49. Jeudi, 18 Juin 1891. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. A la Chambre. Les coneâiirs caiiteràpuux. Le paysan flamand. 6 FRANCS PAR AN. Yprès, le 17 Juin 1891. Nous lisons dans l Etoile Belgesous le titre, A la Chambrele résume suivant de la séance du 16. On y verra comment on connaît et ap précie, Bruxelles, nos grands hommes qui voudraient/si on voulait les croire, se faire passer pour des chefs de file. M. Lejeune, ministre de la justice, dépose le rapport de M. le procureur-général sur l'ordon nance de non-lieu intervenue dans l'affaire des documents. Puis M. Janson interpelle le gouvernement sur- les arrêtés inconstitutionnels pris par cer tains bourgmestres dans le but d'empêcher des réunions publiques. L'orateur lit une série d'arrêtés invraisembla bles, entre autres celui pris par le bourgmestre d'Eerleghem, qui interdit un meeting parce que^s opinions des orateurs pourraient être désagréables la majorité des habitants L'honorable député de Bruxelles insiste sur l'illégalité de ces mesures, qui auraient dû être annulées. M. JansônTfêmasidè cfuellês sont les intentions du gouvernement^ Le gouvernement répondpar la bouche de M. De Burlet, que la situation des magistrats com munaux est parfois difficile, et qu'il a demandé des renseignements aux gouverneurs de province. Malheureusement pour le ministre de Nivel les, la police n'a le droit de disperser une réu nion que si l'ordre y est troublé. C'est ce que M. Graux fait observer dans une interruption carac téristique. M. Janson constate la pauvreté de la réponse ministérielle, et propose un ordre du jour. M. "Woeste donne raison M. Janson. Il consi dère les arrêtés incriminés comme contraires la Constitution. M. De Burlet plonge la tête dans seg papiers. M. Nothomb déclare qu'il voiera l'ordre du jour de M. Janson, qu'il trouve clai», loyi.1 et correct. Intervient un certain M. Colaert, qui propose un ordre, du jour Unifient et sans signification. Après une intervention de M. Bara, l'ordre du jour pur,et simple est voté, et la séance est levee. Un es, Cola^tlll -»# Voilà ce ï^ïe c'est de parler pour ne rien dire. r On sait qûé; chaque ^ntièe, -le^ouve^ÇÈBment organise des opncours entre les écoles primaires officielles ou ^adoptées. Les écoles libres peu vent y prendre part, moyennant certaines con- 4+tiops. Généralement, les écoles aves Dieu sont ou trageusement battues. Quand elles réussissent décrocher quelques succès, elles le doivent au système tout parti culier d' «élevage» qu'elle's emploient pour favoriser leclowon des élèves modèles. On chauffe spécialemènt-quelques concurrents, au détriment de la masse. et Ce système est absolument condamné, avec raison, dans les écoles officielles. La presse cléricale prétend qu'en affirmant de telles choses, nous induisons le public en erreur. Or, voici qu en pleine Chambre des repré sentants, un député qu'on ne soupçonnera pas de sympathie pour les journaux libéraux, nous avons nommé M. Coremans, a recon nu... la parfaite exactitude de nos renseigne ments. C'est la séance du 5 Juin dernier que cet aveu est échappé au représentant clérical d'Anvers, sans qu il ait soulevé la moindre protestation sur les bancs de la droite. M. flanssens faisait un discours pour prendre la défense des ecoles officielles. Naturellement, M Coremans l'interrompait tout bout de champ. M. Hanssens cite les résultats des concours Bruxelles, et demande que l'on rétablisse les concours pour les écoles de filles. Nous allons copier les Annale s M. Coremans. Les eoaeour» ne sont pas bons pour les garçons non plus. Ils ne prou- vent rien quant la valeur vraie des écoles On choisit quelques bons élèves de part et d'autre, qu'on style et qu'on entraîne spécia- lement, au détriment de lécole dans son en- semble. Je connais de près la comédie des concours scolaires, je les ai vu en action ils ne signi- fient rien. Us font plus de mal que de bien. [Annales parlementaires, pages 1241 et 1242). On sait que, pour les écoles officielles, on envoie au concours indistinctement tous les élèves suivant les cours des premières classes et ayant lâge requis. Comme l a fort bien dit M. Hanssens, M. Co remans n'a donc parlé et n'a pu parler que des écoles privées. Evidemment, dans les conditions où on les organise, les concours cantonaux ne permettent pas d'éprouver avec une exactitude complète la valeur comparative des écoles. Tandis que l'enseignement officiel, étroitement surveillé parles inspecteurs de l'État, recrutés de plus en plus parmi nos adversaires politiques, doit se conformer rigoureusement aux programmes des concours, et y envoyer pêle-mêle les elèves les mieux doués et les élèves les plus faibles, il est loisible aux écoles libres d'organiser des groupes d elèves spécialement entraînés. Il est étonnant qu'en „de telles conditions, renseignement officiel parvienne eticore vaincre. Avec une égalité réelle dans les chan ces du combat, il réduirait néant les avanta ges apparents remportés et là par l'enseigne- iaçnt librex M- Hansserê de signaler de teliae-* chose» àr^Cha'hfiT^" IjjÉt^Cai qu'elles ont beaucoup.amusé M. WfWKer ramis elles intéresseront. Ié'*pays en lui montrantes dessous de l'enseignement libre, c'est-à-cTir« ducharlatanisme clérical, opérant avec garantie du gouvernement. M. Woeste, ne pouvant plus faire autre ment, s'est enfin décidé se rallier la revi sion. Il a fait part de cette nouvelle ses amis et connaissances dans un banquet qui a eu lieu Enghien pour fêter le 25° anniversaire de la fondation du Cercle catholique. La revision est inévitable, s'est écrié l'archange d'Alost. Il faut nous y proparer avec une énergie de tous les instants. Ne récriminons pas. A quoi bon, en effet, récriminer Quand on sert une cause d un amour sincère, on se plie aux exi gences de la discipline, on sait sacrifier son amour-propre ou des préférences d'opinion. Nous lisons dans l'Indépendance Un de nos confrères assure qu'on ne tra vaille pas au ministère de la guerre un projet de loi sur le service personnel. Nous pouvons cependant confirmer ce que nous disions il y a quelques jours sur les études préparatoires du mode de recrutement adapté au service per sonnel, auxquelles on travaille activement, au contraire, ce département. Petit portrait du paysan flamand. C'est l'Opi- nion d Anvers qui parle Le paysan est rétif tout changement, rebelle toute innovation. Telles les choses ont été jadis, telles il veut les garder. Rien ne semble légitimer la nécessité d un changement. Où le père a passé, se dit-il, passera bien l'enfant 1 Tout ce qui vient de la ville lui pa raît suspect, et ce n'est que lentement, péni blement que le progrès pénètre dans le plat pays. Qui ne se rappelle les difficultés que rencontrèrent le guano, le pétrole, la machine coudre pour se faire accepter par les campa gnards Aujourd'hui encore, en Campine, il y a des paysans qui, pour la vente d'une vache, par exemple, refusent les billets de banque. C'est que ni le journal, ni le livre ne pénètrent dans ces régions arriérées. Le prêtre seul y a la parole et seul il y est écouté comme un ora cle. Les progressistes qui ont été Zonne- beke savent quoi s'en tenir sur ce point. Ce n'est pas la situation exceptionnelle de quelques villages aux portes des villes, qu'on peut juger de l'esprit du plat pays, mais bien en pénétrant au cœur de nos populations agri coles, dans le Haegeland, au pays de Waes et dans les polders jusqu'en Hollande. Toutes ces populations sont inféodées au clergé et la noblesse et marchent comme un seul homme sur un mot d:o*drç vêm»de Malines. *i jaut pas cepandapt que nos amis se ''îccon^ent.... - - "tfon cbrtes. Mais/saprîsti^.au raomenrbù la s'achemine vers suffrage universel, iypit^voner que le portrait, (Tailleurs si res- - semblabV, u acé par la feuille anversoise ne constitue pas précisément le comble de l'encou ragement. obT" 51e ANNÉE. LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acqcir1t e0hi>0. ABONNElVIENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions: Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, "t 2,- vie de l'Enseignement, Bruxelles.

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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 1