourd'hui, pour
compenser la perte des marches français que
les chambres plftteçtiflnnistes^de la République
vont nous fame^sxrbiÉ.
11 va fallofty coûte que coûte, trouver des
débouches importants pour les produits belges.
Or, nos producteurs n'ont pas assez d'initia
tive et notre corps consulaire est organisé de
telle façon qu'il ne peut rendre que des services
assez minces. Nous avons létranger un tas
de consuls et de vice-consuls n'appartenant
mêmç pas la nationalité belge, et qui sont
sou^eftt commerçants et possèdent parfois des
intérffhrdirectement opposés ceux du pays
qui les a investis de fonctions d'ailleurs honori
fiques.
Le gouvernement actuel, qui vise aux éco
nomies, en refusant de faire des dépenses de la
plus haute nécessité, se gardera bien de ren
forcer notre corps consulaire.
Nous espérons bien que des chambres de
commerce belges, établies dans tous les prin
cipaux pays du monde, feront ce que le gouver
nement ne veut pas faire et ce que nos indus
triels n'osent pas.
De telles chambres, s.ubsidiées par le gou
vernement, pourront nous créer rapidement
de sérieux débouchés qui remplaceront ceux
dont nous allons devoir enregistrer la dispari
tion.
Et si les subsides du gouvernement font
défaut, le devoir d'accorder ces subsides re
viendra nos producteurs et nos commer
çants, les seuls intéressés l'existence de ces
institutipns utiles.
Si nos compatriotes ne font rien pour empê
cher ou atténuer la crise épouvantable dont
nous menace le non-renouvellement des traités
de commerce, s'ils vont jusqu'à refuser leur
cotisation aux hommes dévoués qui prennent
cœur les intérêts belges, eh bien, alors, nous
navonsqua courber la tête devant l'orage me
naçant et qu'à nous apprêter énumerer les
faillites qui éclateront inévitablement.
C'est le moment de méditer le vieux prover
be Aide-toi... Chronique
Dans la séance parlementaire de Mercredi,
M. le ministre de l intérieur, répondant cer
taines critiques de M. Slingeneyer, a laissé
tombé ces paroles, inusable cliché ministériel
Du reste le conseil de perfectionnement des
arts plastiques est saisi de cette question et
l'examine.
A quoi M. Slingeneyer a tranquillement
riposté
Je fais partie de ce conseil il ne s'est point
réuni depuis un temps indéfini je ne connais
pas même mes collègues.
Une longue hilarité s'est élevée de tous les
bancs de la Chambre. Seul, M. Deburlet ne
riait pas.
Cet incident est caractéristique il porte en
lui toute la philosophie de ces multiples insti
tutions de conseils, de comités, de commissions
qui foisonnent dans les milieux officiels et qui
n'ont d'autre utilité que de servir d'échappa
toire au gouvernement quand il est embar
rassé.
Si, par hasard, M. Slingeneyer ne se fût''
point trouvé faire partie du conseil de perfec
tionnement des arts plastiques (ce que M.
Deburlet ignorait très probablement), la. ré
ponse ;,dc M. le ministre passait
lettre p râ.Doste, et chacun se fut elïlâsfô db*
yaiitte somjpilude gouvernementale,'qui a l'œil'.
minislres pour que la discussion ne soit pas
ajournée l'an prochain. Quant au projet-type,
si le gouvernement persiste le déposer, il sera
analysé par les sections et la section centrale
avec une grande promptitude, tous les argu
ments pour et contre ayant été fournis propos
de la revision.
On écrit de Bruxelles YPconomie
Il se confirme que le débat revisionnjôd?
s'ouvrira devaqt la Chambre dans q'uàtre ou
cinq semaines, le Roi ayant insisté près des
La fédération générale des instituteurs bel
ges vient de faire connaître les mesures qu'elle
a prises récemment dans l'intérêt de ses
membres
Conformément au vœu exprimé par le con
grès de Gand en vue de la défense morale
et matérielle des instituteurs, il a été institué
dans chaque province un comité permanent
chargé de recueillir des faits précis de
nature éclairer l'opinion publique sur la situ
ation de l'enseignement primaire.
En suite d'une décision du congrès dernier,
le comité exécutif a adressé aux Chambres les
conclusions votées sur la question concernant
la situation de l'enseignement et de l'institu
teur, en attirant 1 attention de la législature sur
les injustices, les illégalités, etc. Le comité y a
joint les conclusions prises par les neuf sections
provinciales il a transmis aussi des exemplai
res de ces documents aux membres de la
Chambre dévoués aux instituteurs et l'ensei
gnement officiel.
Le comité a adressé des membres de la
Chambre des représentants une supplique afin
qu'ils usent de l'iniliative parlementaire pour
obtenir une loi en vertu de laquelle la liquida
tion des pensions serait faite non pas d'après la
moyenne des dernières années de service, mais
de celle où-Ie traitement a été le plus elevé.
Nous lisons dans le Journal de Gand un article
fort humoristique au sujet de la conférence pro
gressiste qui a eu lieu Dimanche passé Wyt-
schaete. Nous le reproduisons textuellement, le
trouvant suffisamment intéressant pour n'avoir
pas besoin de commentaire
Divers meetings avaient été convoqués pour
hier, Dimanche, en vue de continuer dans les
Flandres la propagande en faveur du suffrage
universel. Un, entre autres, était annoncé
Wytschaete, près d'Ypres.
Le jour meme du guet-apens de Zonnebeke,
une première assemblée avait eu lieu Wyfc-
Bchaete. Les cléricaux de l'endroit, renforcés de
diverses notabilités brugeoises, avaient essayé
d'entreprendre un petit boilcan. Grâce l'atti
tude énorgique de nçis amis ils n'étaient pas ar
rivés leurs fins.
Cette fois les éd^es locaux avaient trouvé pluB
sij»plp d'intesdire purement et simplement le
meeting projeté. Le bourgmestre avait, l'instar
de'sûn collègue de Thielt, pris un arrêté carré
ment prohibitif. 'i
Voici ce document copié textuelUwÙfiàquel-
ues mots près du maïew limitais
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et J, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Le hourgÙtg$lre,.j£e ia commune de Wytschaete,
4 Vu la lettre du 26 de ce mois, signée A. Van Ootegem,
Gand, faisant savoir que Dimanche prochain, 31 Mai,
un meeting en faveur du suffrage universel aura lieu dans
le local Het nieuw Staanijzer