58. Dimanche, 19 Juillet 1891 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. AVIS. Nous prions instamment nos amis qui ont droit figurer sur les listes électo rales au lr Août, de se pré senter sans tarder l'Hôtel- de-Ville et d'y réclamer leur inscription. Chez nos voisins. Où nous allons Chronique locale. Le règlement des Pompiers 51e ANNEE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restante la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue ue l'Enseignement, Bruxelles. Ypres, le 18 Juillet 1891. L'opinion libérale vient de remporter en Hollande un magnifique et retentissant succès. Le corps électoral, récemment élargi, a so lennellement condamné la politique égoïste et réactionnaire laquelle l'immorale coalition des cléricaux avec des ultraprotestants voulait l'enchaîner. Les libéraux n'étaient que 42 dans l'ancienne Chambre, ils reviennent 55 et doivent être ap pelés au gouvernement. Il est remarquer que l'élection s'est faite sur deux questions d'une importance vitale et d'une actualité brûlante, auxquelles elle emprunte une incontestable et éloquente signification la question militaire et la question scolaire. En Hollande comme en Belgique, le parti soi-disant conservateur répudie le service per sonnel et se raccroche l'inique système du remplacement. L'opinion publique a condamné cette politique égoïste et anti-patriotique. En Hollande comme en Belgique, le fanatis me religieux menace l'avenir de l'enseignement public. Le corps électoral vient de signifier aux sectaires de Rome, alliés aux sectaires de Dor- drecht, qu'il entend défendre l'école officielle, neutre et laïque. Quand pourrons-nous en dire autant dans notre malheureux pays En attendant, saluons la splendide victoire des libéraux Hollandais et disons avec le poète *7est du Nord aujourd'hui que nous vient la lumière. De 1 éducation ces constatations peu flatteu ses pour- notre pa}s, qui prenait place, il y a quelques .années peine au premier rang des nations soucieuses de leur enseignement pri maire - La France possède actuellement 66,340 écoles primaires officiellea. JDajis ce .chiffre ne sont pas comprises les ecolés maternelles (jar dins d'enfants). La Belgique,i3ont la population est envi ron six fois moindre qué celle de la France, compte plus de seize fois moins d'écoles qu'elle, soit 5,015 écoles primaires pnbliques. La France emploie, pour le service de l'en seignement primaire proprement dit 1-00,193 (cent mille cent quatre-vingt-treize) instituteurs et institutrices. La Belgique, six fois moins populeuse que la France, emploie 13 fois moins d'instituteurs et institutrices, soit 7,727 (sept mille sept cent vingt-sept Les écoles primaires publiques françaises sont fréquentées par 4,446,851 enfants. En Belgique, la population des écoles pri maires officielles est de 433,378 élèves. Pas en core le dixième du nombre d'élèves des écoles françaises 1 En France, chaque année le nombre de certificats d'études primaires délivrés devient plus considérable. II a été, en 1887, de 145,134; en 1888, de 149,567; en 1889, de 165,211. En Belgique on a pu délivrer, en 1877, 6,756 certificats, soit 24 fois moins qu'en Fran ce... toujours pour une population six fois moindre l Mais aussi, et ce sera là l'inappréciable avantage de noire pays sur la France, aux yeux des néreuses et intelligentes populations cléri cales belges, le Belgique ne dépense annuel lement pour l'enseignement primaire que 7,400,367 francs. L'Etat français dépense vingt-deux fois plus, soit 153,817,707 francs.» C'est bien, comme nous l'avions prévu. Il fal lait reviser le règlement des Pompiers, non pour l'améliorer, mais pour désorganiser le Corps, car les modifications qu'on propose ne peuvent avoir d'autre résultat. Actuellement l'homme entre au Corps sur l'avis et avec l'autorisation du chef. Le com mandant, ses collègues entendus, seul est en état de juger des aptitudes du candidat. Par son expérience, par les relations de tous les jours qu il a ayec les hommes qui servent sous ses or dres, par ce qu'il voit aux exercices, il est par faitement au courant des conditions requises pour faire un Pompier, et lui seul est apte por ter sur toutes ces choses un jugement sain et raisonné. Un bourgmestre, ou un bourgmestre doublé d'un Colaert et d'un Berghman et même d'un .Baus, troisième échevin, ne saurait avoir la moindre compétence en cette matière. L'homme, une fois incorporé, manœuvrant sous l'œil des officiers, se montre digne ou non daiavconfiance qu'on a placée en lui. Il eBt adtoép brave, agile, plein de zèle, soumis, disci pliné, il aime son métier, se comporte avec ses camarades comme il convient, il est digne d'un avancement, ou bien tout cela laisse plus ou moins désirer et il n'y pas lieu de faire de ce simple Pompier un brigadier ou un maréchal des. logis. Qui est-ce qui peut en juger, est-ce, M. Colaert ou sont-ce les officiers Là est toute l'économie du règlement "îfui a fonctionné jusqu'ici sans que personne, aucun bourgmestre ou aucun membre du Collège éche- il vinal ait j amais élevé la prétention de se substi tuer aux officiers des Pompiers. Et ce règlement, simple, rationnel, seul con forme aux besoins du service, a été conçu et élaboré en dehors de tout esprit de parti. Maintenant on veut le modifier et on veut mettre la politique là où elle n'a que faire, là où elle peut causer les plus grands désastres, sk sK Ce n'est plus un corps de Pompiers pour étein dre les incendies, qu'on veut, mais un corps de Pompiers pour attiser le feu de la discorde. M. Colaert, oh il protestera avec force éclats de voix contre toute intention étroite d'esprit de parti; mais M. Colaert veut cléricaliser les Pom piers, voilà la vérité, et, méconnaissant les servi- t3l) 11 OU DvlOt UCO IJULl/ClIUieo Ct3 l^Ul Oll jJWUA 1 C*. kj quiète-t-on de cela quand il s'agit de faire plai sir ses maîtres réels, et qu'on a des engage ments de toute nature remplir Mais, dit M. Colaert la responsabilité sans garanties est une absurdité Très bien dit. Mais qui a la responsabilité et où sont les garanties Qui a la responsabilité Sont-ce les officiers ?[ui commandent aux hommes ce qu'il faut aire, lorsque les flammes dévorent les immeu bles, ou sont-ce les membres du Collège ou du Conseil communal qui ne commandent pas et ne sauraient commander sans mettre le désor dre là où il faut une direction unique Et les garanties de celui qui est responsable résident-elles dans l'incorporation d hommes jeunes et aptes au service ou dans la préférence donnée au premier Xavérien venu, savetier ou sonneur de cloche Le commandant sera entendu, dit le projet de revision, et le Collège nommera. Le comman dant entendu, quelle dérision Le règlement ne devrait pas être revisé, dit M. Colaert, si on avait toujours faire M. Brun- faut, avec lequel le Collège n'a que des rapports agréables, mais M. Brunlaut peut disparaître En effet, M. Brunfaut n'est pas éternel et le Collège, non plus. Nous pensons même que le premier durera plus longtemps que le second, si toutefois on ne le tue pas jésuitiquement. Mais puisque le commandant convient bien la situa tion actuelle, pourquoi la changer Il sera tou jours temps d'aviser quand les circonstances l'exigeront. L'argument de M. Colaert se retourne donc contre lui-même. Aussi M. Surmont l'a compris et avec un bon sens qui lui fait honneur, il s'est rangé du côté v4 du commandant. M. Colaert n'a pas eu cette bonne inspiration. De la race des mules, malgré son sourire de bon homme, il h maintenu tout son projët avec une ténacité qui met nu tout l'esprit de concilia tion dont il §e targue tout propos et hors de tout propos. LE PROGRÈS vires acqcir1t eundo. >v-

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