\0 47. Jeudi,
51e ANNÉE.
11 Juin 1891
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
L'avenir de nos Écoles.
Conseil communal d'Ypres.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Ypres, le 10 Juin 1891.
Certains orateurs de la droite ont fait la
Chambre l'apologie du gouvernement qui, de
puis quelques années, réorganise l'enseigne
ment officiel avec, la sollicitude qu'on sait
d'autres, comme M. Woeste, non contents en
core, demandent avec une implacable ténacité
que la suppression d'écoles continue. Les écoles
moyennes d Audenarde, de Selzaete, d'Elle-
zelle, de Couvin et de Binehe ont déjà été
sacrifiées. Mais cela ne suffit pas, il faudrait y
ajouter celles de Tongres, de Ciney, de Tirle-
mont, de Hal, de Beauvais, d'Andenne et de
Termonde, l'instruction publique ne servant
qu'à produire des déclasses, d'après le repré
sentant d'Alost.
11 ne sera pas inopportun, croyons-nous, de
rappeler cette occasion, combien d'établisse
ments scolaires ont déjà été sacrifiés cet ap
pétit voraee des représentants du clergé.
La Meuse en dresse le tableau suivant
Sous le régime de la loi de 1879, nous avions
en Belgique 4,787 écoles communales la fin
de 1888, il n'y en avait plus que 4,028 soit nne
diminution de 759 écoles, diminution qui s'est
continuée.
L'enseignement des adultes a subi les mêmes
coupes que l'enseignement primaire son avè
nement, le gouvernement clérical trouva 2,747
écoles communales d'adultes trois ans après,
on en avait supprimé 1,225.
Ces chiflres concernent la totalité du pays,
mais il est surtout intéressant d'examiner i'en-
vahissement du clergé dans les provinces fla
mandes, Anvers, les deux Flandres et le Lim-
bourg.
Il ne reste plus dans ces provinces que 124
écoles d'adultes officielles.
Dans l'enseignement moyen, le spectacle est
plus attristant encore.
Dans la Flandre occidentale, l'élément laïque
ne dispose que des athénées de Bruges et d'Os-
tende et de l'unique collège communal d'Ypres.
L'enseignement ecclésiastique possède le petit
séminaire de Roulers et les collèges épiscopaux
de Bruges, de Menin, d'Ostende, de Furnes, de
Dixmude, d'Ypres, de Poperingbe, de Thielt, de
5$ de_Mouscron.
De la F. andre orientale, il n'y a que deux
athénées. L^plqrgé possède un petit séminaire
Saint-Nicbk^ et des collèges Gand, Alost,
Grammont, *^.udeâârde, Lokeren, Renaix et
Termonde.
La province d'Anvers possède aussi deux
athénées par contre, il y a un magnifique col
lège de Jésuites et un petit séminaire dans le
chef-lieu puis le collège Saint-Rombaud, lë
-"p&ï\sionnat de Rruel, le petit séminaire d'Hoog-
straeten et les collèges de Herenthals et de
Boom.
DafifsTe Limbourg, nous voyons deux athénées
et uff (Allège communal; l'évêque de Liège a
des établissements Saint-Trond, Hasselt,
Brée, Beeringen et Peer.
A toriâ ces collèges, il faut ajouter une quan
tité considérable dé pensionnante petits frères,
d'internats annexés aux écoles normales agréées
ou libres, enfin, toute une série d'entreprises
privées, dirigées par des ecclésiastiques.
Et aux yeux de nos adversaires, les établis
sements laïques sont encore trop nombreux
Dans le domaine universitaire, il n'est rien
que le gouvernement ne fasse pour accroître la
population de l'Université de Louvain au détri
ment de celles de Liège et de Gand.
La dernière loi sur l'enseignement supérieur
qui permet aux élèves de Louvain d'occuper
les chaires d'athénée est un nouveau moyen de
dépeupler les écoles normales de l'Etat, que l'on
supprime les unes après les autres.
Le ministère libéral avait 28 écoles normales.
Qu'en reste-l-il aujourd'hui Bientôt nous ne
verrons plus dans l'enseignement officiel que
des représentants des évéques.
Le gouvernement a aussi témoigné de son
hostilité contre l'enseignement public par la
suppression des subsides il a économisé pour
le service scolaire en moyenne 5 millions par
an 1 Ces économies sont obtenues par la sup
pression d'écoles 1
Que M. Woeste ait dovs- tous ses apaise
ments d'ici peu d'années, si cela continue,
il n'y aura plus de déclassés.
Restent les fainéants, comme la Patrie ap
pelle charitablement les instituteurs mis sur le
pavé par ces mesures de persécution, on en
aura raison en adoptant la motion de M. Ad.
De Clercq relative la suppression des traite
ments d'attente.
Séance publique du Juin 1891,
5 h. du soir.
f
Présents MM. Surmont, Bourgmestre Co-
laert et Berghman, Echevins de Stuers, Brun-
faut, Gravet, Vermeulen, Poupart, Van Eeck-
bout, Breyne-Devos, Struye, Iweins, Boone,
Begerem et Biebuyck, Conseillers.
M. Gorrissen, Secrétaire.
La salle était comble. Le public se pressait
jusque derrière les fauteuils des honorables.
Peu, très peu de libéraux présents.
1° Parmi les pièces communiquer, M. Sur
mont donne lecture d'une lettre par laquelle le
ministre de la guerre refuse d'intervenir dans
les frais de restauration des maisons saccagées
par la troupe, au Zaalhof.
L'ancienne administration avait sollicité cette
intervention comme un acte d'équité, sinon
comme un droit.
M. Surmont rend compte d'une démarche
qu'il a faite auprès du gouverneur au sujet de la
solution définitive donner la question du
palais du justice. Il n'approuve pas, quant
lui, la-solution donnée cette question par l'ad-*--
ministration libérale, savoir la cession;, lâ
Province de cè^iiâ^ment il préfère vtffr la
Province construit^ nbrïnpuyeau palais- de jus
tice. sftr leferrâin'dù jftfdm public, avgp face
au Vieux Mare au*Bois, et raser l-ancien pa-
des négociations nouvelles dans ce sens.
Le Conseil, assez étonné de voir introduire un
nouveau bâton dans cette vieille roue qui sem
blait sur le point de rouler vers sa solution
finale, ne sait trop ce qu'il en doit penser et la
proposition de M. Surmont n'est ni approuvée
ni désapprouvée. En attendant, on reprendra
des négociations nouvelles, on verra après....
2° Taxes communales arrêt définitif du rôle
1891 sur les chevaux.
Le rôle s'élevant la somme de 500 fr. est ap
prouvé.
3° Collège communal compte 1890.
4° Ecole moyenne compte 1889.
5° Académie et Ecole industrielle comptes
1890.
6° Hospices civils vente d'arbres.
7° Bureau de bienfaisance location d'immeu
bles
Tous ces postes, déjà traités et votés par l'an
cienne administration, et renvoyés 1 examen
du Conseil actuel par la Réputation permanente,
sont approuvés sans observation.
8° Fabrique d'église S1 Pierre transaction
intervenue au sujet du legs Pyssonnier.
Pour mettre fin un procès dont l'issue est
douteuse et onéreuse pour tous les intéressés,
les Hospices de Bruxelles la fabrique de
l'église S1 Pierre, M. l'avocat Delaet d'Anvers,
sont d'accord entr'eux pour se partager la suc
cession Pyssonnier sur le pied de trois huitiè
mes aux Hospices de Bruxelles, trois huitièmes
l'église de S1 Pierre et deux huitièmes M.
Delaet.
La fabrique de S1 Pierre demande être auto
risée de traiter sur cette base. Approuvé.
9° Demande de subside de la Société d'Horti
culture.
Le Conseil maintient le subside de 200 fr.
alloué par l'ancienne administration
10° Demande d'achat de terrain par M. Alph.
Casier.
M. Casier demande acheter le terrain sur
lequel est bâtie la maison habitée, jadis, par M.
Vergracbt, père, aujourd'hui par M. Messeyne.
Ce terrain aujourd'hui fait partie du terrain
retenu en bail amphytbéotique par Mme veuve
Vergracht. M. Casier offre 5 fr. le mètre carré.
Le Conseil décide d'accorder au demandeur
la cession du bail du terrain, sauf ventilation
régler sur l'ensemble de la propriété.
La demande d'achat est réservée. Renvoyé
la commission des finances.
11° Création d'un conseil de l'industrie et du
travail.
Renvoyé pour e?amen la lre commission.
12® Proposition-dè »éF. de Stuers relative au
Te Devin*. y - -
•M. de Stuers*propos^ an Conseil de revenir»
atix anciennnes traditions.
Breyne-Devos lance de côté, M. de Stuers,^
nn regard courroucé et murmure entre les dents:
je sais volé F j -
M. dé Stuers. h» Autrefois le Conseil se ren
iais dont le fond serâft incorporé atr jardin. Si O&ait en corps ajjx Te Deum, l'honorable conseil-
le Conseil, dit M. Surmont, partageait cette 3 a 1 1
manière de voir, il y aurait lieu de poursuivre
'fcler oudrait voir reprendre ces bonnes habitu
des. C'est un hommage rendu la Dynastie
royale.
LE PROGRÈS
TIRES ACQUIRIT EDNDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
fou» ce "ni cnnoprne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-2o
Insertions Judiciaires la ligne un franc.
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le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
et t rue de l'Enseignement, Bruxelles.