LES BAINS DE BADEN, III. Le compte de la bibliothèque communale est approuvé. IV. Propriétés communales négociations avec la Province au sujet du Palais de justice. Monsieur le Président n'ayant pas encore reçu de réponse catégorique de la part de Monsieur le Gouverneur, ce n° doit être supprimé. V. Exposé de la situation financière de la ville et Budget 1891. Monsieur le Président annonce que le Conseil Provincial a renvoyé le budget de 1891 voté en séance du Conseil communal le 30 Décembre 1890. Le conseil nouveau ne peut dresser un autre budget, que celui déjà antérieurement dressé par l'ancienne administration. Mais le Conseil Provincial soumet le budget simplement l'avis de la nouvelle administration. Le Collège propose donc d'introduire quelques modifica tions qui s'imposent. La discussion sera-t-elle générale ou entamera- t-on les points séparés La discussion générale étant écartée on abor dera les points séparés. Avant de commencer traiter le budget Mon sieur do Stuers demande pour un instant la parole et énumère les services rendus la ville par l'ancienne administration dont il a fait partie et où il a été échevin. Voici en résumé tout ce qui a été fait restau ration de l'église S'-Martin et des Halles, Eaux alimentaires, Éclairage de la ville, Création des marchés couverts, Promenades publiques, Pein tures murales, Écoles et établissements d'in struction qui ont produit la rivalité avec les établissements libres d'instruction, Ouvrages de salubrité: Trottoirs, égoûts, Entretien des caser nes avant leur reprise, Routes construites vers Pilckem, Kemmel, etc. Création d'un abat toir, du bassin de natation, du musée communal, bourses d'études octroyées des jeunes gens se destinant diverses carrières notamment des artistes devenus célébrés Fiers, Roffiaen et actuellement Mlle Dehem qui a déjà remporté bien des distinctions. Création du quartier de la gare, pensions en faveur d'ouvriers de la ville et d'anciens em ployés, Achats d'immeubles, Expropriations pour élargissement de la voierie. Tout a été exécuté sans que pour cela les habitants soient trop imposés et malgré que le gouvernement ne se soit pas montré toujours bien disposé pour la ville d'Ypres; ainsi il nous supprime notre athé née. La gare reste dans un état déplorable. Des rues où les frais d'entretien sont grands comme dans la rue d'Elverdinghe, restent charge de la ville. La dette totale de la ville s'élève peine environ 500,000 francs, comparez cela son avoir. Monsieur Brunfaut demande la parole. Il parle en fiamand pour être compris de tout le FEUILLETON. I. k V .A monde et pour répondre l'imprimé distribué en ville Oeldelijke toestand der stad Ypre etc. M. le Président proteste de n'avoir aucune part de responsabilité dans la distribution de cet imprimé son rapport a été imprimé et distribué aux membres du conseil et les journaux de la lo calité en ont reçu un exemplaire. Si un éditeur s'est chargé d'en distribuer en flamand c'est de son propre mouvement. M. Brunfaut continue. 11 est facile de mettre un budget en déficit quand, en retranchant 50,000 fr. en recette, on force encore le montant des dépenses.- Un particulier qui doit faire une recette certaine en dispose pour améliorer ses autres propriétés. Mais au jour donné cette re cette vient lui faire défaut, maintient-il sa dépense? Non et il agit sagement; tel devrait être le cas ici. L'ancienne administration a escompté une recette de 50,000 fr. provenant du Palais de justice. Le marché était fait. Croyez-vous que les 50,000 fr. venant faire défaut, elle eût fait le même budget Non. Les dépenses qui n'é taient pas d'absolue nécessité eussent été retran chées. Il y a un déficit la ville est ruinée, dites vous, mais voyez ses propriétés. Y a-t-il beaucoup de villes qui possèdent ce qu'Ypres possède. Les fondations Pauwels etc. ont disparu, dites vous,mais on les retrouve inscrites chaque année et la ville en paye les intérêts. Ne craignez pas, il n'en sera pas scherrerceg comme il a été fait des 50,000 de la fondation Lamotte dont la ville n'a jamais vu un centime et qu'elle devait toucher. (M. le Président prie M. Brunfaut de ne pas employer le mot sckerremeg). M. Brunfaut. Si, si, scherreweg La ville a augmenté sa fortune sous l'ancienne administration. Ses habitants sont peu imposés comparativement tant de villes cléricales, Po- peringhe etc. où l'on paye cher et où il n'y a ni trottoirs, ni gaz, ni eaux, ni égoûts. Puisse la nouvelle administration conserver ce qui lui est légué par l'ancienne. Le compte 1890 clôturera avec 60,000 fr. en boni. M. le Président répondant en français réédite son rapport en ajoutant que pour ce qui regarde l'aflaire Lamotte la ville a touché tout ce qui lui revenait. Il le prouvera l'occasion. Les 50000 fr. du Palais de Justice ne peuvent figurer au budget. Il y a accord entre les parties contractantes, il est vrai, mais il n'y a pas même demande d'autorisation de vendre, c'est-une somme qui vient par bonheur compléter ce qui manquait de recettes pour faire le budget, ce n'est pas la première fois que nos adversaires ont lait servir de ces rentrées fortuites pour équilibrer leur budget. (M. de Stuers fait observer M. le Président qu'on dit nos prédécesseurs et non pas nos ad versaires.) Les 50000 tr. devront trouver leur source dans une émission de bons communaux. La Province semble plutôt disposée bâtir un monument nouveau plutôt que d'acheter un bâtiment qui ne rendra jamais aucun service, malgré toutes les restaurations qu'on pourrait y faire. La ville en votant l'emprunt renoncerait donc la vente. M. Colaert trouve que les budgets présentent des irrégularités. Ils ont été confectionnés sou vent la légère. M. Cornette, qui était échevin des finances, traitait les budgets de probabilités, de choses possibles, et en faisait une espèce de fantaisie. (1) Un budget est une chose sérieuse et doit être un projet réel. Enfin, après quelques considérations encore sur les budgets et comp tes, M. Colaert finit par avouer que la situation financière de la ville n'est pas mauvaise et qu'il n'y a que des irrégularités redresser. (A ce passage du discours de M. Colaert, M. Surmont fait une grimace et un mouvement de déglutition, comme si on lui faisait rentrer de vive force son rapport dans le gosier.) Après quelques nouvelles observations échan gées de part et d'autre et de peu d'importance, le président aborde les points modifier dans le budget 1891. Ces points portent sur les articles suivants Recettes. Subside de l'état pour restauration de l'église Saint Martin, 2666-66 devient 1333-33. Subside de l'Etat pour la voirie vicinale, 774-03 devient 1881-42. Subside de l'Etat pour la toiture S* Martin 1600-00 devient 800-00. Subside de l'Etat pour l'égoût rue de Menin, 2400-00 devient 2000-00. Id. de la Province, 2400-00 devient 2000-00. Subside extraordinaire pour établissement du laboratoire de chimie, 2000-00. Vente de vieux plomb, 3180-00. Vente de terrain M. Casier, 103-00. Emission de bons communaux, 50000-00. Droit de dépôt au Quai, 500-00 devient 295-00. Produit des latrines, etc., 200-00 devient 100. Produit des droits d'inhumation, etc., 7000-00 devient 5500-00. Rétributions scolaires (écoles primaires) 1500-00 devient 2100-00. Rétributions scolaires (écoles gardiennes), 800-00 devient 1100-00. Dépenses imprévues, 3500-00 devient 1500-00. Entretien des propriétés, 10000-00 devient 12000-00. Id. des literies du pensionnat, 150-00 devient 200-00. II. XWBtMVH. Connaissez-vous Baden 1 Oui et non, sans doute. Oui. parce que vous n'êtes pas sans en avoir entendu parler non, parce que vous n'y êtes pas encore venu peut-être. Dans ce dernier cas, vous ne pouvez guère en avoir qu'une idée suffisamment confuse pour que quelques éclaircisse ments ne soient pas superflus. Permettez-moi donc une fois n'est pas coutume de faire part de mes im pressions tous ceux qui, comme moi, recherchent le bien-être et la tranquillité, un prix modéré. Peut-être, me suis-je dit, les quelques renseignements qui m'ont si vivement intéressé, intéresseront-ils chacun ou peu près de loin, ça peut n'avoir l'air de rien, mais de près, je vous assure que c'est quelque chose, un endroit sqi% .generis un petit monde part, un lieu dp repos char- mant. Que de malade*^! «je souffreteux ont'déjà béni et béniront encore cette focaliflLtÉndis que beauco'm d'au? très gémissent et se rçiournenl sur leur lit.dé'aouleué, faute de counallre un remède leurs maux, lequel remède existe cependant et se trouve ici, leur portée, ctëux pas de mon hôtel, ou plutôt dans l'hôtel même où-,j sujs descendu voir plus loin Car c'est ici, comme chadbtf 7 sait, une station, disons, plus exactement, une vérita- ble ville de èain^ Baden donc avant tout utre station thermale elle était déjà renommée comme telle du temps des Romains (Tacite en fait mention) et s'appelait A q u a e, nom suffi sant pour déterminer sa destination. On peut voir encore des restes de celte époque autour de l'étang du Casino colonnes en ruines de villas romaines et pierre commé- moralive en marbre du Jura, faisant probablement partie du portail d'un édifice construit sous l'empereur Claude (41—54 ap. J.-C.) Le petit musée d'antiquités que la ville s'est offert, comme de raison en dira plus long sous ce rapport aux amateurs, qui pourront y examiner tout loisir un assez grand nombre de monnaies, d'ornements, de vases, de lampes, de briques, de tuyaux de chauffage, etc., rappelant notre esprit et faisant revivre dans notre imagination une époque disparue depuis bientôt deux mille ans. La ville des bains qui se divise en Grands Bains, taisant corps avec la ville proprement dite, sur la rive gauche de la rivière (la Limmat), et en Petits Bains, se rattachant la commune indépendante d'Ennetbaffen, sur la rive droite est bien située pour son but; j'oserais* presque dire que sa position rappelle celle de Moptreux, toutes proportions gardées. Elle est en effet protégée con tre les vents trop froids ou trop violents par quelques col lines assez élevées (derniers chaînons du Jura suisse), qui lui constituent ainsi un climat privilégié, eomme il né s'en trouve'que rarement daps les.vallées au nord des Al pes. La-vigne est ici encore" tout fait chez elle, et les coteuui voisins en ^otft couverts, livrant un produit qu'il faudrait*" être ingrat jiour dédaigner le Goldwandler entr'auires^i.e blônuenfant de la Côte d'Or est fort apprécié des connaisseurs le *- YVéttingeçgAt iÉ Geiss- oèTg lui. sont peine inférieurs, et ttfiisTes vins crois- sept suèdes collines exposées seulement aux v€tats doux de l'Ouest ou aux vents chauas du midi. Dépenses. (1) Quand M. Colaert a-t-il vu que c'était M. Cor nette qui dressait et présentait le budget? Les budgets ont de tout temps été l'œuvre collective du Collège. Ce coup de patte porte donc faux. Le plus léger en tout ceci n'est-ce pas encore M. Colaert J'ai été aussi très agréablement surpris de voir ici des plantes que l'on n'a guère l'occasion de contempler que sur les bords toujours verdoyants de la Méditerranée, voire quelques... lépidoptères, ceci pour les botanistes. Les bains en eux-mêmes sont fort intéressants, en ce sens tout d'abord qu'on n'en voit pas trace. Cela tient ce qu'ils se trouvent dans l'intérieur même des hôtels, construits directement au-dessus ou dans le; voisinage immédiat des sources thermales; cette idée paSquegé niale comme l'œuf de Christophe Colomb procure évidemment aux bains de Baden un immense avantage sur la plupart des autres établissements du mênjc genre. Vous voyez d'ici tous les btppfaits de cette disposition plus.<ï(tjjluehce de la teglpërâture extérieure sur le traite- méat, plus de bains manqué^par suite dé rhâuYais temps, f^pltrs de refçpidissements..à craindre.! «lEh Jrijver comme c en été, ave#la pluie commë atîec fçsQleil tiil ce sujet une notice que j'ai sous les yeux, le malade peut, sans mettre'le pied dehors, se rendre dans le costume qui lui convient depuis sa chambre son bain, et vice-versa. Grâce la chaleur qui se dégage des réservoirs, non seu lement l'atmosphère des cabinets de bains, mais encore celle des corridors et des .escaliers, reste toujours égale, et les malades n'y sont jamais exposés de brusques va- dations de température; On peut donc venir Baden, faire sa cure en toute sécurité n'importe quelle'époque de Tannée non seu lement on peut y venir, mais on y vient. Il est évident que le nombre fies hôtes est des phis considérable en été qu'en hiver mais 'pour tous ceux qui demandent aux bains un soulagement leurs marne, il n'y a pas de sajs'

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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 2