Chronique locale. Les ères nouvelles. rieiî. On présente au public un programme que jadis on avait critiqué. M. le Préaident se plaint d'avoir peu de ressources, des crédits insuffisants qui, malgré toute la parcimonie dans leur emploi, seront dé passés. M. Breyne (le plus abordable) se promettait de voir aes courses vélocipédiques et regrette d'entendre que le programme n en dit mot. M. le Président trouve ce genre de sport très intéressant. Il a eu l'occasion de se rendre Lille pour assister des courses de vélocipèdes. Mais les installations etc. coûtent trop cher pour y penser cette année. M. Breyne sait que ces courses sont des plus attrayantes pour en avoir vu l'année der nière Woesten (nous croyons avoir bien com pris) où il y avait grande affluence d'étrangers. 11 faudrait que des courses puissent avoir lieu Y près. M. le Président réplique que la chose est impossible, que le club Yprois existe depuis peu et n'est pas affilié. (1) M. Breyne. Et la société ou le club de la commune que je cite est-il affilié Et cependant c'étaient, comme je dis, de belles courses. Fabrique d'église S' Nicolas compte 1890. Antérieurement approuvé. Garde civique compte 1890. Approuvé. Procès-verbal de vente d'herbages. Cette vente rapporte 621 francs. En 1890 le produit ne s'élevait qu'à 267 francs. MM. Brunfaut et Vermeulen font valoir quel ques-uns des motifs donnant lieu cette varia tion de prix. Le procès-verbal est approuvé. Revision du règlement organique des Pom piers. M. le Président annonce comme dernier objet l'ordre du jour de la séance publique la revision da règlement organique des Pom piers. Il cède la parole Monsieur Colaert. M. Colaert est d'avis qu'il y a lieu de reviser divers articles du règlement organique des Pom piers. L'art. I porte que le corps des Pompiers est institué pour venir en aide en cas d'incendie et ne fait pas mention d'une autre mission des Pompiers, celle d'auxiliaires de la police. Cette ajoute qu'il y aurait lieu de faire l'art. I nécessite ou entraîne diverses autres modifica tions dont une seulement donne lieu contro verse. La modification sur laquelle l'accord n'est pas établi ni au sein du Collège ni au sein de la com mission du contentieux, sera examinée en der nier lieu. M. Colaert lit prestement les articles modi fier et leur changement de texte. Vient enfin le point essentiel. Dans le règlement actuel les sous-officiers et brigadiers sont nommés par le collège sur une présentation de liste double de candidats faite par le commandant. Si les Pompiers n'avaient qu'à éteindre les in cendies, il n y aurait rien changer mais com me ils peuvent être appelés renforcer la police, il faut quo le chef de la police puisse assumer la responsabilité des hommes qu'il emploie. Il fau drait donc que le Collège soit immédiatement intéressé dans les nominations aux grades dans le corps de Pompiers et les fasse lui-même. Au jourd'hui il n'est pas libre, il est lié par les pré sentations faites par le commandant. Cela peut amener des difficultés. M. Colaert n'en craint pas pour le moment, M. Brunfaut est un comman dant qui n'a jamais manqué d'être correct et ce n'est pas plus de son côté que du côté du Collège qu'il y aurait lieu de craindre la moindre chose. Mais, après lui, il peut y avoir un autre com mandant qui n'ait pas les mêmes bonne? disposi tions et il est toujours bon d'être armé et d'avoir un règlement net et précis qui donne au Collège le derme^&iot des litiges. Il y aurait rédiger l'article en ces termes. (1).M. Surmont se trompe. Le-club Yprois est affilié. Les sous-officiers et brigadiers sont nommés par le Collège, le commandant entendu. M. Van Eeckhout. Et si le Collège veut nommer un sous-officier ou un brigadier que le commandant ne désire pas accepter, l'imposera- t-on M. Colaert ne craint pas cette situation quand on envisage les bons rapports existant entre le Collège et le commandant actuel. M. Brunfaut ne distinguera pas en lui,pour le moment, le Conseiller communal et le com mandant des Pompiers. M. de 8tuers est absent et ne suscitera pas la distinction. Il remercie M. l'Echevin Colaert des termes bienveillants son égard. Cependant il ne peut s'associer au chan gement de texte tel qu'il est proposé. M. Brunfaut fait connaître la manière dont est dressée cette liste double de candidats pré sentée par le commandant. Des recherches mi nutieuses sont faites sur tout ce qui regarde l'homme proposé une promotion. Le conseil des officiers ne néglige aucun point et se fait un point d'honneur de présenter des candidats dignes de la confiance du Collège échevinal.Qui, du reste, peut mieux connaître les hommes com- Eosant le corps des Pompiers Sont-ce les mem- res du Collège ou les officiers qui forment ces hommes, les exercent, les voient chaque in stant, ont des rapports suivis avec eux Adop ter la modification présentée, c'est enlever l'au torité au commandant. C'est le moyen de supprimer ou de désorganiser un corps auquel les membres du Collège semblent tant tenir. M. Colaert pense que le cas peut se présen ter que le Collège, voyant un homme capable en dehors du corps des Pompiers, pourrait en faire un sous-officier ou un brigadier. M. Brunfaut serait heureux de connaître que le Collège a l'intention de lui donner comme sous-officier, même adjudant ou officier, un homme expert ayant accompli, par exemple, un terme de service dans un corps de Pompiers, soit Gand, Bruxelles, Anvers, Liège, etc. Il saisi rait l'occasion de le présenter comme candidat. Il cite M. Vandenheynde, commissaire-adjoint, venant des Pompiers de Gand. M. Brunfaut propose de rédiger l'art, visé comme suit les sous-officiers et brigadiers sont nommés sur une présentation de liste de candi dats faite par le commandant. Cette rédaction laisse toute latitude et ménage en tout cas une porte de sortie. M. le Bourgmestre accepte la rédaction proposée par M. Brunfaut. M. Biebuyck trouve que c'est un amende ment nouveau et qu'il y a lieu de le renvoyer la commission spéciale. Ce renvoi est adopté. Fin de la séance. Décidément la kermesse ne sera pas d'une gaîté folle. Le programme qu'on nous annonce ne brille par rien de bien nouveau et la seule nouveauté qu'on nous avait promise, le vélodro me, on s'est empressé de nous le refuser. Nous n'aurons pas même ce plaisir qui a tant amusé M. Breyne Woesten. Quand nous disons qu'il n'y a rien de nouveau Kur la Tuyndag, nous nous trompons. M. eins a trouvé moyen d'innover. Autrefois et de tout temps, la kermesse s'ouvrait par une pro cession, mais celle-ci ne figurait pas au program me. C'était une grande lacune. Cette année, non seulement on aura la procession, enrichie de la présence de nos édiles, mais on aura la proces sion ornant le programme, et cela ne peut man quer de jeter un lustre que toutes les grandes villes nous envieront. Ainsi, résumôns-nous. Jadis, depuis les temps les plus reculés jusqu'aujourd'hui, on n'avait qu'une procession. Au mois d'Août on aiya cette procession, solennellement annoncée au pro gramme et pieusement suivie par le conseil com munal. Et ce n'est que le commencement. L'année propane, le programme des réjouis sances public^'iês comprendra, outre la proces sion, une netK-aine en l'honneur d'un nouveau saint que le conseil aura bien soin de découvrir .dans 1 uh de ses comités secrets, et puis dans deux ans, (tous les ans quelque chose de plus), un ommegangaux exercices les plus variés, de puis le pèlerinage en sabots bourrés de pois secs jusqu'au rampement sur le ventre, le dos rece vant de dix en dix mètres des coups de trique ou de discipline, au choix, avec une médaille, grand module, pour celui qui, au bout de 1 ''om megang, demandera recommencer. D'ici là, tous les programmes qu'on essaiera ne seront que de la Saint Jean, et il est grand temps qu'on tâte de ce nouveau programme. Il n'y avait vraiment que les catholiques pour nous amuser. Nous connaissions déjà l'ouverture des ères de justice et d'égalité. Voici que la nouvelle administration vient d'ouvrir 1 ère des économies. Le Palais de Justice, cédé par l'ancienne ad ministration la Province pour la somme de 50,000 fr. sera retenu etdémoli. La Province construira un Palais nouveau, de l'autre côté du jardin public, front de la rue du Nouveau Marché au Bois et, cette fin, la ville lui aban donnera gratuitement 700 mètres carrés de ter rain. C'est ce que la majorité cléricale dû Conseil a décidé Samedi dernier. La ville, nous allions oublier de l'ajouter, conserve les décombres. Il faut bien une réserve de pierres jeter la tête des adversaires, comme M. Surmont appelle ses devanciers. Que serait-ce, bon Dieu si on n'avait pas résolu de faire des économies ■imi8eeeefte**jg~ Nos matadors se mettent en quatre pour don ner la réception de M. le Gouverneur et, par ticulièrement au banquetun enthousiasme pour la description duquel le Journal d'Y près est déjà occupé rassembler ses termes les plus am poulés. Ce que sera cette réception, on peut déjà le deviner. La ville n'a pas oublié la part indispensable et ouvertement hostile qu'a prise la Députation permanente dans l'abominable coupe-gorge qui a nom de 19 Octobre suivi du lr 1 évrier. Mal heureusement, il est impossible de séparer, dans ces noires journées, le nom de M. le Gouver neur de celui de la Députation permanente, et quelque débonnaires, quelque oublieux que soient les libéraux, ils ne sauraient, sans man quer leurs sentiments les plus respectables, s'associer une manifestation qui, en somme, n'est qu'un défi de plus ajouté tant d'autres. Ah si nos élections s'étaient passées régu lièrement si, dans un engagement loyal, la victoire nous eût été infidèle, nous eussions accepté la défaite avec grandeur et résignation, et sans haine ni rancune, nous eussions pu hono rer le premier magistrat de la Province, comme il convient qu'il le soit. Différant en cela de leurs adversaires et dont plusieurs, commencer par M. Surmont, ne surent saluer M. le Gouverneur Heyvaert, lors de son entrée officielle, que de leurs cris indécents et de leurs démonstrations crapuleuses, ils au raient, respectueux de l'étiquette, su prendre avec convenance, leur modeste place dans cette fête officielle. Mais ils n'ont pas oublié combien de forcenés descendaient leurs stores sur le pas sage du héros du jour, tout en laissant voir un bout du nez, par les interstices mal clos. Tout cela est de l'histoire qui ne date que d'hier. Ces souvenirs, qui sont tout la honte de leurs ad versaires, les libéraux auraient été assez grands Sour ne pas en prendre exemple ni revanche. lais le 19 Octobre est là, et après le 19 Octobre, le lr Février. C'en est trop. S'il en est, parmi les libéraux qui, par leur position, croient devoir faire taire, pour cette circonstance, le cri de leur oœur s'il en est qui oroient devoir mesurer leur participation des considérations d'ordre privé ou public, nous n'entendons point discuter les cas particuliers. A chacun ce qui lui convient, avec cette res triction que l'honneur est le premier des de voirs. Nous ajoutons que le parti libéral saura se conduire noblement, et qu'il ne se souillera pas, comme le parti catholique envers M. Heyvaert, par des actes de haute polissonnerie.

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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 2