I
Chronique locale.
Echos du Banquet.
Gomment on reotfiûe
Les Blauwe Koussen.
par un troisième. M. Beernaert a nié l'existence
de ces mit si dominici d'un genre si original. Nous
savons depuis l'affaire Pourbaix, que la négation
est pour lui un système de gouvernement et un
des procédés ordinaires de sa politique parle
mentaire.
Et quand on songe que, au dire de nos repré
sentants, c est encore lui qui a été le Deus ex
machina dans lalTaire du maintien de notre
bataillon.
Avions-nous raison décrier la fumisterie
et la mystification
Le Journal reproduit, avec autant d'amour
que d'empressement, un article du Weekblad
contenant un éreintement en règle des chefs du
parti libéral.
C'est son droit et même de bonne guerre de
sa part. Si les gens qui le rédigent et le patron
nent n'avaient jamais eu recours, vis-à-vis de
leurs adversaires, qu'à des moyens semblables,
il n'y aurait absolument rien leur reprocher.
Mais que répondre de soi-disant coreligion
naires politiques qui, au lendemain d'une dé
faite causée par les odieux expédients que l'on
sait, se permettent de tomber sus ceux qui ont,
jusqu'au dernier moment, lutté vaillamment
leur tête
Peu de chose, car l'heure n'est point, elle
n'e3t jamais, aux récriminations stériles.
Nous dirons simplement, d'abord, que si cer
tains n'ont point voté pour M. Houtekiet, ce n'a
point été par esprit d'orgueil ou sentiment de
mépris. D'autres considérations, plus élevées,
les ont inspirés, considérations exclusivement
déduites de ce qui leur a paru être l'intérêt su
périeur du parti.
Nous dirons ensuite, que si l'on s'imagine que
ceux que l'on vise ne se sont mis en avant que
pour 1 honneur et les bénéfices qu'ils pouvaient
retirer de leur mandat électif, l'erreur est plus
grossière encore, si grossière qu'elle ne mérite
même aucune réfutation.
Les avides et les ambitieux ne sont pas ceux
qui remontent les courants dangereux, au risque
de se voir submerger, mais eux qui les suivent.
On ne hasarde pas sa popularité quand on tient
sa place, pas plus que ne risque sa personne
le peureux qùi tient Ba peau.
On se passera l'avenir de ceux qui ont cru
devoir conformer leur attitude aux vraies
exigences de leur opinion Soit Ils au
raient apparemment réfléchir eux-mêmes si,
dans la situation que d'injustes imputations
leur ont faite, il pourrait leur convenir encore,
de nouvelles éventualités venant s'ouvrir, de
prêter leurs personnes et leurs noms aux hasards,
aux eflorts et aux sacrifices de nouvelles luttes.
Que si, sans eux et malgré eux, ceux qui se
targuent d'être des libéraux purs peuvent battre
les cléricaux et l'emporter, tant mieux On ne
leur jalousera jamais le succès, si grand qu'il
puisse être
Un bon conseil toutefois pour finir, en échange
des injures
les expériences et les leçons du passé de
vraient faire songer aux surprises et aux dé
convenues possibles, si pas probables, de l'ave
nir.
Un incident piquant a marqué le commence
ment du banquet l'Hôtel-de-Ville. M. Breyne-
Deyos,à qui unjoustiç clérical avait fait accroire
que la soupe avait été préparée l'école ména
gère, ne voulut pas s'asseoir avant qu'il "eût
1,'assurance quele^pptage avait une origine con-
.ferme la politique quijl sxqst donné la mission
ae défendre. M. r Colaert a beau' affirmer,
ajoupr-t-il, que la cuisine de la râe de Lille est
bonne, moi, je n'en nqpngapas et je n'en'man^
ge^ai jamais^ On a eu toutes les peines du mon-s
de le convaincre etifi^-il s'est décidé plpn-*
ger^sa cuiller daxjs le boinllén et puis cela n'a
pl.fi fait un pli. Une vraie pompe aspirante.
On était généralement d'accord, parmi les
coa^ves, que M. Surmtmtavait été bien inspiré
St.. -
pour réunir le monde qu'il était parvenu ame
ner au banquet. Commencer par inviter, c'était
tenir par la patte tous ceux qui s'étaient laissés
prendre ce doux piège. Un dîner avalé, c'est
un dîner rendre sans calembour. Le
truc a réussi, en grande partie.
Maintenant qu'on dise, tant qu'on voudra,
que c'est le renversement des usages consacrés
de temps immémoriaux que quand un bourg
mestre est installé, c'est aux électeurs ou son
conseil lui offrir un banquet, quitte l'élu
retourner la politesse, s'il le juge propos. Les
usages, c'est une excellente chose quand ils font
l'affaire de l'intéressé, mais on s'en passe, dans
le-cas contraire. Il faut croire que ç'a été ici
le dernier cas, voilà pourquoi on s'en bat l'œil
et on commence par où les autres finissent, et
cela va comme ça peut, couci-couci. Une
dizaine de prêtres, une vingtaine de libé
raux pris l'hameçon, une paire de douzaines
de ferblantiers et puis la fine fleur, la seule qui
compte, en tout quatre-vingt-cinq.
Les plus plaindre sont les musiciens des
Pompiers. Souffler dans un instrument, quatre
bonnes heures durant, pensez donc, une baleine
y tiendrait peine. On a beau se sustenter avec
du Bordeaux et des pains fourrés, quatre heu
res, c'est quatre heures et on ne saurait s'empê
cher d'y voir encore une de ces malices dont les
cléricaux seuls sont capables. En effet on ne
saurait nier que tuer les gens, tout en leur fai
sant bonne mine, est un procédé qu'il n'est pas
donné au premier venu d'appliquer sans que cela
paraisse et, si ce qu'on dit est vrai, c'est ainsi
qu'on est parvenu faire taire les Natte Kous-
sen. On leur a dit, quand ils réclamaient l'hon
neur de jouer au banquet taisez-vous, malheu
reux, ne vous plaignez pas et soyez enchantés
de n'être pas de corvée nous les ferons jouer
jusqu'à extinction de chaleur respiratoire.
J't'crois, mon lieu.
Le banquet de Lundi a été généralement
froid. Ce n'est qu'à la fin, entre onze heures et
minuit, qu'un frétillement s'est emparé de quel
ques jambes qui sé éont mises danser, sauter
comme des folles, et cela d'autant plus haut
qu'il eût été absolument injuste d'accuser les
asperges de peser d'un poids trop lourd sur les
estomacs de ces danseurs improvisés. Quinze
bottes d'asperges pour moins d'une centaine de
convives, il n'y a pas là de quoi paralyser l'élan
chorégraphique
A propos d'asperges on en raconte une bonne
sur le compte d'un convive, assis du côté des
tableaux Pauwels, et pour lequel l'asperge n'est
pas le plat de tous les jours. Son voisin, avec un
coup d'œil qui lui fait honneur, ayant bien vite
compté que les trois asperges qui étaient son lot
pouvaient se départir de deux manières, eut
recours au vieux jeu, prenant le double, 6 as
perges nous partagerons, dit-il, et coupant les
6 tiges en travers, il mit les gros bouts sur l'as
siette de l'ami et garda les autres pour lui. Le
dit ami rongea comme il put, et finalement re
tirant les dernières fibres d'entre les dents
J'aime encore mieux les salsifis, murmura-t-il
Authentique
Un autre, mis en appétit de ce légume pour
lequel il professe, paraît-il, une prédilection
particulière, et que par conséquent trois asperges
ne lestaient que très imparfaitement, en réclama,
un lot supplémentaire, pour un franc. Bernic.
S'il voulait manger des asperges, il pouvait en
manger par cœur.
Le menu, pas mal soigné, représentait lesh- 9 véront pas mal.
Halles d'Ypres,ces Halles si chèrement achetées.
Pourquoi n'avoir pas placé-côté du bâtiment
iin sac représentant le-coût de la victoire
au
Mons'Uolaert a^jwrffay.ok rectifier.l'mcident
de lâ sèaqçp^làyharHbre du 22 MaiV
.Dette rectification, il la fait'd'apr&ffâ "Annales
parlementaires.
Ah le bon billet 1 comme aurait dit Ninon.
Et qui ne sait que les Annales sont, non seule
ment les discours revus et corrigés, mais encore
les incidents travestis et même effacés
Qu'est-il resté aux Annales du fameux inter
mède d'Auguste, et de tant d'autres prises de bec
non moins curieuses
Rien pas l'ombre de quelque chose.
Le Compte-rendu analytiqued'après lequel nous
avons cité la réplique de M. Carlier, est, lui, la
reproduction exacte de ce qui se dit la Cham
bre, la photographie, peut-on dire, des séances
parlementaires.
Cela seul est rigoureusement vrai.
La rectification de M. Colaert ne rectifie donc
rien du tout, et notfe peu zélé représentant a fait
buisson creux après avoir fait école buissonnière.
Allons plus de sérieux, Monsieur Colaert,
côté de plus d'assiduité.
les
L'entente est-elle finalement rentrée chez
On sait qu'il y a eu du tirage. La musique ca
tholique, mise au second plan dans la proces
sion de la Fête Dieu, ne s'y est rendue qu'à
contre-cœur, en maugréant, et quelques-uns en
jurant qu'ils souffleraient comme des damnés.
C'est ce qui explique comment les trois mor
ceaux qui composent leur riche répertoire ont
été encore plus cruellement massacrés que d'ha
bitude, ce qui n'est pas peu dire.
Le grief principal, et il ne laisse pas que
d'être un peu fondé, c'est que les Pompiers sont
payés, (ces maudits d'autrefois), tandis qu'eux,
Blauwe Koussen, (ces chéris d'autrefois), doivent
souffler pour l'amour de Dieu En effet, il y a
inégalité, et s'il est vrai, comme dit l'économie
politique et comme le dit le Pape dans sa der
nière Encyclique, que toute peine mérite salaire
et qu'il doit exister un rapport proportionnel
entre le salaire et le service rendu, les Blauwe
Koussen restent dans la vérité pratique en
proportionnant leurs efforts au taux de leurs
salaires.
Mais où ils semblent ne pas bien calculer
comment ils doivent chercher cette mesure,
c'est quand ils croient devoir la trouver dans le
degré ou le nombre plus ou moins prononcé de
fausses notes qu'ils croquent. Là est leur erreur.
Ecorcher les oreilles des fidèles et faire aboyer
les tou-tous qui ont le malheur de passer dans le
voisinage, ce n'est pas précisément résoudre la
question, c'est même se mettre carrément dans
son tort, puisqu'il est aussi fatigant de jouer
faux que de jouer juste. Ce qu'il faut, c'est pro
duire une somme de travail en proportion du
salaire. Voilà la règle générale, et ici la somme
de travail, ce n'est pas la note plus ou moins
fausse qu'il faut viser, c'est la quantité de son
son étendue, son intensité, étant admis, dans
l'espèce, qu'il faut toujours la justesse.
Or, pour cela, que les Blauwe Koussen prennent
exemple sur cet orchestre dont le directeur avait
réduit les appointements cependant un excel
lent orchestre. Les musiciens, en représailles,
jouèrent, comme on dit, la muette, en restrei
gnant considérablement les sons les archets
glissaient sur les cordes de violons les cuivres
murmuraient, les cymbales ronflaient on ne
pouvait pas dire que l'orchestre ne jouait pas,
mais il jouait pour son argent c'est peine si
on l'entendait.
Voilà comment on doit entendre le rapport" -
entre le travail et le salaire. - 1
Avis aux Blquwe Koussen. S'ils veillent bien
"suivre ce conseil, ils prouveront qp*ils compren-
.nent l'Encyclique et nos oreilhw ne s'en trou-
Denier des Écoles Laïques.
Liste précédée, fr. 67,016-33
Vente d'objets d'art l'étang de Dickeiusch, 8-50
67,024-83
63.601-69
■3,423-14
hameau* du Bizet belge, -dépendance de
'Pldegsteert, a été, il y a deux jours, le théâtre
d'un accident ^ortel. La victime est un gendar-
ooG^Ooo
Blauwe Koussen
Total fr.
Dépenses jusqu'à ce jour. fr.
Reste en caisse fr.